L'auteur : Runforfun
La course : Semi-Marathon Bédoin Ventoux
Date : 27/7/2014
Lieu : Bedoin (Vaucluse)
Affichage : 1163 vues
Distance : 21.5km
Objectif : Pas d'objectif
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9 autres récits :
Voilà un moment que l'observe de ma terrasse, que j'entends et lis quelques récits sur lui, cette année j'ai décidé de m'y attaquer: le légendaire Mont Ventoux !!! Je voulais le faire l'année dernière mais je ne me sentais pas assez préparé. Là je me suis dis que si je ne m'inscrivais pas je ne le ferai jamais. Donc me voilà inscris. Pas de préparation spécifique, juste quelques sorties plus ou moins longues avec quelques côtes au milieu. Avec mon travail (hôtellerie-restauration) difficile de bien se préparer. Heureusement mes patrons me laissent partir un peu plus tôt le samedi soir, histoir de faire une pseudo vraie nuit.
Couché 1h du mat, levé 5h plutôt en forme. Petit dej' gargantuesque. Je n'ai pas faim mais je me force: j'aurai quasi finis ma digestion au moment du départ !!!
6h15: départ pour Bédoin. Arrivée à 7h pour le retrait du dossard. Tout est super bien indiqué: le parking, le lieu du retrait des dossards... Les participants commencent à arriver en masse. En voyant tout le monde se préparer, j'ai l'impression d'être quasiment le seul à être venu pour le plaisir: ça sent la compet !!! Bref je ne m'attarde pas trop à ça, et pars m'échauffer tranquillement pendant 15-20 min. Les sensations sont bonnes, je me sens en forme.
Objectif du jour: finir et arriver en haut peu importe le chrono.
Tout le monde se rerouve sur la ligne de départ, la musique de Carmina Burana à fond, la tension monte d'un cran, certains regards changent et se chargent d'appréhension et d'inquiètude. Bizarrement le mien se durcit et devient déterminé: je suis vraiment dans ma bulle.
8h30: top départ pile à l'heure. Les premiers mètres se font en marchant le temps que tout le monde démarre. Ca y est on commence à se mettre en route. La route est étroite et le peloton compact. Je suis dans un faux rythme mais je me dis que ce n'est pas plus mal: ça me permet de me mettre en jambe tranquillement.
Sortie de Bédoin, ça monte gentiment (2,5 %) et déjà le peloton s'étire. Je garde un rythme assez prudent. Il fait déjà chaud (environ 22°), je transpire déjà comme un dingue, je perds de l'eau par litre !!!
La pente passe à 4 % : j'encaisse super bien, je ne change pas de rythme, je double, mon coeur ne bouge pas...bref je suis hyper bien. Tellement bien que je me dis que je pourrai accélérer un peu, mais me ravise aussi tôt en jetant un oeil sur le sommet en me disant qu'il faut arriver en haut. Certains comment déjà à marcher. Je n'y prette pas attaention et continue.
1er ravitaillement (hyper bien fournit au passage): l'ambiance est bonne, je suis en plein forme, je prends le temps de manger, m'hydrater.
C'est repartit à l'ombre de la forêt, il fait bon et la pente s'accentue un peu plus. Soudain coup de téléphone de ma soeur. Vu que je suis bien je prends le temps de répondre. Elle ne pensait pas que j'étais déjà partis. Avec mon filleul, ils me crient un "aller tonton" avant de rarcrocher. Ca me donne la pêche et le sourire. Ca commence à vraiment grimper. Je garde un rythme qui me permet de ne pas trop taper dans le cardio. Je suis concentré, les virages s'enchaînent, je double un peu, je suis toujours bien.
2e ravitaillement au 11e km environ: je regarde mon chrono j'en suis à 1h. Je me dis qu'en continuant comme ça je peux être en haut en 2h30. Encore une fois je prends le temps de m'hydrater et de manger.
Je repars tranquillement. Moment de déconcentration, je regarde un peu derrière moi, et soudain me fais surprendre par une épingle à cheveux (comme on les aime en montagne). La sanction est immédiate; le coeur monte à 10000, les jambes sont coupées et les cuisses en feu. Mais je ne m'arrête pas, je marche mais ne m'arrête pas. Je prends le temps de faire redescendre le cardio un peu. Ca y est je pense que j'ai récupéré, je redémarre tranquillement. La pente est à 9 %. Après 5 min je sens que je suis à 2 doigts des crampes, je décide donc de remarcher. Après avoir récupéré un peu je repars, et là les sensations sont les mêmes: le coeur monte dans les tours, et à chaque pas j'ai l'impression que mes cuisses vont se tétanisées.
Puisque c'est comme ça marchons. L'objectif du jour est d'arriver en haut par tous les moyens, en courant, en marchant, en rampant mais arriver en haut !!!! J'en suis à 1h20.
C'est partit pour une longue, très longue marche. Le prochain ravitaillement est au chalet Reynard au km15. Je ne suis pas là pour faire du tourisme, j'arrive à maintenir un rythme de marche entre 8 et 10 km/h. Je marche peut-être mais remarque que personne ne me double, et me rapproche même de certins coureurs. J'arrête ma playlist, range mes écouteurs, j'ai envie de calme au milieu de cette nature, et surtout je suis seul face à moi-même. J'avance et même plutôt bien. Un peu avant le Chalet Reynard la pente s'adoucie et devient plus un faux-plat. Je me remets à trottiner, mais mes cuisses me rappellent qu'à ce moment là c'est elles qui décident. Je continue donc à marcher.
3e ravitaillement au Chalet Reynard (15e km): j'ai vraiment faim. Pas la petite fringale, la faim. Je prends mon temps, je mange, m'hydrate, fais pas mal d'étirements. J'en suis à 2h05.
Je repars en courant. Au bout de 5 min de nouveau obligé de marcher. Peu importe je marcherais jusqu'au bout. L e paysage devient désertiqe, la vue à couper le souffle, et le vent un peu plus présent. Il ne s'appelle pas le Mont Ventoux pour rien !!! Je continue ma marche forcée. Ca devient machinal. Petit sursaut d'énergie pour la photo mais c'est tout. J'ai de plus en plus faim, la respiration un peu plus courte.
Le sommet se rapproche, ça sent la fin. Dernier gros virage, et là surprise: on voit bien la dernière grosse enfilade de virages avant d'arriver au sommet. Le moral en prend un coup. Je croise le 1er bus qui ramène les coureurs à Bédoin. Bientôt mon tour...
J'en suis à 2h50, il me reste 2kms. Je commence à avoir froid avec le vent, les jambes sont dures, mes talons me brûlent à cause d'ampoules, je sens que je ralentis. Je relève la tête et sers les dents, j'arrive à accélérer un peu la marche. Le public en haut applaudit à grands coups de "bravos", "félicitations", ça fait du bien. Plus que quelques mètres, le speaker annonce chaque arrivant, Alain Constant est là pour accueillir chacun d'entre nous avec le sourire, une poignée de main et un "bravo": très très classe !!!!! Je passe la ligne en 379e postion en 3h08 mais surtout fier d'être arrivé en haut.
Plus qu'un chrono, qu'un classement, c'est surtout un vrai rendez-vous avec soi-même.
Un grand coup de chapeau pour l'organisation au top, un grand merci aux bénévoles pour le sourire et les encouragements. Par contre un gros carton rouge à tous ces coureurs qui jettent leurs tubes et papiers par terre: ils ont de la place pour partir avec dans leurs poche mais bizarrement n'ont pas de place pour garder leurs déchets jusqu'à la prochaine poubelle. Un peu de respect pour ce lieu magnifique qu'est le Mont Ventoux, et pour l'organisation qui se donne beaucoup de mal pour faire respecter tout ça.
C'était un peu long mais bon. A bientôt pour de nouvelles aventures...
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1 commentaire
Commentaire de CROCS-MAN posté le 03-08-2014 à 12:06:24
Bravo pour ta course. on était pas loin et peut être même croisés, le touriste en marcel et chapeau blanc avec ses sabots ;)
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