Récit de la course : Les Templiers 2011, par godas

L'auteur : godas

La course : Les Templiers

Date : 23/10/2011

Lieu : Millau (Aveyron)

Affichage : 4176 vues

Distance : 76km

Objectif : Pas d'objectif

1 commentaire

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mon premier trail "long"

Je vous livre quelques impressions de mon premier trail « long »
Comment résumer en quelques lignes une course qui a duré 9h30 ??

Le départ, tout d’abord, grandiose, de nuit, à la frontale…magique 2700 coureurs au départ.
Je pars assez loin, aux alentours de la 1000ème place peut-être. Les 4 premiers km de plat se font tranquillement, puis voila la première côte , 450 m de dénivelé. La piste est large , mais le peloton est encore compact, il n’est donc pas évident de doubler. Je double un peu, mais pas trop pour ne pas gaspiller trop d’énergie, pas de problème.
Ensuite 20 km de causse, sur des pistes larges, les 20 km les plus roulants du parcours, je déroule donc et double énormément de personnes, je cours à 12-13 km heure, mais je me sens très bien.

26 ème km peyreleau, 1er ravitaillement, je suis 87ème après 2h15 de course.
Je suis un peu en avance, mais je me sens très bien ravitaillement rapide et on repart.
Au programme 2ème côte 450m de D+ je monte à mon rythme, mais me fais doubler par beaucoup de concurrents. Je suis vraiment plus à l’aise sur le plat, les faux plats ou les descentes, mais les côtes c’est l’enfer. Je me force quand même à suivre le rythme des autres, je me mets un peu dans le rouge : grave erreur que je paierai par la suite…
Arrive$é sur le plateau, je mets 10 bonnes minutes à me remettre de la côte, je regrette d’être monté si vite : il y a encore 50 km à faire !!!!
Puis, progressivement, les sensations sont meilleures, je cours bien et à ma grande surprise j’arrive assez rapidement au 2ème ravitaillement.

36,4 km Saint André de Vézines , 84 ème après 3h28 de course.
Je me sens bien, prends le temps de me ravitailler et repars tranquillement sur le causse. Tant que nous restons en altitude, tout va bien, je cours tranquillement et double quelques concurrents. La descente vers la roque Saint Marguerite se passe bien. Je suis pointé à la 60 ème place au passage de la Roque, juste avant la 3ème difficulté : une côte de 350 m de D+
Je décide de monter très tranquillement, de me laisser doubler, de ne surtout pas refaire l’erreur de la côte précédente. C’est ce que je fais, mais les sensations sont mauvaises : je n’avance pas, me fais énormément doubler et peine énormément.
En haut 3ème ravitaillement.

50,6 km Pierrefiche 98ème après 5h32 de course.
Je ne suis pas très bien à ce ravitaillement, je prends donc le temps, mais ne mange pas grand-chose (énorme erreur que je vais également payer par la suite). Je pensais avoir perdu beaucoup de temps et de place, (mais en réalité, comme je l’ai vu par la suite, je suis encore dans le coup). Les côtes raides, ce n’est vraiment pas mon truc, et le fait de savoir qu’il y a encore 2 côtes avec 200 m de D+ et surtout une avec 450 m de D+ ne me motive plus du tout. Un concurrent abandonne au ravitaillement, et l’idée me traverse l’esprit mais je me reprends vite, enfile mon coupe vent car le temps s’est refroidi et repars.
Les 12 km qui suivent sur le causse Larzac se passent étonnamment bien. C’est ça, l’ultra, il faut se dire que des passages plus facile succèdent aux passages difficiles, même les 200 m de D+ passent bien, car la montée n’est pas trop raide. Je ne me fais plus doubler, on court ensemble à 4-5 coureurs et on rattrape certains coureurs épuisés. Par contre, je n’arrive plus à avaler le miel que j’avais pris en guise de gel, et je bois uniquement de l’eau, mais bon, je ne me pose pas trop de questions.
Puis arrive la 4ème et dernière grosse côte du parcours le mona : 450m de D+. Je laisse partir mes compagnons de course devant et monte très tranquillement. J’essaye de me ravitailler en bas de la côte, mais cela ne passe pas, je n’arrive pas à manger une barre de céréales.
A mi - côte, environ, c’est la panne sèche. Les mêmes sensations qu’à l’arrivée des gendarmes et voleurs : hypoglycémie. Je m’arrête de suite, car si je ne mange pas, je sais que je n’arriverai pas au prochain ravito. J’ai des problèmes intestinaux, et surtout, je n’arrive rien à avaler, vomissantt systématiquement tout ce que j’ingère. Je reste au moins 15 mn sur le bas coté, blanc. Beaucoup de coureurs me doublent. Je pense abandonner, mais comment faire, perdu au milieu de la côte. Certains coureurs me conseillent judicieusement d’attendre un peu, boire de l’eau et réessayer de marcher. Au bout d’un moment, je me sens un peu moins mal et repars très très doucement en marchant, en ayant pour but d’attendre la ferme du Cade pour me ravitailler et voir la suite…
J’arrive enfin au 4ème ravitaillement.

65,4 km 204 ème après 8 h 08 de course (et 2h37 de course depuis le derniers ravito)
Avec mes problèmes, j’ai perdu au moins 45 mn et 100 places, mais peu importe.
La seule chose qui compte pour moi, c’est de me ravitailler. Les bénévoles qui me voient au ravito me trouvent blanc, je dois être encore très faible en glycémie. Je ne sais pas encore si je vais pouvoir repartir. Je prends donc un vrai repas, avec du salé, ce qui passe très bien : soupe, fromage…je discute un peu avec des coureurs, épuisés, mais qui repartent quand même. Ce « repas » me fait énormément de bien, et je repars donc, après une longue pause, sans doute au alentours de la 240ème place. La dernière section est très technique, les descentes sont raides, et il y a également une côte de 200 m de D+ au milieu. Je me sens très bien dans ce final. Je dois doubler au moins 40 personnes. La « pause » forcée que j’ai faite liée à mon hypoglycémie m’a fait du bien. Je déroule sur la fin et je profite…
Je suis finisher : 197ème en 9h32mn30s !!!!

Je suis quand même très content de ma première expérience sur un trail de ce type
Ce que j’en retiens pour la suite
- en amont, à l’entraînement : en terme de distance et de longueur d’effort, je m’étais bien préparé, je pense que j’avais la distance dans les jambes. Par contre je n’ai pas fait assez de dénivelé ; Je manque énormément de puissance dans les côtes.
- Le jour de la course, je ne me suis pas assez écouté, en particuliers dans les côtes, j’ai trop forcé dans les premières difficultés. Je ne me suis pas assez écouté, il faut accepter d’avoir des moment où on se sent bien et des moment plus difficiles.
- Et surtout, il faut revoir les ravitaillements. Il aurait impérativement fallu que je mange du salé plus tôt…

Aujourd’hui, lundi, ça va. J’ai un peu de courbatures, bien sûr, mais pas tant que cela, et surtout aucune douleur articulaire. Une course de ce type reste une grosse aventure…

1 commentaire

Commentaire de laulau posté le 30-10-2011 à 22:48:41

Finir à cette place pour une première expérience et avec tous ces problèmes mérite un grand bravo !

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