L'auteur : marathon-Yann
La course : Marathon de Cernay La Ville
Date : 3/1/2016
Lieu : Cernay La Ville (Yvelines)
Affichage : 2115 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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C’est presque en voisin que je viens à Cernay-la-Ville pour le premier marathon de l’année. L’idée de courir juste après les fêtes est décidément très séduisante, et si je ne viens pas « pour battre mon record », comme nous préviennent les organisateurs, j’ai tout simplement envie de faire de mon mieux, malgré des conditions physiques encore incertaines après mes courses de l’automne (100 km de Millau, 20 km de Paris, marathon de La Rochelle). Le plaisir est en plus partagé, puisque nous y allons à trois, avec mon copain Hervé et une de ses amies marathonienne.
Nous nous garons facilement à proximité du gymnase, peu après 8h. Là, nous avons tout notre temps pour admirer les déguisements de certains coureurs, ajuster nos équipements, prendre une dernière photo et écouter le briefing. J’étrenne pour l’occasion le tee-shirt Kikourou reçu à Noël, qui me vaudra plusieurs salutations tout au long de la journée. Puis, nous sortons ensemble, coureurs de semi et coureurs du marathon, pour rejoindre la route où sera donné le départ.
Très rapidement, nous rentrons dans le vif du sujet. Dès la sortie de Cernay, nous nous retrouvons sur un plateau balayé par le vent, auquel se mêlent quelques gouttes de pluie. Dans ces conditions, qui me rappellent un peu le marathon de Sénart, nous sommes encore suffisamment de coureurs pour que je puisse me protéger du vent derrière les plus grands d'entre nous. C’est même mon petit jeu du début de course : je remonte peu à peu le peloton en allant d’un gruppetto à l’autre. Au 7ème km, les coureurs du semi tournent à droite, nous à gauche : le jeu cesse, faute de combattants. Nous nous retrouvons plutôt par petits paquets de 2-3, ce qui favorise les discussions et les échanges entre coureurs.
C’est ainsi qu’au Km 12, je fais la connaissance d’un kikoureur (dont j’ai malheureusement oublié le pseudo), qui me raconte qu’il s’est inscrit à 16 courses (marathons et ultras) en 2016 : avec son programme de courses, me dit-il, pas besoin de s’entrainer. Je veux bien le croire.
Deux Km plus loin, je discute avec Bastien, avec qui je vais rester quasiment jusqu’à l’arrivée. Comme moi, il a couru les 100 km de Millau cette année. Nous échangeons longuement sur cette fantastique course. Vers le Km 16, nous rattrapons une coureuse qui avance doucement, suivie par une petite voiture électrique. Je me demande tout d’abord si elle participe à la course, et si oui comment elle a pu rester aussi longtemps devant moi, vu nos allures respectives, avant de comprendre en voyant son dossard qu’elle participe au semi. Les deux parcours se croisent et se recroisent, et nous avons rattrapé la fin du peloton du semi.
Je dois avouer que je n’avais rien compris au parcours en regardant la carte, et il faut reconnaitre que je ne suis pas plus avancé sur le terrain. Certains tronçons sont empruntés une fois, d’autres deux fois, parfois nous sommes avec les coureurs du semi, parfois non. Ce n’est vraiment pas un problème : s’il n’y a quasiment pas de spectateurs, à chaque carrefour il y a plusieurs bénévoles qui nous indiquent la direction et nous protègent des –rares -voitures. En ce premier dimanche de janvier, venteux et pluvieux, c’est particulièrement gentil à eux.
Tout ce que j’ai retenu en regardant la carte, c’est que ça va monter après le km 30. Je souhaite courir à 5 min/km jusque-là, et perdre le moins de temps possible sur la dernière partie. Bastien, avec qui je cours depuis de nombreux km, est sur les mêmes bases. Nous avançons donc régulièrement, nous séparant parfois au gré des ravitaillements. Je rattrape un autre coureur qui porte le maillot des 100 km de Millau, et nous échangeons de nouveau nos impressions sur cette course.
Comme prévu, à partir du km 30 la course se durcit vraiment. Il y a effectivement une côte, suivie d’un passage venteux, et au km 35 d’une nouvelle cote encore plus raide, qui nous oblige à marcher. Arrivé en haut, nous échangeons avec mes complices du jour la même pensée : « c’est plus dur qu’à Millau ».
« Lentement, férocement ». Pour les 6 derniers km, sur lesquels je ne veux plus rien lâcher, je fais mienne la maxime de Jeff Bezos. J’avance cependant de moins en moins férocement, et de plus en plus lentement. Mais j’avance. Jamais je n’ai été aussi content d’avoir ma montre GPS que sur ces derniers kms. Je la consulte tous les 500m, puis tous les 400m, tous les 200m, enfin tous les 100m. Nous sommes tellement espacés que dans ce tronçon, où je fléchis nettement, seuls trois coureurs me dépassent. Je me dis à cet instant que les positions sont globalement figées depuis longtemps, et qu’il serait suffisant de faire des marathons de 30 kms. A 600 m de la ligne, Bastien me rattrape et propose que l’on finisse ensemble. Exténué, je lui dis de ne surtout pas m’attendre, il me prendra 1 min sur ces derniers mètres.
Je franchis seul la ligne en 3h38, sans savoir que la partie la plus difficile de la course m’attend : la douche, glacée. Je retrouve à l’arrivée l’amie avec qui nous sommes venus le matin : la pauvre a dû abandonner sur blessure. Puis arrive mon copain Hervé, légitimement content de son temps de 4h22. De retour chez moi, mes enfants sont surpris de me voir en tenue de sport : je n’avais même pas pensé à leur dire que je courais un marathon ce matin ! En tout cas, si cette première course doit donner le ton de l’année, celle-ci s’annonce magnifique !
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2 commentaires
Commentaire de Lolotherunner posté le 09-01-2016 à 17:17:13
Félicitations pour ce bon temps(chrono), malgré le mauvais temps (météo) ;-)
Pour ma part, moins courageux, j'étais engagé comme en 2015, sur le semi.
Commentaire de marathon-Yann posté le 11-01-2016 à 11:23:42
Merci ! J'ai lu ton récit avec intérêt, qui m'a bien aidé à revivre cette belle journée. Super photos !
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