Cucugnan,

Gite des Santolines,

Dimanche 15 Mai 2011, 6h du matin.

De la fenêtre de la chambre, je jette un oeil vers le chateau de Queribus, premier objectif du jour.

Sitôt arrivés hier, nous nous sommes sentis comme à la maison, pour notre 3e week end trail à Cucugnan.

Tout est ici à l'échelle du village et l'accueil est toujours aussi chaleureux.

La soirée du samedi a été agréable, faite de rencontres et de conversations diverses durant l'apéro et la pasta party.

Le plaisir de découvrir au hasard des propos que nos voisins de table sont ici suite à la lecture de mon récit de l'année dernière, le plaisir de discuter avec la coureuse avec qui j'ai bataillé lors du Trail des Pieds Cloutés, le plaisir de boire un verre pour fêter l'anniversaire de Maxime Durand, le plaisir de retrouver les "collegues", ceux avec qui je partage plus souvent les sentiers.

La nuit qui a suivi a été moins agréable. Alors que j'ai su rester raisonnable  alcooliquement parlant , je me couche avec la tête qui tourne, et me réveille à 2h30 du matin, perturbé par des rêves remplis de départs ratés ou d'arrivée rocambolesques...

Je prends un p'ti dej léger au gîte puis me prépare en dilettante. Je ne retrouve mes chaussettes de trail qu'à 7h53 et stresse donc un peu pour les changer pendant que par la fenêtre j'entends le briefing de Béa.

C'est toutefois de bonne humeur que je me rapproche de la ligne de départ.

Malgré la présence du soleil , je pars avec le coupe vent en prévision des passages ventés sur les crêtes.Afin de gagner en poids et compte tenu du nombre de ravitaillements, je ne prends que la ceinture porte bidon (800 ml + gels ) .

Je n'ai aucun objectif précis aujourd'hui.Depuis fin Mars, je n'ai pas repris un entrainement "classique" de coureur à pied, n'agissant qu'à l'envie.J'ai donc fait des randos,du vélo et finalement peu de séances de course.

Mais je me suis rassuré le week end dernier lors du Duo Nocturne de L'Oppidum le vendredi soir ainsi qu'en faisant une belle sortie dans le Coutach le dimanche.Dans la semaine, je n'ai fait qu'un footing de 25' mardi, avec de mauvaises sensations.

Mon seul doute vient de la distance à parcourir aujourd'hui, loin d'être anodine si on y rapporte le dénivelé.

Je laisse donc partir les ambitieux et prends un sage départ en quasi dernière ligne.

Pendant la traversée du village , je reprends quand même nombre de coureurs trop lents à mon gout.

Les premiers sont déja loin à l'attaque de la première côte.

Je prends un rythme "sage" toujours décidé à ne pas me mettre la pression quand au résultat mais désireux de gérer mon allure pour avancer tout en prenant du plaisir.

Je cours agréablement sur la piste qui nous rapproche du chateau

Après une longue montée caillouteuse, nous parvenons sur les crêtes.

Le vent souffle fort et l'équilibre est précaire sur la roche.

Le paysage est toujours aussi sublime mais je ne traine guère.

La casquette ne tient même plus sur la tête et finit dans ma poche.

Dans la descente, Estelle est à l'affut avec le Nikon

Je fais un arrêt express au ravito le temps de completer mon bidon en eau .

Je relance aussitôt

Je fais une descente plutôt sage du Sentier Cathare, doublant au passage 5 ou 6 coureurs.Je continue sur la piste qui suit à "mon" rythme : je marche dans les montées et cours à environ 12 km/h sur le plat.

La longue portion de piste passe ainsi plutôt rapidement, courue en son entier aux cotés d'un compagnon de route.

Sur notre droite, le chateau de Peyrepertuse, encore loin.

Arrive ensuite LA côte, le morceau d'anthologie de cette course

Le début est déja rude à travers un pré, puis on enchaine par un cheminement dans des éboulis avant de finir dans des sentes à sangliers au milieu des buis tandis que la pente est de plus en plus prononcée.Mais l'effort valait d'être effectuée car derrière la crête, nous parcourons un dévers avec la vue dégagée et les pieds au milieu de milliers de fleurs printanières.

Un regard rapide sur la vallée de Cucugnan...

On descend ensuite pour rejoindre la vallée.Je dépasse un ravito en prenant au vol une portion de pains d'épices que je grignoterai lors de la  prochaine montée.

On approche de Peyrepertuse

La chaleur commence à faire souffrir les organismes 

Je profite de la présence d'Estelle pour me séparer du coupe vent maintenant inutile.

J'arrive toujours à garder mon rythme.Tout va bien !

Au pied de la dernière dificulté après 4h30 de course, je réalise que je peux finir en moins de 5h et puise donc dans mes ressources physiques et mentales pour essayer de tenir la cadence jusqu'à la fin.

A l'entrée du village, j'aperçois Michel et Francis, qui me chambrent un peu, suite à mes déclarations de la veille, annonçant que je courrais en "touriste" et surement pour un chrono de 6h...

  J'en termine  en 4h56'05" à la 35e position.

Je suis très satisfait de ma course tant au niveau de la gestion de l'effort,que du choix de l'équipement ( bidon-coupe vent-batons) et évidemment très heureux d'avoir pu traverser ces magnifiques paysages et partager de bons moments avant et après la course.