L'auteur : @lex_38
La course : FestaTrail - UltraDraille
Date : 21/5/2011
Lieu : Saint-Mathieu-de-Tréviers (Hérault)
Affichage : 2561 vues
Distance : 120km
Objectif : Pas d'objectif
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Cet UltraDraille avait tout pour être spécial ! Il le sera !
Petite présentation des réjouissances : L’UltraDraille, c’est une des courses du FestaTrail, la plus longue avec ses 120kms et 6000m de d+ annoncés. La première chose à noter, c’est que ce sera la première fois que les Frères-Fun se lancent sur une distance supérieure à 100km
Le parcours, en ligne, va donc relier Le Causse de la Selle à St Mathieu de Tréviers, mais pas par le chemin le plus court, mais plutôt par des sentiers techniques à l’initiative de Pierre Toussaint, l’organisateur
L’originalité, pour nous, c’est que nous avons décidé de prendre le départ ensemble, accompagné également d’un 3e larron, Yannick, avec pour objectif de franchir cette ligne, toujours ensemble !
Nous nous retrouvons donc sur place le vendredi après-midi afin de récupérer nos dossards. Le soir, on s’accorde une petite bière pour accompagner les pâtes et on tente une bonne nuit car le réveil sonnera à 3h pour un départ qui sera donné à 5h
On se retrouve donc tous sur le lieu du départ. On retrouve sur place du monde du côté de l’organisation, comme Pierre T, Pierre P, Laurence, et aussi du côté des coureurs comme Daniel Bauer (à qui je prédis un podium), les Tarchaud ou Ludorsan. Cette ambiance d’avant course a toujours un côté magique, encore plus quand c’est de nuit. On s’impatiente et on a tous hâte d’aller en découdre
Après un petit briefing, la centaine de coureurs est libérée ! Premier objectif : Saint Guilhem le Désert !
Petit bout de route, premier coucou à Noémie après seulement 100m, puis on prend un chemin plus large à droite. On part sur un rythme cool et on laisse le peloton s’étirer, on discute ! ça va être cool me dis-je !
Mais rapidement le sentier devient plus étroit et s’élève. Le jour se lève et on assiste à un magnifique lever de soleil avec au loin le Pic St Loup, notre objectif final car il correspond à la dernière montée de la course ! Mais qu’il est loin ! Et en plus on part à l’opposé !
Petit à petit, on éteint les frontales puis on les enlève. Le sentier est parfois très technique, il faut y mettre les mains. On se demande même comment Pierre a pu le trouver ce bout de chemin ! Mais sous les rochers, c’est vraiment très joli. Nous voici au sommet de Monthaut, puis après une descente et une nouvelle remontée, nous voici au Roc de la Vigne.
Yannick, qui a fait la reco du parcours avec Vincent Delebarre, connaît chaque caillou du parcours et peut ainsi nous annoncer ce qui nous attend avec précision. C’est très sympa et très utile car se fier uniquement au profil est parfois trompeur !
On rejoint alors le parcours de la Sauta Roc que Yorick et Yannick connaissent bien, et on entame la descente sur St Guihlem le désert. Si les 2 zouaves sont parfois frileux en descente, je suis étonnamment bien à l’aise malgré ma récente entorse !
La descente est relativement technique, et sur la fin, c’est une sorte de chemin pavé. Il faut cependant garder beaucoup de concentration.
On croise alors les photographes de la course ainsi que Noémie juste avant l’entrée du village puis nous voilà au ravitaillement du 22.3km après 2h52 de course. Nous sommes pointés en 31e position.
On prend le temps de remettre un coup d’eau, on sort la casquette et les lunettes et on part en direction du Mont St Baudille, via le ravin que nous voyions à la descente.
Il s’agit d’une longue montée dans des cailloux, parfois un peu pierrier. Si je ne suis généralement pas fan des parcours de trail dans le sud, car souvent un peu trop de répétition de courtes montées, j’adore cependant le cadre, ce manque de végétation, cette caillasse omniprésente ! Et je ne suis pas déçu !
Après une première portion de montée, on retrouve une piste, puis la route de la Font du Griffe où nous attendent Noémie ainsi que les parents de Yorick. On prend le temps de dire bonjour, puis on continue notre bout de chemin
L’ambiance entre nous est bonne, le rythme aussi puisque l’on double régulièrement quelques coureurs, sans pour autant trop forcer
Côté forme, rien à dire, tout va pour le mieux, même au niveau de l’alimentation
On quitte alors rapidement la route pour un petit sentier à droite en direction des antennes du Mont Saint Baudille qui nous narguent depuis un moment. Le soleil commence à se faire sentir, mais rien encore d’insupportable pour moi. On ne cherche pas vraiment à courir dans la montée, ça ne servirait à rien, et de toute façon, même sur les portions plus planes, la technicité du terrain ne nous le permet pas.
En enfin voici le ravitaillement du 33.1km où nous attend notre fidèle équipe de supporters. On remet un peu d’eau et c’est parti
La suite du parcours se fera sur une piste large, alternant descente en courant et montée en marchant. Puis on retrouve ensuite une descente sur un single track beaucoup plus technique et plein de cailloux. Je me sens encore bien, même si petit à petit mes pieds commencent à me faire mal.
On voit alors le village, et Corinne, Julien et Vincent qui sont venus nous encourager ! Ainsi que bien sûr notre assistance ! Pégairolles de Buèges nous voici ! Le 49e kilomètre est atteint après 6h45 en 25e position.
On en profite pour bien ravitailler, se rafraichir grâce au jet d’eau et nous partons vers de nouvelles aventures !
La suite du programme est assez simple : une montée de 5km jusqu’à Peyre Martine et 5km de descente jusqu’au ravitaillement !
Simple en théorie, car la chaleur commence à rendre les choses difficiles ! On saura par la suite que les 30° ont largement été dépassés ! La montée sera donc assez difficile, mais nous nous forçons à bien boire, et à ne pas nous mettre dans le rouge dans la montée. Malgré tout, on double encore 1 coureur ou 2 par ci par là
Que ce soit à la montée ou à la descente, le sentier est parfois un vrai pierrier de grosses pierres dans lequel il est impossible de courir. Et quand le sentier est au milieu des buis, ce n’est pas mieux ! Mes pieds en souffrent…
Qu’importe, après 8h57 nous sommes à la base vie de Saint Jean de Buèges, le 59e kilomètre, synonyme de la mi-course, en 22e position ! Petit rafraichissement juste avant le village où nous retrouvons toute l’équipe, renforcée de mon voisin Mathieu venu courir le Marathon de l’Hortus qui se tiendra le lendemain.
Cette fois nous faisons une pause plus conséquente, une vingtaine de minutes, avec changement de chaussures car mes pieds sont pleins d’ampoules, et petite salade de pâte et c’est reparti ! Vincent nous accompagne en courant et sa joie communicative nous fait du bien ! J’ai adoré sa petite phrase à la sortie du village lorsque nous courrions à environ 9km/h sur le plat « Mais en fait c’est facile de courir avec vous ! »
La montée qui nous attend est celle du Roc Blanc, le point culminant de la course ! Montée redoutée car il n’y pas d’ombre ! Et qu’il fait chaud ! Il y aura d’ailleurs de nombreux abandons à cause de ça !
On double même des coureurs qui se sont arrêtés faire une petite sieste à l’ombre de rares arbres !
Dans cette montée, je suis parfois dans le dur. Yannick, lui, ne semble jamais souffrir ! Yorick se fait moins bavard qu’en début de course, mais continue son bout de chemin !
Après cette première partie de montée d’environ 6km, nous retrouvons 2 bénévoles qui font le pointage et nous encouragent avec plaisir ! Et nous annoncent que sur la portion suivante, même les premiers ne couraient pas !
La portion suivante justement, c’est une sorte de longue crête jusqu’au Roc Blanc. Si on pourrait croire que cette portion est courable en regardant un profil, il n’en est rien ! C’est une alternance de pierriers, de sentiers étroits entre les arbustes, de dalles, de failles ! La technicité des sentiers est vraiment la particularité de ce trail qui le rend très difficile !
Mais tant bien que mal, nous avançons. Mais le ciel se couvre, et peu avant le sommet, lorsque nous sommes sur de belles dalles en pleine crête, c’est l’averse ! Le vent se joint à la fête et je me mets même à avoir froid ! Mais je sais que ça ne va pas durer et je ne prends pas le temps de sortir la veste ! Ce qui m’inquiète, ce sont mes pas car les dalles sont devenues très glissantes ! Et badaboum ! Ce qui devait arriver arriva ! Je glisse et me tape la malléole dans un rocher ! Le coup me fait horriblement mal mais la douleur s’estompe en même temps que la pluie s’arrête.
On rejoint alors une piste plus large, et au bout le ravitaillement, signe de la fin de la montée ! Le 68e kilomètre est là après 11h40 d’effort et nous sommes maintenant 18e. Nous y retrouvons Daniel Bauer qui vient d’abandonner suite à un souci cardiaque ! Repose-toi bien Daniel et reviens vite !
Les bénévoles sont impressionnés par un tel effort et ne comprennent pas comment on peut faire ça ! Nous non plus à vrai dire…
Nous continuons alors sur une large piste sur quelques kilomètres en descente, ce qui permet de courir ! Et ça fait du bien de reprendre un peu de vitesse ! Si les pieds me font de plus en plus mal, les jambes, elles, reviennent !
On bifurque alors sur un sentier à droite et on retrouve encore un de ces chemins pleins de pierres que je commence à maudire ! Heureusement, je me sens super bien et je prends un plaisir fou dans cette descente ! Notre Dame de Suc (vous avez de la pate ? Vous avez du Suc ? Bah avec la pate vous faites une crêpe et vous mettez du suc dessus) et son chemin de croix ! C’est un peu le synonyme de ma fin de course car ce sera finalement le dernier endroit où je vais prendre du plaisir !
Au milieu des chèvres, on retrouve nos supporters, mais nous ne nous arrêtons pas longtemps afin de continuer la descente vers St Etienne d’Issensac, toujours sur le même genre de chemin.
Si je prends du plaisir, mes pieds me font de plus en plus souffrir et le fait de savoir que Noémie se baigne en ce moment même ne m’aide pas vraiment !
Le dernier passage sera sur une grande dalle, puis la route, le pont et les bénévoles sont là, ainsi que notre assistance ! 80km !
Je m’empresse alors de m’asseoir, de poser mes chaussures, et de percer mes ampoules ! Je mets alors quelques compeed par-dessus pour limiter les frottements, des chaussettes sèches (archi sèches de l’archi duchesse…) et nous repartons
Et ça monte ! Et j’ai du mal !
Petit à petit, mes jambes me laissent tomber et je ne prends plus de plaisir. Sans compter sur les pieds qui me font souffrir ! Je paierais pour courir sur de l’herbe !
Après quelques courtes montées et descentes, on attaque alors une descente très raide et très glissante et nous voilà au fond du ravin des Arcs, un ruisseau asséché que nous devons remonter ! Je n’ai pas de photos de ce passage, mais il s’agissait de sauter (avec l’énergie qu’il me restait) de rocher en rocher jusqu’à sortir de ce lit de rivière
Puis on remonte, direction la carrière de la Suque. Je sais qu’un ravito est censé arriver, mais il me parait si loin. Je n’avance plus…
Le ravitaillement est là, 89e kilomètre.
Je veux arrêter !
Mais notre assistance n’est pas à ce point et mes 2 compères essayent de me convaincre de continuer, que ça va passer
Je veux les croire, alors après ce bref ravitaillement, je reprends la route avec eux.
Mais chaque pas est un calvaire. Mes pieds me font mal, je n’ai plus de force, je n’ai plus de jus, je n’ai plus le moral
Il faut se rendre à l’évidence, je n’irai pas au bout ! Et avec le manque d’entraînement depuis le trail aux étoiles à cause de mes blessures, c’est déjà presque un exploit d’en avoir fait autant et il était prétentieux de croire que je pourrais finir !
Je les laisse donc partir, continuer leur belle aventure, et je vais continuer seul, sur mon rythme bien lent, jusqu’au prochain ravitaillement
La nuit tombe, je sors la frontale, mais je ne sais pas où je suis, combien il me reste. Je suis vraiment à bout !
J’appelle alors Noémie, qui, à l’aide d’un bénévole, va venir me chercher là où le parcours recroise un bout de chemin carrossable ! 95e km, 17h de course, fin de l’aventure…
Je me fais donc ramener jusqu’au Mas de Roussières où je retrouve Yorick et Yannick qui y sont arrivés à pieds, eux !
Je me change, et prends alors le rôle de supporter photographe de mes 2 ex compagnons de route ! Je ne raconte rien de la suite, ce sera à lire dans le récit de Yorick, mais ils vont faire quelque chose de bien et ils pourront être fiers d’être allés au bout !
Quelques remerciements, d’abord bien sûr à Yorick et Yannick. C’était vraiment très très sympa de partager tous ces kilomètres ensemble !
Merci à Noémie pour son efficace assistance et ses photos !
Merci à tous ceux qui m’ont envoyé des SMS d’encouragement, et surtout ceux qui sont venus m’encourager sur place, à savoir Corinne, Julien, Vincent et Mathieu
Merci à tous les bénévoles qui ont partagé leur bonne humeur à chaque ravitaillement et à chaque carrefour !
Pour conclure, c’est une course très difficile, pas tant par son dénivelé, mais surtout par la technicité du terrain qui rend incourable de nombreuses portions et qui oblige à être vigilent de partout ! Avec mon manque d’entraînement, ce n’était pas réaliste d’aller au bout, mais je ne suis pas abattu et je vais rapidement remettre un dossard !
Et enfin, BRAVO à Yannick et Yorick ! Et même RESPECT !
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3 commentaires
Commentaire de lulu posté le 26-05-2011 à 00:03:00
J'étais tellement pris dans ton récit que je me suis dis "Merde, y va pas abandonner!?"
BRAVO quand même et bonne récup........
Commentaire de jepipote posté le 26-05-2011 à 07:37:00
pareil que lulu, bonne récup à toi. en tout cas, cette course a l'air de piquer un peu^^
Commentaire de rhum1 posté le 28-05-2011 à 07:39:00
Très beau récitn très prenant. Tu nous tiens en haleine tout du long. Allez tu va vite te rattraper au prochain !
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