Récit de la course : La Corrida de Noël d'Issy-les-Moulineaux - 10 km 2013, par Prokofiev

L'auteur : Prokofiev

La course : La Corrida de Noël d'Issy-les-Moulineaux - 10 km

Date : 15/12/2013

Lieu : Issy Les Moulineaux (Hauts-de-Seine)

Affichage : 1406 vues

Distance : 10km

Objectif : Pas d'objectif

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10km et 195 bpm.

J’en entends parler depuis longtemps, de la Corrida de Noël à Issy-les-Moulineaux. On vient à Issy pour l’ambiance, pour s’amuser, pour ça la promesse est bien tenue.  Mais cette année, avec un 10km bienhttps://www.youtube.com/watch?v=aALmavIKqRk&feature=youtube_gdata_playerttps://www.youtube.com/watch?v=aALmavIKqRk&feature=youtube_gdata_playerttps://www.youtube.com/watch?v=aALmavIKqRk&feature=youtube_gdata_playerplat, on y vient aussi pour faire joujou avec le chrono. Et comme, en plus, je suis voisin, j’ai bien envie d’en être.  

Pour ma 4ème course , mon objectif est triple : goûter à la fête, battre mon (modeste) record personnel établi (au GPS) à 49’53 et offrir une petite initiation à mes jeunes enfants sur les courses qui leur sont réservées.

J’ai donc inscrit ma petite famille, cette fois-ci, et je veux leur offrir les joies de la compétition, le goût de l’effort récompensé et de beaux souvenirs. Nous avons passé tous ensemble la veille à préparer les déguisements, à accrocher dossards et puces et prendre des photos de tout ça, joyeusement, devant le sapin de Noël.

C’est le jour de la course.  Beau soleil, ciel clair et frais. Top ! Nous partons à quatre pour arriver juste pour le premier départ, programmé à 9h15. Mon ainée de 11 ans, court avec moi les 3km de la course n°1.  Papa très fier, bien sûr, et une belle allure de 5’25 au km. Mon deuxième, de 9 ans, accompagné par sa maman, a galéré sur la course n°2 de 1,5 km. Il a marché une partie du parcours. Nous le retrouvons à 200 mètres de l'arrivée, les larmes au bord des yeux. Je prends le relais, l'encourage, lui parle de la médaille. Alors qu'il voulait abandonner, il se remet à courir et passe la ligne, encouragé par moi et sa soeur. Il découvre sa belle médaille. Félicitations du papa, embrassades, j’essaie de rendre le moment inoubliable.

Il y a maintenant les courses 3 à 5 qui vont s’élancer et il y a deux heures d’attente avant le départ de ma course. Nous décidons de rentrer à la maison, pour mettre les enfants au chaud. Puis je repars, seul, au petit trot pour parcourir les 3 kilomètres qui me séparent du départ.

En traversant l’île Saint-Germain, je me demande si ça leur a plu, si le découragement que j'ai lui dans les yeux de mon fils l’a dégouté à tout jamais. Et puis je me remémore les videos prises lors des deux courses, les photos, leurs yeux éblouis découvrant leur médaille, leur sourire après la course. Oui, je pense qu’ils en garderont un beau souvenir. Voilà donc un objectif atteint. Maintenant, savoir s’ils sont prêts à le refaire, on verra plus tard.

J’arrive à nouveau sur place. Je peine à traverser la rue devant le palais des sports alors que la course 5 passe entre les rangées de spectateurs. Que des pères Noël, terminant la première boucle de leurs 10km. Une belle fête, joyeuse. Tout le monde a joué le jeu, de l’option minimaliste avec bonnet rouge au déguisement complet avec barbe fournie et hotte. Et de jolies Mères Noël, aussi (en tenue peu adaptée disons-le, aux frimas du pôle).

Je réalise que j’ai déjà plus de 6 kilomètres de footing dans les jambes et je me demande si je n’ai pas déjà grignoté dans mes réserves avant même d’être parti. Alors je repose mes jambes en attendant le départ assis sur les gradins de la salle principale, agréablement chauffée (un côté bien sympa sur cette course).

11h50, ça va être à moi. Je rejoins le sas, la foule des concurrents se presse déjà, quelques déguisements pour cette course, tout de même. A regarder les pieds de mes voisins, je réalise que tout le monde a accroché sa puce correctement, sauf moi qui, après 10 minutes de tentatives infructueuses, l’ai finalement mise à l’envers. On a beau avoir fait des études…. Mon voisin, ayant repéré mon inspection me dit, hilare, « Moi j’ai carrément oublié ma puce, je vais me faire engueuler par mon club ».

Je repère le meneur d’allure à 50 minutes, il est derrière moi. Si je finis derrière lui, alors j’aurai échoué dans ma tentative. Mon objectif chrono est simple : maintenir une allure régulière de 4’50 au kilomètre. Pas compliqué sur le papier.

PAN ! Top départ, la masse s'ébranle.  On se marche un peu sur les talons, mais globalement pas trop de bousculade et je suis rapidement environné de coureurs qui courent à une vitesse homogène. Peu de slalom, c’est une bonne nouvelle.

A 500 mètres du départ, de grandes tables de ravitaillement. Déjà ??!!. Bizarre. Je comprends vite que ce ravitaillement est pour notre deuxième boucle. Car nous ferons deux tours de 5km environ.

La course se déroule selon le tempo prévu. Un poil trop rapide au début : 4’36 au deuxième kilomètre, je freine un peu les chevaux. Et je me cale assez vite sur mes 4’50 au kilomètre prévus.

Je passe devant le panneau des 7km. Etrange. Ah non, c’est pour la deuxième boucle. Je me demande aussi si certains panneaux ne sont pas pour les courses enfants, il y a une différence de couleur des panneaux, mais bof, pas clair. Autant les ignorer, je suivrai la distance sur ma montre GPS.

Ca fait à peine 3 kilomètres qu’on court et je suis déjà à 180 battements de coeur par minute.  Déjà ?! Zut, c’est beaucoup. Je me demande si je vais pouvoir tenir encore 7km. Soit je révise mes ambitions à la baisse et me cale sur le rythme cardiaque, soit je continue sur mon allure prévue. Décision : on continue comme ça, et je décide de ne plus surveiller la fréquence cardiaque. Si je ralentis ne serait-ce que de 10 secondes au km, je n’atteins pas l’objectif.

Je depasse un gars qui porte une armure, une vraie, qui doit peser trois tonnes ! Une recherche un internet et je trouve le bonhomme : il court pour une association.  Bravo !

On ne court pas la corrida de Noël pour la beauté du paysage, c’est sûr.  Le parcours 100% en ville n’offre que peu d'attraits. C’est un enchaînement de rues et d’avenues.  Quelques changements de directions et on est vite désorienté.  J’ai beau avoir la carte du parcours en tête, j’ai du mal à savoir où je suis dans la ville, que je connais pourtant un peu. Ca n’a pas d’importance, bien sûr, seules comptent l'allure et la distance, mais, bon, j'aime bien me situer.

Je suis toujours limite, toujours aux alentours de 4'50 au km, mais je sens que j’ai le souffle bien court, je m’accroche, les kilomètres ne défilent pas vite. Un coup d’œil quand même à la FC  : 186 bpm. Houlà, je suis quasiment sur ma FCMax ! Et je ne suis qu'à mi-chemin.

Le pessimisme me gagne.  Vais-je tenir comme ça jusqu’au bout ? Je sais que c’est beaucoup dans le mental, alors je me motive: "les jambes, ça va et tu n'es pas asphyxié, alors, mon vieux, tu t’accroches et tu avances !" 

Je tape dans des petites mains tendues. Le public n’est pas très enthousiaste, sans doute à cause de la température ambiante, mais il est là et bien là. Quelques-uns m'appellent par mon prénom. Une demi-seconde à me demander qui, de mes amis, m'a vu et je réalise que mon prénom figure sur mon dossard. Je me fais avoir à chaque fois Sourire

Et puis le panneau des 8km arrive. Enfin ! C'est interminable. Le panneau des 9km se fait désirer, mais il arrive aussi.

Un oeil à la montre : 5'03 sur le 9ème kilomètre. Aïe, commencerais-je à craquer insensiblement ? Je me remotive.

Un virage à droite et l'arche bleue de la ligne d’arrivée est en vue. Ouf ! J’appuie sur mon bouton magique « turbo », celui qui marche même quand on est à bout de souffle, et mes jambes se mettent en mode « sprint ». Je grille une vingtaine de places  au milieu des acclamations.

Arrivée : 49 minutes et 3 secondes. Yessssss ! Record battu ! Un coup d’œil au cœur : 195 bpm !! WOW ! Ça fout un peu les jetons.  Jamais été aussi haut dans les tours. A 49 ans, selon les formules, je devrais tourner au maximum à 172 bpm.

Et voilà, belle organisation, jolie médaille, ravitaillements bien suffisants. Ambiance bon enfant. Bravo. Je reviendrai, en voisin, avec ou sans famille. Allez, j’ai bien mérité mon bon poulet-frites à la maison, miam ! Encore 3 km à faire en footing, courage ! 

Ah zut, j'ai loupé le vin chaud.

2 commentaires

Commentaire de caro.s91 posté le 16-12-2013 à 13:00:32

Bravo, voilà une affaire rondement menée. C'est sûr que les courses enfants sont (généralement) bien appréciées ! et ca fait partie de la tradition de Noel à Issy !
Quant à ta course, la formule 220- l'âge pour la FCM n'est qu'une approximation. Si tu as quelques craintes à ce sujet, parles en à un médecin du sport.
Le parcours n'a que l'intérêt d'être plat et rapide. Mais, on le sait pertinemment quand on s'inscrit.
Le vin chaud, je ne l'ai pas vu mais j'ai pu avoir de la soupe (encore un peu) chaude !

Bonne récup,
Caro

Commentaire de Prokofiev posté le 16-12-2013 à 14:08:47

Merci et félicitations pour ta première place!

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