Communauté des sports d'endurance

Plan Bouchet l’hiver, on voit à quoi ça ressemble : pour les mauriennais, c’est l’occasion d’aller de temps en temps faire un tour chez les tarins. Mais pour tout dire, Orelle en été, on n’a pas trop l’idée d’aller s’y promener, et pourtant !

En ce dimanche matin, ce n’est pas l’affluence des weeks-ends de février, mais le parking se remplit petit à petit. Des locaux, mais pas que, des familles, des jeunes, des anciens, des visages connus mais pas que, habitués des courses locales, ou pas.

80 participants pour la deuxième édition, soit le double de l’année dernière, pari gagné pour les organisateurs.

L’avantage c’est que tout le monde est assuré d’arriver en haut, 1450m de D+, certes, mais un parcours de seulement 7km. Il suffira de prendre le temps qu’il faut !

 

Pour se donner bonne conscience, échauffement minimal, autour du parking… du plat et du goudron pour préparer du raidillon caillouteux, pas l’idéal, j’aurais dû m’en douter. Ca m’apprendra…

Le départ est donné au pied du télécabine, ça démarre fort, et les premières rampes font mal.

Il est beau, quand même, ce vieux sentier empierré, et si je m’arrêtais cueillir quelques champignons…

Déjà le village de Bonvillard que l’on traverse sous les applaudissements des habitants : on y entre par le cimetière et on en sort près de la drôle d’église avec ses quatre horloges, par les escaliers en pierre.

Il est beau, quand même, ce chemin en sous-bois, et si je m’arrêtais cueillir quelques noisettes ?

Dans le raide, alors que j’ai les mollets qui brûlent, une dame me passe en sifflotant. J’ai juste le temps de souffler « vous êtes la dame de l’affiche ! ». « Vous avez reconnu la chevelure ? » « Euh non, le short à fleurs ! »… short à fleurs qui prend rapidement 100 m d’avance. Un gars me glisse : « on s’accroche », pas trop content de se faire fumer par un short à fleurs. Je veux bien mais là je crois que c’est mort, on ne le voit même plus, le short à fleurs…

Elle est belle, quand même, cette piste qui surplombe le ruisseau, et si je m’arrêtais cueillir quelques framboises ?

Le rythme du short Salomon qui est devant moi me va bien, plus régulier que le mien, il m’évite de me griller tout de suite, donc je me cale un bon moment dans son pas et je retrouve un peu de forces. Parti sans eau, le short Salomon s’arrête (pas longtemps) au ravito du Pont de la Balme puis me rattrape. L’allure ralentit, il a un « coup de moins bien », on dirait.

Elle est belle, quand même, cette forêt, et si je m’arrêtais cueillir quelques pignons ?

Je sais la dernière partie un peu plus roulante, alors j’essaie de relancer. Un petit coup d’œil à la chapelle perchée de Notre-Dame-des-Anges.

Il y a de nombreux contrôleurs tout au long du parcours, qui ont à chaque fois un mot d’encouragement. Allez, on y croit !

Elle est belle, quand même, cette prairie d'alpage, et si je m’arrêtais cueillir quelques myrtilles ?

C’est pas la grosse forme décidément, mais j’arrive quand même à courir un peu, les derniers virages où l’on retrouve la piste passent bien et dès le passage sous l’arche, on est chouchouté par les bénévoles qui s’avancent pour nous proposer des boissons.

Les buffs offerts aux participants prennent du service… et pas juste pour faire joli, même sans vent, à 2400m, ça pince un peu. Heureusement, les organisateurs se sont chargés de monter les sacs en télécabine, et on peut se changer dans la gare d’arrivée.

Le repas, simple et bienvenu (parce qu'au final, j'ai résisté et je n'ai rien cueilli en chemin), est servi dans le joli cadre du chalet Chinal Donat, qui a gardé ses décos d’hiver.

La remise des prix prend un peu de retard, pas grave, on est carrément bien au soleil sur la terrasse …

Et quand les podiums démarrent, il faut prévoir un peu de temps… c’est que toutes les catégories sont récompensées (même en féminines, si, si !!). Et l’organisation n’a pas lésiné sur les lots, nombreux, variés et personnalisés ( !) (forfaits, excursions, bons repas, paniers garnis, barbecues, et même bons d’achats dans les pharmacies locales pour les V3, logique !).

Il y a même ensuite un tirage au sort parmi les dossards restants, qui fait qu’au final tout le monde repart avec un cadeau. On sent la volonté de faire plaisir.

Rien à voir avec certaines courses (suivez mon regard…) où seul le scratch est doté, et où la dotation est calculée à minima pour optimiser les gains… de l’organisateur… (il faut le dire et ce sera ma dernière publicité comparative de l'été, une bière 25cl, trois guimauves et un paquet de sablés comme lot unique à l’EDF Cenis Tour cette année, c’était léger)

Le retour se fait (normalement) en télécabine, sauf que là aussi il faut prévoir un peu de temps : 7 cabines sont remplies, puis il faut attendre 40 minutes (soit un tour complet du manège) avant un nouveau convoi, question de sécurité.

Un grand merci au monsieur très sympa qui m’a fait une place dans son 4*4 (15 km de piste défoncée jusqu’à Orelle, c’est plus long qu’en cabine, mais on a le temps de faire connaissance…)

 

En résumé, une belle journée, une course (ou une balade) que je recommande, vraiment bien organisée et accessible à tous. Comme ils disent à l’office du tourisme, une belle ascension qui pique les mollets par son dénivelé, qui pique les yeux par ses paysages…