L'auteur : @lex_38
La course : Le Défi de Val-de-Travers - 75 km
Date : 15/6/2013
Lieu : Couvet (Suisse)
Affichage : 2583 vues
Distance : 75km
Objectif : Pas d'objectif
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Faire une course à la maison, sur les sentiers que l’on connait, c’est toujours un plaisir ! Alors après ma participation en 2010, je décide de revenir cette année sur le Défi International du Val-de-Travers ! Au programme du Trail de l’Absinthe, 75km et 3’000m de d+ au départ de Couvet, un parcours peu technique et très roulant où il faut avoir des jambes !
Après un printemps pourri, c’est avec le beau temps, et même la chaleur, que nous allons courir.
A 7h15, le départ est donné pour presque 300 coureurs. Mais le départ est très rapide car plus de la moitié des coureurs ne feront « que » le marathon et bifurqueront après 26km. Le parcours commence en plus par une petite dizaine de kilomètres à plat pour rejoindre Noiraigue. Autant dire qu’il est très difficile de trouver son rythme ! J’espère avoir trouvé le mien et je cours sans me soucier des autres. Steve, qui est sur le marathon, me rattrape alors et court quelques instants avec moi avant de mettre une accélération et de me déposer sur place !
Mais après ces 8km avalés à 14km/h de moyenne, enfin la 1ère montée ! Je cours tranquillement jusqu’aux Oeillons, doublant Steve en l’encourageant, mais sans trop me faire mal. Puis dans le sentier des 14 contours, j’alterne marche et course, mais doublant très régulièrement des coureurs du marathon. Je débouche alors au bord du magnifique cirque du Creux-du-Van, sous le soleil et les encouragements des spectateurs.
Je me sens bien, et sur le sommet, je rattrape 2 coureurs du Trail. Noémie est là et nous encourage « Bravo, vous êtes en tête ! ». Ah bon ? Alors ça, je ne m’y attendais pas. C’est alors que Christian Schneider, déjà 2 fois vainqueur, me demande « C’est toi Jean-Yves ? ». Non je ne suis pas Jean-Yves Rey, le vainqueur sortant annoncé au départ mais finalement absent ! Le 3e coureur est Christophe Meier, multiples podiums aussi sur cette course !
On attaque ensemble la descente direction Môtiers. On discute, on court, mais personne ne cherche à poser une accélération et on apprécie tous le fait d’être en groupe ! De mon côté, je n’ai pas l’impression de me rentrer dedans et c’est plutôt bon signe pour la suite !
Sur une portion de route, Steve nous rattrape et nous poursuivons donc ensemble. Je prends les devants pour faire dégager les vaches qui nous bloquent l’accès au portail, qui obéissent plutôt bien ! Ai-je trouvé ma voie de reconversion ? :-D
La fin de la descente est un joli sentier technique sur lequel je me régale, on passe devant une belle cascade, un petit pont de bois et nous voici en bas ! Un peu de plat, et c’est le ravitaillement ! Ces 26 premiers kilomètres sont bouclés en 2h12, tout va pour le mieux !
Je repars seul en tête dans les gorges de la Poëta-Raisse, les parcours se séparent. Ciao Steve et bonne fin de course ! Le début de la montée est roulant, puis rapidement on attaque les vraies gorges, avec pas mal de marches d’escalier, mais à l’ombre au fond de ce trou, il ne fait pas encore trop chaud !
Je me rends compte tardivement qu’il y a devant moi des motos qui m’ouvrent la route, mais très discrètes, elles ne sont font ni voir ni sentir !
On sort alors des gorges pour continuer sur un chemin blanc, j’alterne course et marche mais je ne suis encore pas trop dans le dur. Christophe me rattrape alors, puis me dépasse, il a l’air très frais et surtout très à l’aise sur ces portions roulantes. Je le laisse filer.
Je prends le temps de remplir les bidons au ravitaillement avant de commencer une portion plate qui coupe cette montée vers le Chasseron en 2. Christophe est au loin devant, personne derrière.
Voici alors la 2e partie de la montée, la plus belle, car à découvert, j’observe le paysage et le Chasseron au loin pointe le bout de son nez. Au milieu des pâturages, on est en plein Jura ! Cependant, je ne me sens plus aussi frais qu’au début. Il faut dire que le soleil commence à bien taper… Un coureur que je ne connais pas me revient alors dessus juste avant le sommet.
Un petit coucou à Noémie « Je suis un peu dans le dur là »…
Bref arrêt au ravitaillement et c’est parti pour la descente ! Assez technique au début, je reviens un peu sur ce coureur, mais dès que ça roule, impossible pour moi de courir. Je me sens complètement oppressé au niveau des abdos et de la poitrine. Je n’arrive pas à courir à plus de 10km/h sans douleur ! Aye aye aye…
Cependant, je suis toujours 3e, et je continue tant bien que mal. Quelques pâturages, ça descend, ça remonte puis une portion de route qui grimpe pour rejoindre le ravitaillement de la Côte-aux-Fées. J’arrive à courir dans la montée, mais que c’est difficile… On m’annonce que je n’ai que 7 minutes de retard sur Christophe, le leader. Finalement je n’ai pas tant perdu que ça pour l’instant.
Mais je sais que la suite est difficile, car on court beaucoup à travers champs, peu de dénivelé et l’impression de rester un peu scotché. Mes soucis sont de pire en pire, j’ai de plus en plus de mal à courir et je suis obligé de marcher sur le plat, parfois même en descente, histoire de récupérer et de « libérer » ma poitrine. Je me fais alors doubler au 50e km, le podium qui s’en va.
Avec ces douleurs, et malgré la chaleur, je néglige un peu l’hydratation et l’alimentation. Erreur de débutant…
Je marche de plus en plus. Sur un long chemin blanc, impossible de courir. Christian, dans le dur aussi, essaye de me motiver en me doublant. Puis c’est Petru qui me double, assez frais… Non vraiment, là je n’avance plus. Petit coup de fil à Noémie « Là vraiment c’est trop dur, viens me chercher, j’arrête au prochain ravito ».
Après ce chemin blanc, il y a une superbe portion en forêt, très joueuse et très belle. Je me souviens m’y être régalé en 2010. Mais aujourd’hui…
Enfin le ravito du chapeau de Napoléon est là. Noé, Karin, Alex et Sam m’y attendent. Je m’assois sur une botte de paille. C’est terminé.
Mais en fait, un peu en mode zombie, je suis en train de me faire engueuler ! Karin me fourre des tucs dans la main en m’ordonnant de bouffer, Alex me remplit mes bidons, Noé me masse les jambes. Et me voilà finalement en train de repartir derrière un coureur habillé en bleu qui vient de me doubler, sans vraiment que je comprenne pourquoi.
C’est une portion descendante, et je souffre toujours. Je retrouve mes suiveurs directement quelques km plus bas qui me motivent, sans me laisser le choix de continuer ou non, mais en me forçant de manger et boire ! Et finalement, si en descente je souffre, en montée, ça ne se passe pas si mal. Certes je ne prends pas un grand plaisir, mais au moins j’avance sans agoniser et c’est déjà moins pire qu’avant !
Je reprends un coup au moral quand je me fais doubler par la 1ère féminine, qui a l’air tellement fraîche qu’on dirait qu’elle vient de commencer ! Et au loin, je vois même mon coureur en bleu.
Après cette belle dernière vraie montée, je vois alors Karin sur la route qui est venue à ma rencontre. A nouveau elle m’incite à boire et manger ce que j’ai sur moi car il reste encore une dizaine de km ! Je crois que je ne prends pas vraiment le temps de remercier mes suiveurs ou de leur sourire, pourtant qu’est-ce que ça fait du bien d’être soutenu ! Je suis un peu en mode robot, j’avance car il le faut !
Petite remontée le long d’un champ mais sur le plat, j’ai un peu de mal à relancer ! Le coureur en bleu a dû mettre une belle accélération car je ne le vois même plus !
On traverse la route, dernier ravitaillement, 20m de montée et c’est la dernière descente ! Les kilomètres restant sont annoncés. Ce n’est pas la forme du début de course, mais les jambes sont bien revenues, peut-être aussi car je sens l’arrivée se rapprocher ! En plus je me dis que moins de 8h, c’est jouable ! C’est gras, très gras, quelques marches et voici le village ! Un dernier kilomètre en ville et le centre sportif est là, avec tous les copains qui encouragent dans le dernier virage ! Le speaker m’invite à lever les bras en franchissant la ligne ! Ouf ! Je l’ai fait !
J’apprends que le coureur bleu s’est en fait perdu et il arrivera après moi. C’est dommage.
Pour ma part, peu importe le classement, peu importe le chrono, je suis juste heureux de l’avoir terminé, moi qui ai voulu abandonner à 20km de l’arrivée. Je ne sais pas si c’est à cause d’un manque d’hydratation, mais cette course ne restera pas dans les annales ! C’est un trail exigeant, car très roulant, et un coup de moins bien qui oblige à marcher se paye cash ! Bravo à tous les coureurs que j’ai pu rencontrer sur ce parcours.
Bravo à ceux qui ont couru le marathon ou le semi mais qui sont restés jusqu’à mon arrivée pour partager la bière tant attendue et surtout un IMMENSE MERCI à Noémie, Karin et Alex, car sans eux, je n’aurais pas trouvé la motivation pour aller au bout. Et ce souvenir-là par contre, il restera dans les annales !
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10 commentaires
Commentaire de heidi posté le 17-06-2013 à 22:29:38
Hihihi, j'adore le "pas d'objectif" dans la fiche signalétique :)
C'est vrai que tu avais tout de caliméro sur ta botte de paille, c'était sans compter que caliméro peut avoir les dents qui poussent et retrouver ses ailes. Attends! 6e c'est un super classement et ton temps est vraiment excellent. Bravo champion!
Commentaire de @lex_38 posté le 18-06-2013 à 07:49:50
J'avais besoin de me faire brasser pour réagir! Encore merci pour tout ;-)
Commentaire de domi81 posté le 18-06-2013 à 08:21:39
félicitations @lex pour avoir continuer....on apprend toujours dans l'échec.
bonne continuation. ;)
Commentaire de @lex_38 posté le 19-06-2013 à 07:41:19
Merci Domi! Je ne sais pas si on peut quand-même parler d'echec, mais ce qui est sûr, c'est que les courses difficiles, ça permet de mieux apprécier les courses qui se passent bien!
A bientôt!
Commentaire de Jean-Phi posté le 19-06-2013 à 08:46:29
6° en étant au plus mal et en ayant voulu abandonner 20 kms auparavant, ça aurait pu être pire. Echec peut être mais pas dans le mental qui a tout de même tenu bon, en grande partie grâce à ta dream team. Bravo Alex pour cette belle perf même si tu pouvais espérer mieux normalement. Comme dit Domi, on apprend toujours de ses échecs.
Bonne récup !
Commentaire de @lex_38 posté le 19-06-2013 à 22:40:49
Merci jean-phi! Tu as raison, c'était une vraie dream team que j'avais avec moi, c'est ça aussi le trail, du partage!
Commentaire de le_kéké posté le 19-06-2013 à 16:02:27
Bravo Alex, des jours avec et des jours sans, c'est bien d'avoir su gérer un jour moins bon et d'être allé au bout (et c'est bien d'avoir une équipe de supporters au top, bravo à eux !!!)
Commentaire de @lex_38 posté le 19-06-2013 à 22:41:34
En effet, il y a des fois des jours sans! Pourvu qu'il n'y en ait pas trop! RDV au Grand Duc!
Commentaire de Gibus posté le 19-06-2013 à 20:16:29
Bravo d'avoir tenu sans abandonner.
Belle course qui donne envie
Commentaire de @lex_38 posté le 19-06-2013 à 22:42:44
Merci Gibus! Je ne regrette pas d'être allé au bout!!!
Il y a en effet de très beau point de vue sur cette course, et quelques portions roulantes exigeantes! Difficile mais belle course!
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