Récit de la course : La Grimpée du Hohrodberg 2013, par seapen

L'auteur : seapen

La course : La Grimpée du Hohrodberg

Date : 13/4/2013

Lieu : Munster (Haut-Rhin)

Affichage : 627 vues

Distance : 13.1km

Objectif : Pas d'objectif

4 commentaires

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Pas d'autre récit pour cette course.

Une grimpette qui n'en est pas une.

Un récit pour reprendre une série ininterrompue il y a de longs mois où tout a été dit ou presque, ce, provoqué par un bouillonnement du cerveau bien remué par les secousses causées par les jambes en mouvement sur toutes sortes de terrain ? Non, parce que tout simplement l'ensemble avait un début en 2007 pour trouver sa fin naturelle par le semi du lyon en septembre 2009 dont le récit lumineux annonce et éclaire sur l'avenir, prémonitoire sur la façon d'aborder le/la futur(e) CAP ; nouveau regard sur la course car nouvelles motivations qui se traduisent au niveau de la perf. et du plaisir procuré par un certain accomplissement et dont la traduction ne nécessite pas obligatoirement une transformation en "à lire". La course se suffisant à elle-même dans toute sa plénitude et ne necesssitant pas d'en faire un récit.

Un récit juste pour marquer une course. Un récit aussi pour clore cette première partie de saison. La grimpée du Hohrodberg. Quelle était belle cette montée jusqu'au dessus de Horodberg. Un 600+ et pas de négatif. Un profil clair à percevoir et divisé en quatre. 3 + 3 + 4 +3.1 kms. Des portions toujours montantes bien entendu. La première, préparatrice avec un faux plat montant qui se renforce au fur et à mesure de l'avancement. La deuxième, très costaud suivi de la troisième récupérante car la pente s'adoucit, de 4 kms dont le deuxième km est par contre dur et le final-4iè partie très dur car la pente est raide suivi pour terminer par quelques centaines de mètres qui s'adoucissent et finit sur 100-200m descendants dans la pelouse par l'atteinte de l'arche d'arrivée avec le sourire ou le masque de ceux qui bataillent encore.

Il a fallu que j'arrive sur le lieu même du départ pour reconnaître l'environnement. Six ans auparavant je m'étais frotté déjà à cette grimpée et le souvenir était resté bon. La commune de Munster à traverser en partie puis l'espace de départ de la course tout près du centre. En rien de temps les lieux sont conquis. Lorsque l'on a vécu quelque chose de fort quelque part on fait partie du corps environnemental et l'on se sent un peu chez soi lorsque l'on y retourne.

Préparation, repérage, échauffement occupent le temps qui précède le moment M du départ.

Mon accompagnatrice est là qui m'encourage.

Les trois premiers kms sont déterminants, sentis exactement afin de deviner la suite. Ils s'enfilent comme des perles. Je me sens légérement mou mais peut-être est-ce une fausse impression. 13mn 30 aus 3 kms. Ce n'est pas très nerveux en effet mais peut-être vaut-il mieux s'économiser. Malgré cette excuse j'aurais préféré partir speedé avec la possibilité de tempérer. Une semaine plus tôt au Vieil Armand (18kms - 950+ suivi de son négatif) j'étais à 4mn au mille sur les premiers kms, c'set dire. C'est vrai qu'il m'a fallu récupérer et je me présente cette fois moins incisif, moins affuté.

Celà me permet tout de même d'affronter les 3 kms suivants. J'accuse le coup du premier parce que c'est le premier et que l'on entre dans la course vraiment. Une sensation de durée qui amène à penser que les suivants ne vont pas être de la tarte. Curieusement, ceux-ci sur cette portion raide me paraissent plus facile à négocier et le temps passé a paru plus court ; Je n'ai pas eu à chercher un second souffle et ai plutôt continué sur mon élan en renforçant mon effort. Quand même je suis heureusement surpris, encore un peu et je ne les aurais pas senti passer ces deux-là.

Sur le côté applaudissements de mon accompagnatrice.

Voilà le septième km qui roule. Sur le chemin moins pentu cela parait facile et je me lance en avant en progressant dans l'axe et évitant de me perdre sur les côtés. Je tire au maximun en avant, alors se présente le km duraille de la troisième partie qui ne dure que un km bien sûr, alors mentalement je travaille pour voir les choses en observateur et ne pas subir, ne pas être le bouchon balloté sur un torrent furieux mais pagayer plus fort que le courant pour le maîtriser et atteindre le bout de ce km, but fixé. C'est fait, pas marqué et prêt pour la suite. Il faut se laisser aller sur les deux kms suivants, enfin, façon de parler. Au contraire, profiter du nouveau rythme de course sur le petite route qui monte presque régulièrement. Une féminine me dépasse et je lui emboîte le pas, calque carrément ma façon de courir sur la sienne très légère, un poids plume qui ne touche pas bitume (jolie formule). Et ça m'aide. Du coup je reste collé à ses basques et me nourrit des applaudissements qui lui sont destinés. Tout bénéfice. Et ça dure, ça dure mais tout est réuni pour que ça tienne et ça tient avec une petite portion toute en cuvette très confortable qui fait un bien fou avant d'arriver sur la quatirème partie qui sera le juge final des 10 kms effectués. En courant à plusieurs c'est à celui qui ne dévissera pas et je vous assure que les mucles sont serrés, renforcés par les tendons qui tendent au maximun, ceux-ci aidés par toute la musculature du haut qui allège le plus possible tout en continuant à respirer maîtrisé. Ouf! juste l'espace pour lever un peu plus haut la main et faire un signe reconnaissant aux spectateurs qui applaudissent.

Mon accompagnatrice prend une photo. raté, j'allais trop vite.

Je suis déjà bien fourbu et toujours en plein effort ; je pense alors au reste et estime que cela va être dur. Dur à craquer car n'ayant plus la force, le courage ? Mais cette pensée me traverse à peine l'esprit. Je sais que j'irai au bout, vaille que vaille (Oh ! j'aime bien cette expression ; elle fait chevalier bataillant et faisant tournoyer son épée). Là on n'est pas en train de jouer et je m'arc-boute sur mon effort. Ceux derrière vous pousse à ne pas céder et vous n'avez pas envie de voir ceux devant partir alors vous vous en servez, c'est aussi simple que ça et vous avez intérêt à le faire car eux aussi se servent de vous.

Puis c'est l'entrée dans des couverts clairsemés sur sentiers et chemins qui terminent cette troisième partie.

Le reste n'est plus qu'un effort soutenu, presque toujours à l'arraché. Les portions sont nombreuses où l'on atteint presque le pas de marche toujours relancé aussitôt pour ne pas avoir la sensation de stopper. Les spectateurs sont plus nombreux au bord du sentier qui zigzague maintenant dans la prairie et l'on distingue la bâtisse de l' Auberge en  levant son regard plus très loin qui annonce quand elle sera passée le commencement d'une libération.

Propos encourageants de mon accompagnatrice à ceux qui veulent bien les entendre ou peuvent encore les capter. 

Les dix kms sont déterminants pour la longueur restante. Je sens pour ma part que rien ne m'arrêtera et le 2x2 (nouveau concept) en marche ne cédera pas. J'ai fait ce qu'il fallait en prévision durant tous ces kms déja parcourus pour qu'il tienne.

Applaudissements et encouragements de mon accompagnatrice donnant de la voix qui me porte.

La course bien menée m'amène bientôt dans les centaines de mètres qui restent à parcourir. L'espace s'est comme ouvert et le sentier chemine dans une pente atténuée ce qui permet de renforcer mon effort pour plus de vitesse. C'en est presque facile. Certainement le bonheur d'arriver après ces terribles moment où l'organisme est mis à rude épreuve. Une dernière épingle sur la gauche et j'aborde le sentier avec la sensation de pleine allure. L'augmentation de la vitesse en est presque ennivrante. Et elle n'arrête pas jusqu'au terrain d'arrivée où même le sprint s'impose pour le plaisir boosté par la coureuse à mes basques. Tout sourire (une photo en témoigne) je file les dernières dizaines de mètres et passe la ligne d'arrivée en ne pensant à rien. L'instant vécu prend toute sa place et j'en profite pleinement.

Accueil de mon accompagnatrice aussi soulagée que moi.(comment a t'elle fait pour se positionner tout au long du parcours. Plus vite que moi ? ??? !!!)

Voilà je l'ai faite à nouveau cette course et ne le regrette pas. L'environnement naturel est magnifique et le dessin du parcours au profil idéal permet de la vivre pleinement. Sensations garanties qui vous procurent un vrai bonheur.

Une dernière occasion s'offrira l'année prochaine de la vivre. A ne pas manquer donc pour profiter de tous ses nombreux atouts. Merci aux organisateurs et bénévoles pour ce vécu fort.

Puis l'auberge sur place à l'arrivée offre tout le confort de la restauration (on est très bien soigné) dans un environnement joyeux et gentiment fêtard.

Donc dernière version, la 35ième, l'année prochaine. Je ne saurai pas ne pas la recommander. Elle vaut le déplacement.

4 commentaires

Commentaire de Eric Kb posté le 16-04-2013 à 19:39:39

Ah cette montée sèche! Je préfère te lire que la faire !

Commentaire de JLW posté le 20-04-2013 à 08:17:16

Je reve de faire cette grimpette dans un endroit que je connais assez bien pour y avoir bossé comme job d'été il y a longtemps ... L'auberge à l'arrivée c'est le Glasborn ?
Merci seapen pour ton recit qui me donne envie d'y participer. Dommage que j'habite un peu loin.

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 28-04-2013 à 18:03:56

Un plaisir de te relire après tout ce temps. Tes textes ne sont pas les plus reconnus mais certainement parmi les meilleurs du site.
Bravo pour cette atmosphère intérieure et presque étrange.

Commentaire de seapen posté le 30-04-2013 à 10:15:56

'étrange, étrange'? Comme c'est bizarre.

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