L'auteur : bubulle
La course : Trail des Sept Hameaux - 27 km
Date : 19/10/2014
Lieu : Magny Les Hameaux (Yvelines)
Affichage : 3037 vues
Distance : 27km
Objectif : Pas d'objectif
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Eh oui, une première. Cela a beau être la 5ème édition de ce trail à 15km de la maison, je ne l'ai jamais couru. En fait, les deux années précédentes, pris par d'autres objectifs, j'étais venu faire des photos sur le parcours (elles sont d'ailleurs sur le site http://www.traildes7hameaux.fr/) et voir les amis kikoureurs, mais je n'avais jamais participé.
Cette année, coup de chance, le trail tombe dans un mois d'octobre où je n'ai pas planifié d'objectif important et, situé à 5 semaines du Puy-Firminy, va être une bonne course de préparation.
Bon, c'était un peu sans compter que le dimanche précédent, j'ai "improvisé" un 50 kilomètres... Donc, on va dire que cela sera une bonne façon de tester si ma récupération est revenue à l'état habituel, maintenant que la TDS est loin.
L'avantage, c'est que j'ai beau ne l'avoir jamais couru, je connais le parcours à peu près par coeur..:-). Même pas besoin de réviser comme à mon habitude pendant les jours qui précèdent, car j'ai dans la tête les deux séances photo des années précédentes, plus la reco effectuée en 2013 avec un bon groupe de kikoureurs, plus une sortie quelques mois avant, avec patfinisher et Sabzaina, sur le parcours du 14km.
Cela sans compter les sorties ponctuelles sur la Mérantaise. Bref, c'est quasiment mon jardin, le quartier.
L'affluence kikoutière est conséquente lorsque j'arrive. Après avoir croisé un Étienne qui m'a l'air bien chaud bouillant (c'est facile à détecter, il suffit de compter le nombre de fois qu'il dit qu'il est fracassé), je retrouve Rayarun, mon compère de déconne du marathon de Paris...et de quelques centaines de mètres dans la montée du Passeur fin août, Maître Jacques "jpoggio", le roi du Cron, que je n'ai point vu depuis.....la Montagn'hard, un patfinisher venu en voisin (mais à la bourre!) de Voisins et que je suis bien content de retrouver depuis....le trail d'Auffargis en mars (c'est dire si ça fait longtemps).....un Mulot qui se délecte à l'avance, le fourbe, de la boucle 3 qu'il nous prépare sur l'Origole....et....j'ai encore oublié plein de pseudos vus avant ce départ (je suis meilleurs pour compter les caillous que compter les kikous). Et même Poissonkikourt/Charlotte qui apporte un peu de senioritude dans cette assemblée de V....énérables.
(Photo Gil Laborie)
C'est quand même un gros peloton qu'il va falloir ébrouer : environ 500-600 coureurs et le premier single arrive au bout de 2km. Donc, il faut éviter de trop traîner en queue de peloton si on compte avancer un petit peu.
Du coup, bien que je sois relativement mal placé (je suis *toujours* mal placé), je me lance un peu à corps perdu dans une grosse remontée acrobatique sur le plat du début (RayaRun me dire plus tard m'avoir vu partir comme une balle), tout au moins jusqu'à la descente vers la vallée du Rhodon.
Elle est un peu piégeuse cette descente sur un chemin assez caillouteux : je ne vais pas risquer la gamelle bête moi qui ne suis pas le Descendeur de l'année, donc je lève largement le pied et le fais assez tranquillement.
De même, après la traversée de la petite route en fond de vallée, je repars tranquillement, d'autant que, comme prévu, un petit bouchon se forme au premier single. Cela permet de souffler un peu.
Idem la côte qui suit : je me mets en mode marche assez vite et laisse passer les inconscients qui trottinent en crachant leurs poumons pour....me prendre quelques mètres (faut dire que je marche en mode bubullien, quand même, hein).
La remontée dans la forêt du Claireau est assez directe : on ne fait pas la petite boucle dans le creux dit "Mare aux Loups" tout encombré de branchages (là où nous avions bien jardiné, une fois avec Pat et Sab).
Le passage qui suit est assez accidenté : une succession un peu ininterrompue de montées et descentes, pour avancer plus ou moins à flanc de la vallée, un coup en haut, un coup en bas. C'est assez casse-patte et, comme toujours, sur un début de trail, beaucoup s'ingénient à bien se casser les pattes. Je reste sur ma tactique de marche très rapide en côte et de descente assez prudente. Du coup, je fais un peu le yoyo dans ce peloton, mais cela a l'avantage d'être très économique. De toute façon, je me suis promis d'attendre un peu pour poser les mines.
La Forêt de la Madeleine défile donc tranquillement, on passe la jolie descente rigolote en lacets où j'ai un beau souvenir de grosse déconne avec Le Lutin qui se moquait des forêts de parigots quasi goudronnées, lors du week-end Kikouroù de 2013.
L'un dans l'autre, cette partie de montagnes russes nous amène, vers le km 5, au chemin Jean Racine, à une deuxème traversée de la route, et à la première vraie difficulté : la côte du Moulin de Fauveau. Un bon raidard en sous-bois où je décide de démarrer en mode "Grand-Pas" même si j'ai laissé la cape de Magicien à la maison. Je dépasse un peu mais, cela dit, pas tant que ça, vu que beaucoup sont encore assez frais pour courir (je me permets de sourire intérieurement toutefois, je ne sais pas pourquoi...:-)).
La redescente rigolote qui suit (je l'aime beaucoup, celle-là, avec ses escaliers à la fin) nécessite un peu de prudence car nous croisons un gros groupe de randonneurs qui montent (les pauvres en auront vu défiler, du trailer).
Le peloton est désormais bien échelonné sur le chemin Jean Racine en bas, sur ce faux plat montant assez roulant....qui sera bien sûr suivi par une deuxième bonne grosse côte ramenant vers le plateau. Moins de monde qui court et toujours une montée au pas de charge pour moi. La chaleur se fait bien sentir, il fait un temps totalement printanier et je dégouline bien, arrivé en haut.
C'est d'ailleurs en plein cagnard qu'on va faire l'assez long plat roulant qui amène aux Granges de Port-Royal. Je prends comme point de mire une coureuse devant, donc le sac à dos ballotte étonnamment (je me demande comment on peut supporter courir avec ça....mais pour l'instant, elle me sert de pacer...).
Je suis préparé aux zigzags rigolos sous les Granges de Port Royal, à la remontée sournoise des marches, à la "petite porte" où j'avais fait l'an dernier environ 100 photos de trailers....mais pas au fait que, cette fois-ci, on va entrer dans le domaine de l'abbaye pour un tour touristique assez amusant dans le parc et autour du bassin en forme de croix.
C'est qu'on est dimanche et pas samedi, donc les portes du domaine sont ouvertes (ceci est une remarque sournoise).
Ce qui suit le passage de l'abbaye, c'est une succession assez infernale et cassante de petits singles qui zigzaguent, montent, descendent, tournent, retournent, l'objectif général étant de monter progressivement sur le plateau de la forêt dite "de Port-Royal". Mais le moins qu'on puisse dire est qu'on prend le chemin des écoliers et ce passage assez tourmenté laissera, lui aussi, des traces plus tard car on monte sans cesse mais toujours en mode "course" ce qui, à terme, sur ce type de trails, est assez cassant.
Surtout, il faut le dire, par cette chaleur. Je fais donc attention à ménager quelques petites sections de marche de temps en temps juste pour respirer.
Environ au km 14, la pente s'estompe : nous voilà sur le plateau et c'est parti pour trois kilomètres de singles virevoltants en pleine forêt. C'est ludique à souhait mais aucun répit. Le terrain est globalement plat, mais en pratique, les divers fossés, trous, troncs à terre, branches basses, obligent à une attention constante et sont assez destructeurs pour les jambes.
Il faut également être vigilant et bien suivre le balisage car les coureurs sont désormais assez espacés. Je récupère d'ailleurs un coureur qui filait tout droit à l'envers de la course, en direction de l'étang des Noés, sur la seule allée qu'on emprunte sur quelques dizaines de mètres (de façon assez amusante, cette allée, j'y passe lorsque je rentre entièrement en courant du travail).
Je picore progressivement quelques coureurs sur ce single mais assez lentement. Je n'ai pas trop envie de me griller ni, non plus, de risquer la gamelle.
C'est d'ailleur spour cela que.....je prends une superbe gamelle pile au moment où le single se termine enfin, sur la Route du Cerf. Je bute bêtement sur le fossé qu'on franchit et je m'égrointe ("Le Parler Gaga" selon la maman de bubulle) méchamment le genou.
Par contre, du coup, fini de rigoler. Route de la Rigole Percée, route des Etangs, je viens de décider que ce n'est plus permis de dépasser bubulle. Et quand on décide ça, c'est qu'on met en route le pacman. Comme souvent, pour m'occuper, je tiens le compte des coureurs dépassés (en fait je le perdrai à la fin).
Je dois scorer "+20" au passage du ravito, d'ailleurs, que je grille allègrement...mettant par là même un énorme vent à RayaRun que je ne vois même pas...:-)
Après ce ravito du Manet, le parcours est assez roulant et je laisse filer tranquillement en m'assurant juste de respecter le panneau "interdit de doubler" que je me suis mentalement mis dans le dos. RayaRun me rattrape et je suis tout désolé de ne point l'avoir reconnu au passage, mon Pingouino. Du coup, on va faire un bon bout de chemin ensemble. Il me dit que j'avance pas mal et qu'il galère un peu à suivre mais, en fait, il suit quand même bien, le bougre.
C'est sympa, un peu de compagnie, d'ailleurs, et en papotant avec Yann je ne vois pas le temps passer. On place quelques jolies mines dans les petites côtes qui se présentent ça et là dans cette longue section à flanc de la Mérantaise. C'est d'ailleurs par là qu'on rattrappe le coureur en jaune qui m'avait progressivement déposé en forêt de Trappes après que je l'aie remis sur le chemin vers les Noés.
Un peu avant la Croix du Bois, Yann m'indique qu'il commence à avoir du mal à suivre et qu'il me laisse filer. Je suis bien content de ce bout de chemin ensemble, en tout cas et je me promets de le retrouver à l'arrivée.
Une fois passé le fond de la Mérantaise et être remontés sur le village de Magny (je reconnais l'endroit où je m'étais posté l'an dernier pour mon dernier "spot photo") avec, une fois de plus une côte avalée à grandes grandes enjambées, nous retrouvons les derniers concurrents du 14km (les deux parcours se rejoignent là), tous des marcheurs. Cela va compliquer un peu la fin car cela implique pas mal de dépassements, parfois sur des singles, mais globalement ça se passe bien : les marcheurs sont vraiment sympas à se décaler quand nous arrivons. Cela ne doit d'ailleurs pas être drôle pour eux car ils passent leur temps à laisser passer.
Ue dernière remontée depuis le fond de la vallée, sur le versant opposé à Magny, assez roulante, donc courue tout le long (et en reprenant encore quelques coureurs). Je crois me souvenir que mon compteur de dépassés était à ce moment là autour de 60, marcheurs non compris, mais j'ai fini par me perdre...:-)
La dernière section au fond de la Mérantaise, qui était, paraît-il très très glauque l'an dernier, est juste un peu grasse, mais sans excès. Par contre, pas facile du tout de dépasser les marcheurs à cet endroit malgré toute leur bonne volonté.
Il ne reste plus que la dernière côte et, celle-là, je me suis promis de la courir en entier. Arg, le cardio monte vraiment haut sur cette partie et il faut bien l'orchestre de samba en haut pour se motiver à continuer. Par contre, quelle partie de pacman encore...:-). Sans conteste, si on arrive à passer sans dégâts la longue section cassante de la forêt de Trappes, cette fin accidentée est propice aux remontées importantes. En gros, une fois d eplus, les gagnants sont ceux qui en gardent sous la semelle et ne se font pas griser au début..:-)
La dernier plat est un peu une formalité et le sprint dans le dernier pré, avec la bosse à avaler (en deux bonds après être arrivé dessus comme un dingue) et il ne me reste qu'à foncer vers la banderole pour un temps final de 2h50'47" (142e/553, 10e V2/78). Pour un objectif de 3h, ça le fait bien...:-)
(Photo Gil Laborie)
(non mais quel air mauvais, quand même, j'vous jure)
Je retrouve rapidement Pat et Le Mulot qui ont aussi bien carburé, ce qui nous permet d'attendre ensemble l'arrivée de RayaRun qui nous gratifie d'un sprint homérique.
(Photo Gil Laborie)
Un peu plus tard, ce sera jpoggio qui arrive, mais je ne l'aurai pas attendu, malheureusement, ayant quelques obligations familiales)
(Photo Gil Laborie)
Et un peu avant moi, c'était Pat :
(Photo Gil Laborie)
Au final, ce trail des 7 Hameaux m'aura permis de confirmer que la forme est revenue, que les blessures sont loin derrière et que je peux toujours supporter les Salomon S-Lab pendant presque 30 kilomètres, ce qui est bon à savoir pour l'Origole.
Le parcours reste toujours très plaisant, mais bien traître avec sa section centrale roulante et cassante et un début bien accidenté. Il est donc au final moins facile qu'il en a l'air, comme souvent avec les trails au parcours relativement roulant. Mais je susi vraiment content de l'avoir enfin fait, ce T7H...et je recommencerai l'an prochain, si le calendrier s'y prête.
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5 commentaires
Commentaire de Fa² posté le 15-11-2014 à 19:09:39
Merveilleux récit, je me revois sur les deux années précédentes. J'étais inscrit cette année mais trop malade pour venir.
Effectivement la dernière partie le long de la mérantaise était une épreuve de patinage artistique l'an dernier.
Belle course en tout cas, du pur Bubulle, bravo!
Commentaire de Double_U posté le 16-11-2014 à 00:35:53
Belle course, récit très sympa, bravo au pacman :-)
Une première également pour moi, venu en "voisin de Voisins" pour reprendre l'expression (t-shirt orange sur la photo du rdv kikoureurs)
Commentaire de RayaRun posté le 16-11-2014 à 01:07:22
Tu avais bien la forme et la pêche et je pense que si je n'avais pas accroché mon wagon à ta locomotive, j aurai mis plus de 3 heures ! Même au fin fond de la pampa yvelinoise, ce trail a été un vrai plaisir ! Merci pour ton CR !
PS : j'ai presque terminé celui de la Montagn'hard, j en suis au moment ou je t aperçois :-)
Commentaire de Bacchus posté le 16-11-2014 à 23:18:52
Bravo pour ta course rondement menée, et merci pour ce CR
Je suis toujours surpris par ta rapidité d'écriture, course le matin, CR le soir même et surtout un CR aussi détaillé qui peut servir à beaucoup l'année prochaine. Bravo.
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 22-11-2014 à 10:57:03
Voilà un circuit qui me rappelle un week-end kikourou bien sympa. Même si ce n'est pas de la montagne, rester sous les trois heures, c'est costaud !
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