L'auteur : Jean-Phi
La course : 3 jours de Chartreuse - Chartreuse Maratour
Date : 4/6/2011
Lieu : St Pierre De Chartreuse (Isère)
Affichage : 3019 vues
Distance : 45km
Matos : Sac RLT endurance 14l
Bâtons diosaz 700
Asics trabucco
Objectif : Terminer
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Après avoir géré les 2 premiers jours, je continue sur ma lancée. Préparé comme si j'allais faire le TOE, sac chargé à bloc et allure de circonstance. De toute façon, difficile pour moi de faire mieux si j'en juge que, il y a encore 3 semaines, je ne pouvais plus courir et déclarais forfait pour les aventuriers de bout de Drôme.
Ces 2 jours (voir autres récits) m'ont tout de même rassuré sur ma capacité à gérer dans le temps. Oh, bien sûr je ne peux pas aller aussi vite que je lesouhaiterais, adducteurs encore fragiles obligent) mais au moins j'ai pu courir. Le km vertical a été plus compliqu pour moi mais, somme toute, ça va.
La course nous a été présentée pour 41 kms et 2800 D+ au lieu des 48 prévus en raison de risques d'orages violents. La montée au Grand Som a donc été supprimée. La suite prouvera qu'heureusement cette ascension a été supprimée car que cette course fut dure !!!! En attendant, il fait doux, conditions idéale pour courir. Je retrouve Fildar qui semble frais, Oliv'BCA, que je me risquerais pas à suivre, entraperçois Mathias. Kikourou est là depuis 3 jours, ça ne se dément pas
Départ groupé sous l'oeil des élus de St Pierre, on attaque par un bout de route en faux plat montant en direction de Perquelin. Dés que la pente s'élève, je suis un peu court en souffle. Maudites allergies !!! . Fildar en profite pour me laisser sur place,je ne le reverrai qu'à l'arrivée !
On attaque la montée au col des Ayes et ça grimpe déjà sévère !!! Le terrain est extrêmement boueux en raison des pluies des derniers jours et ça glisse pas mal. Je tombe une 1° fois sans gravité, j'ai bien compris qu'aujourd'hui le terrain ne serait pas mon ami et que mes trabucco manquent singulièrement de grip...
Dans la descente du col du Coq, cette réalité me rattrape de plein fouet, sous la forme d'une magnifique chute sur le côté, gros coup sur la hanche et un bâton cassé ! Je casse la pointe qui de toute façon ne pouvait plus servir et allonge ce qu'il reste du bâton, en espérant que l'alu tiendra sur les ierriers et ne s'enfoncer pas trop dans la boue...
C'est donc couvert de boue bien fraîche que je repars en direction du 1er ravito (col du Coq). Je ressemble à rien et les jambes sont déjà flagada en raison de mon incapacité à conserver un équilibre correct.
Arrivé au col du Coq, les bénévoles semblent très surpris de nous voir. Pour cause, rien n'est prêt ! J'attrape un bout de roudor et repars, inutile de s'attarder, il y a Chamechaude qui se profile. A ce propos, les paysage sont vraiment superbes. Je connais pourtant bien la Chartreuse mais je ne men lasse vraiment pas. Et, autant, je sais que ces sentiers sont bien trop techniques pour moi en raison de ma vue (je ne vois pa les reliefs), autant j'aime les parcourir, fut-ce lentement. :)
Après le col du Coq, direction le habert de Chamechaude via Col de la Faïta et Emeindras du dessus, puis ascension du divin sommet (2082m). C'est un moment un peu bizarre ou nous croisons le 1er tiers des coureurs qui en a terminé avec l'ascesion. Le pierrier est très humide et je ne suis toujours pas rassuré sur mon équilibre. Vraiment, je ne suis pas à l'aise. J'en profite pour faire quelques photos, c'est toujours ça de pris !
Néanmoins, et même si je ne suis pas à l'aise, la montée est pour moi toujours plus simple. Je grimpe donc assez bien au sommet, fais enregistrer mon n° de dossard et repars pour une descente infernale ! Infernale bien sûr dans le sens j'essaie de tenir debout !J'ai moi même la chance de croiser quelques coureurs qui entament l'ascension. C'est donc que je ne suis pas trop dans les derniers. C'est au moins cela. Quand bien même, ça n'aurait pas été le plus important...
Arrivé en bas de Chamechaude, tout va bien, 1° très grosse difficulté passée. Direction le col de Porte pour le 2° ravito que l'on aperçoit de loin. On y arrive relativement rapidement. Je refais les pleins, prend le temps de discuter un peu et repars... 500m : J'ai oublié mes bâtons !!! Retour vers la table de ravito et c'est reparti. J'ai enfin retrouvé des jambes et j'envoie plein gaz... à 11 km/h !On attaque la montée de la Pinea (tiens c'était pas prévu !) puis au 2/3 on bifurque sur la droite pour aller chercher le Charmant Som, l'autre épouvantail de la journée. C'est, curieusement, là que j'ai retrouvé toutes mes jambes. C'est un peu tard mais j'attque et me fais vraiment plaisir dans cette montée. Je récupère pas mal de coureurs qui sont en difficulté. Moi, je vole ou du moins c'est la sensation que j'ai car depuis 20 kms, ce n'était vraiment pas terrible... Comme sur Chamechaude, il faut passer au sommet (1900m) pour se faire pointer puis redescendre. C'est là que j'apprends que Benoît Laval et Christophe Le Saux en ont terminé. Mais comment font-ils ??
Dans la descente vers les dalles, mes mauvais démons ressurgissent. Je ne vois pas où je mets les pieds et ne suis donc pas rassuré, d'autant qu'il y a 1000m de D- à faire sur des sentiers très escarpés. Je passe les dalles tranquillement, arrive en sous bois. Le bénévole, juste 200m avant m'a prévenu : "fais gaffe ça glisse !" Ben tiens ! Je me prends dans une racine que je n'avais pas vu, pars en vrille en glissant et la cheville se tord complètement sous ma jambe ! Aïe ! Le hurlement que je pousse est évocateur de la douleur que je ressens ! A cet instant, j'ai l'impression que ma course est finie... Je me relève, impossible d'avancer. Je me fais rattraper par un coureur, doublé dans l'ascension, qui se soucie de mon état. "Ca va..." lui dis-je... Sans trop y croire moi même...
Comme je suis chaud, je repars tout doucement mais je suis tétanisé. Dans cette longue enfilade de lacets en sous bois, bien glissants, étroits et en dévers, j'ai peur désormais de me faire vraiment mal. La cheville me lance, la hanche me fait de plus en plus mal. Je sais que je finirai mais comment ??? Dans quel état ?? Pourtant mes sensations sont bonnes, je ne ressens pas de fatigue particulière. Les voyants sont tout de même au vert. Je décide de descendre à ma main et de relancer dés que je le pourrai.
Au bout d'un templs infiniment long, la pente s'adoucit, s'élargit. C'est le moment pour moi de relancer. J'ai repris confiance et je peux dérouler une bonne foulée. Sur le GPS, je tourne à 14 km/h ! Je suis étonné et ça fait vraiment du bien ! Je rattrape les coureurs qui m'avaient doublé dans la partie technique et arrive en direction du dernier ravito. Il y a bien lontemps que je n'ai plus d'eau, il est temps. Je sais aussi désormais que la course ne fera pas 41 mais bien 45 kms.
Au ravito, je me bats vec mon sac pour le remplir et le faire tenir et repars... 500m. J'ai encore oublié mes bâtons ! Quel c** !!
Je les récupère et attaque les dernières grosses montées en direction de Patassière. Ca grimpe super fort et pas ml de coureurs sont à l'arrêt. J'ai de la chance, je me sens en forme et prêt à en terminer. Je relance autant que je le peux, je suis vraiment bien. Je rattrape une 10aine de coureurs. Certains sont vraiment hagards. Il faut dire que ces 300 derniers mètres de D+ sont vraiment hard. Plus de 25% dans la pente.
Arrivé à la Coche, il reste 3 kms, une légère grimpette pour arriver au bas du battour (bas des pistes de St Pierre) et redecente vers la Chapelle du Rosaire. Je cours dsormais quand les autres marchent. J'ai de la ressource, j'en profite pour m'éclipser et descendre le plus vite possible. J'entame la descente qui va me délivrer par, je n'invente rien, le sentier des amoureux. L'histoire est jolie. Dans le temps quand les amoureux se mariaient, ils le faisaient à la Chapelle du Rosaire et montait donc à pied ce sentier que l'on a appelé par la suite, sentier des amoureux !
Je décide de forcer un peu plus l'allure, débouche vers la mairie en trombe. J'aperçois tout jouste mon père déguisé en signaleur à l'arrivée qui m'encourage et coupe la ligne d'arrivée. 7h54 et 20s. Je suis satisfait. Je voulais gérer, j'ai gér,. Quand j'ai voulu accélérer, j'ai pu et même quand je me suis fait mal, je suis reparti. Que du plus donc.
A l'issue de ces 3 jours de Chartreuse, je suis vraiment satisfait du résultat. De la fatigue mais pas ko non plus, une 56° place sur 108 participants sur l'ensemble des 3 jours. 3 semaines plus tôt, le médecin me disait qu'il ne fallait plus courir... Belle victoire pour moi.
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6 commentaires
Commentaire de Arclusaz posté le 05-06-2011 à 17:08:00
et beh !!!!
il t'en arrive des choses en 45 bornes.
Pour les bâtons, faut trouver une solution: soit tu te les scotch aux mains soit tu ne t'arrête plus aux ravitos.
Bravo pour ces 3 jours (les 3 JC, c'est les trois J'en Ch..) et merci pour les CR.
Commentaire de ogo posté le 06-06-2011 à 06:47:00
Ravi de constater que le plaisir revient ! Même en ayant géré, tu t'offres une place plus qu'honorable. Merci pour ton récit.
Commentaire de marat 3h00 ? posté le 06-06-2011 à 08:14:00
récit bien sympa où l'on espère que cette épreuve t'aura remis en selle pour l'objectif majeur de cet été. Courage et prudence !
Commentaire de tidgi posté le 06-06-2011 à 22:03:00
Il revient, il revient le jeanphi !
Bravo à toi et "que du plus" pour la suite.
Commentaire de the dude posté le 07-06-2011 à 14:53:00
Bravo Jeanphi, quel mental!
Entre le bâton cassé, les bâtons oubliés, les chutes - douloureuses parfois - et le calvaire des descentes infernales, tu t'es bien accroché pour finir en beauté.
Une belle répétition pour une prochaine course en Chartreuse, fin juin par exemple :0)
Commentaire de vogoy' posté le 08-06-2011 à 09:00:00
waouh !!!!
que d'aventures et du mental de ouf !!!
bravo Jean-phi.
Je n'ai qu'un regret, ne pas t'avoir croisé samedi ...
bravo et bonne continuation !!!
( même galère avec les bâtons pour moi :-)
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