Récit de la course : Andorra UT Vallnord / Ronda dels Cims 2013, par PaL94

L'auteur : PaL94

La course : Andorra UT Vallnord / Ronda dels Cims

Date : 21/6/2013

Lieu : Ordino (Andorre)

Affichage : 3610 vues

Distance : 170km

Objectif : Terminer

4 commentaires

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Ronda : Affabulations...

Le lapin et le Blaireau


 

Il était une fois un lapin et un blaireau.

Le lapin était l’ami du plus gros bestiau 

Et le blaireau, était l’ami de ce lapin 

Tout cela pour dire qu’ils s’entendaient très bien 

 

En 2012 les deux amis voulurent faire le Mytic 

Car le blaireau après avoir couru l’Initiatic, 

Voulait vraiment finir la course épique.

  

Le lapin libre, le temps passait, entrainé. 

Alors que le blaireau était tout éreinté 

Mais ils courraient ensemble leurs grandes sorties 

Et c’était de l’émulation pour ces amis.

 

Lors de l’épreuve il arriva, cependant

Que, comme un de ces fâcheux  retournements, 

Communs aux fables avec une morale, 

L’issue de la course ne fut pas normale. 

 

Que croyez-vous alors qu’il arrivât ?

Ce fut étrange, le lapin qui s’arrêtât

Et le blaireau qui sans logique terminât.

 

Déçu, le lapin en conçu quelque dépit

Et Blaireau grande tristesse pour son ami

 

Il était donc prévisible qu’en 2013, le lapin s’y réessayât 

Mais le laisser y aller seul, le blaireau ne s’y résignait pas

A l’entrainement donc les deux amis, remirent leurs pas.    

 

Dame Valérie au joli nom de Lafleur

Dit au blaireau, que se pouvait être bonheur

Qu’après l’Initiatic et le plus grand Mytic,                                                   

La Ronda soit abordée automatique.

  

Le Blaireau tout le monde le sait,

Brille rarement avec sa lucidité

Et malgré qu’il redoutât la dureté

Il s’était fait petit à petit à l’idée.

 

Ce jour, sur la Ronda, il fut donc au départ

Le lapin, sur le Mytic, partira plus tard.

 

Le blaireau avait conçu pour lui, ce projet

Qu’au beau milieu, le  lapin, il rattraperait

Et qu’à deux, ils fissent un bout de ce trajet

Et de leur amitié ils s’encourageraient

 

Les premiers kilomètres le blaireau les courut

Comme dans la cigale et la fourmi, c’est connu

Engrangeant patiemment le dénivelé

Sans perdre de temps à rire ou à danser

 

Le blaireau s'était cependant trop tôt réjoui

Car à Vallnord ne l’attendrait pas  son ami.

Car le lapin comme c'était son habitude

Venait souvent  là  prendre de l’altitude

 

Mais pour cause de neige ils n’y passèrent

Cela n’était pourtant pas grande misère

Car tous deux après tout, allaient à la guerre

 

Apres Arcalis c’est le circuit du Mytic

Couru déjà mais de nuit, homérique

Et de l’Angonella au Clos dels Cavalls

Jusqu’au Pla Estany de jour c’est moins fatal

 

Mais l’Angonella çà nous ne le verrons pas

On ira tous à l’Estany ,çà on ira

Qu’on soit Mytic ou bien Ronda çà on ira !

Mais sous la pluie, ça oui, on y aura droit

   

De monter  vers le Comapedrosa, alors

De nuit ou de jour, c’est toujours un effort.

Voir le soleil se coucher,  atteint le sommet

C’est comme pour les moins véloces, le lever.


Mais de sommet nous ne le l’escaladerons pas

La neige nous interdit le Coma Pedrosa

La montée rugueuse de L’Alt de la Capa

Le Blaireau, ça ne s’y attendait vraiment pas

 

Ils éviteront le Boni de la Pica

Mais on peut aller jusqu’à la Margineda

Gérard nous a prévu un détour bien usant

A croire, qu’il veut  nous transformer en gisants.

 

La nuit tombe pour le Blaireau sans binôme

Il suit son chemin tel un hémérodrome

La descente au flambeau lui roussi les cuissots

mais jusqu’au ravito, il ne lâche le morceau

 

Enfin ce ravito, un moment de repos 

Mais la barrière horaire pousse au dos 

Repartir dans le froid tel est notre destin 

Sans chagrin mais en peine pour voir le matin

  

La pente reprend ses droits vers la Gallina 

Puis la descente pour Saint Julia de Loria 

Repartir à la peine vers Comabella 

Ce n’est qu’une gorgée du calice qu’on boit.

 

Il faudra, pénitents, gravir le Pic Negre 

Voir le Mytic sans cesser de faire maigre.

 

La nature en fête, dès Claror atteint 

Mais de Lapin courant, le Blaireau ne voit point 

Et suit son tracé tout en cherchant son copain 

Mais de Claror à l’Illa, ne le verra point

Espérant après tout, qu’il le rejoindra à la fin 

 

Descente vers Espavers, cailloux rendant lent,

fin de la journée, fatigue s’accumulant


S’échiner vers Portella Blanca et souffrir 

Enchainer le Col dels Isards et défaillir 

Puis au ravito Pas de la Casa, dormir ! 

Mais si peu délassé, il nous faudra partir.

 

 

Affronter au Pas de la Vaques, la montée. 

Arrivé, exténué et toujours continuer 

La grande descente, là, pour nous achever 

Se trainer jusqu’à Incles, s’y échouer.

 

Le jour est bien levé mais repartir, il faut. 

La suite, terrible, on ne le sait que trop. 

Et pourtant continuer à porter ce poids 

Pour espérer la fin, il n’y a pas de choix

 

Dans la pente tout en douleur, pauvre Blaireau

Scrute de son copain, des traces jusqu’en haut

Mais il ne voit rien qui lui donne de l’espoir

Lapin est surement arrivé hier soir.

 

Déçu, il gravit, suffocant, le dernier col

Il n’avait pas appris tout cela à l’école

Descendant, désappointé, ces dénivelés

Jusqu’à l’Enségur et enfin pouvoir souffler

 

Le Blaireau sur la fin de la course se traina

Et pas très loin du final pensa qu’il expirât

 

Il aperçut d’Ordino, enfin, le vieux clocher

Et sut que la fin de l’effort allait arriver

Il se sentit alors des ailes lui pousser

Pour sur ce tronçon finir en beauté

 

Sur ce final, si menu, enfin Il vola

 et sur la ligne d’arrivée, il exulta.

 

Il était temps que la fable se terminât

car des mains la plume me tomba.

 

 

Moralités :

 

Lapin averti en vaut souvent plus de deux

Un blaireau entrainé et voire courageux,

ne rattrape jamais un lapin, alors deux ?!

Et

Un Gérard neigeux et pluvieux 

Est d’autant plus dangereux

 

Post Fabulam :

 Le blaireau implore du sieur De La Fontaine, l’esprit 

De ne pas prendre ombrage de cette petite parodie 

Sans conséquence et tout à la gloire des amis

 

 

Quand on parle de fable, fable il y a 

Car pour notre déconvenue, il se trouva 

Que Lapin, revenir concourir ne put pas.

 

 

 

Remerciements :

  

Merci à Gérard et Valérie et toute l’équipe de l’Andorra Ultra Trail pour ces épreuves (à tous les sens du terme) mais en toute sécurité. Ils ont encore prouvé, cette année qu’ils font partie des tous grands !

 

Merci aux bénévoles de chaque ravito qui nous ont supportés, encouragés, dorlotés, ravitaillés et communiqués leur bonne humeur.

 

Merci à tous mes amis de m’avoir suivi et supporter tous le long en liaison avec ma blonde, toujours derrière moi et pour finir à Lapin qui m’a suivi et supporté tout le temps avec je le sais, la frustration de ne pas être là. 

4 commentaires

Commentaire de Ange blanc posté le 24-06-2013 à 21:54:11

J'adore... il me semblait bien avoir vu de drôles d'animaux sur ce fabuleux parcours :-)

Commentaire de Jean-Phi posté le 26-06-2013 à 13:58:35

Très très sympa comme CR en plus d'être original ! Bravo pour cela... et ta perf !

Commentaire de laulau posté le 02-07-2013 à 07:30:59

CR très original, bravo d'être allé au bout de ce sacré morceau !!

Commentaire de Sandrine74 posté le 25-08-2013 à 17:43:54

Encore Bravo pour ta Ronda, cette année c'était bien costaud ! Et aussi très original :)
A bientôt

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