L'auteur : pascal72
La course : Trail des Piqueurs - 33 km
Date : 18/3/2012
Lieu : St Jean Des Ollieres (Puy-de-Dôme)
Affichage : 2533 vues
Distance : 33km
Objectif : Se dépenser
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L’atypique trail des piqueurs
Je suis un peu là par hasard en ce matin de mars.
Au départ, en novembre, lorsque je commençais à imaginer ma saison 2012, je voulais faire l’éco-trail de Paris, histoire de finir au 1er étage de la Tour Eiffel. Et puis le prix de l’engagement m’a dissuadé. 85 euros, ils nous prennent pour des gogos. Et puis 80 kms en début de saison, c’est une partie du printemps perdu en récupération.
Puis j’ai pensé au trail du « petit ballon » en Alsace (47 km). L’objectif était d’allier une visite familiale éloignée de chez nous (700 kms) à un petit plaisir sportif. Mais 4 semaines avant la date, mon amie, Christelle, me dit qu’il n’est pas raisonnable d’aller si loin avec un petit bébé (notre TITOUAN a 7 mois). Je me retrouve donc le bec dans l’eau. Avec une préparation déjà commencée.
rche alors un trail de montagne à la même date et je trouve le trail des piqueurs, à seulement 400 km de chez moi. J’ai déjà vu des articles de magazines spécialisés sur cette course avec la photo d’un pierrier à grimper, à priori, impressionnant. Il y a un 71 km et un 33 km. J’opte pour la raison et donc le 33 Km à 13 euros l’inscription et 7 euros le repas, bénévoles et esprit associatif convivial compris.
Le nom de « piqueurs » vient du fait que, jadis, dans cette région isolée, les gens étaient pauvres et sans ressources. Et pour survivre, ils n’avaient d’autres solutions que de délester les possédants et de s’exercer au chapardage.
Le lieu de départ est le petit village de Saint Jean des Ollières dans le massif du Livradois. Difficile à trouver sur la carte Michelin (région oblige). Il a plu une partie de la nuit mais au moment du départ, s’il fait gris et frais (4 °), au moins la pluie a cessé.
Il est prévu 1450 m de dénivelé positif. Le pierrier symbolique, médiatique et photogénique fait 200 mètres de D+ et permet d’accéder par sa falaise sommitale au pic de la Garde où nous accueille, comme sur tous les pics montagneux, une table d’orientation et une statue de la vierge (parfois remplacée par une simple croix). Mais ce pic est franchi dès le 2e km et, en fait, ne représente pas la nature réelle de ce trail.
Parce que, OUI, ce trail est atypique. Ce n’est pas tant la pierre qui est au menu mais l’eau, la boue, la terre, la forêt et les ronces. Ce qui le caractérise se résume plutôt dans la remontée du vallon des Martinanches à l’entrée duquel les organisateurs ont planté une pancarte sur la quelle il est écrit « Vous entrez dans le vallon des Martinanches…vous en sortirez différend ».
Parce que cette région est parsemée de petits vallons ou ravins, boisés, étroits, humides, jonchés de bois morts, de mousse et de ronces. Bien évidemment au milieu de ces ravins coulent des ruisseaux, des torrents voire des cascades. Il nous faudra faire une bonne dizaine de traversées de ces cours d’eau avec parfois de l’eau jusqu’au-dessus des genoux. L’avantage, c’est que les chaussures ressortent comme neuves. Il faut parfois même grimper en passant presque dans le lit de la cascade. L’eau est fraiche, très fraiche et glace les muscles des jambes. Juste une fois, par erreur sûrement, les organisateurs nous ont fait passer sur un pont. Avec le trailer qui m’accompagnait à ce moment-là, on s’est étonné de ce confort inattendu.
Parce qu’il serait trop simple dans ces ravins de ne faire que longer les torrents. Il est beaucoup plus rigolo de faire grimper les pentes boueuses et abruptes de ces vallons qui font tous au minimum 50 m de dénivelé. Si abruptes que des cordes sont nécessaires, que chaque arbuste ou tronc d’arbre sert d’appui pour progresser, que chaque pas peut se transformer en glissade, qu’il faut parfois ramper ou marcher à 4 pattes avec ces ronces qui nous caressent le visage, pour se hisser en haut du vallon.
Mais, il faut aussi les descendre ces pentes supérieures à 40 %. Personnellement, à plusieurs reprises, j’ai choisi une méthode déjà utilisée sur les névés de la 6000 D, la glissade sur les fesses. Mon cuissard en est nappé de terre et de boue.
En dehors des vallons, nous descendons des monotraces un peu plus roulantes. Sauf qu’après une nuit de pluie, les chemins se transforment en ruisseaux boueux où, à chaque pas, les chaussures disparaissent dans cette fange.
Evidemment, les forêts livradoises ne sont pas très entretenues. Les troncs d’arbres de sapins morts barrent régulièrement les chemins. Pas d’autres solutions que de grimper dessus ou ramper dessous. Je ne compte plus les branches d’aubépines qui fouettent les jambes ou les cuisses. Il faut une vigilance de tous les instants pour poser le pied là où il faut pour ne pas chuter.
Dans une sapinière où une récente coupe avait été faite, il n’était possible de se déplacer qu’en sautillant de façon latérale, un peu comme dans le jeu des anneaux que l’on fait sur les pistes d’athlétisme lorsqu’on fait de la PPG. Sauf que là, cela durait 300 mètres.
Alors OUI ce trail est atypique, dense et dur. La nature peut même parfois finir par paraître hostile, notamment dans ces fameux ravins où la lumière passe difficilement et où nous avons toujours le regard baissé vers le sol pour anticiper notre progression.
A’ l’arrivée, tous les coureurs attestaient de la difficulté du parcours ; sauf un coureur qui affirmait qu’il y avait aussi des parties roulantes. Oui, il a raison, il y a des parties un peu plus roulantes, ce qui ne veut pas dire plates puisque rien n’est plat en Auvergne. Mais, s’il n’y avait eu que les parties techniques, tout de même nombreuses, ce ne serait plus un trail mais un parcours commando. Déjà que…
Je ne conseille pas cette course pour un coureur qui n’aurait aucune expérience préalable sur cette distance. Il risque d’être dégouté à jamais du trail. Par contre, un coureur qui aime la difficulté, la boue, l’eau, l’humidité, littéralement « sortir des sentiers battus » y trouvera un grand plaisir. Ce parcours mérite une plus grande renommée mais faut-il le dire car, pour garder son aspect sauvage, ce trail ne doit pas attirer trop d’amateurs.
Personnellement, je finis 47e, en 4 heures 10 mn, sur 158 partants et 138 arrivants. Je remercie le jeune trailer originaire des Alpes qui m’a encouragé et motivé sur les cinq derniers kilomètres alors que j’étais complétement cuit. J’ai une pensée pour la dernière concurrente qui finit en plus de 7h30mn, parce qu’elle a dû le maudire ce parcours. Il lui en a fallu du courage et de l’abnégation pour ne pas abdiquer.
Quant à ceux qui ont fait le 71 km (une cinquantaine de participants), en terminant par le parcours de 33 km, il leur faut une force mentale et une expérience solide. Bravo à eux.
Quant à moi, pour la suite de ma saison, je prévois le Merrel Oxygen Challenge à Super-lioran (43 km et 2350 D+) en mai, le championnat du Canigou (34 km et 2000 D+) en août et Les Templiers (71 km et 3000 D+) en octobre. Encore de belles aventures à vivre. Ce trail des piqueurs m’aura servi de bon entrainement.
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2 commentaires
Commentaire de xaxa posté le 26-03-2012 à 16:22:42
Merci du compte-rendu, cela correspond bien à l'idée que j'avais de ce trail, je me le note dans les "à faire".
Bonne suite de saison.
Commentaire de elnumaa[X] posté le 07-12-2015 à 20:45:10
a seulement 400 kms de chez moi !!!!!!!!!!!!!
je plussoie .
trail sanglier fait . et a refaire d'ailleurs on y retourne en 2016 ( nouveau ?!! parcours )
banzaii
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