Récit de la course : Ardennes Mega Trail - 55 km 2013, par freerunner21
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retour sur mes terres!
Le trail du Roc la Tour n'est pas un trail ordinaire pour moi car il se situe dans les Ardennes et passe dans le village où j'ai passé toute mon enfance.
Il s'agit de mon premier objectif de l'année et je suis habité par une grande motivation surtout que mes cousins l'ont couru l'an passé et que je tiens à faire honneur à la famille. La barrre est fixée haut puisque Alexandre a remporté le 88 km deux ans de suite et son père Denis a fini quatrième du Roc la Tour et premier V2.
Réveil à 3 heures du matin pour ingurgiter le traditionnel gatosport au chocolat et enfiler l'uniforme du parfait trailer. Le niveau de forme est plutot bon car j'ai réussi à bien dormir de 22 h à 3 h du matin (no stress) et je n'ai aucune douleur ni blessure, situation assez rare après une préparation intense. Il est vrai que j'ai bien levé le pied sur la dernière semaine, à peine 20 km de footing...mais accroc à la course à pied ce fut une semaine difficile car il fallait avoir le mental pour ne pas aller courir et se priver de sa petite dose d'endorphine quotidienne.
Me voilà donc dans le sas de départ à 4h30 pour le briefing traditionnel : alerte aux tiques, explications sur les parcours, consignes de sécurité. Deux trails se déroulent simultanément : le grand de 88 km, l'ardennes mega trail, et le "petit", le Roc la Tour, 55 km et 2600 m de dénivelé positif et négatif.
Nous sommes près de 800 trailers dont 300 environ sur le petit format.
Il est 5h00, il fait encore nuit et nous nous élançons à la frontale car il fait encore nuit. Cela donne une petite touche aventure à ce trail en sachant que, pour faire montée la pression, nous avons également reçu la veille lors de la remise des dossards le kit de survie à n'ouvrir qu'en cas d'urgence!
Le tracé prévoit une petite boucle de départ assez plate ce qui permet de s'échauffer et d'étirer le peloton et d'éviter les bouchons sur les premières pentes. Certains trails devraient y réflechir car beaucoup démarrent directement par une montée ce qui augmente le risque de blessure lié au démarrage à froid et mécontente les trailers bloqués dans la file indienne.
Les premiers kms sont vraiment sympa mais il faut être très concentrés sur ses poses de pieds car le sol est piégeux et il fait nuit.
Ensuite les premières pentes se proposent à nous avec en fond d'écran le lever du jour et en mélodie le chant des oiseaux. Entre les arbres, on peut apercevoir une vallée parcourue par un fleuve de brume. Magnifique.
Au 15 ème km, ma maman est venue m'encourager, il est 6h30 du matin...et je la reverrai encore plusieurs fois sur le parcours avec ma femme et mon fils. Sur des efforts de longue distance, ses petits moments de rencontres furtives font un bien fou au mental.
Nous traversons le village d'Haulmé, lieu du premier ravitaillement. Ce trail est en autonomie et nous n'avons droit qu'à de l'eau. Je ne m'arréterai à aucun ravitaillement car la réserve obligatoire au départ de 1,5 litre a été suffisante pour toute la course.
Après une belle montée, nous avons le plaisir de croiser la statue des Quatres Fils Aymon avec une vue magnifique sur la vallée de la Meuse.
Après une descente sympatique pour les cuissots, nous arrivons à Bogny où nous traversons une usine en activité. L'odeur des machines outils me rappellent les quelques mois où j'ai eu la chance de travailler pendant les vacances dans ce type d'usine et comprendre ce que travailler voulait dire.
Une petite douleur au mollet me rappelle que je dois rester raisonnable et rester sur un rythme régulier sans accélérations brutales. La douleur disparaitra quelques minutes plus tard ouf...
C'est reparti pour une belle montée avec ensuite le passage sous un tunnel assez long avec un bon bain de boue pour nos runnings. Une gentille grand mère nous salue à la sortie et elle semble beaucoup s'amuser de nous voir ainsi patauger et inspecter nos chaussures pour juger des dégats.
C'est reparti pour une montée et une descente que je cours avec un trailer engagé sur le 88 km qui me semble d'un bon niveau et d'une fraicheur étonnante. Nous arrivons sur Monthermé, le village où j'ai passé toute mon enfance. Je suis en terres connues et de nombreux souvenirs me reviennent lorsque je parcours les terrains des jeux de mon enfance.
Nous sommes au 30 ème km et la fatigue musculaire commence à se faire sentir. C'est normal et il faut rester vigilant pour conserver un rythme adapté. Lors de la montée du chemin Saint Louis, je me fais doubler par une jeune féminine. Je m'accroche et réussis même à la doubler avant l'intersection où un bênévole oriente les coureurs à droite pour le 55 km et à gauche pour le 88 km...je suis fier de moi jusqu'à l'instant où je vois la demoiselle partir sur le 88 km! Chapeau bas!
Passage à la Roche à Sept heures puis aux Cerceaux où j'échange quelques mots avec les bénévoles toujours très sympa. Il m'informe que je suis à la 10 eme place...ce n'est pas habituel pour moi et cela me donne un nouvel élan.
ensuite nous gravissons le fameux Roc La Tour, exercice difficile car cela oblige à quelques contorsions peu appréciées par nos muscles raidis par l'effort...la crampe n'est pas loin mais ça passe.
Le parcours devient de plus en plus technique avec la descente aux Corpias et nous avons même le droit à un passage sur une échelle...une corde est placée à quelques endroits car sinon impossible de passer!
Cela fait un moment que je cours seul et je suis heureux de voir deux coureurs me rattrapper en me rapprochant de Naux car il est difficile de maintenir son effort sans esprit de compétition. Ils me doubleront et finiront devant moi. Traversée de la passerelle qui emjambe la Semoy, très jolie riviére parsemée ce jour là de milliers de petites fleurs blanches.
Nous prenons le chemin de halage et rapidement je me retrouve au pied de la fameuse montée, la dernière, celle qui mène au Champ Bernard. Je redouble un concurrent dans cette montée car ce dernier est arrété en pleine côte comme tétanisé! Il ne peut ni monter, ni descendre, ses jambes ne répondent plus. Je le reverrai ensuite, il a pu repartir après quelques minutes. Cette dernière montée est redoutable et on entend les trailers grincer des dents à chaque pas, les mains sur les cuisses et le regard ancré au sol.
Lors de ces derniers kms, les muscles sont meurtris et n'acceptent de fonctionner qu'au ralenti. Je cours donc mais à une vitesse assez limitée. Dans ces moments là, on se demande si les autres trailers souffrent autant que vous...les grimaces de tous les concurrents pour lever les jambes en remettant leur pantalon après la douche apportera la réponse : OUI.
On reprend le rythme pour la descente et on entend les sons de la sono de l'arrivée.
Le passage par le Chateau de Linchamps est magique dans un univers couvert de mousse verte synonyme de quelques belles glissade. La deuxième partie de course est vraiment technique et nécessite une bonne maitrise pour éviter les chutes.
Comme souvent, la sono nous a trompé et il nous reste encore près de 4 km à parcourir heureusement en descente pour arriver à Hautes Rivières, village de départ et d'arrivée. La fin du parcours est plate dans de l'herbe fauchée le long de la Semoy ... je finis en 7h 3 mn et 28 s à la 12 eme place. Ce chrono et ce classement me comblent de bonheur. Les objectifs sont très largement atteints et j'ai de magnifiques images dans la tête qui m'accompagneront pour les prochains jours consacrés à la récupération.
Je suis interrogé à l'arrivée et je dis tout le bien que je pense de la course, du parcours sans oublierla gentilesse des bénévoles.
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7 commentaires
Commentaire de beurt posté le 19-06-2013 à 21:25:07
Belle perf !
Rien de tel qu'un retour sur ses terres ;-)
J'hallucine un peu quand je lis que tu tournes pdt 7 heures avec juste 1.5 l d'eau !
J'imagine que tu as du consommer quand même un peu aux ravitos ?
Bravo en tous cas.
Commentaire de tintinmar75 posté le 19-06-2013 à 21:45:32
Bravo, une très belle place pour une très belle balade.
Commentaire de freerunner21 posté le 19-06-2013 à 21:45:47
merci pour ton commentaire sympa
j ai bu a un seul ravito enviro, deux verres d eau et il me restait de l eau a la fin...
donc j ai bien bu 1,5 litre et toi tu bois combien?
Commentaire de beurt posté le 19-06-2013 à 22:02:12
Bah écoute, sur mes 16 heures de "course", en tout j'ai du consommer environ 10 litres, voire plus je pense ... (je craignais les crampes)
Mais bon, c'est dur à dire, j'avais une poche de 1.5 l et un bidon de 0.5 l. Je sais que je n'ai pas fait le plein à chacun des 7 ravitos, j'ai géré selon le segment à venir et en fonction du temps aussi (on boit moins à 7 heures du mat qu'à 14 heures).
On n'est pas tous fait pareil ;-)
Commentaire de nis posté le 20-06-2013 à 10:54:00
Je confirme, freerunner21 ne s'arrête pas aux ravitos. Je me suis arrêté un peu au dernier ravito pour remplir mon camelbag et tu m'as dépassé avec ton passage éclair.
Je finis 10ème, je suis un des 2 coureurs qui t'a rejoint avant le dernier ravito (celui qui n'avait pas de crampes).
Je retiens de ce roc-la-tour cette dernière montée qu'on a fait à 3 où on a bien souffert!
Christophe
Commentaire de freerunner21 posté le 20-06-2013 à 15:48:44
je me souviens très bien de vous et effectivement cette montée était terrible...mais quel beau souvenir!
bravo pour ta place bien méritée
Commentaire de freerunner21 posté le 25-01-2014 à 08:02:42
salut les amis trailers
je viens de voir que les inscriptions sont ouvertes
ce sera sans moi cette année car j'ai un 105 km le 31 mai
mais inscrivez vois c'est une jolie course
runfreerunner.wordpress.com
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