Communauté des sports d'endurance

    

     Malgré une escapade à Paris le week-end dernier qui me coupe d'une semaine d'entrainement, j'arrive sur ce trail en forme et prêt à en découdre. Tout est réuni pour une belle course. Un vrai petit trail costaud (19 km et 1100m de denivellé), des organisateurs sérieux et sympathiques, du beau monde venu découvrir ce nouveau trail et puis, et puis...c'est chez moi! Sur mes terres, sur mon terrain d'entrainement, à deux pas de la maison dans ma si belle vallée.

 

 

 

     Même le ciel a été clément, un temps à mettre 250 trailers dehors. Pourtant, il allait falloir quand même se les farcir ces 19 bornes. 15 jours plus tôt, une petite reco m'avait permis de bien estimer le nouveau-né. Ce serait corsé, avec de belles côtes bien raides et bien disposées. De quoi vous dépouiller jusqu'à la dernière goutte de sueur. Qu'importe, l'excitation et l'envie empêchent toute appréhension et le départ se fait tranquille mais conscient de ce qui nous attend.

 

     Enfin, ceux qui n'étaient pas conscient du tracé allaient vite se mettre dans le bain... Aprés un premier kilo en descente, on attaquait les choses sérieuses en montant vers le hameau de Becq. J'essaye tout de suite de me mettre dans le rythme en sachant qu'il ne fallait surtout pas trop s'entamer. Du coup, mes objectifs de classement (entre 10 et 15) me semblent vite difficilement réalisable car je me retrouve plutôt vers la 30ème place dans cette dure montée. Une montée qui finie par un mur ou chacun en bave.

 

 

 

     L'enchainement est tout de suite plus roulant et les sensations plutôt bonnes. Maintenant, le fait d'être parti raisonnablement, m'oblige à ne pas trainer en chemin. Je me laisse vite griser par ma forme du moment et oublie petit à petit toutes mes résolutions de sagesse. Je descends à grandes enjambées et commence même à sentir les pneus qui chauffent. Je dépasse ainsi Micou premier point haut (850 m)  et atteint le milieu de la course à fond. Passé le relais que je prends moi-même, je sais que ça va être dur de tenir le rythme mais ya pas l'choix car ceux qui courrent avec moi ne sont pas venus en premenade.

 

 

 

     Effectivement, cette deuxième montée est de plus en plus difficile pour moi. Je commence à faiblir et l'haleine fétide de mes poursuivants m'emplie les naseaux. J'ai les jambes qui souffrent et des points de tous les côtés. Je m'efforce de ne rien laisser paraître et attend la fin de la montée pour pouvoir me refaire. Enfin, voilà la descente vers Brassac. Je remet un coup d'accélérateur dans cette descente que je connais par coeur. Un pur moment de bonheur.

 

 

 

     Fin de la descente. Je retrouve la pesanteur et me sent si lourd que je manque de me vautrer dans la cour du château. Ca passe. Je dévalle vers St-Pierre-de-Rivière. Je sais déjà qu'il va falloir serrer les dents pour remonter vers Ganac mais devant moi les gus ne sont plus très frais et je prends plaisir à remonter quelques concurents. Chaque dépassement est une victoire, nous roulons tous sur la réserve. Je cherche les dernières forces en moi pour garder du rythme dans ce long chemin qui n'en fini pas de monter.

 

     Enfin, l'arrivée est là, toute proche. Je vois mon bout'chou qu'est venu supporter pôpa. C'est la fin d'une belle course, je le sens, je le sais. J'ai la banane.

 

 

 

     La 28ème place, loin de mes objectifs, ne me déçoit même pas car je suis content de ma course. Il m'aurait été difficile de faire mieux aujourd'hui et l'humeur n'est pas aux regrets. Une belle course donc mais je vois mes limites dans la perspective du 40 km des Citadelles où c'est le double qui m'attend. Encore un gros mois pour se préparer...va pas falloir se laisser aller, ya encore du boulot pour Berty!  

 

     Merci Thierry pour les photos "http://www.rzn.fr/"