Communauté des sports d'endurance

9/7/11, Altriman, ma dernière participation à un triathlon avec une bonne perf à la clef. Après un Paris Brest Paris mi-figue, mi-raisin en aout, qui m’a complètement vidé, je connais de longs mois difficiles avec de longues périodes de fatigue profonde autant physique que mentale, avec juste une éclaircie hivernale pour le raid28 qui se passe bien sur un plan physique personnel.

Le début du printemps ne m’encourage pas à l’optimisme, toujours avec ce sentiment de fatigue chronique, inexpliquée sur le plan biologique. Une motivation un peu faiblarde à l’entrainement me laisse penser que la carapace est un peu fissurée, mais la saison de tri approche, les inscriptions sont validées (La Tranche half IM, IM de Nice, Norseman + autres si affinités), il va falloir un peu me remuer le popotin !

Samedi, c’était le retour à la compétition de triathlon après de longs mois d’absence, avec juste un petit trail le week end précédent qui m’avait bien cassé les pattes.Jje me suis inscrit à ce tri half IM de la tranche sur mer, première édition, pour me faire une course de reprise et car de nombreux copains du club y vont aussi (les mêmes que ceux qui seront à Nice). Petit problème, le soir même, j’ai des places pour le concert des Rabeats que je veux absolument aller voir avec mon fiston, grand fan des Beatles, et avec qui les relations sont parfois un peu difficiles en ce moment. Il va falloir gérer le timing !

La météo pourrie qui sévit depuis quelques semaines semble vouloir faire un break et hormis un vent à décorner tous les cocus de Vendée, la journée s’annonce belle, ensoleillée, mais pas trop chaude.

J’arrive sur zone un peu juste en timing, mais je trouve quand même quelques minutes pour revoir avec plaisir le Raspa. Juste le temps d’aller au parc à vélo, de me préparer et c’est déjà l’heure du briefing.

je retrouve avec plaisir l'ambiance du départ dans le parc à vélo avec les copains du TCN (merci à Virginie et à Gégé pour les photos)

La natation : 2 boucles avec sortie à l’australienne sur la plage. Malgré 2 passages du scooter des mers, je n’arrive toujours pas à comprendre où se fait la sortie de l’eau. Bon, de toute façon, comme toujours en natation, je devrais avoir les ¾ du paquet devant moi, il me suffira de suivre.

ca barbotte avant le départ (l'eau est fraiche et assez calme et surtout il fait beau !!)

Pan ! Je perds du temps à vouloir mettre mon chrono en marche, mais j’y renonce et c’est bon dernier que je rentre dans l’eau. Brrr, elle n’est pas chaude (14° annoncés ?) Je pars avec la cagoule que m’a prêtée Georges, un ancien du club, histoire de tester le matos pour le Norseman. Après quelques minutes pour m’acclimater à la fraicheur de l’eau, j’arrive à mettre le visage dans l’eau et à nager correctement. Il y a un fort vent de nordé, ce qui est un vent de terre pour la Tranche qui est explosée plein sud face à l’ile de Ré, et donc le plan d’eau n’est pas trop agité. Première bouée, c’est la folie. Les concurrents qui étaient partis sur une zone assez large se retrouvent coincés dans un entonnoir, d’autant que les courants nous poussent à l’extérieur de la bouée. Il faut lutter contre le courant et contre la surpopulation à la fois. Je suis complétement bloqué et je fini par passer…par-dessus le tas, non sans avoir coulé un ou deux gaillards au passage. Cette lutte à la première bouée me laisse complètement essoufflé, mais heureusement, la suite se fait le courant t le vent dans le dos et je récupère vite mon rythme de sénateur. J’ai de la flotte plein mes lunettes car je les ai mises par-dessus la cagoule (erreur, il faut les mettre en dessous sinon l’étanchéité ne se fait pas bien). Je ne vois donc pas grand-chose et je décide de suivre les petites bouées jaunes qui délimitent la zone de navigation côtière. Bon choix, car contrairement à la plupart, j’arrive pile-poil sur la bouée du demi-tour alors que beaucoup de nageur, emportés par le courant la dépassent. Le retour avec le courant, les vagues et le vent dans la tronche va être beaucoup plus pénible. Un banc de sable permet de marcher sur 100 m mais je veux garder le rythme précaire que j’ai acquis donc je ne fais que nager. Je sors de l’eau, remonte la plage difficilement, enlève la cagoule, passe les lunettes en dessous, et je repars, en étant persuadé d’avoir fait un premier tour catastrophique en matière de chrono. Mais je vois Serge et Laurent, bien plus fort que moi en natation et ça me console un peu. Deuxième tour, cette fois, je prends large sur la première bouée pour éviter la machine à laver. Ligne droite vent favorable, ça glisse tout seul d’autant que j’y vois enfin. Je me fais même un peu embarquer par le courant et je dépasse la bouée de demi-tour d’au moins 25m. Je remonte le courant aussi péniblement qu’au premier tour et je sors de l’eau. La distance jusqu’au vélo est assez longue, aussi, je décide d’enlever la combi tout de suite en sortant de l’eau. Je la rince vite fait dans la mer pour enlever le plus gros du sable. Pas de chrono, mais je jette un rapide coup d’œil à ma montre : 40’ environ, c’est sûr, vues les conditions, les 1900m n’y étaient pas, loin de là même ! 351^ème/500 à ce moment-là, je suis à ma place habituelle sur triathlon après la natation qui est décidément mon très gros point faible et dans lequel je n’arrive pas à progresser, je dirais même que je nage moins bien qu’il y a un an.

T1 : le vent à éparpillé mon casque, mes lunettes, mon ravito et mon dossard est déchiré. Je récupère tant bien que mal le tout et je file rapidement au départ.

T1 : finalement, je ne mettrais pas la veste car il fait très beau.

J’ai décidé un premier tour prudent pour voir l’état des cuisses aujourd’hui, mais aussi pour reconnaitre le circuit qu’on annonce piégeux, d’autant que j’utilise pour la première fois mon vélo de chrono qui est bien moins maniable que mon Tarmac. Il y a 3 tours de 30 km à faire. J’ai trouvé ce circuit particulièrement moche, nul et sans intérêt, et même un peu dangereux avec des passages non goudronnés, des virages bien casse gueule et un ralentisseur vicieux en plein dans le village.

Il faut d’abord sortir de la Tranche en empruntant des ruelles sinueuses et cahoteuses. Puis on rejoint Longeville sur mer avec un vent latéral et quelques faux-plats pas méchants. De Longeville à Angles, sur un petit « plateau » bien exposé, avec le vent de ¾ face, c’est survivor pour lutter contre le vent et pas une haie pour se protéger. Avec les roues aéro, je suis obligé de me pencher sur le côté pour rester droit. Demi-tour à Angles puis retour par une route bien plus sympa, dans les marais, avec le vent favorable. Ravito très correct (heureusement car j’ai perdu tout mon bidon de boisson énergétique dès le début de la course sur un chaos) et retour sur la Tranche où l’on croise les copains dans l’autre sens (le seul truc sympa de la boucle vélo). A nouveau quelques vire-vires dans les ruelles de la Tranche et on déboule sur le parc à vélo.

Dans le premier tour, alors que je guette toutes les silhouettes en tenue sombres que je dépasse en cherchant le Raspa, c’est lui qui me rattrape et qui me double à fond ! Première surprise, je le croyais bien devant après la nat, deuxième surprise, je ne pensais pas qu’il roulait aussi fort ! Je reste dans mon rythme. En fait, le Raspa roule beaucoup par à-coups, alors que je suis un adepte du rythme régulier. Nous allons ainsi nous doubler  redoubler plusieurs fois. Sympa, cela permet à chaque fois quelques encouragements. Je termine ce premier tour avec des sensations très mitigées. Le vent ? Le vélo de chrono très exigeant ? Le manque de km en vélo par rapport aux autres années ? Je ne sais pas, mais je n’ai pas ma « facilité » habituelle dans le coup de pédale, et certes je rattrape du monde, mais je ne caracole pas non plus.

le gros c.. de la Tortue, vu par le Raspa

Deuxième tour, le chassé-croisé avec Raspa continue jusqu’à la mi-course où je décide de m’exciter un peu. Dans la partie vent de face, j’appuis plus fort, je pédale bien rond et je commence à remonter les paquets pas dizaine. Je rattrape plein de p’tits jeunes du club qui nagent bien mieux que moi. Cela me rassure et me motive. La machine ne tourne pas si mal.

Troisième et dernier tour. Sans me mettre dans le rouge, j’appuie un peu plus fort et dans les parties exposées, je rattrape un très grand nombre de concurrents. J’en termine en un peu plus de 3 heures (T2 comprise) pour les 90 km annoncés (mais j’ai 95 au compteur ?). 177^ème temps vélo (ce qui confirme que je n’ai pas fait un gros vélo) et 150 gonzes de rattrapés !

Sur la fin, j'ai mis un peu de gaze.

T2 sans histoire, à part une erreur que je commets, mais je ne le saurais qu’à l’arrivée, je ne mets pas de chaussettes et j’enfile mes nouvelles runnings avec lesquelles j’ai déjà pas mal couru mais dans lesquelles je n’ai jamais été pieds-nus. Résultat, les pieds en sang à l’arrivée ;-(

J’attends beaucoup de la CAP, car j’ai pas mal travaillé ce point du triathlon qui a été un point faible au début. Cela fait ma cinquième année de triathlon. Les deux premières, je galérais en CAP et je perdais beaucoup de place. La troisième année, j’arrivais à maintenir mon rang et l’an dernier pour la première fois, j’ai réussi à gagner des places en CAP à chaque fois. Je suis de plus en plus à l’aise en courant après avoir posé le vélo. J’irais même jusqu’à dire que je suis plus à l’aise en courant sur triathlon qu’en faisant une course à pieds toute seule. Cependant cette année, j’ai très peu travaillé les enchainements vélo / CAP et je le sens bien dès le début car il me faudra un bon km pour avoir ma foulée à peu près stabilisée.

Autant, j’ai détesté le parcours vélo, autant je vais adorer le circuit CAP : 1 boucle de 5 km et des poussières à faire 4 fois. Les passages face au vent se font à l’abris dans les rues en arrière de la plage, on y croise les copains, puis demi-tour avec un passage sympa sur la plage, un petit coup de cul pour remonter sur la digue, retour en croisant les copains, puis 500 m de rêve sur la dune, entre lac et océan, sur le sable mais avec un treillis qui empêche de s’enfoncer dans le sable tout en conservant la souplesse du terrain et le tout vent dans le dos, le pied ! Passage sur la plage à la base nautique entre lac et catamarans et passage au parc à vélo. J’ai fait le premier tour prudemment, pour voir comment les jambes allaient. Et comme ça ne va pas trop mal, je décide d’allonger un peu.

Je n’ai pas le temps au tour, mais je sens bien qu’à chaque tour j’accélère, et sans trop de difficulté. Je garde une aisance respiratoire et je peux facilement plaisanter ou encourager tous les copains du club que je croise et même que je dépasse, soit parce que je les rattrape, soit parce que je leur prends 1 tour !

Tout va bien à l'attaque du dernier tour.

Dernier passage sur la dune, j’allonge au maximum car je vois des concurrents à portée de fusil. Je les rattrape, les dépose sur le petit bout de plage ou dans le dernier petit raidillon avant l’arrivée, et je fini « à bloc ». 1h36 pour les 20.5km, tout prêt de mon record sur semi-marathon sec, avec 4’35 au kilo d’après le chrono officiel.  68^ème temps CAP et 75 places de gagnées encore ! Incroyable, je n’ai jamais tourné comme ça en CAP. Comme quoi un vélo moyen peut largement se rattraper par une bonne CAP !

Je termine en 5h19 sur les talons de la première féminine, 126^ème/500 au scratch, 11^ème V2 ! Qui l’eut cru ? Pas moi avant la course où je ne le sentais pas du tout ce triathlon !

Sprint final pour gagner...2 places ;-)

En quelques secondes je reprends mon souffle suite au sprint final, je ne traine pas dans la zone d’arrivée et je retourne au parc à vélo. Je suis un des premiers à en sortir (je n’avais encore jamais vu autant de vélo dans le parc en sortant !) et je fonce me changer. Retour expresse à Nantes et j’arrive 10’ avant le début des premiers accords de « Lucie in the sky with diamonds ! ». Ce départ précipité ne m’a pas permis de revoir le Raspa et tous les copains du club mais il m’a permis d’assister au concert génial des beatles/rabeats et de connaitre ma plus belle émotion de la journée en vivant un grand moment de passion avec mon fiston !

http://www.youtube.com/watch?v=8sOLkNnn34w&feature=youtu.be

pour les nostalgiques d'une certaine musique !

Le lendemain matin, j’avais prévu de faire une petite rando cyclo à Carquefou, mais je loupe le départ des costauds sur le 100 bornes. Il fait beau, j’ai quelques petites courbatures, mais les jambes tournent pas mal, je pars donc quand même sur le 100 que je vais finalement faire tout seul car je ne reverrais aucun groupe ! J’ai donc pas mal récupéré et cela me réconforte sur mon état de forme. Je crois que d’ici Nice et surtout le Norseman, je vais pas mal axer l’entrainement sur le qualitatif et les temps de récupe, et ne pas trop charger le volume, surtout pour privilégier la fraicheur physique et mentale au départ des courses. Pour l’Altriman, joker encore, cela dépendra de Nice et si je peux m’y inscrire au dernier moment.

En conclusion, ça y est la saison de tri est commencée. Pas si mal finalement, en tout cas bien mieux que je ne l’espérais. Une rencontre sympa avec le Raspa et tous les copains du club, avec le regret d’être arrivé le dernier et reparti le premier et de ne pas avoir pu profiter de tout le monde. Ce n’est que partie remise, à Nice, j’aurais plusieurs jours pour profiter des copains et à Edfjord, j’aurais le Raspa pour moi tout seul !

Pour ce qui est de la course elle-même, pour une première édition, ce n’était pas si mal. Je pense qu’un parcours en carré pour la natation serait plus simple, et si on peut faire un tracé vélo plus simple pour sortir de la Tranche ce serait pas mal. L’arrière-pays vendéen et ses mornes marais asséchés ne sera jamais l’arrière-pays varois ou héraultais, donc il faudra se contenter de la magnifique vue sur…rien ;-)))

Au fait, l’an prochain, il faudra penser à changer de sponsor, Nivéa ou Biafine seraient les bienvenus ! Pour une première exposition au soleil de l’année, tout le monde était bien cramé, et la carapace de la tortue qui n’avait plus remis la trifonction depuis presque 1 an a pas mal dérouillée !

a la piscine ce midi, je sens qu’on va m’appeler « vanille-fraise » ;-)

Allez, rendez-vous à Nice fin juin, et d’ici là…amusez-vous bien !!!

Bien amicalement