Récit de la course : Trail de Vulcain - 49 km 2004, par runagain
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Le récit
Le vulcain : enterrement d’ un dossard.
Voici bientôt un an que les épingles à nourrice sont au fond du tiroir, un an sans dossard. Le Vulcain, le bébé que j’ ais vu naître, mais cette année je serai de l’ autre coté de la barrière, du coté coureur, juste une fois pour voir, rien à prouver, mais peu être le moyen de se la couler douce hors organisation.
Dimanche matin, le sac est prêt, le bout de papier numéroté épinglé et le thermos de thé aux huiles essentielles dans la besace. Tout le monde s’ affère à l’ entrée du parc, six cents personnes dans les starting-block. Pourquoi ? Dans quels buts ? Les chronos s’ affolent, la pression monte et d’ un coup d’ un seul un éclat de tonnerre libère un cortège multicolore qui envahi les rue de Volvic avant de se fondre dans les bois. Laissons partir, le calme de la queue de peloton a quelque chose de reposant malgré cette impression de ne pas être à ma place, dans un autre monde. La Nugère approche accompagné de sa montée boueuse, un pas en avant, deux en arrière, un arrêt photo, et toujours cette cohorte de coureurs le nez dans les runnings. Dans mon esprit, surgissent les douces matinées d’ entraînements où les bruits de la nature sont seuls maîtres, où l’ on prend le temps de vivre avec la beauté qui nous entoure. L’ instinct animal se réveille, mais au lieu d’ être bénéfique comme à son habitude, je le ressent comme facteur de différence. Pourtant il faut continuer, trouver sa place dans cet univers qui n’ est pas le mien. La première difficulté passée et après quelques kilomètres roulants, le puy de la Louchadière s’ impose sur la droite, un des plus beau et un des plus tranquille en temps normal. Le voici envahi, en son sommet la vue est inoubliable pour qui s’ en donne la peine , combien de fois je m’ y suis arrêté, le regard perdu dans l’ horizon, la respiration longue et profonde, un de ces moments où l’ on ne fait qu’ un avec la nature,partie intégrante au même titre qu’ un arbre, un caillou, sans plus de droits. Cette fois, la sensation n’ est pas, il faut enchaîner la descente jusqu’ au premier ravito, où là déjà les choix sont fait pour le petit ou grand parcours. Huit cents mètres plus loin, la jonction, c’ est parti pour le grand. Tiens des coureurs en sens inverse, une erreur d’ aiguillage en est la cause ; est ce un drame ? Et pourtant, je ne peux m’ empêcher de repenser à cette fille en pleure que j’ ais croisé ce jour là, sa course était foutue, son chrono et la place avec. Ne sait elle donc pas aperçu qu’ elle avait la chance d’ avoir ses deux jambes et de pouvoir courir sans fin dans ce lieu de merveilles. Ses pseudoentraîneurs ne lui ont ils pas expliqué que courir en nature ne tourne pas uniquement autour d’ un chrono ou d’ une place ; peut être ne savent ils pas eux mêmes ? A ce moment précis, j’ ais compris que je n’ étais plus à ma place, déjà la course était finie, ma nature première prenait le dessus, je commençais à flâner au gré du vent et des odeurs. Au pied du Pariou, je stoppe la machine, prend une poignée de fruits secs et apprécie cet instant au milieu d’ une grande prairie. J’ interpelle Marie avec qui je partage quelques foulées jusqu’ au ravito au pied du Puy de Dôme. Ma décision est prise, au sommet j’ arrête. C’ est parti pour l’ ascension sur ce sentier régulier et sinueux qui mène au temple de Mercure à 1430 mètre. Au fur et à mesure de cette montée, les coureurs qui descendent m’ encouragent. Si ils savaient que ce ne sont pas les encouragements qui me font courir, mais les échanges de sensation avec la nature, cet espèce de truc intimiste qui se développe au fil des sorties, cette libération de l’ esprit, ils me prendraient pour un barge. Me voici donc devant le temple de Mercure, le brouillard enveloppe de son doux manteau ce qui m’ entoure, je pose mon sac, mon cul sur une pierre et prend le temps de prendre le temps. Cette odeur de froid et de bien être qui m’ envahissent, plus personnes, juste le bruit du vent, le voilà le moment que j’ attendais, maintenant je peux rentrer la course est terminée. Un petit thé en attendant les débaliseurs avec qui je redescendrai jusqu’ au col de Ceyssat, d’ où une voiture me conduira à Volvic. Au retour, je ne peux m’ empêcher de penser à cette fille qui pleurait, la vie est tellement faite de malheurs et de déceptions ; pourquoi en ajouter ?
Une chose est sure, les épingles à nourrice vont retourner au fond du tiroir. Quand à mon amour pour la course nature, il ne peut être que renforcé. Les motivation ; aucunes. Les objectifs ; aucuns. Courir pour courir, sans limites, sans contraintes, ne faire qu’ un avec ce qui m’ entoure, la nature. La course n’ en est que le moyen de transport, ce merveilleux véhicule symbole de mutation, de libération de l’ esprit.
Ces quelques mots te sont dédiés jeune fille en pleure, puisse tu trouver un jour ce bonheur au bord du chemin, puisse tu sentir ton esprit libre de toutes contraintes, cours, cours, libre et heureuse.
Christophe Bondaty
auvergne course nature organisation
Le 12.03.04
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2 commentaires
Commentaire de La Tortue posté le 18-11-2004 à 23:16:00
une vision "zen" de la CAP que j'ai beaucoup appréciée.
...le tortue...
Commentaire de joy posté le 10-10-2005 à 10:37:00
P E A C E
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