L'auteur : djlaulau1
La course : Ultra Tour des 4 Massifs - 160 km
Date : 21/8/2015
Lieu : Grenoble (Isère)
Affichage : 4364 vues
Distance : 167km
Objectif : Terminer
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84 autres récits :
UT4M 2015
Ultra Tour des 4 Massifs
167KM ET 10200M d+
GRENOBLE
21/08/2015
CE SPORT NE PEUT ETRE QUE LA PLUS IMPORTANTE
DES CHOSES SECONDAIRES DE MA VIE
J’ai découvert cette phrase sur FaceBook, et elle m’a bien plu !
Elle reflète tellement ma vie depuis quelques années.
C’est totalement vrai, ce sport ne peut être que la plus importante des choses secondaires de ma vie… Mais quelle chose !!! Ca me prend beaucoup de temps, d’énergie…Depuis que je suis rentré dans le monde de l’ultra, ma vie s’est peu à peu modifiée…je passe beaucoup plus de temps à courir et à parcourir les chemins, la montagne, voir les routes… qu’à l’apéro. Je ne pars plus en week-end de bringue, mais je pars en week-end rando, week-end course ! Quand je fais les soldes, c’est pour acheter des baskets de run ou T-shirt technique…Ma voiture connait plus la route des Alpes que celle de la Part-Dieu !
On m’a déjà dit, et ce à plusieurs reprises, que j’avais une addiction à la course, que je vivais course, respirait course, mangeait course… mais c’est ça une passion, c’est ma passion !
Alors oui, je le dis, je le reconnais, je l’annonce, j’ai une addiction ! Mais je pense qu’il vaut mieux avoir celle-ci que de cloper ou de se tirer des lignes de cok ! Donc, laissez mon addiction tranquille, elle vous remercie !
Oui… ce sport est secondaire… mais important à ma vie ! Et je me sens bien dans cette vie, je suis bien dans mes baskets !
Me voici sur la ligne de départ de l’UT4M … quel long chemin, quel chemin de croix pour arriver a enfin m’aligner au départ de cette course… que ce fût long, que ce fût dur !
Je vais revenir quelques mois en arrière et vous narrer mes péripéties… à la suite de la TDS en août 2014, j’ai beaucoup ralenti ma fréquence ‘’running’’, j’ai eu la fin du chantier de ma maison à gérer et de ce fait, j’ai ralenti les sorties et bossé pour finir ces travaux à temps… et au grand désespoir de Polo et de Stéph, je ne me suis pas aligné sur la Sainté… et oui, j’estime qu’on ne peut pas jouer sur 2 tableaux, ou alors on perd sur les 2 ! Donc, j’ai joué sur le tableau que j’estimais le plus important pour moi (et oui, pour ceux qui en doute encore, j’ai un cerveau et je sais m’en servir et stopper ou ralentir le run quand il le faut ! ) et j’ai fini mon chantier dans les temps que je m’étais impartit (pour la petite histoire, j’avais dit que je voulais être dans la maison pour noël et si possible le 1er décembre, et j’ai déménagé le 29 novembre … y a pas du timming là ????)
Et ben quand on ralenti la fréquence run, et qu’on veut se relancer correctement, et ben on en bave ! Le 03/01, histoire de bien débuter l’année et de me remettre la tête dans le truc, je vais faire une sortie dans le Pilat, avec Steph bien sur ! Inutile de préciser que j’en chie grave et que je peine en côte, mais c’est pas grave, ça va revenir (ou pas) ! Et dans la descente, ma cheville droite me fait des siennes… elle se tord, mais ne craque pas, et je n’ai même pas mal, donc on continue et là, je pense que ça a bien fragiliser les tendons, car 10 mn après, une pierre certainement rancunière fait en sorte que cette même cheville se torde à nouveau, mais alors là, c’est pas la même, une douleur atroce, je me retrouve par terre, j’ai l’impression que j’ai un poignard dans le pied, j’ai mal… très mal ! Je me relève et je tente de repartir à chaud avant que ça gonfle et que ça fasse encore plus mal, et c’est dur ! Je vais réussir à rentrer à la voiture comme ça, il nous restait env 7 bornes à faire ! Je sens que ça commence mal et que 2015 ne vas pas être facile et déjà je me dis que de revenir au niveau où j’étais, ben ça va être dur !
Visite chez mon ostéo 3 jours après, pour rappel, Mister Kowalski à Vienne (certainement le meilleur ostéo du monde ^^) ! Il tripatouille tout ça, il me fait pleurermarace, mais je le connais, c’est pour que ça accélère la guérison !!!!! Entorse de niveau 1, et coupure de 3 semaines. Ca va, je m’attendais à pire ! Il me conseille de la rando pour la rééduc, car c’est très bon ! Ça tombe bien, car je pars en Martinique 5 jours après et je compte bien en faire un peu quand même !!!
Bémol, la fameuse BBN, sortie running que j’organise avec les potes du SRT dans les bois d’Eyzin à lieu juste à la fin des 3 semaines, j’aurais tout juste repris, et les copains ne veulent pas la faire sans moi ! Donc, on reporte !
A ma reprise, pas de chemin qu’il a dit Kowalski… que de la route ! C’est plat, pas de pierre, moins de risque de récidive, car si récidive sous un mois, je peux oublier la course à pied, et ça, j’ai pô envie !
Donc je refais mes gammes sur bitume, comme à l’époque où je préparais des marathons, et il m’arrive un truc que je ne peux pas ne pas vous raconter ! Sur Eyzin, je me fais agresser par un connard ! Oui, moi, un mec, je me fais emmerder par un fils de p… (Je sais, c’est vulgaire !) Et je pense que si j’avais été femme, il aurait bien aimé passer à autres choses avec moi ! Il a d’abord commencé à faire demi-tour pour pouvoir me suivre, a ralenti à ma hauteur, il a pas voulu me doubler quand je lui en ai fait signe, et là, je l’ai arrêté en lui demandant ce qui se passait ! Il m’a laissé entendre qu’il était pas seul dans sa voiture et qu’on pourrait s’amuser un peu !!! Je suis reparti et il a continué son petit manège, m’a finalement doublé car une voiture le talonnait, et a refait demi-tour pour revenir sur moi !
J’ai même fini par prendre un chemin à travers bois en éteignant ma frontale pour qu’il me foute la paix, et j’ai fait environ 2 km dans le noir ! C’était ça ou je lui allumais la gueule, et il l’aurait mérité !
Je suis même allé en gendarmerie pour le signaler, donner la description de cette ordure et de son véhicule. Je l’ai signalé en Mairie d’Eyzin et aussi à Moidieu, commune limitrophe. Il y a quand même eu au préalable agression de joggeuse à Eyzin il y a 3 ans ! On me répond qu’on ne peut rien faire puisque je ne suis ni agressé physiquement ni blessé ! Je pense qu’on va attendre que cet enculé viole et tue une joggeuse pour bouger !
Bref ! Je cours partout, dans les bois, les montagnes, le jour, la nuit, certains me disent que je crains, qu’il peut m’arriver plein de trucs… et ben non, trompez vous, c’est dans la civilisation qu’il y a danger (enfin, si on peut appeler ça un type civilisé !)… dans les bois, en montagne, je me suis jamais fait emmerder par un sanglier, un chevreuil, un bouquetin, un renard ou un écureuil !
Bon, je reviens à nos moutons, et à la préparation de cet Ultra qui est mon objectif de l’année !
D’ailleurs… cet objectif… j’vous ai pas dit ! A l’origine, je voulais faire l’UTMB, le tour complet du Mont-Blanc, Chamonix à Chamonix (168km et 9600d+)… ben oui, logique, après avoir fait la CCC (demi tour par le nord), et la TDS (demi tour par le sud), le tour complet était forcément au programme ! Mais voilà, le tirage au sort* des préinscrits ne nous a pas été favorable et on a été refusé ! Donc, plan B, je (on) réagis vite et on choisi l’UT4M, l’Ultra Tour des 4 Massifs à Grenoble. Particularité de la course, on ne tourne pas autour d’une montagne, mais on se sert des montagnes pour tourner autour d’une ville puisque la course part de Grenoble pour finir à Grenoble en passant par les massifs du Vercors, Taillefer, Belledonne et Chartreuse… 167km et 10200d+ ! Une paille ! Vous imaginez bien que j’suis pas inscrit seul dans cette histoire, puisque mon binôme, pote, ami, Stéphane est avec moi !
*Et oui, il y a tirage au sort pour pouvoir avoir la chance de participer à la fête ! Environ 6000 préinscrits pour 2300 dossards ! Et comme on a été refusé cette année, on bénéficie de 2 chances l’an prochain, à condition bien sur de toujours avoir les points obligatoires pour s’inscrire.
Le programme est établit, et tout ça commence par :
Le Trail des Cabornis à Chasselay, 43km et 1800d+, le 8/03, ça s’annonce comme mon retour à la ‘’compet ‘’…j’y vais avec la seule ambition de finir, faire des kilomètres et d+, et de voir comment ma cheville se comporte.
J’étais déjà venu ici en 2010 avec Karl, Ladykils et Denis, ce fut un de mes 1er trail, on était en préparation pour le Trail de la Drôme à Buis les Baronnies. Parcours assez sympa, assez varié, beaucoup de sous-bois, mais peu de vue aux alentours.
Pour une fois, je me mets loin sur la ligne de départ, très loin, je sais que j’ai pas le niveau pour me placer un peu plus devant donc je me place presque à la fin. On reste ensemble avec Stéphane jusqu’au km20, et je sais qu’il a les jambes, je lui ai déjà dit de partir, il refuse, je lui redis et d’un coup, je le vois plus ! Pour faire court et simple, j’en ai bavé, ce fût dur, mais le principal est fait, j’ai fini et la cheville ne m’a pas gêné du tout, elle s’est bien comporté. J’ai énormément perdu dans les descentes, avant, j’étais très bon descendeur, et maintenant, je n’y arrive plus et j’arrive plus à me lâcher, j’ai peur pour ma cheville ! Je finis en 5h43m sans physique, plus rien, juste un peu de mental pour ne pas lâcher, 30mn après Steph !!!
Bref, ça c’est fait !
Ah ben si… anecdote… l’an dernier, sur la TDS, nous avions rencontré dans la patinoire de Courmayeur avant le départ un mec de St Bonnet de Mure, qui avait déjà entendu parler de Stéphane. Et ben je retombe sur lui au second ravito ! Je sais bien que sur nos courses, on retrouve très souvent les mêmes personnes, mais encore une grosse coïncidence car je vous rappelle que sur la TDS, on était1600 au départ !
Je participe ensuite, et ce pour la 3ème année consécutive, à la VPT… mais si… vous savez, je vous le raconte à chaque fois ! La VPT, c’est la Vienne Pilat Trail, le Off (qui va forcement devenir célèbre) concocté par Stéphane… on part de la piscine de Vienne pour terminé à Véranne en passant par l’Oeuillon (c’est où il y a l’antenne qui vous fournie les images de la télé…enfin non, maintenant, c’est les satellites et internet… mais vous avez compris !) et les monts alentours… c’est bon ? Ça vous revient ? Steph réfléchi à un concept différent… faire ce parcours de nuit, le faire dans l’autre sens, le faire dans l’autre sens de nuit, faire l’aller retour, faire le retour en vélo… à mon avis, ça risque de changer l’an prochain et de piquer un peu plus les papattes !!! On était pas nombreux cette année, juste Polo, Steph et moi pour le SRT, rejoint par Alban, en week-end pas très loin de sa Savoie (d’ailleurs, vu son niveau et le nôtre, on se dit qu’il doit sacrément s’emmerder, car lui, c’est plus du style avion de chasse, alors que nous, c’est plus typé cargo russe bien pas rapide, enfin moi surtout !) et aussi Jérèm (du Suzon) qui nous a rejoint sur une partie du parcours. A la fin de cette baladounette, un ptit resto pour se remettre des 50km et 2000+ qu’on vient de se manger !
Cette année, en termes de programme, a été l’année du changement ! J’ai jamais autant modifié ma programmation de course que cette année ! Faute à ce maudit tirage au sort, et à la modification du nombre de points pour les préinscriptions UTMB 2016… le nombre de points nécessaires passe de 8 à 9 !
Je vous vois venir… vous allez me dire que c’est rien 1 point ! Et ben si ! Un peu quand même ! Car les 8 points pour 2015, je les ai… mais pas 9 pour 2016 !!!! Il va même m’en manquer 2 ! Et si j’ai pas les 9 au mois de décembre, je ne pourrais pas m’inscrire sur cette course qui fait parti des plus gros objectifs de ma ‘’vie sportive’’. L’UT4M donne 4 points… mais je sais pas trop si je vais tenir ou pas la route sur cette distance ! Donc, modification du planning de course, et recherche d’une course qui donne 2 ou 3 points ! Ça m’a même tellement gonflé à un moment que j’ai failli laisser tomber et abandonner l’idée de l’UTMB !
Bref, comme modif, il y aura en 1er lieu l’Urban Trail de Lyon. Je me suis laissé avoir par les talents de vendeur de Polo et de Stéphane, car ça m’inspire limite moins cette course ! J’suis pas fan des courses urbaines, mais je sais qu’il y a beaucoup de marches d’escaliers, et c’est un super entrainement ! Donc je craque et je m’inscris sur le 36km.
Le truc sympa, c’est qu’on visite Lyon d’une manière particulière, on passe dans des petites ruelles, des traboules, des porches… c’est assez sympa… mais c’est très très cassant ! Je fini cette course fracassé ! Je boite car j’ai couru pendant plus de 20 bornes avec une contracture au mollet… J’ai plus l’habitude du bitume et mes muscles non plus ! Je vais mettre une semaine pour me remettre (musculairement) et ne plus boiter ! C’est vraiment une course qui me plait pas des masses ! Mais les escaliers, c’est bon pour le mental ! On en aura bouffé environ 6000 marches ce jour-là !
Au passage, resto à la fin avec les potos, parce que, quand même quoi, on est pas là que pour en chier non plus !
La seconde modif de mon ‘’plan d’entrainement’’, c’est sur l’Ardéchois qu’elle apparait. A l’origine, je voulais faire le 57km, comme l’an dernier, et je décide de faire le 36 avec les copains. On est une bonne délégation Srtiste à faire le déplacement, et tout le monde est sur le petit parcours, et comme il y a un repas à la fin, ça fait l’occas de manger ensemble. Et aussi, et surtout, je veux me jauger… je veux voir ce que je vaux actuellement, car j’ai déjà fait le 36 ici il y a 2 ans et de le refaire me permettra de voir où j’en suis au niveau forme, car je me sens vraiment, mais vraiment pas top en ce moment ! J’avais fait 4h20 la dernière fois, et je voudrais essayer de me placer à peu près dans des chronos similaires… un gros test ! Donc, je viens pas ici que pour la déconne !
Cette journée ne se passera malheureusement pas comme je le souhaitais !
Départ de Vienne à 5h du mat, je récupère Seb, Steph et Moussa, direction Dessaignes. Arrivé sur place, il fait frais, mais soleil ! Je me pose un peu trop la question de l’équipement, et finalement je pars assez léger. Les 1èrs kilos se passent bien, je perds Stéphane et David de vue rapidement, je me doute qu’ils vont se tirer la bourre car ils envoient sacrément pas mal, ces 2 là ! Je passe la 1ère butte sans trop de soucis, je vais bien, la cheville va pas mal et le mental va pas mal aussi ! Pour avoir fais ce parcours 2 fois, je le connais un peu quand même et je suis surpris quand on rejoint une montée en goudron (moche à souhait au passage) juste après une longueeeeeeeeeee descente sinueuse qui ne me rappelle rien ! Je me demande pourquoi l’orga a fait cette modification de parcours pour arriver à la citadelle, car avant on arrivait par un chemin bien sympa et je vois vraiment pas l’intérêt de nous faire passer là ! Les autres participants avec qui je me trouve à ce moment là ne comprennent pas non plus !
Quand… on voit d’autres participants qui arrivent par notre gauche, dans un joli petit chemin bucolique et champêtre… et là, je percute !
ON S’EST PLANTE !!!
Et c’est bien ça ! Un signaleur me dit qu’on s’est trompé de parcours !!!!!!!!!!!!! Et là, ben ça m’pête grave les couilles !!!!!!!!!! Le parcours était très mal balisé au 17ème et un bon nombre se sont plantés ! On était environ 120 dans le groupe où j’étais ! Et le pire, c’est qu’il y avait un panneau indicateur à un moment, donc on ne s’est pas posé la question !!!!!
A ce moment là, j’ai compris que c’était mort ! Mon objectif de faire à peu près pareil qu’il y a 2 ans, c’était foutu ! Cette ‘’bifurcation’’ m’aura (nous aura) fait faire 3km en plus ! Donc temps et classement complètement tronqués ! Ca m’a tellement énervé que j’ai failli abandonner de colère et de dégout… mais j’ai quand même continué en me disant que ça me ferait un entrainement, mais l’envie n’y était plus ! J’ai retrouvé Polo sur le parcours à ce moment là, et il m’a dit après que j’avais la même tête que sa fille de 4 ans quand on lui prend sa sucette !!!! Et c’est exactement ça !
Bref, j’ai fini en faisant la gueule, en marchant, ma cheville m’a fait mal sur la fin et le soleil m’a tapé un peu sur la tête, limite insolation !!!! Une course a oublié vite vite vite !!!!! Heureusement que les copains étaient là, au moins, j’ai passé une journée avec eux ! Je fini ce p… de parcours en 5h20… 1h de plus, 1h de trop ! Grrrrrrrrrr !!!!!!!!!!!
Le 16/05 avait lieu l’Ultra Boucle de la Sarra… Ahhhh l’UBS… super souvenir où l’an dernier j’étais remonté comme un avion, où j’ai claqué une 11ème place au général, où j’ai réussi à fumer tous les potes du SRT, où j’ai même terminé 1er de la délégation viennoise à Lyon !
Mais ça, c’était avant !
Je me disais que ça allait être difficile de faire aussi bien, et je me suis pas trompé. Tellement peu sur du truc que je me suis inscrit le jeudi soir pour le samedi ! Mais j’y suis allé pour une raison en particulier… un gros entrainement… et aussi pour le fun car cette course (que je surnomme course du poisson rouge) est super top au niveau ambiance. Il y a du monde sur tout le parcours, on passe tous les 2km au ravito où il y a plein de monde, les potes en relais sont là et nous supportent, même quand ils nous doublent… super top ! Je fais au final 23 boucles, 2 de moins que l’an dernier, soit 46km, 2200d+ et… j’ai aussi gravi 13000 marches ! Ce fut dur, mais j’ai rien lâché, même dans le dur, je me disais que ça faisait le mental !
C’était ma dernière course avant les 2 grosses échéances de l’été !
Quoi ????? 2 ? Tu as dit 2 ???? Ben oui ! Car comme je l’ai dit plus haut, il me manque des points pour l’inscription UTMB, donc j’ai passé pas mal de temps sur mon ordi à chercher une course qui donne au minimum 2 points, qui me convienne au niveau calendrier et aussi qui me plairait de faire ! Bien sur, toutes ces recherches ont été menées conjointement avec Steph, et lui était partant pour faire l’Ultra des Coursières début mai, mais moi, pas chaud du tout ! Début mai est pour moi le début d’une très grosse période pro, et j’ai pas le droit de me blesser ! Suite à mon coup de moins bien de l’an dernier après le Chablais, je crois que ça pourrait être mal perçu ^^.
Donc la 1ère grosse échéance est l’Aquaterra, et ce sera la 3ème et dernière modif de mon programme. Un trail en Corrèze, qui a lieu le 10 juillet. C’est une course qui part d’un barrage artificiel à Bort les Orgues, qui fait le tour de plusieurs lacs, et on passe dans 3 départements : la Corrèze, le Cantal et le Puy de Dôme… parcours de 107km et 4500d+, (qui, à mon avis, doit être très très beau)… un gros morceau en préparation d’un très gros morceau ! Je sais même pas si ça va passer ou pas ! 2 gros ultras le même été, à 6 semaines d’intervalles… chopatates !
Mais on en est pas là, et entre temps, je découvre le Vercors ! Enfin, je découvre l’été car je le connais en hiver pour y aller skier. Je mis rend un dimanche fin mai pour tester un parcours, je ne connais pas et je verrais bien. Je pars seul et je trouverais sur le parcours un traileur du Beaujolais (qui lui aussi s’est perdu à l’Ardéchois, et lui aussi, ça l’a gavé) avec qui je ferais ce parcours de 30km et 2000+. Superbe parcours, super technique, single quasi tout le long, montées sèches, bref un super truc ! Le parcours s’appelle Le pas de la Balme si il y en a que ça tente ! Et il y en a deux qui sont tentés ! Ou alors, j’ai des bons talents de vendeurs, car on y retourne avec Steph et Polo 2 semaines plus tard pour le faire en … nocturne ! Départ de Villard de Lans à 20h sous des nuages menaçants, on prendra la pluie sur la fin de la 1ère bute, et au sommet, on se pose la question… on continue ou demi-tour et resto ? Je leur fait voir le chemin sommital où l’on doit passer et… ben on continue !!! On est SRT ou on l’est pas !!! Donc, on y va ! Leurs femmes s’inquiètent un peu (beaucoup) car sur Vienne, c’est le déluge ! Un orage de ouf tombe et elles se posent vraiment la question de savoir comment on est là-haut ! Et là-haut, on est pas mal ! La pluie s’est arrêtée, on a même quitté les Goretex, et on voit des éclairs de partout aux alentours, mais rien vers nous ! Le passage à 1800m à 1h du mat était un peu limite en T-shirt, mais ça le fait, on reste pas longtemps. On fini tous ravis (de notre connerie^^), on aura mit 5h20 alors que lors de ma 1ère visite, j’avais fait 4h37*.
Sur le chemin du retour, un renardeau pas plus gros qu’un petit chat traverse la route, tout paumé, s’arrête, je freine, il va rester dans mes phares pendant env 2mn sans bouger… avant de disparaitre dans un champ ! J’ai presque eu envie d’aller le chercher pour le ramener avec moi ! Trop beau ! Je sais, je suis fleur bleu !
* Et c’est là que mon Polo pète un plomb… il revient seul 10 jours plus tard, pour battre mon record (qui n’en était pas un), et il nous fait un 4h17 tout fier de lui !!! Et il nargue en plus ! Je lui fais découvrir un parcours et il croit qu’il va me fumer !!!! Je décide donc de remettre les choses à leurs places et Polo à la sienne ;) et je vais à mon tour chercher le record ! Je pars seul pour un semi-nocturne. En fait, je suis surtout venu pour m’entrainer, et sur la fin du parcours, quand j’ai vu que je pouvais en remettre un couche, et ben j’ai accéléré, accéléré pour finir en 4h13 ! Content de ma connerie ! J’envoie un texto à ma fille avant que mon tel rende l’âme pour ne pas qu’elle s’inquiète… et le téléphone calanche et a plus batterie Laulau ! Mais ce que j’avais pas prévu, c’est que mes 2 compères attendaient que je les contacte pour leur dire mon résultat… et au fil du compte, ils se sont inquiétés et ça a fini par un appel à la gendarmerie pour voir si ma voiture était toujours sur le parking, si je m’étais pas blessé ou perdu !!!! J’ai rarement été aussi mort de rire quand j’ai appris ça ! Pourtant, ils me connaissent, ils savent bien que mon second prénom est Prudence ! Limite je me suis fais engueuler quand j’ai pu les prévenir à mon retour ! Le comble, j’ai plus de femme pour m’engueuler et c’est mes potes qui le font !!!!!
Enfin bref, ce qu’il faut en retenir, c’est que, Polo, c’est moi qui tiens le meilleur temps, pas toi ! Non mais !
On s’est aussi fait un ptit week-end choc avec Stéphane (un week-end choc, c’est un we où l’on s’en met plein la courge), j’avais bloqué le chalet de ma famille à Abondance pour refaire une partie du Trail des Crêtes du Chablais que l’on a fait en 2014, je l’avais annoncé aux autres copains du SRT, tous étaient intéressés, et au final, on se retrouve à … 2 à partir ! Le binôme habituel ! Sébastien, qui est inscrit à l’OCC, est super tenté de venir, mais il est obligé d’annuler car sa fonction de gendarme (et oui, j’ai un pote flic !) lui impose un déplacement en Guadeloupe (le pôvre) et il ne pourra pas venir. Tant pis, on ira à 2 ! Au programme, le samedi, une quarantaine de km et surtout du D+… on veut refaire la 1ère partie du trail, une partie qui est magnifique, car on surplombe le lac Léman sur une grosse part du tracé… si vous êtes fidèles à mes CR, j’en parle d’en celui de l’an dernier sur la TDS :
http://laulautraileur.over-blog.com/2014/09/tds-2014-prepa.html
Voilà… si vous allez voir, cela vous fera une petite piqure de rappel, et pour ceux qui découvrent ce texte, vous pouvez profiter d’un peu plus de lecture ;)
On part donc le vendredi soir, 1er we de juillet, arrivés au chalet, on mange et on va se coucher, car on veut démarrer tôt le lendemain pour éviter les fortes chaleurs (vous ne vous rappelez peut-être pas, mais on est en pleine période de canicule).
Réveil à 5h le lendemain pour s’attaquer à ces 40km et 3000m+. Dans la 1ère bute, je sens déjà que je vais avoir chaud dans la journée, car je transpire et je goutte déjà beaucoup ! On s’était dit qu’on allait faire ce off en version rando/course, c'est-à-dire sans trop courir pour ne pas trop s’épuiser non plus pour l’Aquaterra qui aura lieu la semaine suivante.
On fait la descente sur Bernex en courant, sous bois très agréable et ensuite re-bute. La chaleur se fait ressentir de plus en plus, on remplit nos bidons dès qu’on le peut dans les fermes d’alpages, et moi qui n’aime pas trop la chaleur, je commence à en souffrir ! Mais c’est compensé par les magnifiques vues que l’on a, car d’un côté le lac Léman, et on voit même le Mt-Blanc à l’opposé. Et comme cette fois, on est pas en course, on en profite pour immortalisé la ballade et prendre des photos.
Je vais pas vous raconter la totalité du parcours, car, en élèves bien attentionnés, vous allez tous aller relire mon CR de l’an dernier par le biais du lien ci-dessus !
Simplement, on est passé au lac de Darbon, au dessus duquel on peut observer une centaine de bouquetins, dont le ptit dernier de la famille qui est sur un rocher juste à côté de nous :
En fin de matinée, on arrive à Bise, et on prend la direction d’Ubine, ce sera la dernière grosse montée, sous une grosse chaleur, je transpire à grosses grosses gouttes, je dégouline… on est en train de cuire. D’ailleurs, pour éviter de laisser trop de plumes dans cette sortie, on décide d’arrêter à Ubine et de rentrer par la route à Vacheresse, lieu où est stationnée la voiture. On se dit même que pour s’économiser, on fera du stop ! Mais de voitures il n’y a point ! On fait donc un gros bout de route comme ça, et finalement, 2 âmes charitables auront pitié de ces traileurs qui sont en train de cuire sous le soleil Ht Savoyard ! 1er jour bouclé avec 40km et 3000m+ comme prévu !
Quand je vous dis qu’il fait chaud… on monte dans la voiture et le thermomètre affiche 34° ! On est en montagne, pas à Lyon et il fait aussi chaud !!!
Comme on est à Abondance, on va quand même chercher du fromage … d’Abondance dans la ferme qui produit le meilleur de la région et ensuite, retour au chalet pour une séance de cryothérapie :
Le plus dur, c’est de se mettre dedans, mais une fois qu’on a réussi à passer le cap que c’est quand même très très froid, on est bien ensuite et ça aide bien à remettre tout ça en place pour le lendemain !
Car le lendemain, on remet ça !
On a juste prévu de faire une petite sortie, c'est-à-dire d’aller au mont de Grange, la montagne qui est juste derrière le chalet et qui culmine à 2432m. Comme le chalet est à 1200, cela nous fait un d+ de ????
J’vais pas vous refaire la règle de calcul du d+ encore une fois, donc le d+ est de 1234m. On démarre à 6h du mat pour être à la fraiche, car c’est encore une journée où il va faire chaud chaud !!!
La montée se passe tranquillou, on s’arrête même assez souvent pour faire encore des photos, on en profite, on est pas en course, encore une fois ! On aura même la chance de voir un chamois dans la 2ème partie de la montée.
On arrive au sommet en 1h50, on se pose et le Mont-Blanc est là, juste derrière nous, un ciel pas trop voilé nous permet de pouvoir voir toute la chaine Chamoniarde… tout simplement magique ! J’adore !
On redescend en 1h10, soit une sortie de 3h aller retour, 15km et 1200m+… ce qui fait halluciner mes tatans, qui elles comptent 3h30 juste pour faire la montée… finalement, pour certains qui trouvent que je vais pas vite, c’est pas si mal que ça !
Fin du we et retour en Isère en milieu d’aprèm. Bilan 55km et 4200m+
Je resterais tranquille toute la semaine, pas de sport, on va essayer de faire un peu de jus, car vendredi soir, c’est Aquaterra !
Celui-là, je m’en méfie ! Il me fait pas trop peur et c’est pour ça que je m’en méfie !!! Je m’en méfie pas trop et c’est pour ça qu’il me fait peur !
Ambigu le gars… aussi tordu qu’une gonzesse dans son raisonnement !
En fait, je crois que l’on a fait des trucs bien plus dur, et quelque part, on part la fleur au fusil, se disant qu’il y a que 107 et 4500+, ça va être limite assez roulant ! Oui, mais il y a 107 !!! Et ça, c’est loin d’être une promenade de santé !
Départ de Vienne le vendredi soir à 17h, la course démarre à …minuit !!!!!!! Et oui, encore une sacré particularité de cette course… le départ à minuit !!! C’est une SaintéLyon avec une dizaine d’heure de plus à faire !
On est bien évidement tous les 2 avec My binôme dans cette… galère ! Je pense qu’on va boucler (si on boucle) le parcours en environ 20h… Stéphane lui, pense plus pour 18h !
Le matin, je me suis réveillé à 5h ! Et là, j’ai pris conscience que je vais pas redormir avant le lendemain, au mieux, à 23h !!!
On s’arrête sur l’autoroute pour aller manger dans une cafet, il y a pas de pâtes…mais un plat régional avec des lentilles et du jarret de porc. C’est bien les lentilles, des légumes secs, c’est plein de bonnes choses pour la ballade qui nous attend !
On arrive sur place vers 21h30, on va chercher nos dossards, les bénévoles sont très sympa, un monsieur nous montre sur la carte le parcours que l’on va faire :
‘’ Alors, vous partez vers le pont, ensuite à droite, ça monte, et vous entrez dans un chemin, et à partir de là… plus de bitume ! Vous avez devant vous 107km de chemin et quasi que du single ! ‘’
Je suis un peu septique, un trail de 107 sans goudron, ça me surprend, mais en même temps, on est en Corrèze, c’est un peu le trou du cul du monde, même si c’est très beau, ça me surprend un peu ce qu’il nous dit, le garçon ! On verra bien !
On se change, préparation des sacs, et attente du départ… on est prit en photo, et comme on est peu de participants, seulement 88, les gens qui sont là nous prennent pour des pros, on nous regarde comme si on était des vedettes de la course à pied !!
Briefing, on nous explique que la course va vraiment démarrer au km58, que la difficulté va crescendo (mais pas piano) ! J’avais vu dans le profil de course que sur les 58 premiers km, il n’y avait que 1500+, et que la suite était une succession de montée descente !!! Et je m’étais dit que là, j’allais en bavé cher grave (comme dirait mon fils !)
23h50, le départ est imminent, on nous demande de passer sur le pont où sera donné le départ, on passe par un sas où l’on est badgé, et on rentre en 2 et 3 !!! On s’avance, on s’avance et… on se retrouve en 1ère ligne !!! Ca m’est jamais arrivé de démarrer une course, surtout un ultra, en 1ère ligne !!! On attend le départ, en face de nous, il y a pleins de journaliste, plein de gens qui nous prennent en photo ! Là, on a vraiment l’impression qu’on est des pointures, les mecs à côté de nous sont affutés comme pas possible, ils partent tout léger avec un tout mini sac à dos… et ça dure comme ça 10mn !!! Je crois même que j’ai bronzé avec tous ces flashs !
Le départ est donné, c’est l’organisatrice qui est sur un quad, juste devant nous qui nous lance juste un ‘’ c’est bon les gars, vous pouvez y aller ! ‘’… personne ne comprend vraiment, personne ose démarrer, et moi, je démarre, je pars ! Je suis parti le 1er !
J’ai été en tête d’une course une fois dans ma vie ! Bon certes, c’était sur 5 mètres, mais j’ai été en tête !
Comme on nous l’avait annoncé, on fait les 1ers km sur goudron, et on est à ce moment là dans les 15 premiers ! Je me dis que si on reste à ce classement tout le long, ça va être balaize ! Mais je me doute que, au bout d’un moment, on va retrouver notre place !
On rentre dans un chemin, comme annoncé, c’est assez sympa comme parcours. On se fait doubler, c’est normal, on est pas vraiment partit à la place où l’on aurait du être.
Je suis devant Stéphane, il est vraiment pas top sur les 30 premiers kilos, les lentilles ont du mal à être digérer ! Moi, je suis vraiment bien, je me sens pas mal du tout, pas de douleurs, ni les jambes lourdes de la semaine précédente, et la cheville va bien ! La chevillière ne me gène pas ! Quoi …tu vas te taper plus de 100 bornes avec une chevillière ?? Ben ouais, pas le choix … début mai, pendant un de mes entrainement matinal, la cheville a bougé, et Mister Kowalski m’a conseillé de la remettre et de courir avec pendant un an !!!
Il dit : je fais ! Je cherche pas à comprendre avec lui, car il m’a sauvé la mise très souvent, m’a remis sur pied et permis de continuer mon sport, alors qu’une fois, mon médecin traitant m’a simplement conseillé d’arrêter de courir, ce qui éviterait les blessures !!! Mais bien sur !!! Et la marmotte … D’ailleurs, depuis, en cas de blessure, je vais voir uniquement mon ostéo, et c’est tout ! A plusieurs reprises, quand il m’a ‘’tripatouillé’’, il me disait que je pourrais reprendre à courir au bout d’un certain temps, et quand il me disait ‘’ tu restes tranquille jusqu’à lundi, et lundi, tu peux recourir, et normalement, tu ne ressentiras plus de douleurs’’, et ben c’est vrai !!! Je l’ai vérifié à chaque fois !!! Quand je vous dis que c’est le meilleur ostéo du monde, et ben c’est vrai ! A force que je dise à tout le monde qu’il est bon, j’ai plein de copains (copines) qui vont le voir et tous pensent comme moi ! Je devrais peut-être arrêter de lui faire de la pub car je vais bientôt plus pouvoir aller le voir tellement il sera débordé, le bougre !
Bref… on continue comme ça, on atteint le 1er ravito, et on repart, moi, ça va, Steph, pas top top ! Je reste devant et on progresse pas mal. On approche du second ravitaillement, au km42, et dans un cas comme ça, pour ceux qui ne savent pas comment on fonctionne sur une course, et ben quand on approche d’un ravito, on se restaure moins, et hydratation ++ pour alléger le poids des bidons (enfin moi, je fais comme ça). Et au 42, rien ! Pas de ravito… bon, rien de grave, c’est pas la 1ère fois qu’un ravitaillement est pas vraiment au kilométrage indiqué… il va arriver, forcément c’est obligé, on le sait ! Mais non, rien au 43, rien au 44, rien au 45… Stéphane commence à partir dans des théories que la personne en charge du ravito ne s’est pas réveillée et qu’on ne verra pas ce second ravito !!! Là, perso, j’suis grave dans la merde, car j’ai presque plus rien à boire et je pourrais pas faire 20km supplémentaires sans eau ! 20km, c’est environ 3h de course !
Tiens… une portion de bitume (et c’est pas la 1ère) !!!! Je croyais qu’on en verrait pas !!! Et elle est longue en plus !
Km46 rien, 47 rien… je commence à m’inquiéter et en plus, il y a une barrière horaire normalement à celui-là ! Ils peuvent pas l’avoir shunter, c’est tout simplement pas possible ! Ça serait grave de la part d’un organisateur de course !
Km 48… c’est le mimi, c’est le ra racle, c’est le miracle, RAVITO !
Les bénévoles nous disent qu’ils sont comme prévu au 48, c’est le road book qui doit être faux !! Super tient ! Si c’est comme ça tout le long, ça promet !
On repart, on continue, on progresse, et dans une côte, je me retourne et je vois arriver un concurrent qui monte à une belle allure, il va nous fumer ! Je comprends qu’il est pas sur l’ultra, je lui demande et il me répond qu’il est en tête du 40 ! Un avion le gus… le second et le 3ème sont bien loin déjà ! C’est donc à ça que ça ressemble une tête de course !!! Je les vois jamais moi, ces gens-là !!! Ou alors après, quand moi, j’ai fini !
On passe la section appelé ‘’Into the wild’’, on nous avait conseillé de laisser des fringues et chaussures de rechange dans un sac de délestage qu’on pourrait récupérer après ce passage là, car visiblement, on va y laisser des plumes ! Cette portion est très sympa, on suit une rivière, on la traverse plusieurs fois, une fois dans un sens, une fois dans l’autre, et encore une fois dans un sens, une fois dans l’autre… quelques flaques de boue, mais rien de bien méchant ! Et on arrive au ravito sans avoir mouillé les pieds !!!
Je récupère mon sac de délestage, je ne change ni chaussures, ni chaussettes, je récupère juste mes gels et barres énergétique que j’avais laissé dedans, je me débarrasse de ma frontale, on se restaure bien, on boit, on remplit les bidons et on repart.
Jusqu’à maintenant, le parcours était pas trop mal, peut-être un peu répétitif, beaucoup de sous bois, mais comme on était de nuit, de toute façon, on avait pas grand chose à voir, et on a eu quelques portions de goudrons (petit rappel, on ne verra pas de goudron sur cette course !)
Jusqu’à présent, ça s’est bien passé. Stéphane va mieux et moi, je suis toujours bien. On a atteint le 58 en 9h30. Et donc, c’est maintenant que la course commence…
On le sait… je le sais, j’ai vu sur le profil que, maintenant, ça allait être plus compliqué, on vient de faire 1500+ en 58km, il reste 3000+ en 50 !!! C’est pas rien ! Une succession de montée et de descente ! Mais comme on vient de rejoindre le lac de Bort les Orgues, je me dis qu’on va enfin le voir, et on va avoir de beaux points de vue pour nous remonter le moral dans cette suite qui va être difficile sans aucun doute !
On quitte le ravito par une portion de goudron (petit rappel, après le départ, vous aurez uniquement du chemin, 107 km de chemin), et on descend vers le lac.
On rentre dans un sous-bois, et les côtes bien raides succèdent aux descentes bien raides ! En clair, on monte, on descend, on atteint une combe, on traverse le ruisseau… on monte, on descend, on atteint une combe, on traverse le ruisseau… on monte, on descend, on atteint une combe, on traverse le ruisseau… on monte, on descend, on atteint une combe, on traverse le ruisseau. Je vais m’arrêter là, car je pourrais vous le dire plus de 100 fois !!! On ne fait que ça ! On reste dans les bois à 90% du temps, on ne voit pas le lac, ou très peu, les rares fois où l’on sort des bois, c’est pour avoir une portion de goudron (petit rappel, sur cette course, vous ne verrez pas de goudron !!!!), je commence à le maudire le Mossieur qui nous a dit ça !
La prochaine barrière horaire annoncée est au km78, il faut passer avant 16h30, et on y passera en 15h15, soit 1h15 d’avance, on est pas mal. On nous annonce qu’il y a déjà beaucoup d’abandons, il fait chaud et ça fait des dégâts.
Je commence à sentir la fatigue arrivée, je vous rappel que je suis debout depuis 5h du mat, la veille ! Stéphane me dit qu’il prend un coup de pompe, et juste à ce moment là, j’ai mes yeux qui se ferment tous seuls en marchant… je suis en train de sombrer, de m’endormir… et je lui dis qu’il faut qu’on dorme. C’est l’occasion idéale pour essayer une micro-sieste, car sur l’UT4M, il va falloir dormir, et on ne sait pas si on sait faire ça, s’endormir rapidement sur le parcours.
Steph est pas chaud, mais je réussis à le convaincre, si on essaye pas aujourd’hui, je sais pas quand on pourra le faire. On se pose donc sur le bord du parcours, à l’ombre, dans un carré de mousse, et on se dit qu’on se pose 5mn ! On ne met pas de sonnerie et on verra ! Je me sens partir, j’ai la tête qui tombe et je dois m’assoupir quelques instants. Des concurrents passent à côté, on les entend, elle est inquiète, pense qu’on a fait un malaise… lui, lui dit qu’on va bien et qu’elle nous laisse dormir ! Vénus et Mars ;-)
Je rouvre les yeux, je regarde ma montre, ça fait … 4mn ! Je me lève, je dis à Steph qu’il faut bouger et on repart !
Je l’ai fait, on l’a fait… on a fait une micro-sieste de 4mn, et moi, ça m’a fait du bien, mon coup de barre est passé, et je me sens vraiment mieux !
On reprend notre progression avec objectif d’arriver à Outreval avant 19h30, c’est la prochaine barrière horaire.
On quitte le sous-bois pour une portion de goudron (petit rappel, sur cette course, 107km uniquement de chemin, vous ne verrez pas un morceau de goudron !!!) et on arrive à un ravitaillement, et, en s’approchant, je vois un concurrent qui fait des grands gestes, j’entends que le ton est monté… qu’est ce qui se passe ???? On va le découvrir 5 secondes plus tard !!!!!!!!!!!!!!
Un des secouristes en place nous regarde et nous dit :
‘’Les gars, vous êtes à la bourre de 2mn, ici, c’est barrière horaire à 16h30, donc vous repartez pas, vous êtes disqualifiés, vous êtes hors-course, vous enlevez vos dossards et vous me les donner’’ et tout ça sur un ton pas très très sympathique !
Et là, ben ça part en couille ! On essaie d’expliquer à ce monsieur (j’ai hésité longuement à être vulgaire, mais c’est un bénévole, et je respecte les bénévoles, mais lui, il aurait bien mérité le terme de blaireau ! ) qui veut rien écouter que, ici, il n’y a pas de barrière, il ne peut pas avoir 2 barrières horaires à la même heure à 2 endroits différents, on est 5 ou 6 ensembles à ce moment-là, tout le monde lui explique qu’il a une erreur sur sa feuille, mais lui ne veut rien savoir et tout content d’avoir un poil de responsabilité dans sa vie, et ben il nous les brise et nous redis que nous sommes hors course !
Et là, ben c’est la cata pour moi !!!!! Si je suis hors course, premièrement, je ne peux pas finir et ça, ça ne met jamais arrivé, et deuxièmement, je peux oublier les 3 points que je suis venu chercher et ça me les brise ! Et surtout qu’il se goure, le gars ! Il n’y a pas de barrière ici, et il ne veut rien entendre.
‘’ Bon les gars, c’est comme ça ! Vous enlevez vos dossards, ou moi, je viens vous les enlever ! ‘’
Ahhhhhhhhhhhhhhhh ben là mon pote, ça va pas se passer comme ça !!!! Je lui dis de venir, mais que si il s’approche trop, je vais vite lui foutre mon poing dans la gueule et qu’il va comprendre le reste !
On perd facilement entre 5 et 10mn à essayer de faire comprendre à ce personnage l’erreur, et finalement, on repart, on décide de continuer alors qu’il a noté nos numéros de dossard et nous dit que de toute façon, on est hors course !
Je vous passe les tentatives d’explications houleuses qu’on a eues, mais c’est la 1ère fois que j’ai failli me battre sur une course ! HALLUCINANT ! Même Stéphane qui est moins ‘’violent’’ que moi à péter les plombs !
Steph est remonté comme un ressort, il démarre super fort, me dit qu’il faut à tout prix rejoindre Outreval avant 19h30, et moi qui commençait à être cuit, ça va pas être simple !
Le problème à ce moment là, mon Gps m’indique que l’on est déjà au 90, et en fait, depuis le début, on se rend compte que les points kilométriques annoncés sur le road-book sont complètement faux ! On ne sait même pas où on est, ni combien il nous reste à faire !!!
On demande à quelqu’un qui nous répond que pour arriver à Outreval, il y a 4-5km ! Ca devrait donc être largement réalisable, car on se dit que si on passe là-bas avant 19h30, ils nous laisseront repartir, enfin, j’espère !!!
On fait les 4 ou 5km, rien, on retombe sur un point de ravito en eau, on demande et nous dit qu’Outreval est à 4-5 km ! Sont bizarre les gens en Corrèze, tu demandes une distance et on te répond toujours 4-5km !!!
On refait donc cette distance, une portion de goudron (Grrrrrrrrrrrrrrrr, et petit rappel, sur cette course, pas de goudron, que du chemin et que du single !!!!!) on tombe sur un signaleur qui nous indique Outreval à …………je vous le donne en mille : 4-5 km !!! Mais ils ont dû être formé à répondre ça, c’est pas possible !
Là, Stéphane, en pleine bourre, me laisse et part, je lui dis qu’on se retrouve à Outreval, si on le trouve un jour !!! Je peux plus continuer au rythme où il est, ou alors j’implose !
La batterie de mon Gps me lâche, je continue donc seul et j’avance doucement, mais le cœur et l’envie ne sont plus avec moi, je ne prends plus de plaisir, et cette course commence sacrément à m’emmerder !
Entre les sous-bois où on ne voit rien, les portions de goudrons qui ne sont pas du tout inexistantes, et ben ça devient rengaine ! J’adore les sous-bois habituellement, mais pas sur plus de 100km !
Je continue à me posant vraiment la question que ce que je fais là ! Je me pose la question d’arrêter, mais ça serait une connerie, je me dis qu’il faut que je prenne ça comme un entrainement et comme une course mental, et je sais que j’en aurais besoin le 21/08 !
On se retrouve avec Stéphane à Outreval, enfin !!!! J’arrive en titubant, j’en peux plus, je suis cuit, j’ai chaud, je suis mort, j’ai faim, j’en ai marre, cette course me pète les couilles, j’aperçois une douche qui coule dans une bassine et je mets la tête dessous pendant plusieurs minutes.
Stéphane me dit que c’est bon, on est toujours en course et il a revu un des signaleurs du bled d’avant, il lui dit qu’il y avait une erreur sur la feuille de route et que tout le monde peut se tromper… j’ai cru que Steph allait l’étriper !
Ils sont fous ces corréziens, faut pas s’étonner si notre pays va mal ;-)
On repart donc, ensemble, dans un sous-bois, et il nous reste 3h30 pour faire environ 19km… ça devrait être bon, mais je suis cuit ! La fin est un calvaire, moche à souhait, du goudron (encore), on nous annonce (encore) 4-5 km à plusieurs endroits, on devine le village juste en dessous de nous, mais non, on ne descend pas et on part de l’autre côté, en montée !!! Ils nous font faire le tour d’une colline et là, on voit le lac !!!!! Exceptionnel !!! On a du le voir 3 fois sur la course !!!
On rejoint un bout de goudron, et celui-là, limite il me fait plaisir que je vois le village en bas, je reconnais le pont et je sais qu’on a fini… je repars en courant, marre de marcher et envie, grosse envie d’en finir, Stéph me suit, ça descend droit sur le bitume et ça tape dans les genoux !!! On rejoint le village…
Et on fini !! On passe la ligne de cette course en 21h27mn ! Je finis avec les larmes aux yeux tellement j’en ai chié ! Ca coule tout seul sur mon visage, je suis vidé !
On va s’asseoir contre un mur, une bénévole nous amène une bouteille d’eau, une autre nous donne nos t-shirts finisher, et une autre vient nous voir pour savoir comment ça s’est passé ! Je lui dis qu’elle aurait pas du dire ça, car mon Steph (qui grogne depuis longtemps) lui balance tout ce qui allait pas sur la course, et ça dure un moment !
Moi, j’en profite pour appeler ma fille (qui vient d’avoir son bac mention Assez Bien… je sais, ça n’a rien a voir avec la course, mais je suis fier de ma fille alors j’en profite et pis c’est mon résumé alors je marque bien ce que je veux dedans), je reverse une larme d’émotion (et même plusieurs), et je suis pas le seul !
Enfin bref… Aquaterra, on est venu, on a vaincu, ON NE REVIENDRA PLUS !
Je suis venu pour aller au bout (c’est fait), pour prendre les 3 points (c’est fait) et aussi pour prendre du plaisir et pour profiter d’une ballade que j’espérais magnifique, j’ai pris du plaisir sur les 58 premiers kilos, toute la partie de nuit était top, mais après, c’était vraiment moins bien… pis le coup du secouriste a fini de me plomber le moral. C’était une expérience, une course mental, et je pense que maintenant, je ferais que mes ultra en montagne, où l’on est sur d’avoir des beaux points de vue !
Ah oui, précision…’’vous ne verrez pas de bitume sur cette course, 107 km de chemin, quasi que du single’’… il y a eu environ 30% de goudron !!! C’est pas vraiment ce que j’étais venu chercher !
On mange un bout, on boit une mousse, et on rejoint le lycée agricole où l’on a 2 lits qui nous attendent dans un dortoir.
Je me couche vers 23h, ça fait 41h que j’ai pas dormi !!! Je dors pas trop mal, et le lendemain, on traine pas, on rentre rapidos car on a pas envie de trainer ici ! Trop déçu !
Le dimanche soir, je ne boite plus, je trottine même dans ma cour, et j’ai presque plus mal aux jambes… j’ai pas encore récupérer mon niveau de l’an dernier, mais je sens que ça va quand même vachement mieux !
Je coupe quand même 10 jours, mais ça me démange… j’ai envie de repartir, je me sens tellement bien sur cette 2ème quinzaine de juillet ! Je reprends ensuite tranquillou dans les chemins vers chez moi, et 2 semaines après l’Aquaterra, je décide de retourner en montagne pour m’faire une ptite séance d+, et accessoirement, pour montrer une nouvelle fois à Polo qui est le patron ;)
Je me fais donc le parcours que j’ai découvert sur Villars, il fait une température de 17°, parfait ! Je me sens super bien d’ailleurs, je fais la 1ère côte à un bon rythme, et je ne ressens pas de douleur suite Aquaterra… pas tout de suite… car je finis cette sortie un peu cuit, et surtout, le soir, j’ai mal aux mollets, alors que cela ne m’arrive jamais ! J’ai peut-être un peu trop tiré sur la corde et j’aurais peut-être du rester au repos encore un peu ! Trop tard !
Ah oui… Polo, 4h09 sur celle-ci !!! Alors, c’est qui l’patron ?
Je termine le mois de juillet avec 250km et 12000+ ! J’ai jamais fait autant de dénivelé sur un mois, c’est la 1ère fois ! Tout ça couplé aux sorties vélo que je fais en plus, je crois que je me suis pas trop mal préparé pour atteindre l’objectif !
Ensuite… 4 sorties mini, et re-coupure de 10 jours, car J-10 !!!
Et étrangement, je me sens pas trop mal, je crois que j’ai retrouvé mon niveau de l’an dernier… et c’est pas faute d’avoir fait ce qui faut !
Quelques chiffres :
Mai : 9 sorties, 200km, 26h, 8800m+
Juin : 13 sorties, 234km, 29h30, 8100m+
Juillet : 10 sorties, 244km, 42h, 11800m+
Depuis le début d’année : 62 sorties, 1220km, 159h, 42000m+
Autres chiffres… le budget… car, cette chose qui ne peut être que la plus importante des choses secondaires, et ben ça coute un peu des sous quand même, car rien que sur juillet et aout :
Week-end off : env 150€
Aquaterra : Inscription + gel/barres + déplacement + logement : 210€
Inscription UT4M : 160€ (Et oui, on paye pour ça !!!! chose hallucinante pour beaucoup… mais une licence de foot, une saison de gym en salle, un tournoi de tennis, une sortie à la piscine…c’est rarement gratuit tout ça !)
Gel et barres uniquement pour cette course : 110€
Je vous passe les kilomètres, carburant, achat divers pour les sorties et courses au cours de l’année… j’ose pas budgéter tout ça, et de toute façon, ça sert à rien, mais il va bien falloir que je trouve des sponsors un jour, moi ;)
Jeudi veille de la course, pas très bien dormi, je m’y attendais car ça approche. On mange ensemble avec Steph au bar du Temple, et départ pour Grenoble pour aller chercher les dossards. En montant dans la voiture, je me suis dit ‘’ça y est, on y est ‘’, et j’ai aussi senti l’arrivée de la ptitebouledededansmonventre comme à chaque fois que je fais un ultra !
On avait 2 solutions, soit l’aller/retour pour prendre les dossards et rentrer dormir (ou essayer) dans notre lit, soit dormir sur place… on optera pour la 1ère car c’est préférable de dormir chez soi. Pas beaucoup de monde sur place, ça change de l’ambiance de Chamonix, mais en fait, il y a pas vraiment le même nombre de participants, car nous sommes que 381 inscrits !
Ici aussi, contrôle des sacs lors de la remise des dossards, et comme j’ai tout bien préparé, je sais exactement où tout est rangé, les 2 frontales et batteries de rechanges, la couverture de survie, la Goretex… et c’est ok, on me donne mon dossard, n°166 ! Au passage, les bénévoles sont super top, très sympa.
On donne en consigne nos 2 sacs de délestage, sacs que l’on doit récupérer au 88ème et 130ème km, dans lesquels j’ai juste mis des barres et des gels énergétiques, plus un peu de change dans le second. On ressort du palais des sports et on aperçoit le vainqueur 2014 du parcours que l’on va effectuer, Frédéric Desplanches, et aussi Julien Chorier, Double vainqueur de la Diagonale des fous à la Réunion, vainqueur de la CCC et de bien d’autres courses internationales… on va les voir :
Fred Desplanches
Mr Julien Chorier
On discute avec eux une dizaine de minutes, Julien a gagné le matin même le KV, le Kilomètre Vertical, c'est-à-dire 1000 de D+ sur 3km… des pentes à 30% !!! Et il a monté ça en 48mn ! Enorme !!! On doit passer par là normalement, le lendemain, vers le 88ème km, et cette montée, ben elle fait un peu peur !
Retour à la maison, et repos, car demain, ben y a run !
Repas : pates… encore comme dit ma fille, et même moi, je commence à saturer, j’ai bien fait attention à mon alimentation sur ces dernières semaines, peu voir pas d’alcool, peu de sucres rapides, des sucres lents, viandes blanches… bref j’essaie de mettre toutes les chances de mon côtés.
Au dodo vers 22h, sans grande conviction, mais au moins, je laisserais les jambes au repos. Je passe pas la meilleure des nuits, je dors de environ 23h30 à 3h30, et je me lève à 4h15, de toute façon, je dois prendre Stéphane à Vienne à 5h30.
C’est parti, nous voici direction Grenoble, je suis anxieux et ma ptitebouledededansmonventre est là, et bien là ! J’ai les flipouilles ! Steph, lui est top !
Arrivés sur place, on se change, les sacs sont prêts, on s’approche de l’aire de départ, et la pression monte encore un peu. Comme je le dis à Stéphane à ce moment là, j’adore ces moments d’avant course, moment où tout le monde se jauge, les regards se cherchent ça et là, on a tous un peu peur d’être là, quelque part, on cherche un peu de réconfort, un regard peut-être plus serein … des moments d’avant course que j’adore, moments que l’on peut retrouvé que dans un sas de départ, quand l’adrénaline est bien présente !
On avance un peu dans le sas, mais on ne se met pas en 1ère ligne cette fois, on reste un peu plus loin, on va pas faire les malins non plus ! Stéphane me dit qu’il est bien, confiant, et moi, je flippe, vraiment ! Cette course me fait peur, je me sens sur la retenue et c’est rare… d’habitude, je suis bien et Steph est sur la retenue !!! On inverse !
5mn du départ, j’ai le cœur qui bat… la pression est à son comble, je pense à plein de gens, du monde de la course ou pas, en vrac je pense à mes gosses, Mickael (oui, toi Mika, qui me suis sur FaceBook alors qu’il y a des années que je t’ai pas vu), ma sœurette, les potes du SRT, Karine, Francky, Christine, et je pense aussi à mon père… j’espère qu’il me voit d’où il est.
En plus, on a appris quelques instants avant le départ que l’on est dans le Dauphiné Libéré, article d’1/4 de page rien que pour nous, 2 petits membres du SRT !!! Pression supplémentaire !
Départ imminent… et bang c’est parti… on se tape dans la main et nous voici avec 167km, 10000+ devant nous… une montagne !!!
Est-ce que je vais y parvenir ??? J’en sais rien, mais je ferais tout pour y parvenir… mais surtout, je viens pour me faire plaisir et faire mon possible.
Longue ligne droite dans Grenoble avant d’attaquer la montagne, et on va vite, trop je trouve…on tourne à environ 11.5km/h, ça peut paraitre pas très rapide, mais j’ai peur de partir trop vite et de laisser trop de plumes ici.
La 1ère butte est là, on monte vers le tremplin olympique de St Nizier du Moucherotte, c’est droit dans la pente, j’ai les jambes lourdes et je suis encore pas tout à fait chaud, donc ça picote… mais ça passe (et heureusement).
On passe le ravito du km13 en 2h15… tout va bien. Direction Lans en Vercors, grosse montée pour le sommet du Moucherotte, point culminant du Vercors, on a une vue magnifique sur Grenoble et sur la partie où l’on devrait passer ensuite.
Arrivé à Lans, je vois mon fils qui est là, avec ma nièce Maëva, ils sont venus avec mon frère et ça me fait vraiment plaisir de les voir là. On discute en même temps qu’on se ravitaille, on remplit les bidons, et on repart.
On est passé à ce ravito au 20 en 3h57, on est à peu près dans le timing, on avait prévu 4h. En fait, on a évalué notre durée à environ 45h sur cette course, tout en sachant que dans ce genre d’épreuve, c’est méga difficile de prévoir quoi que ce soit !
Mon frère nous dit qu’ils vont jusqu’à Vif, et qu’on les retrouvera là-bas. Grosse montée au pic St Michel, il n’y a pas d’ombre et j’ai terriblement chaud…et j’aime pas quand il fait trop chaud ! Au sommet… pfffffffffffffffffffffff une vue !!!!!!!!!!! Enorme !!! On s’arrête pour faire des photos (ben ouais, on est en course, mais si on en profite pas, ça sert à rien de venir ici)… superbe vue sur la vallée, d’un côté Grenoble et alentour, de l’autre côté, Villard de Lans, et on voit même le Mont-Blanc !!
La suite est une grosse et longue descente technique, 11km, et on sait qu’il va falloir faire gaffe, car c’est dans ce genre de truc que l’on peut se cramer les jambes. Donc on fera cette descente doucement, tranquillou Mimilou pour ne pas se griller !
Re-montée et re-descente et arrivée sur Vif, ça tombe bien, je viens de tomber en panne d’eau, et j’aime pas. Notre comité d’accueil est là, Stéphane nous prend une bouteille d’eau pétillante, et on la boit en 3mn, il fait vraiment chaud ! On prend un peu de temps avec les enfants, ils regardent notre équipement et nous questionnent sur diverses choses… on va peut-être créer des vocations ;) Passage avec environ 30mn de retard… on commence à décaler par rapport au temps prévu !
8h de course pour 40km, et on a déjà fait 1/3 du D+, 3000m !
On leur dit bye bye, car là, on ne les reverra plus, pour eux, c’est retour et pour nous, direction le lac de Laffrey, et le massif du Taillefer, on vient de finir le Vercors… et de un !!!
Quelques kilomètres après ce ravito, je commence à me sentir nauséeux… gros mal au ventre, envie de vomir… pas top. On passe à côté d’une fontaine, je vide mon eau qui est chaude et prend de l’eau fraiche, je me passe la tête sous l’eau, je refroidis mon genou droit qui est en train de commencer à me faire mal et j’aime pas ça. Il me fait comme l’an dernier sur la TDS. Et devant nous, il y a 800+ sur 6km. Une belle côte quoi !
Heureusement, elle est à l’ombre, car il est 16h et il fait chaud chaud. Mon envie de vomir est de plus en plus présente, je m’arrête plusieurs fois dans la montée, je sens que ça va faire… mais rien ! Mon genou me fait de plus en plus mal, pour le soulager, je pousse plus fort sur les bâtons et je prends mal au coude gauche à trop vouloir alléger le genou inverse !!! Houlaaaaaaaaaaaaa, ça va pas là !!!!!!! J’ai pas encore atteins le 50ème que je suis pas top !!!
Comme je le dit tout le temps (n’est-ce pas, Magalie), des coups de moins bien, sur un ultra, c’est obligé qu’il y en ai ! Après, je le sais, ça passe et la forme revient ! Mais là, ben pas top le Laulau… je m’arrête à nouveau pour vomir… et rien !!!!
Point positif, dans la descente, la douleur au genou est partie !!!! Bonne nouvelle !
On arrive au ravito de Laffrey, et ça me fait bizarre de passer par là, c’est sur la route Napoléon, et j’empruntais cette route quand j’allais à l’armée, donc pleins de souvenirs ressortent.
A l’entrée du ravito, pour nous rassurer, des secouristes sont là, en train de poser une perf à un concurrent, certainement déshydraté.
Bonne nouvelle, il y a de la soupe et du thé, tant mieux, car c’est plus digeste de manger chaud, on digère bien plus vite et j’ai besoin de ça !!! On se pose un peu plus longtemps, je mets mon tel en route, j’ai pas mal de messages qui arrivent, mais je les ouvre pas, j’envoie juste un message à ma fille, et contrairement aux 2 années précédentes, pas de montée d’émotion… j’ai pas de doute, ça va aller, ma douleur est passée ! Passage à Laffrey, 11h10 de course, 54km et 3400+.
Nous voici parti pour la station de l’Alpe du Grand Serre, et on va pas tarder de rentrer dans notre 1ère nuit, donc lors de la montée, passage en mode équipement nuit… on met les lampes en route !
En haut de la montée, on voit le massif en face où on va passer, il y a des frontales, on comprend que c’est là qu’on va, et… glouppp, ça fait pas rire !!! Les signaleurs nous le confirment, c’est bien des frontales qu’on voit, pas les étoiles !!! Ca m’a rappelé notre CCC où l’on confondait les lumières et les étoiles. On voit même un peu de Belledonne et de la montée sur Chamrousse, et on voit aussi des frontales… c’est tout simplement magique et magnifique !!!
Et couac !!! Je reprends mal au genou en descendant sur le ravito de la Morte (j’ai bien aimé ce nom, ça donne bien envie d’y retourner !), je commence même à boiter… et là, je commence à douter ! Putain, j’en suis au 65ème, c’est pas possible, ça va tenir, je peux pas stopper et je ne veux même pas y penser !
Les doutes reviennent, j’aime pas ça ! Que faire ? A ce ravito, il va me rester 100km à faire et avec un genou en moins, ça ne sera pas possible ! Je décide donc de prendre un cachet pour atténuer la douleur !
Je sais, les infirmiers, infirmières, médecins, personnels médicales que je connais, vont me dire que je fais une grosse connerie ! Si le corps souffre et émet une alerte, c’est qu’il y a un problème et qu’il faut l’écouter ! Ben oui, c’est vrai, mais je suis pas venu ici, je me suis pas préparé et entrainé pendant plus de 7 mois pour arrêter au 65ème km !!!! Donc oui, je le redis, j’assume, je prends un cachet et je me dis que soi, ça calme juste la douleur et que si elle revient, j’aviserais, soi ça stoppe cette douleur et je serais tranquille pour la suite de la balade !
Mais je fais ça discrètement car il y a des médecins et secouristes et j’ai pas envie d’avoir droit à une leçon de morale !
A ce ravito, j’ai aussi droit à un contrôle du sac. La jeune fille me demande si elle peut vider mon sac pour vérifier, je préfère lui présenter ce qu’elle veut voir car sinon, elle va mettre le bazar dans mon sac et ça, je ne veux pas ! Donc elle vérifie tout, la liste entière du matériel obligatoire ! Mais j’ai tout, j’ai pas pris de risque, et d’ailleurs, elle est bluffée, car elle nous trouve en méga forme, super lucide et nous dit qu’il y en a pleins qui arrivent ici complètement cuits ! C’est vrai que mis à part mon genou, je me sens bien, j’ai un bon moral et une bonne niaque !
On se refait 2 bols de soupe, un peu de solide, et on repart pour la suite des événements, c'est-à-dire la fin du Taillefer, et devant nous, 1000+ sur 4km, ça va piquer un peu !
Le Taillefer est le massif que je craignais le plus dans cette course. Je connais le Vercors, massif aride et rocailleux, je connais la Chartreuse, mais je ne connais pas Belledonne, ni le Taillefer. Je sais pas si c’est à cause de son nom, mais celui là me faisait peur et il y a de quoi !
La montée attaque progressivement et je me dis que ça va faire drôle quand ça va vraiment se redresser. La stratégie du médicament paye, car je vais mieux, je monte sans aucune douleur, à un bon rythme, je suis derrière Stéphane et on discute pendant notre balade. J’avais prévu 2h pour la montée… et au bout d’une heure, je regarde mon altimètre, j’ai fait la moitié du D+, soit 500m… j’avais bien calculé.
On s’arrête 5mn pour manger un bout et reprendre un gel, et c’est reparti. On tombe sur un groupe de secouriste, un concurrent est couché à même le sol, le regard vide, les yeux hagards… ils le relèvent et vont l’aider à redescendre… il est vraiment pas top le gugusse !
On repart, ça monte vraiment raide à ce moment-là, mais la progression est constante… jusqu’à…
Jusqu’à ce que mon genou me refasse à nouveau mal ! La douleur revient petit à petit, à 200m du sommet ! Je me dis que ça va passer, que dans la descente, ça devrait aller vraiment mieux, et je repartirais de plus belle. Mais j’essaie de me convaincre moi-même et c’est pas gagné !
Je continue malgré tout à progresser, Je vois que je ralenti quand je vois la distance entre moi et Steph grandir… mais je m’accroche, je lâche pas et on termine cette longue montée, et en arrivant au sommet, je me retourne et … une vue magnifique sur Grenoble illuminé !!! C’est tout simplement superbe !!! On voit aussi la partie du parcours que l’on a fait auparavant, et on voit des frontales où l’on est passé juste avant !!! Sublime !
Maintenant, il y a une bonne descente, 700 mètres négatifs sur 5km !
Je commence à descendre et je comprends que ça va être compliqué ! Le genou !!! Le genou grince, quine, couine, ce que vous voulez, mais j’ai mal ! Je souffre vraiment ! Il commence à faire froid, je m’arrête, je sors mon sweat technique, je quitte le t-shirt, je le fixe sur mon sac à dos pour qu’il puisse sécher, comme ça je pourrais l’utiliser le lendemain, je mets mon GPS en charge car il montre des signes de faiblesse, et je veux pas qu’il me lâche… Comme vous le voyez, je veux pas arrêter et je fais tout pour pouvoir continuer en bonne disposition… mais j’ai vraiment mal à ce moment là !
Mon cachet ne fait plus effet, ça fait pourtant que 2h que je l’ai prit…soi je patiente et j’en reprends un, avec le risque de me blesser plus gravement et de laisser le genou sur cette course, soi, je prends la décision que devrait être la meilleure, abandonner… mais ça, je ne le veux pas ! Je l’ai toujours dit, pour moi, l’abandon n’est pas une option ! Et j’en ai tellement bavé pour revenir à mon niveau, je me suis bien préparé et je refuse d’admettre l’évidence… tout simplement impossible !
Steph, lui, va pas trop mal, il me soutient comme il peut car je pense qu’il a comprit que ma suite va être difficile.
On continue comme ça un petit moment, la descente est très technique, je suis obligé de prendre appuie sur mes bâtons à chaque pas pour franchir les trous, je m’assois pour glisser sur les fesses et passer les passages plus raides…ça devient vraiment compliqué… mais je peux pas, je veux pas arrêter…j’ai jamais abandonné et rien que d’y penser, je sens les larmes qui viennent et qui se mettent à couler…
Je continue comme ça…j’avance pas… mon GPS m’indique 2.5km/h en descente… nul !!! Et je me force à essayer d’aller vite pour moins ralentir Stéphane… Je lui dis de partir, il refuse et me dit que ça va aller, d’arrêter mes conneries, qu’à deux, on est plus fort et que ma douleur va partir.
Mais elle part pas, je souffre, vraiment. Je ne peux plus plier le genou.
Je prends donc la décision qui s’impose… Je vais arrêter, je vais abandonner, la mort dans l’âme, mais ce n’est plus possible, trop de souffrance, trop de douleurs, et aussi, au prochain ravito, il va me rester 90km et environ 22h de course, et ça ne passera pas !
Je fais part de ma décision à Stéphane, on discute un moment, je lui dis que si je vais mieux, si je peux repartir, je le préviendrais par texto pour qu’il m’attende au prochain ravito ou plus loin… mais je lui dis ça pour le faire partir et qu’il puisse continuer sa course, car j’ai bien compris que pour moi, c’est mort !
Après une poignée de main, il part… c’est la 1ère fois que l’on se sépare en course, la 1ère fois que un de nous deux abandonne. Je le regarde partir, mes yeux s’humidifient encore, le nez me pique et les larmes viennent… coulent ! Grosse désillusion, je suis amer et j’ai les boules… 7 mois de prépa que pour cette course, plusieurs années pour arriver à ce niveau, et je casse à même pas la mi-course !!!! J’ai vraiment les boules !
Je pense à beaucoup d’entre vous à ce moment là, et je sais que beaucoup vont être déçu pour moi, mais pas autant que moi !
Mon objectif maintenant est de rallier le lac du Poursollet au km77 pour pouvoir être rapatrié sur Grenoble.
Mais je souffre tellement que je ne peux presque plus marcher, j’avance pas, je me sers de mes bâtons comme béquille, et tellement que je vais doucement, mon GPS m’indique une vitesse de 0 km/h !!! Et ben ça va être long à cette vitesse !!!!
Plusieurs concurrents me doublent, certains s’inquiètent de mon état, d’autres n’en font pas cas, 2 anglais très sympa me demandent si j’ai besoin de quelques choses, si ils peuvent faire quelques choses pour moi, je leur répondrais dans mon anglais à moi ‘’Take pleasure for me, please ! ‘’ Car là, du plaisir, je n’en ai plus !
La descente est longue, technique, dure, je pense que c’est la descente la plus difficile que j’ai jamais fait en trail. Je ne vois pas le bout du tunnel, je me fis à mon altitude pour savoir où j’en suis, et c’est vraiment long, vraiment dur !
Un autre concurrent me dit qu’il prévient les secours, pour qu’ils viennent me chercher au plus tôt, et quand enfin je rejoins la route, une voiture est là, qui m’attend… Je sais que cette fois, c’est vraiment fini, si je monte dedans, je serais vraiment hors course, mais je n’ai pas d’autres solutions ! J’arrête mon chrono au bout de 18h25 de course, j’aurais mit 2h10 pour faire cette interminable descente de 5km !!!! Je crois même que j’ai vu un escargot me doubler sur la fin !!!
Je monte dans cette voiture et on m’emmène au ravito du Poursollet. Le bénévole me demande depuis quand je marche comme ça, quand je lui réponds, il tourne la tête vers moi avec des gros yeux et me dit :
‘’ Mais vous avez fait toute la descente dans cet état ??’’
‘’Ben oui, mais vu le chemin, même un quad ne passe pas, vous auriez fait comment pour venir me chercher ?’’
Et il me répond :
‘’ Hélico demain matin ! ‘’
Et là, je lui dis non, je suis pas en danger de mort, je peux marcher, certes doucement, mais je peux, je vais en montagne de mon plein gré, personne ne m’oblige à venir ici, j’assume mes conneries, on dérange pas un hélico pour ça !
Arrivé au lac, Stéphane est là, il va repartir mais je sens qu’il n’en a plus envie, et je sais que, pour lui comme pour moi, cette aventure ne vaut que si elle est partagée, si c’est pour y aller seul, on ne voit pas l’intérêt. Et aussi, il me le dira après, mais lui aussi avait mal à un genou, il a rien voulu me dire pour pas mettre encore plus mal que je ne l’était !
Une bénévole s’occupe de moi, elle enlève la puce de mon dossard, c’est terminé !
Je tremble, j’ai froid, le contrecoup, l’émotion, elle me met sur une chaise avec une couverture sur le dos, et là, je réalise vraiment que j’ai abandonné… J’enfouis mon visage dans mes mains car c’est vraiment dur à ce moment-là pour moi ! C’est vraiment dur à admettre.
J’envoi 2-3 textos pour prévenir certaines personnes, dont Gaétane, la chérie de Stéph, en lui disant que je l’ai lâchement abandonné à son sort… elle me demande si je rentre et si elle doit venir le chercher… ça va pas, non ! Je vais pas le laisser seul ! Je vais le suivre, le retrouver sur les ravitos et l’aider à aller au bout ! On est venu à 2, on repart à 2 ! On laisse pas un pote dans la galère.
Une dizaine de minute après, on me rapatrie au ravito de la Morte, là ou j’étais 4h avant, les serre-files partent à ce moment sur le parcours car la barrière horaire vient de tomber. Finalement, j’étais pas mal avec 4h d’avance !!!
Navette de rapatriement sur Grenoble 30mn après, on a 45mn de route… on est 5 dans le véhicule à avoir abandonné… un qui a pas passé la barrière à temps, un autre blessé comme moi, et les deux autres, je les aurais claqué !!!!! y en a un qui me dit qu’il a un coup de moins bien, et plus envie, et l’autre qui dit qu’il en a marre et préfère arrêter !!!!! Putain mais donnez moi vos jambes… j’y retourne moi !!!! J’ai trop les boules de voir ça !!! Les mecs y viennent là, et comme ça là, vas-y-j’arrête… cool Raoul !!! Ca m’énerve !!!!
On arrive à Grenoble, je vais poser mon sac dans la voiture, récupère de quoi prendre une douche, et je traverse le parc Mistral pour rejoindre le palais des Sports, j’ai l’impression que c’est loin, je boite et j’ai mal !
Palais des Sports vide, je serais pas emmerdé par la foule pour ma douche finalement. Je retourne ensuite à la voiture, je décide de dormir un peu en attendant de voir l’évolution du trajet de Stéphane. Je me couche, la déception est là, vraiment, j’ai les boules et je sais qu’il va me falloir du temps pour digérer cet échec. Beaucoup me diront par la suite qu’il ne faut pas le prendre comme ça, mais là, sur le coup, ben c’est comme ça que je le vois !
Je somnole plus que je dors, et à 5h, je reçois un message de Steph qui me dit qu’il va faire comme moi, il a lui aussi une douleur au genou, et il n’arrive plus à avancer. Il mettra 6h pour faire 11km de plus que moi !!! Il est cuit et la descente sur la base de vie n°1 à Rioupéroux est un calvaire ! J’essaie de le motiver à continuer, mais je sais que ça va être mort ! En plus, il se retrouve seul et si je suis pas là, il est bien capable de se perdre !
Je ne dors plus, je décide donc d’aller le chercher là-bas plutôt qu’il attende la navette, on revient à Grenoble pour récupérer nos sacs de délestages, et il en manque un, on doit retourner à St Nazaire les Aimes pour le chercher. On récupère au passage nos t-shirts non-finishers (j’ai trouvé ça bien, car sur les autres courses, il n’y en a jamais).
Le retour ne se fera pas tout seul, je suis crevé, mes yeux se ferment plusieurs fois, Stéphane ne dort pas et voit bien qu’il ne vaut mieux pas… la voiture découvre les bordures de la route plusieurs fois… mais on arrive à Estrablin vers 12h et on se boit quand même une bonne bière en attendant Gaétane qui vient chercher son Steph… Je te le rends, Gaétane, je l’ai un peu abimé, promis, la prochaine fois que tu me le prête, je te le rendrais en bon état !
Je dors tout l’après midi, et je suis ensuite Moussa qui est sur le 90km sur le live, et un couple de concurrents avec qui on a échangé quelques mots plusieurs fois sur le 160. Je n’arrive pas trop à digérer, la déception est toujours là, et je ne me mets pas tout de suite sur mon compte rendu, car sinon, je vais trop en faire une mauvaise image.
Le dimanche, je reste tranquille aussi, en mode canapé, de toute façon, j’ai les jambes en bois, rien ne répond et je ne peux pas trop marcher.
Au final, j’ai donc fait 77km pour 5800m D+, c’est un des plus gros ratios que j’ai jamais fait ! Durée de mon UT4M : 18h30
Je me sentais super bien pourtant, malgré l’angoisse d’avant course… je me sentais bien et je sais pas trop ce qui a coincé. Je pense que j’en ai trop fait sur le mois de juillet, et que ça a été préjudiciable, je pense que l’Aquaterra aura laissé un peu trop de traces dans mon organisme, et que d’enchainer deux Ultras de plus de 100km en 5 semaines, et ben c’est trop pour mon ptit corps… je me voyais grand, et cette gifle va me remettre à ma place !
Je sais aussi qu’on se nourrit de ses erreurs, je sais ce qu’il ne faudra plus faire pour aller au bout du prochain… car il y en aura un ! C’est sur !
Le 1er termine en 29h (pour comparaison, l’UTMB se gagne en 20h), et il y a eu plus de 60% d’abandons. Enorme !
C’est vraiment, vraiment une très très belle course, il y a des points de vue magnifiques.
C’est vraiment, vraiment une course difficile, technique, rude… je sais pas si je viendrais prendre ma revanche ici, mais j’aime pas rester sur un échec !
Encore une fois, merci à tous ceux qui m’ont soutenu, merci pour les appels, les textos, les mails, merci à mon frère, Stéphane, d’avoir fait le déplacement avec Robin et Maëva. Je suis toujours impressionné et ému de voir que mes petites aventures peuvent tenir du monde en haleine, du monde du sport, de mon sport, mais aussi des non-sportifs.
Je suis encore ému quand j’écris ce texte et très sincèrement merci de votre soutien.
Et pour finir, Steph, MON Steph, mon ami, mon pote, une fois de plus, j’étais ravi d’être sur cette course avec toi… Je nous souhaite à tous les 2 de pouvoir terminer un 160 la main dans la main, car c’est vraiment top de faire ce genre de voyage avec toi.
Je vous invite à suivre le SRT sur notre nouvelle page Facebook, en plus de notre blog
http://satanicrunningteam.over-blog.com et vous pourrez suivre notre probable et prochaine aventure au Marathon du Beaujolais Nouveau dans un genre… un peu particulier ;-) si ça se fait comme on l’a prévu, ça devrait faire du bruit !
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9 commentaires
Commentaire de yoshi posté le 25-08-2015 à 09:19:42
Bonjour
Abandonner n'est jamais simple ce qui fut mon cas.
On essaie, on ré essaie de continuer, de se persuader et tombe le verdict : on maudit ce sport qu'on aime tant et que si on continue on va en être définitivement dégouté. Je pense que c'est ça qu'ont du exprimer les concurrents dans la voiture de rapatriement mais je comprend ta réaction. Moi je te dis à l'année prochaine sur cet ut4m, ça va le faire grave. Yoshi (arrêté dans la Montée vers arselle km90)
Commentaire de djlaulau1 posté le 25-08-2015 à 09:43:57
en tout cas, merci d'avoir pris le temps de me lire. Et oui, c'est dur, je digère maintenant ce fait et je sais que c'était la meilleure et la seule solution. Ou alors je disais au revoir définitivement au trail, à la montagne et c'est complètement inenvisageable pour moi.
Visiblement, là où tu as stoppé était un point stratégique du parcours... bravo déjà d'être allé jusque là !
Je pense que je reviendrais sur l'UT4M, je sais pas si ce sera l'an prochain ou pas, mais j'aime pas rester sur un échec.
bonne continuation, et surtout bonne récup
Commentaire de yoshi posté le 25-08-2015 à 09:28:16
Bonjour
Abandonner n'est jamais simple ce qui fut mon cas.
On essaie, on ré essaie de continuer, de se persuader et tombe le verdict : on maudit ce sport qu'on aime tant et que si on continue on va en être définitivement dégouté. Je pense que c'est ça qu'ont du exprimer les concurrents dans la voiture de rapatriement mais je comprend ta réaction. Moi je te dis à l'année prochaine sur cet ut4m, ça va le faire grave. Yoshi (arrêté dans la Montée vers arselle km90)
Commentaire de Potamochere posté le 25-08-2015 à 15:16:48
Superbe compte-rendu, t'as un super humour, et t'es honnête quand t'écris
Ca fait plaisir ta prose !
Bonne continuation quand ça ira mieux !
Commentaire de djlaulau1 posté le 25-08-2015 à 19:01:05
merci à nouveau. ça me fait plaisir car j'essaie de retranscrire mes émotions, ce que je vis, ce que je ressens et visiblement, je me débrouille pas trop mal. rien n'est romancé et tout est véridique.
bon run
Commentaire de Vik posté le 25-08-2015 à 20:44:33
J'ai l'impression d'écrire des CR super longs, ben j'ai trouvé mon maitre ;-)
Ne m'en veut pas, y a des bouts que j'ai lu en diagonale. surtout la prépa.
Mais par contre ça soulève chez moi beaucoup de questionnement...
110€ de gels pour faire 1 course ? Seriously ? (je sais pas combien ça coute, j'en ai jamais bouffé un... même ceux en "cadeau" :D)
42000mD+ de prépa pour l'UT4M, c'est bien ça ? Ca a l'air d'être beaucoup, d'après ton ton. Mais ce n'est que 1/4 de l'UT4M ? Tu faisais moins avant ?
ça ne me semble pas énorme
Quant au cacheton, bon bha tu fais ça en âme et conscience, c'est bien que ta réaction derrière soit de descendre de toi même et pas d'attendre un hélico.
Fais gaffe à pas te faire trop mal quand même !
Commentaire de djlaulau1 posté le 25-08-2015 à 20:55:24
je ne pense pas être le maître que qui que ce soit ! déjà, merci d'avoir prit le temps de lire mon cr. si tu lis bien, ce ne sont pas que les gels, mais il y a aussi les barres dans ce budget. J'essaie de prendre 1 gel par heure dans les ultras, forcément, en ayant arrêté prématurément, je n'ai pas tout pris, mais, au bout de 18h de course, j'ai avais pris 16... donc je suis pas loin du compte. Quand au D+, je sais pas si cela peut paraître beaucoup ou non, mais pour moi, ça ne se calcule pas que sur 1 an pour un ultra, mais sur plusieurs années. Et je n'habite pas en montagne, donc c'est difficile pour moi d'en faire plus... j'ai aussi une vie en dehors de la course. Je ne sais pas où tu habites, ni combien tu fais de dénivelé par an, mais dans mon cas, c'est dur de faire plus. J'ai fini l'an dernier la TDS avec une prépa un peu moins poussée et c'est passé. Pour info, c'est l'UT4M qui fait un quart, pas l'inverse ;)
quand à la re descente,c'est carrément logique pour moi de faire ça, j'y suis allé de mon plein gré, personne ne m'a poussé à monter !
merci du commentaire
Commentaire de Albacor38 posté le 25-08-2015 à 21:43:22
Quelle belle maxime...
"Ce sport ne peut être que la plus importante
des choses secondaires de ma vie"
Je crois que je vais la faire mienne :)
Commentaire de djlaulau1 posté le 25-08-2015 à 22:25:00
j'avoue qu'elle est vraiment belle... mais je dois reconnaitre et avouer qu'elle est pas de moi ! Mais c'est tellement vrai
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