L'auteur : bubulle
La course : Trail de Vulcain Ultra - 80 km
Date : 1/3/2015
Lieu : Volvic (Puy-de-Dôme)
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Distance : 82km
Objectif : Faire un temps
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Ce Vulcain commence en 2014...en fait au dernier Vulcain. La participation Kikourou à cette édition était très importante et avait conduit à un suivi live dont je me souviens encore, réalisé entièrement à la main, avec envois de SMS, reporters terrain et suspense majeur pour le passage de la barrière horaire de fin.
Et comme cela est déjà arrivé en pareil cas, ça m'a donné envie de faire la course moi-même. Qui plus est, un Ultra de ce format sur le début d'année, il n'y en a pas tant que ça...et rempiler une fois de plus sur les 80km de l'Ecotrail ne m'emballait pas énormément (c'était avant que j'apprenne l'arrivée rétablie au premier étage de la Tour et la participation kikoutière record à venir).
Le Vulcain était donc planifié de longue date : je crois que j'étais dans les premiers inscrits.
Avec Elisabeth, nous avons même décidé d'en faire un week-end à deux plutôt que je ne parte, solitaire et loin de mon foyer, en les lointaines contrées auvergnates. D'où hôtel sympa à Chatel-Guyon, riante cité thermale (plus mortel qu'une ville de cure début mars, c'est difficile).
La veille....on voyait le Puy de Dôme
Les conditions s'annoncent délicates : comme l'an dernier, voire même un peu plus, une bonne couche de neige est confirmée, dès l'altitude de 950m, soit au final sur environ 50 kilomètres. Début février, il y avait plusieurs dizaines de centimètres et, malgré le redoux des 10 derniers jours, il en reste à peu près partout, surtout dans les parties abritées. Qui plus est, c'est une neige molle et fondante, au contraire de 2014 qui voyait une couche compacte et gelée, plus "courable".
Les conditions météo s'annoncent aussi peu favorables : la pluie est annoncée pour une bonne partie de la journée, avec pas mal de vent. Ce sera donc un trail hivernal. C'est normal : c'est l'hiver et la chaîne des Puys, c'est la montagne (bon, une montagne qui fait rigoler les Savoyards...du moins avant la course).
Petite "reco" le samedi en arrivant : nous poussons jusqu'au Col de Ceyssat, blindé de monde car le temps est magnifique. Elisabeth essaie de repérer comment elle va pouvoir y venir et se garer (a posteriori, nous en rigolons encore). Pas de montée au Puy de Dôme, tout de même, nous en gardons un peu sous la semelle.
Il est beau, quand même ?
Côté forme, le bubulle va bien. Je pète le feu depuis l'Origole, et même avant. En fait, depuis la fin des soucis post-TDS, le pic de forme est un plateau bien plat, à haute altitude. L'"entraînement" a été très bubullien : pas programmé, à base essentiellement de trajets "piétaf" quotidiens...qui entretiennent un gros volume à défaut de travailler spécifiquement telle ou telle composante de la course. Seules manquent un peu les sorties vraiment longues car le calendrier s'y prêtait mal : je n'ai pas dépassé 3h30 si on excepte le travail de débalisage du Raid 28 qu'on ne peut raisonnablement qualifier de "sortie longue".
Raisonnablement optimiste, j'ai dans le sac un roadbook pour 11h34 calqué sur des résultats de l'an dernier réalisés par des coureurs proche de mon niveau. J'espère un peu secrètement faire moins mais je crains quand même que les conditions ne s'y prêtent pas.
Nous voici donc tous deux levés à 3h du matin. Eh oui, les accompagnants aussi ont les horaires un peu timbrés des coureurs, et Elisabeth est fidèle au poste. Et c'est tout autant ensemble que nous débarquons vers 4h15 au gymnase où tout est bien prêt pour accueillir les coureurs : un endroit bien au chaud pour les derniers préparatifs, un peu de café, tout ça permet de décompresser tranquillement en attendant le départ.
Je suis rapidement repéré par stphane, puis Mazbert, cedric42 et l'avant-course passe finalement très vite.
Avec Mazbert et cedric42. Un futur podium du Vulcain est caché sur cette photo
Il faut déjà se lancer dehors et abandonner ma chérie à sa longue journée qui commence : rendez-vous est donné à Lemptégy aux alentours de 7h45-8h.
Comme pour tout départ nocturne, je perds immédiatement le contact avec les autres kikous, y compris Benos entrevu rapidement en nous rendant sur la ligne. Nous espérons tous nous revoir à un moment ou un autre, notamment sur l'aller-retour au Puy de Dôme. On verra bien.
Le départ arrive vite et c'est un peloton d'environ 340 coureurs qui s'élance. Ce n'est pas énorme car ce Vulcain reste à taille très humaine et on s'attend donc à se retrouver rapidement assez seul. Autre avantage : pas de bouchons à craindre.
Ah, c'est pas le peloton de l'UTMB, hein !
Il y a d'ailleurs d'autant moins de bouchons à craindre que les premiers kilomètres se font sur route et sur des chemins agricoles larges permettant sans problème de courir à 2 ou 3 de front et donc étirer le peloton. Comme pour tout départ en montée (on va passer en 5 kilomètres de 450m à 850m d'altitude), c'est toujours un peu à celui qui se mettra à marcher le dernier. Toujours difficile de résister mais je me force déjà à basculer en mode "marche nordique" dès que le pourcentage augmente. Les séances récentes (notamment la sortie Off du dimanche précédent) m'ont permis de bien en travailler la technique et j'arrive à maintenir un 6-7km/h sans gros effort.
Dans la nuit, il est difficile de se repérer et, de toute façon, j'ai peu mémorisé ce début de parcours qui se résume à cette lente montée régulière et assez roulante jusqu'au pied du Puy de Nugère. Le terrain est gras, mais sans plus, car, ici, la neige a déjà fondu depuis un moment. Je ne regarde pas la montre, j'attends les premières vraies côtes.
Le Puy de Nugère nous donne un premier avant-goût : une montée en forêt moyennement raide, zigzagant entre les arbres, avec de la neige qui s'installe progressivement. Tranquillement : pic-pic les bâtons et je me raisonne pour ne pas me lancer dans des dépassements hasardeux (dès que la pente se raidit, je gagne en vitesse par rapport au reste du peloton). Soyons patient.
Un petit répit, une neige qui devient de plus en plus présente, certains mettent même déjà les Yaktrax. Pour ma part, je me suis à peu près convaincu de ne les utiliser qu'au Puy de Dôme. Et, tout d'un coup voilà le "mur" de Louchadière. On ne nous a pas menti, c'est raide : 200D+ en 500 mètres environ. Et sur une neige croutée où on s'enfonce de 20cm dès qu'on s'écarte de la trace.
Le rythme de montée est lent : un peu trop lent pour moi, mais c'est quasiment impossible de dépasser ici. J'arriverai à passer deux coureurs et, du coup, profiter d'un espace un peu dégagé car ils avaient pris du retard sur leurs prédécesseurs. Donc je peux monter plus ou moins à mon rythme sans forcer plus que nécessaire. C'est quand même un bon coup de frein, cette difficulté, et elle n'est pas sous-estimée.
Le haut de Louchadière est atteint en 1h57, pile dans l'objectif. J'envoie un SMS à mes suiveurs. Il n'arrivera en fait jamais...:-).
Après la traversée du "cratère" (on s'en rend peu compte, il y a de la végétation partout et il fait toujours nuit), on commence à sentir et entendre ce qui sera une constante de la journée : le vent. Un bon petit blizzard "sympa" qui règne sur le plateau de la Chaîne des Puys, ça s'annonce intéressant au Puy de Dôme.
Et c'est parti pour la descente de Louchadière. J'avais lu qu'elle pouvait être acrobatique.....on n'est pas déçus. En gros, c'est "dré dans la pente", au milieu des arbres, avec des racines, des cailloux cachés par la neige, des pièges partout. Petite pensée pour Sabine qui adore tellement ces descentes...et petite pensée pour nos deux savoyards (Mazbert et elNumaX) qui doivent se régaler là dedans.
En fait, ça devient rapidement du ski. Il suffit de laisser glisser en contrôlant avec les bâtons et ça se dévale à toute vibrure dans une espèce de mélange étonnant de neige granuleuse et de boue noirâtre. Cela va être quelque chose quand les coureurs du marathon vont y passer eux aussi.
La fin de descente est plus tranquille, on finit par rejoindre un large chemin sur le plateau (autour de 950m d'altitude, le Puy de Louchadière est à presque 1200) et je sais qu'à partir de là, ça va être une longue portion roulante de 6 kilomètres jusqu'au ravito de Lemptégy.
Roulante, mon oeil ! C'est compter sans cette neige humide, croutée, malaxée par les quelques dizaines de pieds de trailers devant. Un piège permanent, des faux pas en nombre. Le problème n'est pas tant que ce soit glissant, le problème est l'instabilité permanente. Ces kilomètres sont horriblement usants pour les articulations, les muscles des cuisses. Les faux-pas inévitables obligent à se "rattraper" en permanence, on est obligé de courir plus ou moins dans les traces de ceux qui précèdent, il faut parfois se méfier des plaques de glaces aux endroits abrités, il n'y a pas de répit.
Photo Timothée Nallet
Sans neige (mais il ne faut pas rêver, à 950m d'altitude en hiver en Auvergne, la neige, c'est fréquent) ce serait très roulant, facile et rapide à plus de 10 à l'heure. Là, la moyenne est nettement plus basse, je m'oblige même à marcher par moments pour me ménager. Je sens que se ménager va être la clé car, au vu de l'état du terrain, nous en avons jusqu'au kilomètre 60 comme cela.
Je fais donc le yoyo avec quelques coureurs et commence mentalement mon jeu préféré : repérer les plus repérables et leur attribuer des surnoms à moi. Je mémoriserai donc ainsi une féminine (madame Bandana) qui court accompagnée, avec Monsieur qui porte les bidons et lui passe le ravito en route. Je me promets d'être devant à la fin car je n'aime pas cette approche de la course, avec quasiment un pacer (en fait, c'est lui qui finira par abandonner au ravito du km 65).
Il y a aussi "Krupicka", un gars à l'air bien sympa, évidemment chevelu, mais pas torse nu, cela dit. Et aussi "petit bonhomme vert", étonnant petit barbu peu impressionnant, mais qui semble d'une résistance à tout épreuve et court souvent d'une drôle de petite foulée là où nous marchons. Rafion Balahachi, qu'il s'appelle et on en recausera....
C'est donc en gérant ainsi que je ne suis pas mécontent de voir arriver le volcan de Lemptégy, ancienne carrière de pouzzolane et site proche de Vulcania, où se situe le premier ravito, au kilomètre 21. Nous faisons d'abord le tour du volcan, histoire de visiter...:-)...dans une ambiance il faut le dire assez glauque. Le jour est levé depuis la fin de la descente de Louchadière, mais le plafond est tellement bas qu'il est sur nos têtes, le secteur est totalement fantômatique. Mais il ne pleut pas, c'est déjà ça.
Photo Mazbert
Enfin...il ne pleut pas encore, on en reparlera.
Et donc, pas mécontent, me voici au ravito où je retrouve bien sûr Elisabeth qui a du jongler avec son temps (retour à l'hôtel, petite récup, pas de petit déjeuner et "remontée" sur le plateau pour être là à l'heure). Elle m'indique avoir vu passer Mazbert une dizaine de minutes avant et stphane, 2 ou 3 minutes plus tôt. Je passe environ 5 minutes sur le ravito, le temps d'enlever la frontale, la "ranger" (ahem), picorer saucisson et fromage. Et je repars avec bon moral même s'il paraît que j'ai déjà l'air un peu "atteint" aux dires de ma supportrice n°1. Et ils ne sont pas si nombreux, les supporters, notamment dehors. Quand je pense que je disais à Elisabeth que ça ne serait peut-être pas facile de se garer....nawak !
Je repars en 2h53, contre 2h51 sur le roadbook, je suis donc étonnamment toujours dans les temps. Cela dit, Mazbert m'avait indiqué qu'il trouvait le démarrage assez lent sur mon roadbook, on verra bien.
Première aventure en ressortant : je dis "à tout à l'heure" au bénévole qui fait l'aiguillage entre les entrants et les sortants, il me lance quelque chose que je prends pour un encouragement. En fait, au bout de 500m, deux coureurs me rattrappent et l'un d'eux me tend....ma frontale ! Imbécile, j'avais mal refermé la poche du sac où je l'avais mise et le bénévole l'a récupérée et leur a confiée. Je n'aime pas ces petits détails qui traduisent une mauvaise concentration : normalement, je suis "dans ma course" et je fais attention à ça. Cela me chiffonne et j'en oublie de remercier assez chaleureusement le gars qui a fait l'effort de me rattraper. Si jamais tu me lis, je te dois une binouze parce que la Stoots, j'y tiens !
Nous voilà donc repartis pour une nouvelle traversée sur le plateau qui est supposément roulante, encore : pas de difficulté notable en route jusqu'au pied du col de Ceyssat, donc environ 8-9 kilomètres de chemins en forêt, en contournant le Puy de Côme.
Là aussi, en temps normal, ce devrait être une partie facile où l'important serait surtout de gérer une allure raisonnable, une partie courue en permanence.
En pratique, c'est pire qu'avant Lemptégy : les chemins sont, là, moins fréquentés et il ne subsiste plus qu'une monotrace dans les 20 cm de neige croûtée. C'est donc reparti pour les appuis totalement instables, la vigilance permanente, les faux pas, la chaussure gauche qui tape le mollet droit.
Photo Mazbert
"petit bonhomme vert" est là : reparti un peu après moi, il me dépasse ainsi que deux autres coureurs, de sa foulée trottinante. Un autre coureur "Monsieur bleu" va faire le yoyo avec moi jusqu'au Puy de Dôme : plus rapide sur les portions courues, je le rattrape dès que le profil passe montant et qu'on bascule en mode marche. En effet, vu le terrain, j'estime inutile d'essayer de courir sur les parties en faux plat montant et j'enclenche alors la marche rapide et ça...je maîtrise bien..:-)
Les coureurs sont désormais très isolés alors que nous étions encore relativement groupés avant Lemptégy. J'ai l'impression d'être sur une bonne progression car je grignote, avec mon acolyte, lentement du terrain sur plusieurs autres. Mais on sent globalement un début de lassitude. Cette section est longue, très longue. On a un peu l'impression de ne jamais en finir et on se surprend à espérer la montée du Puy de Dôme.
Gros coup de barre, d'ailleurs, au milieu, vers le Bac de Montmeyre. Je sens que j'ai de micro-vertiges et que les déséquilibres sont plus fréquents. Houla. Début d'hypoglycémie ou, à tout pour le moins, de fringale, probablement, je connais les symptômes. Il est urgent de se ravitailler. Je ne l'ai pas fait en route jusqu'ici, mais ça urge.
Deux barres sont englouties rapidement en perdant un peu de terrain car il est impossible d'ouvrir les barres en courant, ce serait la gamelle assurée. Et j'essaie aussi de ne pas perdre les papiers, on a sa fierté de trailer propre. Mon petit bonhomme vert me repasse, du coup...et je vais l'avoir en point de mire sur la petite montée (50D+) qui annonce l'arrivée au pied du Col de Ceyssat. Il y a aussi dans le secteur Madame Bandana qui court les secteurs montants, avançant ainsi à 0,05km/h de plus que moi qui marche...:-). On verra à la fin qui a raison.
Enfin, la route. Je ne suis pas mécontent de l'apercevoir. C'est là où, hier, nous avions pris un parapentiste en stop et ça annonce une montée bien raide de 70D+ pour atteindre le col. Sorte d'échauffement avant le Puy de Dôme. Je mets le paquet dans cette côte, c'est mon terrain. Les bâtons dévorent férocement la neige, on ne rigole plus. Cela explique d'ailleurs qu'Elisabeth me trouve un air bien entamé quand je la retrouve au col.
Sacré morceau, au final, cette section Lemptégy-Ceyssat. Ce qui aurait du être un répit a en fait bien obligé à puiser dans les réserves. On sent confusément que ça va bien se payer à un moment ou un autre.
Elisabeth est là, l'eussiez-vous cru ? Au milieu d'une petite dizaine de supporters frigorifiés, de bénévoles engoncés dans leur ciré car.....il fait du vent, il pleut, il va même grêler un peu...bref, il fait un temps à ne pas mettre un supporter dehors. Nous avons le temps de rigoler sur l'état du parking du col : blindé hier, il est désert aujourd'hui !
Je ne m'attarde pas trop car il faut déjà mettre les Yaktrax, qui semblent indispensables pour faire une bonne montée...et aussi penser à bien s'alimenter : ne pas oublier que j'ai eu un petit coup de fringale et il faudrait éviter que ça ne recommence dans l'ascension.
Je réussis cependant à ne passer que 5 minutes sur ce ravito du col et c'est animé d'un ferme esprit de revanche que je repars au bout de 4h21, soit avec seulement 13 minutes de retard sur le roadbook. Les conditions en haut sont annoncées dantesques, la veste Salomon va subir son baptême du feu.
Le feu, c'est dans les jambes que je l'ai. On est sur mon terrain, là : une montée raide et régulière, j'ai les bâtons, la pêche retrouvée, c'est parti. Quasiment en même temps que "petit bonhomme vert", encore lui, d'ailleurs. Qui m'étonne sur la première partie de montée en s'obstinant à y courir ce qui me semble incroyablement inefficace.
De mon côté, j'envoie le plus lourd possible, et ça paie dans cette montée. Un par un, à la régularité, je remonte les coureurs. Pour m'occuper, je les compte...:-). Le compte s'arrêtera au final à 16 ce qui, au vu de la faible densité de coureurs, est un bon score...:-)
Au bas de l'ascension, une fusée en short m'apostrophe. Ce doit être ElNumaX, qui va terminer à la 10ème place. Plus haut, je croise Mazbert qui nous annonce des conditions de malade tout en haut. Je compte aussi les lacets du chemin des Muletiers car j'ai lu qu'il y en a douze...:-). En fait, à un moment, je vais en perdre le compte, en haut, car la bataille contre le vent, qui devient de plus en plus violent, se transforme en corps à corps. A un moment, même, une rafale envoie mon bâton voler vers le coureur que je dépasse, c'est totalement impressionnant.
Au bout d'un moment, on finit par arriver au sommet de l'enfer. C'est apocalytique. La gare haute du train à crémaillère est déserte, on passe le long d'une flaque géante. On n'y voit rien et la grêle cingle le visage. La rubalise est à peine visible dans les rafales de vent et quelques fantômes finissent de monter vers le temple de Mercure et le contrôle situé à côté. Deux pauvres bénévoles survivent dans cette tempête, on se dépêche de pointer le dossard et de repartir à la descente pour sortir de cet enfer. On n'y voit tellement rien qu'à un moment, c'est tout juste si nous ne repartons pas par erreur avec ceux qui terminent leur montée : ce serait cocasse de passer notre temps à tourner en rond au sommet, sans jamais trouver la redescente...
Le sommet a été atteint en 4h53, soit 32 minutes. J'ai donc rattrapé....1 minute sur le roadbook...:-)
Je me lance dans la descente, du moins dès que le vent le permet : sur certaines sections, il faut lutter contre le vent (à la descente !) pour avancer. Les Yaktrax sont précieuses car plusieurs virages sont totalement verglacés et certains ont le plus grand mal à passer.
Peu à peu je prends confiance dans la descente et j'accélère : j'ai décidé de ne pas me faire dépasser en descente, moi qui n'en suis pas un spécialiste. Et plus ça va, plus j'y prends goût.....et je finis cette descente toutes voiles dehors en ayant une petite pensée pour les fantômes que je vois démarrer l'ascension.
Madame Bandana et son pacer à gauche et moi à droite et, non, je ne vais pas emplafonner le panneau
C'est donc au bout de 49 minutes qu'Elisabeth me voit réapparaître. 17 minutes pour descendre, je n'ai pas chômé. Je fais un arrêt éclair le temps de reprendre 2-3 morceaux de saucisson que je mangerai en route, puis je repars à la descente du col de Ceyssat.
Longue section en descente légère, encore dans la neige. Mais on retrouve ce satané terrain très instable. Alors que le chemin des Muletiers était bien damé, c'est un nouveau un monotrace dans 20cm de neige croûtée. Et, alors que ce terrain facile devrait être un répit, c'est en fait encore un terrain cassant que nous affrontons. Tant que ça descend, cela va encore, mais au point le plus bas, le tracé s'oriente sur d'immenses allées plates, toutes droites.
Une fois la route traversée cela continue sans fin sur le Chemin des Gouris. Le temps s'est calmé, j'ai chaud. Les Yaktrax deviennent inutile, je fais donc un arrêt éclair pour enlever la veste et les Yaktrax. Me voici en tee-shirt et manchettes après avoir perdu 2-3 places le temps de l'arrêt. Il faut courir, courir, courir pour avancer mais c'est usant, usant, usant.
Au bout d'une éternité, le chemin s'oriente brusquement à gauche et commence à monter : enfin la montée du col situé entre le Puy de Dôme et le Pariou.. Je reprends mon rythme régulier d'ascension avec 1 ou 2 coureurs en objectif. J'avance bien, au début de cette ascension mais, progressivement, car elle est longue, je me sens ralentir insidieusement. Je le sens car je commence à entendre que ça revient, derrière. Je ralentis, eh oui. Et j'ai encore ces coups de tête qui tourne un peu. Ça recommence, je refais un coup de fringale, flûte !
Un virage sous le col, une bénévole qui nous indique "ravito à une heure". Une heure ? Mince, moi qui croyait avoir mémorisé que Lemptégy était assez près du haut du col ? Je décide de la croire et il faut donc que je mange sans tarder. Trois barres vont y passer d'un coup pendant que nous avançons péniblement sur la crête du col, avec le vent qui est revenu très fort (et m'a obligé à remettre la veste).
Dans tout cela, je laisse pas mal de temps, entre la nécessité de manger et les arrêts pour enlever/remettre des couches. J'avance mal.
La descente, très régulière, n'est guère mieux. Je me traîne. Et ça n'en finit pas. En fait, on zigzague entre les puys (Suchet, Côme, Fraisse) dans de nombreux monotraces parfois très délicats. Soit très enneigés et quasiment incourables. Soit archi-boueux.....et quasiment incourables...:-)
Finalement, peu avant le rond-point de Lemptégy, c'est mon Rafion "petit bonhomme vert" qui me reprend. Décidément, il est increvable, lui, car je pensais bien l'avoir déposé au Puy de Dôme. Je décide de m'accrocher et je me fais violence pour le suivre dans son trottinement jusqu'au ravito, dans une ambiance ultra-glauque autour de Vulcania.
Arrivée à Lemptégy avec Rafion
C'est donc un peu cadavérique que j'arrive à Lemptégy dans un ravito bien blindé. Elisabeth le voit bien et elle me dira plus tard que je n'avais vraiment pas l'air frais à ce moment. A vous de juger...:-)
Un peu entamé, le mec...
Du coup, arrivé en 7h04, je vais y rester près de 20 minutes. Il faut absolument que je prenne mon temps pour me retaper sinon je cours droit à la catastrophe. Je me pose donc, j'engloutis plusieurs soupes, je dévore de nombreux saucissons et fromages, mélangé à du sucré. Je bois beaucoup également, ce que je fais très peu sur le parcours. Bref, j'ai décidé d'investir. Tant pis pour le roadbook, c'est foutu pour 11h30, c'est foutu pour 12h, ce n'est pas la même course que l'an dernier. Là, il faut finir, point barre.
Je repars donc en 7h24, donc avec 30 minutes de retard sur le roadbook.
Quand faut y aller, faut y aller...
Elisabeth a entendu parler de vent fort sur les deux crêtes où nous allons passer (Puy des Gouttes et le duo Puy de la Coquille/Puy de Jume), j'ai donc remis la veste.
C'est d'abord reparti pour une longue section de plat. Le terrain change un peu car les 2/3 du marathon sont passés par là, la neige est bien plus brassée. Cela dit, pas sûr qu'on y gagne au change, c'est toujours aussi instable.
On démarre par de nouvelles longues lignes droites avec un ou deux coureurs éparpillés ça et là. Certes un peu plus car nous rattrapons la fin du marathon, mais c'est quand même calme. Je rattrape assez rapidement deux filles dont une de l'Ultra, que je n'avais jamais vue jusque là. Elle a du me rattraper pendant ma longue pause au ravito. En fait, nous allons nous suivre désormais pendant presque tout le reste de course et j'apprendrai après l'arrivée son nom que j'ai déjà vu de nombreuses fois dans les courses : Carmen Hildebrand, qui était deux places devant moi à l'Origole en décembre dernier...et quelques minutes devant Sab au Vulcain de l'an dernier.
Je prends un peu d'avance, mais arrivé au pied du Puy des Gouttes, je m'arrête à côté du bénévole qui indique le changement de direction, pour remettre les YakTrax. Cela permet au moment de discuter quelques minutes...pendant lesquelles Carmen me repasse devant.
La montée au Puy des Gouttes est moyennement raide mais assez tourmentée, notamment à cause des traces un peu dans tous les sens. Je pensais revenir sur Carmen mais j'ai en fait un rythme un poil poussif, la lassitude aidant et je vais en fait la garder en point de mire pendant toute l'ascension (en fait, on ne voit pas très loin car la végétation est dense et le brouillard parfois épais).
Au fond, le Puy des Gouttes....si, si
En haut du Puy, c'est toujours poussif et, qui plus est, il souffle à nouveau un vent bien violent, c'est totalement fantômatique, on a l'impression d'être seul au monde. En plus, on fait soigneusement le tour du cratère histoire d'en prendre bien plein la figure..:-).
Dans la descente, la neige se transforme en soupe immonde, mélange de boue et de neige. Des flaques parfois profondes de 50cm apparaissent et, ça ne loupe pas, je mets parfois le pied dedans, voire même, lors d'un rattrapage raté....la main entière et la moitié du bras ! C'est froid....
La descente ne dure pas et je n'y vois strictement personne. De temps en temps, j'aperçois Carmen un peu au loin, on progresse vraiment à la même vitesse, mais c'est tout.
Le dernier (que je crois) gros morceau est le Puy de la Coquille, jumelé avec le Puy de Jume. C'est environ 200D+ moyennement raides, mais toujours autant dans la neige. C'est la dernière ascension dans la neige. La fatigue se fait vraiment sentir, là, j'ai un peu de mal, j'ai l'impression de ne pas avancer. Pourtant, personne ne me rattrape....mais je ne rattrape personne. C'est assez désespérant, en fait, cette solitude. De temps en temps je vérifie quand même la présence de la rubalise, même s'il est à peu près impossible de se perdre vu la trace de 20cm de profondeur qui serpente dans la neige.
Je ne vois plus guère Carmen devant, c'est aussi ce qui me fait penser que je n'avance pas bien vite. Cependant, bon an mal an, nous voici en haut du Puy de la Coquille. Toujours autant dans une brume glauque, avec un vent à décorner les boeufs. C'est gai. Petite redescente et petite remontée pour le Puy de Jume. Enfin, c'est fait. Finies les ascensions pénibles dans la neige.
Par contre, ce qu'il faut éviter de penser ici, c'est "finies les ascensions". On va le voir. Bref, c'est parti pour une descente pas trop raide, plutôt roulante, mais looooongue. On va même repasser à 10 mètres de la trace de ce matin, mais le balisage est très bien fait et pas de risques de repartir à l'envers, heureusement...Je me vois très bien arriver à nouveau à Lemptégy...:-)
Dans la descente, je finis par apercevoir petit à petit le short bleu de Carmen, qui se rapproche....mais je prends 2 minutes pour retirer les Yaktrax (et me faire dépasser par un coureur qui me lance "enfin un être humain" : il n'avait vu personne depuis Lemptégy) et elle disparaît à nouveau.
Enfin, un peu de vie, nous traversons la route sous le col de Nugère et....devinez qui est là? Elisabeth, évidemment. Elle aura fait TOUS les points possibles pour me voir passer. Et imaginez les heures d'attente à chaque fois, ou l'inquiétude qui monte. Par contre, une chose dont je suis sûr, TOUS les coureurs auront eu droit à ses encouragements.
"Allez mon Bubulle !" : à 100 mètres, qu'elle le hurle (je crois que les courses, c'est le seul moment où elle utilise mon pseudo) et....mort de rire, tous les bénévoles reprennent les encouragements : c'est donc dans un grand délire de "Allez Bubulle" que je traverse la route. On dirait le Tour de France et.....check, la tape dans la main au passage.
Bon, on a passé la route, la voie ferrée n'est pas loin, donc la gare de Volvic aussi...et le ravito.
Nan.
Y'a une espèce de picounet sur le roadbook juste avant la gare, j'avais oublié. En fait, c'est juste le Puy de Nugère qu'on monte de l'autre côté presque jusqu'à son sommet. Une paille. 120D+, quand on ne s'y attend pas, ça pique.
Mais ça va quand même mieux qu'aux deux Puys précédents, je reprends même quelques coureurs du marathon et un de l'ultra qui m'avait passé dans la descente. Et, quand finalement on bascule pour aller dévaler sur la gare de Volvic, je dépasse même Carmen. Il ne m'aura jamais fallu que 15 kilomètres, quoi...:-)
Gare de Volvic, km 65. Alors, je le dis tout de suite, la *gare* de Volvic, elle n'est PAS à Volvic, elle est 300 mètres au dessus. Mais elle est bienvenue. Evidemment, ma supporter en chef est là : il paraît que je n'ai pas l'air bien frais. Il faut dire que je suis content de le voir arriver, ce ravito : 17 kilomètres depuis Lemptégy, il m'aura fallu 2h37 pour les faire, quand même. A posteriori, je pense que c'était mon moment le plus difficile de cette course, cette section. Le roadbook prévoyait 2h05 et me voici à la sortie avec 1h04 de retard (10h08 pour 9h04), après 10 minutes d'arrêt (bon gros ravitaillement solide et liquide, soupe, et retrait de la veste car j'ai très chaud, maintenant).
Trop bonne, la soupe des ravitos !
C'est amusant car mon roadbook me faisait passer la bifurcation marathon/Ultra, au km 72, au bout de 9h30 alors qu'il y a une BH à 11h : si on passe après 16h, on est dirigé sur le parcours du marathon, on ne fait "que" 72km et on est classé après ceux de l'ultra. Avec plus d'une heure de retard, je commence à être juste pour cette BH et, pourtant, je ne m'en inquièterai jamais !
Je repars donc presque tranquillement de Volvic en me disant que j'ai maintenant 17 bornes à gérer, avec une grande lassitude mais que, quand même, le plus difficile est fait. Dans l'intervalle, Carmen, qui zappe quasiment les ravitos, est repassée devant.
Y'a un p'tit côté "dis c'est encore loin l'arrivée", non ?
La descente qui suit est asez régulière et j'avance en trottinant à une vitesse qu'on qualifiera de raisonnable...même si c'est plutôt celle d'un escargot. Tout d'un coup j'entends une fusée qui arrive et je vois débarquer une fille en rose, avec un dossard de l'Ultra. Elle ne rigole pas dans la descente, Sophie Bruhat (j'apprendrai son nom plus tard). En fait, elle joue la 5ème place féminine (mais ça je l'ignore) et elle est à la poursuite de Carmen. Au pied de cette descente, j'ai donc 200 mètres de retard et je la vois qui fond sur Carmen dans la côte qui suit, et qui mène à la bifurcation du marathon. Je ne les reverrai pas, c'est sûr.
C'est encore 150D+ qu'il faut se farcir, ici, avec les jambes bien lourdes, ce n'est pas rien. Au milieu de cette côte, on passe la bifurcation, que j'atteins finalement avec 21 minutes d'avance sur la BH.....et 1h09 de retard sur mon roadbook. Et la côte continue vers une crête qu'on a l'impression de ne jamais atteindre. C'est là que Mazbert aura un gros gros coup de mou qui lui fait prendre une photo qui fait un peu peur. Bon, moi, je ne fais pas de selfie, mais je ne dois pas être bien mieux.
Un Mazbert sur les crêtes de Facemeunier (photo: lui)
Cette crête paraît ensuite bien longue, je vois ponctuellement Carmen 500m devant et je me mets par contre à dépasser quelques coureurs clairement au bout du rouleau. Pourtant, je ne me sens pas tellement mieux qu'avant. Je dois juste être mieux que les autres.
Des maisons, un chemin qui se transforme en route, une descente et......eh oui, Super Supportrice est encore là à un carrefour, avec une autre jeune femme qui attend son coureur. Pile quand......une bonne grosse averse nous tombe dessus! Mais comment est-ce qu'elle a trouvé son chemin jusqu'à ce hameau perdu de Facemeunier, j'en suis totalement épaté : autant aux autres points, je me doutais qu'elle serait là, autant là......
Et ça fait trop du bien au moral, ça. Il reste 10 kilomètres, rien ne peut plus m'arriver, je suis trop le warrior des cimes, le Bioman de l'Auvergne, on va faire tout péter sur la fin. Donc, hop, le mini-ravito de Facemeunier me voit carroter encore quelques saucissons et du Cantal, on charge les batteries et....taïaut !
11h10 pour 9h57 prévues, 1h13 de retard. L'hémorragie s'est calmée.
Bon, la descente des gorges d'Enval va me ramener un peu à la raison. OK, j'ai envie de tracer, mais les jambes, elles, demandent un peu grâce. En plus, c'est une gadoue horrible, noirâtre, cette descente, donc c'est totalement acrobatique. Bref, j'"envoie", que je crois mais.....je ne rattrape personne...et je sens même la pression d'un autre coureur 100 mètres derrière.
Donc, au bas de la descente....eh bien, on est presque au dessus de notre hôtel de Chatel-Guyon. J'ai quelques visions fugitives de jacuzzi ou de sauna, mais y'a un boulot à terminer et la fin n'est pas juste une promenade. J'ai été prévenu : il y a encore deux "petites" côtes. Ahem.
Soudain, dans une traversée, qui vois-je ? Mais oui, c'est Carmen, que j'ai quand même rattrapée dans ma descente. Oh, il me faudra 300-400 mètres pour vraiment recoller mais ce coup-là, je sens que je ne me ferai pas larguer. Je lui emboîte donc le pas dans le loooooooong faux-plat montant qui démarre face au chateau de Tournoël.
Horrible pour le moral, ce passage si on est à la rue. On est à 300-400m à vol d'oiseau du chateau, mais on va faire un géant détour pour y passer et, surtout, remonter *au-dessus* par un interminable faux-plat montant. Impossible de courir, là, donc c'est marche nordique, c'est là qu'il faut sortir la technique apprise avec Bert et Bart. Je prends le relais de Carmen, je pense qu'elle va profiter du lièvre, mais en fait elle est aux taquets et je la sème petit à petit dans cette côte, montée à presque 6 km/h.
On fait un grand tour en haut de la vallée et j'avance de plus en plus vite, toujours en MN. Puis une grande descente doit nous amener au pied du chateau et j'aperçois......l'autre féminine, Sophie (le rose, ça se voit de loin). Ça me booste totalement et je dévale cette descente comme un timbré, je suis sidéré d'avoir ces jambes là. D'autant plus que d'autres coureurs sont devant, maintenant. Enfin, le taïaut dont je parlais tout à l'heure. Et paf, Sophie. Et, paf, de deux gars. Et paf, un de plus. Mais c'est "Krupicka" que je n'avais plus vu depuis Louchadière ! Pic-pic-pic-pic, c'est que dans 3 semaines, j'ai Ecotrail en MN, moi, faut que je m'entraîne..:-). C'est donc à grand pas que les tout derniers 100 mètres de D+ du chateau sont avalés.
Reste un long faux plat de 1km où nous récupérons les coureurs du marathon et ceux de l'Ultra qui ont été détournés. 9 minutes pour ce kilomètre...entièrement en MN. 7 à l'heure en côte après 80 kilomètres, ça le fait bien.....et il ne reste plus qu'à basculer à tombeau ouvert dans la descente de la Croix. Les marches sont avalées deux à deux, j'ai le secret espoir de grapiller encore quelques places, on est insatiable. Mais, surtout, je veux terminer ce Vulcain en mode "positif" et pas à la rue.
Les rues de Volvic sont dévalées à fond (ou presque, faut relativiser, quand même) et j'entends les cris d'Elisabeth à 200m. Cela doit faire plus d'une heure qu'elle est là, quelle journée de folie, quand même.
Hein, que ça fonce ?
Seule déception finale : je ne peux pas débouler en trombe dans le gymnase car je suis "coincé" par l'arrivée de deux coureurs du marathon qui tiennent à finir avec leur petite famille et une banderole et, je ne vais pas les dépasser façon goret sur le tapis rouge. Du coup, j'attends et je finis au pas derrière eux pour ne pas leur voler leur arrivée (mais ils sont quand même drôlement à la rue !). Avantage, cela permet à Elisabeth d'arriver aussi....et à tout le gymnase, du coup, d'"entendre" que Bubulle arrive (parce qu'elle n'y va pas par quatre chemins pour hurler).
12h54 au final, pour un roadbook à 11h34. 1h20 de retard, mais je crois avoir quelques excuses. D'ailleurs, au final, le classement le prouve (119ème, 10ème V2, en gros ma place usuelle). Et 5ème féminine, Sophie, puis Carmen arrivant ensuite (je pourrai donc féliciter Carmen, qui ne s'attardera pas car....elle à 8 heures de route pour rentrer chez elle, en Suisse, je crois....assez osé comme retour).
Donc, oui, j'ai ramé, comme Alain Souchon. J'ai eu des passages à vide....mais c'était donc un gros gros Vulcain, probablement un des plus difficiles, cela se voit aux résultats où Thomas Lorblanchet gagne en 8h52 alors que le vainqueur de l'an dernier mettait 7h30. Cela se voit aussi au nombre de finishers de l'ultra complet : seulement 151 (dont.....6 féminines) alors qu'ils étaient 270 l'an dernier. Cette année, 120 coureurs ont raté la BH finale et sont reclassés sur le 72km et le nombre d'abandons a aussi été important (41 sur 312 partants).
Sacré Vulcain. Sacrée organisation. Des bénévoles en or (certains ont passé des heures à certains carrefours, à se geler et les deux du haut du Puy de Dôme ont du passer 3 ou 4 heures dans la tempête). C'est un grand et beau trail que voilà...sûrement un des plus costauds qui soient en France, en dehors des trails alpins et pyrénéens. Et il faut se rappeler que, début mars, dans le Massif Central, c'est l'hiver. Et donc que ces conditions étaient somme toute...normales !
Et que dire de ma supprotrice préférée qui se défonce pour être là, malgré toutes les contraintes que ma passion peut lui amener. Mais, du coup, cette course là restera, avec la TDS, dans mes préférées, parce que nous l'avons partagée et pas qu'un peu.
Il faudra certainement que je revienne pour voir si je peux tenir ce roadbook, finalement. Et, en passant, je rajoute un coup de chapeau aux autres kikous présents, et plus particulièrement à Mazbert (à qui je dois de très belles photos et qui, lui, l'a tenu le roadbook), à ElNumaX qui fait 10ème en short et un géantissime à cedric42 encore tout éberlué de finir....2ème (10km de plus et il croquait Lorblanchet, si ça se trouve).
Donc, revenir, il faudra. Qui en est ?
Un beau mollet, pour faire rêver les dames...ou pas
PS : au fait, pour ceux d'entre vous qui se demanderaient ce qu'est devenu mon petit bonhomme vert... Eh bien, Rafion a terminé en .....12h07. Donc, il m'a collé 3/4h dans la vue entre Lemptégy et Volvic. Plus étonnant encore, en cherchant à la contacter pour lui envoyer ce récit où je parle de lui, je découvre qu'il vient juste, une semaine après, de terminer l'Ultra-Trail du bout du Cirque, au Vigan, soit "juste" 100km et 4000D+, 6 jours après le Vulcain, et 15 jours avant l'Ecotrail où il sera. Trop fort. Alors, je lui dédie un peu ce récit, à Rafion.....
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14 commentaires
Commentaire de jpoggio posté le 08-03-2015 à 17:57:00
p'tain...8)
Commentaire de cedric42 posté le 08-03-2015 à 18:37:19
un récit plus que détaillé!!! bravo
et merci pour le petit mot de la fin.
Commentaire de elnumaa[X] posté le 08-03-2015 à 18:48:26
la lecture de ce bô recit me replonge ds l'avanture vulcanic ! que de souvenirs !! merci et surtout félicitation ;-)
Commentaire de La Tortue posté le 08-03-2015 à 20:00:42
bravo et merci pour toutes ces belles photos.
en 2007, c'était le printemps, on avait eu presque trop chaud.
ça me donnerait presque envie d'y retourner... donc "revenir, il faudra" comme tu dis
Commentaire de mazbert posté le 08-03-2015 à 20:35:56
On revit bien le tracé à travers ton récit mais avec un vécu bien différent du mien. Les galères ont aussi été présentent mais pas du tout aux mêmes moments !!! Félicitations pour ta course et bonne suite de saison car s'attaquer à l'échappée belle en vivant en RP y en faut une bonne grosse ... dose de courage !!!
Commentaire de Lanternerouge posté le 08-03-2015 à 21:56:25
Super course Bubulle,plus dure que l'année dernière j'ai pu le voir sur le marathon . Content que je sois parmi ceux qui t'ai donné envie de faire cette course en courant(plutôt marchant) après la barrière horaire en 2014 avec Patricia mais nous elle était en 12 h 00.
le petit homme vert m'a doublé entre Lemptégy et la gare de volcic à une sacrée vitesse.
On c'est raté de peu, j'ai du du passé à la bifurcation une 10 de mm avant toi et comme je suis rentrée sur paris peu de temps après l'arrivée.
Moi c'est de vous avoir suivi sur l'eco trail qui m'a donné l'idée de le faire et en plus cerise sur le gateau il y a la tour eiffel cette année, il faut d'abord que j'y arrive c'est pas encore gagné.
Commentaire de sabzaina posté le 09-03-2015 à 06:09:28
Assurément pas le même Vulcain que l'an dernier....Braver ainsi les éléments prouve (s'il le fallait) que tu as la bonne dose de mental (et de folie nécessaire) pour mener à bien tous les projets engagés, je pense bien sûr à la MH100 et l'EB.
Joli CR qui nous permet une fois de plus de toucher du doigt les composantes d'un ultra.
Bravo à Elisabeth, non seulement très présente mais aussi toujours si enjouée. Et bravo à toi Chris, encore une étape de franchie avant la prochaine.
Marche après marche....
Commentaire de jepipote posté le 09-03-2015 à 06:57:47
super récit ça donne envie d'y aller.... par hasard ils ne la font pas au printemps aussi cette course??? bravo à toi et ta supportrice de choc ;)
Commentaire de snail69 posté le 09-03-2015 à 08:33:53
Quel temps de chien ! Vraiment désolé que tu n’aies pas eu droit à une vue dégagée depuis la chaîne des Puys car tu le valais bien ! Chapeau bas. Et merci pour ce chouette CR qui m'a permis de cheminer sur ce secteur que j'aime tant.
Commentaire de franck de Brignais posté le 09-03-2015 à 17:40:41
Et bien !... voilà des vraies conditions de montagnard ;-) !!... Ce n'est pas simple à gérer la neige c'est sur... et ça transforme une course. Bon, faut être honnête aussi : de la neige au Puy de Dôme à cette époque, c'est normal. Sur le reste du parcours, un peu moins quand même ! Bonne récup' maintenant et rdv du côté de Belledonne cet été !!
Commentaire de Overnight posté le 10-03-2015 à 08:31:26
Quelle belle épopée :)! Bravo pour la course et merci de faire partager cette belle aventure. On sent que c'est dur, on sent qu'il y a des moments compliqués mais on sent surtout la passion et le plaisir dans ces challenges et les petits moments de paradis quand l être aimée est au croisement du chemin (bon... mais quand meme.. tout ça c'est un peu moche pcq ça donne bien envie d allonger la distance et d aller vivre quelques aventures bubuliennes :D..)
Commentaire de Bert' posté le 12-03-2015 à 16:59:25
Encore un big Bravo face à ces conditions bien difficiles !
+ faire un Ultra en tout début d'année n'est pas évident non plus...
En tout cas, après la TDS et avant la MH, c'est déjà le plein d'expériences et souvenirs pour le grand défi du mois d'Août :-)
Commentaire de RayaRun posté le 14-03-2015 à 09:11:34
Je ne t avais pas encore félicité pour cet excellent récit et encore la belle course que tu as fait. Juste un bémol cependant, tu n es pas une fille et tu ne peux donc pas revendiquer un classement féminin même si tu mets des chaussettes roses :-). Bravo à Elisabeth, tu as vraiment une femme en or pour supporter tes turpitudes ultra pédestres dans des conditions aussi pourries ! Et bravo pour avoir passer la BH Des 72h, pour ma part, j ai presque ralenti pour être sur de ne pas la passer tellement je n en pouvais plus en 2013 ce qui ne m a pas empêcher de me rallonger de 3 km car en discutant avec une coureuse, nous avons perdu le sentier ! En tout cas, j espère que tu auras bien récupéré pour la MN de l Ecotrail ! Bises à Elisabeth. Yann
Commentaire de tricky posté le 03-02-2016 à 13:44:10
Me voilà à 1 mois de l'objectif et je me suis nourri de ton récit !
Même si cette année le parcours ne fait "que" 72 km, j'y serais et pour la 1ere fois sur cette distance. Bravo pour ta course et bon courage dans ta prépa car j'ai vu que tu étais inscrit à nouveau cette année ;)
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