L'auteur : Papy
La course : Triathlon du Ventoux
Date : 19/9/2010
Lieu : Orange (Vaucluse)
Affichage : 3529 vues
Distance : 173km
Objectif : Se défoncer
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2 autres récits :
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VENTOUXMAN Trilogie de l'été phase 3... Dégustez la fin de saison...
Cela semble mieux, avoir...
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TEXTE ECRIT LE... 16 Octobre 2010 et publié juste avant le jour de l'an !
Date: Sat, 16 Oct 2010 12:48:35 +0200
To: 42kms@yahoogroupes.fr
From: Don Papy del Pingouin's Googleline
Subject: VENTOUXMAN (Triathlon LD du Vaucluse, 3/140/32) Trilogie de l'été phase 3... Dégustez la fin de saison.
(Crédit Photo Raspoutine/Artemis/Akunamatata)
VENTOUXMAN
(Triathlon LD du Vaucluse, 3/140/32)
Trilogie de l'été phase 3...
1/ Altriman : http://www.kikourou.net/recits/recit-10925-altriman_format_ironman-2010-par-papy.html
2/ Embrunman : http://www.kikourou.net/recits/recit-11354-embrunman-2010-par-papy.html
Retour site Papy : http://lewebdupapy.free.fr/
Dégustez la fin de saison.
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Le Plaisir, encore le Plaisir...
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TOP
Bonjour !
Nous voici à la fin de ce tryptique, l'année est une nouvelle fois passée très très vite.
Mais attardons nous encore sur cette dernière partie qui, rappelons le,
ne sera quand même pas anodine avec ses 3 kms de natation, 140 kms de vélo avec
la montée du Mont Chauve par Malaucène puis 30 ? Non... 31,6kms de CAP avec grimpette
dans la colline d'Orange, fournaise le long de l'autoroute, puis escalier tout cela
2 fois avant de finir dans l'amphithéatre des chorégies d'Orange.
Un plat qui pourrait s'avérer indigeste si l'attaque se faisait trop rapide.
C'est pourquoi je me décide à déguster ces derniers instants de cette année qui
pour l'instant, m'a apporté les bienfaits de l'ultra, sans les séquelles inhérentes
habituelles que j'ai connu entre 2005 et 2008.
Classiquement pour cette fin de tryptique
voici les chapitres pour naviguer à votre guise.
UTILISEZ LES ANCRES (hyperliens) des Chapitres.
1/ L'avant course ou le sommeil devient une denrée rare.
2/ Les 3kms de Natation avec des vagues.
3/ Les 140 Kms de Vélo comme dans un rêve.
4/ La CAP, 31.600Kms, sur courant alternatif.
5/ L'après course et fin de saison.
6/ La place des commentaires
Tout d'abords je vous présenterais celui qui nous a modestement accompagné durant toute la course à 45/50 Kms/h (d'après la météo), notre ami le Mistral.
1/ L'avant course ou le sommeil devient une denrée rare.
Driiiiing, Pfffff... 5h du mat'...
Il faut se lever car j'ai des déplacements en cours.
Je dois descendre dans le sud
pour aller faire mon Triathlon, mais la j'ai un séminaire sur Strasbourg puis
quelques interventions à faire.
Les nuits sont courtes et le sommeil allégé en conséquence.
J'ai beau tenter de me raisonner, je n'arrive pas à me coucher sans faire
mes dernières vérifications tous les soir.
Du coup, Samedi matin, à 6h, le départ pour la Provence n'est pas vaillant et
j'espère sincèrement que je n'ai pas oublié quelques chose,
comme mes chaussures de vélo p.e.
(vu sur un triathlon, arf... Que je n'aimerais pas que cela m'arrive !)
Heureusement, j'ai un chauffeur accompagné de son copilote, je pourrais donc,
entre 2 discussions, piquer quelques légers roupillons.
Le voyage se passe agréablement et
nous voilà sur Orange avec une première constatation.
Le temps n'est pas au beau fixe et le petit vent ne nous dit rien qui vaille.
Orange est, bien entendu, très mal placé pour le Mistral.
Il y a pire avec Avignon, mais ici les jours sans vent doivent être rare.
Retrait des dossard, contact avec la famille et nous filons au plan d'eau
du Piolenc poser nos destriers.
Cette année que cela soit à Troyes, à l'Altriman ou à l'Embruman,
le temps n'a jamais été avec nous.
Je passerais sur les trombes d'eaux reçu,
moi qui déteste pédaler "humide", mais le vent
ne nous a pas épargné.
Il nous a empéché, à l'Altriman, de protéger nos vélos.
Les organisateurs nous expliquait
les vélos emportés l'année précédente.
Du coup, pas de bache pour Embrun, alors que c'était autorisé, grrrr...
En arrivant au Piolenc, j'ai eu quelques instant d'hésitation
vu l'incertitude lié au nuage
mais notre ami le Mistral m'a vite fait comprendre que ceux qui avaient protégé
leur vélos risquaient de ne pas les retrouver à leur place le lendemain matin.
La vision du plan d'eau n'est pas rassurante,
avec une légère houle et ce sentiment
d'être perdu dans cette vallée du rhone "désertique"...
J'espère que les bouées seront bien visible car l'eau ne semble pas hospitalière.
Nous n'allons même pas tester la température,
de peur de s'angoisser toute la nuit ! :-)
Retour à Orange, visu des vélos "top gun"
de Cancellara et Schleck, pluie, soleil,
recherche de lait de soja dans magasin bio,
fermé le samedi après midi :-(, nous nous
rabattons sur la pasta partie agréable avant d'aller nous coucher.
J'y suis entouré de Patledeb',
qui vient complètement détaché et un peu contraint car
les travaux de la maison l'ont empéché de pédaler depuis Embrun. Mais aussi
Hémérodrome dont j'attends quelque surprise sur ce parcours qui grimpe,
mais ou ses qualités de rouleur devraient aussi s'exprimer !
Nous allons nous coucher sans stress avec une spéciale dédicace
à mes parents et Hélène venus chercher l'un de mes fils,
c'est toujours bon de se revoir lorsque l'on vit
à 1000 bornes de distance !
C'est donc serein, malgré une bonne bataille contre ce lit d'appoint
(il a gagné),
que nous passons la nuit...
...Driiiiiing... (Encoooore ???)
...Et qu'au petit matin nous nous préparons.
Pour quelqu'un du soir comme moi,
c'est une véritable torture ces départs de nuit.
Devoir se réveiller, se secouer, se préparer de si bonne heure est un supplice.
Heureusement, c'est le dernier de l'année,
je préfère largement les départ le soir !
Nous voilà de nouveau à Piolenc, conduit par Kat.
Nous sommes arrivés un peu tôt, alors l'Pat' fait un petit somme.
Ce coin perdu dans la nuit fait vraiment sinistre, le peu de monde présent fait
presque douter que bientôt 300 furieux vont se jeter à l'eau.
Je fais quelques rapides aller/retour vélo/voiture pour finalement rester bien
au chaud sur le siège arrière. Le Mistral est bien présent et le froid
est saisissant. Trop tôt pour mettre la combinaison, je tourne donc un peu
en rond. 6h15', nous retournons au vélo, regonflons les pneus et voilà
que je me cogne avec mes voisins.
Plaisanterie boutade, celui de Sens rigole
bien tandis que mon voisin de gauche réponds en maugréant
avec un sourire en coin.
Cette voix, je la connais ??? Non ?
Je tente un Raspoutine... Léger que même moi j'ai du mal à m'entendre,
la personne me demande de répéter, mais ma timidité m'en empèche.
Je me dis que ce n'est pas possible, que dans le noir je me trompe et plaisante
sur le vent qui va nous accompagner toute la journée.
Je peste contre ma frontale absente...
Voilà mon ami Pat' qui arrive, plaisante avec mes voisins et grosse surprise
tape dans le dos du... Raspoutine !!!
Agreuuuuuuuuuu... C'était bien lui dont j'avais reconnu la voix !
Nous sommes cote à cote dans le parc et même pas je l'ai reconnu dans la
semi obscurité ambiante.
Ralalala... Je m'en veux un petit peu, car c'est quand même formidable
d'être à coté de ce personnage bien atypique !
La préparation continue, avec Etienne Caprin qui nous salue et se prépare dans
son coin. Personnalité du monde handisport,
je me demande comment il va monter
mais aussi descendre le mont chauve sur son fauteuil roulant.
Nous nous rassemblons près de l'eau, les filles ne vont pas tarder à partir.
L'ambiance monte et mon malaise habituel des départ de nuit arrive.
Je note que le soleil n'est pas loin, mon calvaire sera de courte durée.
Mais, quand même, je sens l'anxiété me gagner.
Je ne veux pas m'échauffer de peur de prendre froid avec le vent lorsqu'il faudra
attendre le départ dehors. Alors je patiente...
Je reste derrière car ne veux pas revivre la noyade d'Embrun.
Je recherche désespéremment ou sont les bouées et ne voit... Rien !
Je tente de me calmer en m'expliquant que je resterais derrière et donc pas
de lessiveuse...
On verra bien, l'appel est fait le départ va être donné !
Pan, c'est parti, le démarrage est cool, je nage lentement et amplement.
Pas ou peu de collision, mais une angoisse directionnelle.
Ne sachant pas ou aller, je suis les pieds devant moi.
Ceux ci zigzaguent énormément et lorsque je tente de savoir ou je vais,
en dehors de la berge à droite je ne distingue que la houle.
Car effectivement, il y a de la houle à cause du Mistral.
Peu génant dans ce sens (nous descendons vers le sud) pour la respiration
mais visuellement cette angoisse de nager aveugle me reprend.
Le soleil se lève vite et m'aide à me détendre,
mais mes voisins zigzaguent trop,
je suis donc obligé de les suivre.
Je sens confusément que je suis trop à droite
mais n'ose repiquer au centre.
Nous voilà quasiment au bout du plan d'eau lorsque les bouées m'apparaissent.
Houla... Nous sommes vraiment trop à droite, le peloton en rajoute.
Je nage direct vers la bouée et gagne quelques places, rapidement perdues
car je ne vois pas la suivante. Je suis rattrappé par mon petit groupe
et suis le plus fidèlement possible.
Je note que je suis capable de dépasser mes voisins,
mais une fois seul devant, que fais je ?
Alors je reste en dedans...
Je vois la seconde bouée, c'est bon, je peux virer en tête et...
Zuuuut, je ne sais pas ou est le départ ?!?!?
En plus la houle m'offre mes premières tasses, je panique un peu.
Me revoilà dans mon groupe zigzaguant,
à me morfondre qu'ils ne nagent pas droit.
A mi-distance il me semble apercevoir un point de repère pour m'orienter.
Je laisse mon groupe, lassé de rajouter de la distance
et je tire droit sur le point.
Gagné, je vais plus vite, perdu je suis un peu trop à gauche,
il me faudra repiquer sur la droite.
J'arrive au demi tour à l'Australienne et en sortant de l'eau, le verdict
tombe, j'étais dans le dernier peloton. :-(
Le moral est touché car tant d'entrainement piscine pour finalement ne réussir
qu'une seule natation sur tous mes triathlons, c'est maigre comme résultat.
Je replonge pour le second tour et rapidement, avec le soleil présent, les
sensations sont bonnes et surtout, je nage droit, loin du bord, car je vois
les bouées. L'entrainement en rivière porte ses fruits car je note
que je remonte quelques nageurs perdus le long des berges.
Mes virages bouées sont bien meilleurs,
la parallèle est faites tranquillement
dans un nouveau peloton et le retour va se faire
en ligne droite seul au monde...
En effet, tous les autres tirent à droite, pour ma part, mon grand arbre,
point de repère, du tour 1 est toujours là, alors je le pointe.
Nonobstant le fait que la houle ne me permet pas de suivre les autres nageurs,
je suis quand même complètement seul dans cette ligne droite, à prendre
le chemin le plus court.
J'ai bien un doute à un moment, mais mon grand arbre n'est pas déplaçable
alors je fonce en prenant plaisir à nager sans les contraintes du peloton.
A la sortie mon choix sera validé car il y a beaucoup plus de personne autour
et derrière moi qu'au premier passage, je ne suis pas loin de la
200ème place, cela me rassérène un peu et me motive
pour acheter des lunettes correctives à la prochaine saison.
Saisissant, c'est le terme adéquat pour qualifier le vent qui nous assaille.
Je cours jusqu'à mon vélo et veux capitaliser sur mes affaires mises sous
la combinaison. Sauf que je n'ai pas bien intégré le conseil d'Anne Gael
de bien m'essuyer avec la serviette.
Je retire ma combinaison, tente de m'habiller comme répété dans le noir,
avec mon ami Raspoutine, prends froid, Buff/Lunettes/Casque et gants...
GANTS ???
Quel abruti, ceux ci me colle au doigt car pas bien remis en forme après
lavage. Non seulement je mets bien plus d'1' pour les mettre, mais en plus
j'en déchire un sous la force.
3/ Les 140 Kms de Vélo comme dans un rêve.
... Comme dans un rêve ?
Heu... Dans tous les cas pas à la sortie du vélo.
Avec mon "non essuyage" de l'eau sur le haut du corps
et ce maudit Mistral je tremble comme une feuille.
A Embrun ce fut pareil, sans le Mistral, mais avec les bosses et l'attaque
rapide, j'ai vite chauffé l'ensemble.
Aujourd'hui, je ne veux pas réitérer mon erreur des hautes alpes, alors même
si le parcours est plus facile, j'attaque comme à l'Altriman, par une
phase importante de moulinette/chauffage de membres inférieurs.
Le souci est que le cardiaque montant moins haut et que ces premiers
kms plats, ventés avec beaucoup de virage demandant beaucoup de relance et
une vitesse moyenne lente me cause un refroidissement du haut du corps.
Je claque des dents en pestant contre mon manque de lucidité lors
de ma transition. Il est clair que je saurais, les prochaines fois,
utiliser à bon escient cette serviette "chauffante", mais à ce stade
du vélo, j'ai catastrophiquement froid.
Les castagnettes que je joue avec mes dents font rigoler quelques
cyclistes dépassés. Je note quelques rouleurs qui attaquent fort,
mais par contre sur cette partie avant le Ventoux, venant de l'arrière,
je n'aurais qu'un ou deux cyclistes qui me doubleront
hormis mon compagnon de route avec qui
nous relayont "à 7m" durant 5/6 kms.
En fait nous roulions à même allure puis celui de devant ralenti,
l'autre double en restant dans l'allure.
le doublé attend sa dizaine de mêtre en récupérant pour reprendre la même
vitesse que le prédécesseur qui ralentira dès qu'il a envie d'une légère
récup'.
Ces kms vont me permettre d'oublier mon froid et de me concentrer sur
la distance à respecter avec mon camarade.
Nous tournons à droite après avoir traversé l'autoroute et
instantanément cela va mieux ! Pourquoi ???
Parce que le vent devient latéral et enfin nous avons des arbres pour
en atténuer l'effet.
Je commence ma remontée... Lentement, mais surement...
Le vent n'est plus génant, je peux maintenant encourager sans crier
trop fort les quelques féminines que je passe.
Je note que certains ont déjà chaud car les coupes vents volent
en faisant parachute. Manque de lucidité ?
Dans tous les cas des efforts inutiles pour emmener ce frein
bien serré !
Nous voilà au 25èmekm, mon camarade m'a déjà laché depuis longtemps
et nous attaquons la fameuse ligne droite de Vaison la Romaine.
Aussi étonnamment que possible, la difficulté annoncé par les autochtones
ne me semble pas insurmontable. Je tourne toujours les jambes, remonte
bon train avec une cheville encore souple.
Nous voilà au rond point de rasteau ou je remplis d'eau 1 bidon
que j'ai avalé depuis le départ. C'était des malto super dosé à
100/110 gr/l ce qui va me valoir quelques débats sur le sujet.
En effet, je commence à avoir sérieusement mal au bas ventre.
Pour l'instant je focalise sur l'osmolarité et me soupçonne d'avoir trop
chargé la barque à ce sujet avec le p'tit dej' d'Aroche puis mes malto.
Je ne rajoute que de l'eau et je vais voir si le mal au ventre
disparait...
Nous voilà à Vaison la romaine que je passe sans m'en rendre compte,
dommage, j'aurais aimé voir cette fameuse Ouvèze qui fut si célèbrement
en furie.
Kicé ???
Le rythme s'accélère, c'est moi ou ???
Ne révons pas, je dois sérieusement avoir le vent dans le dos car je
tourne les jambes comme jamais. Je veux bien que mes dernières sorties
ou j'ai emmené les sprints pour me faire des cuisses portent leurs fruits
mais "emmancher" à plus de 40 sur des portions en léger faux plat montant
sur des routes pas toujours d'un bon rendement, cela ne m'était jamais
arrivé.
Je vais donc arriver rapidement à Malaucène d'autant plus que même
si je ne discute pas, je bois beaucoup et mon bidon d'eau est de nouveau
vide. J'ai gardé mon autre malto que je tétine de temps en temps mais
le mal au ventre ne part pas !
Je suis quasiment bloqué dans le village. Il y a des bouchons
et les automobilistes n'ont que faire de cyclistes qu'ils croient
en randonnée. C'est assez angoissant d'ailleurs de voir ces conducteurs
vous forcer le passage, pneu crissant et regard haineux. Je pose
plusieurs fois pieds à terre pour analyser ou passer sans trop de
risque. Je suis même coincé entre 2 4x4 qui sont à 2 doigts de
m'étriper pour avoir tapé sur leur carrosserie pour ne pas qu'ils
m'écrasent.
J'arrive donc au ravitaillement un peu secoué en espérant que de l'autre
coté du ventoux les conducteurs seront plus cool.
Je prends un bidon de Powerbar, je suis à peu près à 1,3l en 50kms ce
n'est pas énorme.
Ventoux, me voilà !!!!
J'ai bien déjà grimpé 2 fois le Ventoux, par Sault puis par Bédouin.
Il me manquait la montée par Malaucène dont je reconnais l'arrivée
lorsque je l'ai descendu.
Je m'astreins à monter doucement sans doubler durant les premiers kms.
En effet, j'ai bien noté que lors des ascensions habituelles lorsque
je démarrais fort, je creusais un gros trou rapidement pour ensuite
stagner. Alors que si je reste à la vitesse des autres, je continue
plus longtemps au même rythme et creuse de plus gros écarts lorsque
les autres cherchent leur second souffle.
C'est donc quelques kms avec une féminine qui tente de résister depuis
l'entrée de Malaucène et qui a sauté le ravitaillement.
Je la laisse démarrer fort, prendre 100m, puis insensiblement, je me
vois remonter sur elle, en même temps que d'autres paquets.
Cela sera calme jusqu'au 55èmekm, mais après je commence à remonter des
groupes de plus en plus importants. Malheureusement peu seront
dans la course car beaucoup sont des touristes, mais c'est toujours
agréable de remonter.
Tous les rouleurs qui m'ont laché dans la plaine sont maintenant
rattrappés sauf mon camarade du début qui doit s'envoler la haut.
Durant cette montée, 2 avions me passeront, dont 1 relais, je me
suis astreins à ne pas les suivre.
Car effectivement je suis bien. Je monte tranquillos assis sur
le 39x27, les pentes dures en 39x29, mais le plus souvent je suis
en danseuse en 39x35.
Je profite du beau temps sans vent et de la vue magnifique qui
se profile au fur et à mesure des tours de pédales.
J'ai bien mal au ventre, mais comme je ne force pas, il ne me gène
guère, si ce n'est intellectuellement, pour comprendre son origine.
La douleur n'étant pas localisé comme à son habitude, c'est plutôt
une douleur intestinale qui m'ennuie.
Comment la résoudre et d'ou vient elle ?
La remontée continue, les pourcentages les plus importants sont passés,
je passe même le 23 voire le 21 par moment (soyons fous) et nous voilà
au chalet liotard.
Je vais attaquer cette montée que j'avais faite en
vélo sur la neige en Avril 2008. La tortue se rappelle de ces moments
inoubliables ou dans la descente de Malaucène, son vélo tremblait
dangereusement. Bien des choses ont évolué depuis et j'attaque donc
ces 6kms qu'il me reste à gravir avec l'enthousiasme du débutant.
Je suis rapidement arrété car le ravitaillement est là. J'ai bu ma
bouteille de Powerbar que je remplis et mon Malto est bientôt fini.
Je rebouche mon bidon et interpelle mon camarade du début qui semble
scotché au ravitaillement.
J'obtiens une réponse décevante...
"Hola, moi c'est fini les chronos, j'ai passé l'age, file devant toi..."
Heu... Mais c'est moi le plus vieux (de pas beaucoup, je le concède) !
Cela ressemble à une vague excuse à cause de jambes un peu dure,
je ne le taquine pas plus, il n'avait qu'à ne pas attaquer si fort
dans la plaine.
Ouille, le redémarrage est difficile... Je maugrée, rale, peste et
voilà que je suis interpellé par... Mon Raspoutiiiiine...
Ah que je suis content (et mécontent aussi car rattraper un pote
c'est souvent qu'il est en galère)...
Je suis rapidement rassuré car le sourire éclaire le visage de mon
camarade, il me rappelle rapidement qu'il a son "himalaya" bientôt
(Avec Akunamatata ?) et qu'il monte traaaaanquille...
Il tente de sortir l'appareil photo, dégaine et rale.
Je ne sais pas si celle ci est réussi, mais je n'ai pas encore eu
la chance de la voir.
Comme j'ai du mal à redémarrer, je ne m'attarde pas pour une seconde
prise, j'espère pouvoir lui serrer la pogne à l'arrivée.
L'huile a du mal à se remettre dans les rouages, j'ai, non pas
un passage à vide, mais un moment de 'rouille'.
Je cherche desespéremment
ce qui va m'assouplir tout cela,
je ne le trouverais pas avant la sortie du bois.
Par contre je remonte de gros paquets de cyclistes englués dans cette
dernière difficile portion.
Voilà la sortie des bois, plus que 3kms jusqu'au sommet, je profite...
La vue qui se dégage à gauche est MAGNIFIQUE. J'en prends plein les mirettes
malgré quelques zigzag qui montre que je ne suis plus tellement concentré
dans ma course. J'ai l'impression d'être dans un avion survolant le nord
du Ventoux, c'est extraordinaire. Le soleil nous faisant l'honneur d'être
très lumineux, je suis bluffé par cette vue à 180°.
Il me reste 2 virages avant le sommet, mais je suis très bien
(hormis le mal au ventre persistant), je n'ai pas froid, toujours pas
de vent, j'ai même tendance à rester "en dedans" pour vraiment profiter.
Avant dernier virage, celui du célèbre LR (photo prise dans ce virage pour tenter
de gruger et de faire passer sa triche), 5ème de cette course, qui ne
montera jamais, parait il, ce ventoux. A ce jour, malgré quelques correctifs
LR est toujours classé...
Je vois la fin de l'ascension arriver sans grand plaisir, dernier virage et...
Salut mon Dingooooo... Je commençais à désespérer. Et voilà qu'au lieu
de finir cool, je me mets à accélerer, andouille que je suis.
Au sommet j'ai le plaisir de croiser Akunamatata, sympa les gars d'être
venu ici. J'aurais donc les photos d'Akuna pour illustrer ces propos
car pour celles du Dingo, plusieurs semaines après, j'attends encore.
AMHA, notre cher ami doit encore être en train de se battre avec
son appareil pour les transferer sur son ordinateur ! ;-)))
Rapidement je les questionne sur la température de l'autre coté.
Chaud, c'est en choeur qu'ils me répondent. Ceci allié au fait
que contrairement à mes inquiétudes, je ne ressens pas un pet
de vent, fera que je prendrais la décision de ne point prendre
mon gore tex, restant avec mon coupe-vent.
Je ne prendrais pas, non plus, le ravitaillement car mon mal
au ventre ne m'incite pas au solide.
De toute manière j'ai 3 barres et un gel dans ma besace de cadre.
Je remplis donc 2 bidons, l'un de Coca à 80% et l'autre d'eau.
Il m'apprennent qu'ils n'ont pas vu Hémérodrome, je mise sur le
fait que celui ci a du passer trop vite pour eux, je ne veux croire
qu'il soit derrière (ou alors il se prépare une bonne paire de coup
de pieds au c*l !)
Il était déjà passé !!!!
1h45' pour grimper à partir de Malaucène, ce n'est pas un record,
mais c'est correct vu mon état et le plaisir constant dans la montée.
C'est également conforme avec mes objectifs car dans la vallée,
il va y avoir des parties de manivelles dont je ne suis pas grand spécialiste.
Après avoir chaleureusement remerciés mes camarades, je file dans
la descente !
Premier virage, les souvenirs de mon passage enneigé me reviennent
avec le vent qui nous avait couché avec la Tortue. La pas de souci,
la descente s'attaque bien.
Le nombre impressionnant de cyclistes qui montent donne le tourbillon.
Parfois je me retrouve même nez à nez avec un cyclo en détresse.
J'ai un gros sentiment d'insécurité qui va m'accompagner toute la descente.
Ouf, Saint Esteve est là, la pente va s'adoucir, il ne reste plus
que Bédouin et nous rentrons sur Orange...
Maintenant, nous allons voir si le Mistral a persisté ou si, comme
au sommet du Ventoux, il n'est plus qu'une légère bise.
Bédouin, à gauche, je tourne les jambes et tire le 50x12 allègrement.
Je suis content cela répond, bien mieux qu'à Embrun.
Le plus frappant est que je remonte du monde, c'est agréable.
Comme il n'y a plus de touriste c'est soit des relais soit des triathlètes.
Pour l'instant, à part à de rare moment, je ne ressens pas le vent.
Le mal au ventre a disparu dans la descente (pourquoi ?)
et les jambes tournent vite avec une chevilles encore bien souple.
J'ai l'impression d'emmener le sprint, mais sur de long parcours.
Les moments ou le vent fait face, je m'aplatis comme il faut
et je prends plaisir à doubler ceux qui courbaturés, prennent le
vent en pleine face.
Mais ces moment là ne sont pas aussi nombreux que craint au départ.
En effet, le vent sera latéral en continue jusqu'à très proche
de l'arrivée.
Nous voilà à Beaumes de Venise au ravitaillement, TitiJulie est là,
s'occupant de ce poste de ravitaillement.
(TitiJulie est l'interface du club organisateur pour les soucis des
coureurs, très réactive, aimable et gentille, un plus pour ce triathlon)
Je ne prendrais pas de Powerbar, j'ai un doute dessus (injustifié ?)
En effet, mon mal au ventre semble revenir, je remélange donc du Coca
avec de l'eau... J'aurais bu, en tout et pour tout 3l sur les presques
6h de vélo, c'est peu, j'en paierais les conséquences.
Je repars en m'apercevant qu'un petit peloton zappe le ravitaillement.
Si moi je ne bois pas assez, ceux ci, à moins d'un ravitaillement pirate,
vont connaitre de gros soucis.
Je les rattrape, d'ailleurs, très vite et vois les marques de sel sur
leurs vêtements... Les visages émaciés et les "trous" des yeux en disent
suffisamment long pour comprendre que ces athlètes, à moins d'une
réhydratation importante, vont trouver très long le temps pour arriver
à l'amphithéatre d'Orange.
Nous avons encore des portions ou nous roulons plein sud, cela se sent
immédiatement, car les jambes tournent avec bonheur !
Toujours pas de mur Mistral, va t on y arriver sans en avoir ?
Ou alors mes jambes sont tellement bien aujourd'hui que je ne le sens pas ?
Nous passons jonquières, il reste peu de kms, je remonte encore, descente
vers le sud, roule mimile, je trace encore, j'arrive vers l'Autoroute et...
Plonck !
Virage à droite, plein nord, je suis scotché !
Bien entendu je ne nierais pas que les kilomètres accumulés dans les cuisses
soient aussi à l'origine de mon énorme ralentissement.
Mais cela semble bien fini les tour de manivelles à plus de 40kms/h
Je n'avance plus.
D'ailleurs ceux que je viens de rattrapper restent avec moi et même un
tracera la route devant. Scotché ou épuisé, la CAP me le dira.
En attendant, nous ne sommes pas arrivé !
Il ne reste que 7kms, mais quelle galère !
Debout sur les pédales je n'avance à rien.
Heureusement je n'ai pas de fringale, ce n'est donc pas la Bérézina,
mais le rythme s'en ressens énormément. C'est, AMHA, des minutes en
pagaille que je lache, sans gniack, à pédaler façon col sur
une route des plus plates.
J'en viens à remercier le Mistral de ne pas m'avoir géné tous
ces kilomètres avant car sinon, je ne sais pas comment mes petites
cuisses l'aurait digéré ???
Nous voilà en vue d'Orange, mais cela n'avance pas plus vite.
Alors je prends mon mal en patience et fini tranquillement
cette partie vélo. Même pas 25MY me diront les organisateurs
c'est un peu décevant car j'avais pensé tourner bien plus vite.
Me voilà dans le parc à vélo à tenter de me rappeler ou ce trouve ma place.
Un juron s'échappe de ma bouche car configuré ainsi,
je me tape tout le parc à courir avec mes cales aux pieds, alors que
ceux qui sont placé au début feront le même parcours, chaussures de running
aux pieds.
Ma T2 sera bien plus rapide que T1 et je grignote quelques places.
Mon espoir initial était de faire dans la première moitié du classement,
même si le Ventoux m'avantageait, les parties roulantes n'ont jamais été
mon fort.
Il m'avait été annoncé 124ème au sommet, c'était déjà gagné, j'espère bien
finir dans les 100 à l'arrivée...
Me voilà donc changé et sorti du parc à l'assaut de la colline d'Orange.
4/ La CAP, 31.600Kms, sur courant alternatif.
Je suis bien, je suis très très bien, sauf que...
Depuis quelques kilomètres le mal au bas-ventre est revenu.
Je ne sais pas vraiment en déterminer l'origine, mais ce mal se transforme
en point de coté, c'est très génant. Premier ravitaillement, je m'avale
mon verre de Coca et file le long de l'amphithéatre.
Je n'ai absolument pas étudié le parcours, mais je pense qu'il doit
être plat. Je rattrappe (trop vite ?)
un peloton et reste calé dans la roue.
Je suis assez content de mon vélo, certainement l'un des meilleurs
proportionnellement de l'année, alors maintenant que je suis dans ma
partie, j'aimerais transformé l'essai.
Alors j'agite mes bras en cadence pour rapidement trouver le bon rythme.
Passé l'amphithéatre, je trouve le parcours un peu scabreux car obligé
d'être sur le trottoir. Il y a moins de touriste qu'au Mont Ventoux,
mais ils sont quand même présent et gène un peu notre avancée.
Nous tournons à gauche et la pente s'élève...
Pfffff...Je ne l'avais pas prévu au planning celle là, je vais donc
marcher comme me le conseillerais l'Papy ?
Que nenni, je reste avec mon groupe, sans oublier de bien tirer sur
les bras et je monte tout "sur le grand plateau" !
Effectivement, cela a fait du dégat, il ne me reste qu'un seul coureur
devant, les autres sont devenus rouge tomate au fur et à mesure
de la grimpette.
Et moi ?
Physiquement cela va "au poil", intestinalement, cela devient inquiétant.
Je commence à avoir des points de coté qui se multiplient.
Autant en grimpant, plié en 2, cela gène peu, autant en descente,
légèrement en arrière, c'est une catastrophe.
Me voilà au sommet de colline Orangeoise et je m'aperçois que je ne suis
pas le seul avec ce genre de soucis. Le parcours de santé voit disparaitre
et réapparaitre quelques coureurs se soulageant.
Pour ma part j'ai une grosse réflexion en route. Les points de coté se
multipliant à l'envie, ma vitesse décroit dangereusement au fur et à mesure
des mêtres fait. Ravitaillement du parc, je bois, avec difficulté un verre
de coca... 300m plus loin j'ai un coup de poignard dans le bas ventre.
Je sors avec difficulté du parc et entame ma descente dans ce chemin de la
colline. Je ne cours pratiquement plus, je suis coupé en 2 et les douleurs
sont vives et intenses. J'imagine qu'en allant tenter de me soulager
j'arriverais peut être à avoir moins mal, mais la route est bordé de cloture
gardant les piscines à l'abri des regards.
Je me laisse donc dépasser par ceux qui profitent de la descente.
Une charmante demoiselle me double rapidement,
en s'excusant presque de ne faire
que la partie pédestre du relais, charmante. :-)
Je ne la retrouverais que sous la tente d'arrivée, allongée.
J'ai un gros coup de déprime. J'espérais taquiner les 2h30', je crois que
je peux oublier car descendre à plus de 6'/kms, au moins, c'est inévitablement
exploser lorsque je serais en bas sous le soleil à ramper...
J'en suis à me plaindre de mon sort lorsque j'arrive au ravitaillement du
4ème km... A peine ? J'ai l'impression que cela fait des heures que je suis
coupé en 2. Je zappe, pas de boisson, je verrais bien...
Je ne sais pas si c'est la bonne solution, mais mes points semblent se calmer.
Chemin du bel enfant et hop, nous débouchons le long de ce fameux stade que
tous les vacanciers connaissant les embouteillages de la vallée du rhone,
voient chaque année en croisant Orange. Cette piste d'athlétisme
ou je n'ai jamais vu un coureur, vous narguant alors que vous êtes
coincés dans votre voiture à bouillir au soleil...
(Souvenir d'une époque ou la clim' n'existait pas...)
Nous sommes à la mi-temps d'un match de Rugby, je ne m'attarde pas et
tente de conserver un rythme. 5ème kms... Encore 10 pour ce tour, cela
va être long, très long je le sens.
Virage à gauche et je commence à avoir soif... Pas bon cela...
Lorsque l'on a soif c'est déjà trop tard.
Pourtant pas de douleur stomacale indiquant une déshydratation.
J'ai, depuis la CAP, bien vu la différence entre celles ci et
mes douleurs actuelles qui tendent à s'estomper.
Comment gérer ce problème là ?
Je suis en train de complètement me déshydrater et, à l'inverse, j'ai
mal aux intestins dès que j'avale quelque chose.
J'en suis à tenter de comprendre dans quel guépier je suis lorsqu'une
pointe douloureuse apparait au niveau du plexus. L'alerte arrive,
la déshydratation est bien avancée. Heureusement, juste avant le virage
à droite du chemin de la Gironde, à l'ombre, le ravitaillement du 7èmekm
apparait. J'avale un verre de coca et repars avec un verre d'eau à
la main... J'ai du mal à le boire, mais ne voit pas d'autre salut à une
situation qui se dégrade dangereusement.
Effectivement, la machine se relance, mais les points de coté itou...
Je me recroqueville un peu, mais ne suis pas obligé de marcher.
J'en conclus que je tenterais de pallier à la déshydratation en
évitant de trop me surcharger. Mais je préfère finir en marchant en bonne
santé, que de m'arracher et finir aux urgences... Il va falloir
remonter dans le nord dès l'arrivée, nous travaillons le lendemain.
La petite boucle au sud se fait bien, j'ai toujours une féminine derrière
moi, depuis le 4ème km, son copain avec qui elle papotait m'a doublé, mais
je ne sais pas si elle fait un relais ou le triathlon. Dans tous les cas,
lorsqu'ils discutaient, ils avaient l'air incroyablement frais !!!
(Jaloux, j'en étais jaloux de leur fraicheur !)
Nous voilà au ravitaillement peu après le 10èmekm, nous allons remonter
sur Orange. J'ai repris un rythme correct depuis mes 2 verres, malgré
les douleurs intestinales, alors je reprends un verre de coca.
Je passe devant une bassine d'eau en oubliant de m'humidifier.
Je regrette de n'avoir que mon Buff sur la tête, sans la casquette,
laissée à T2. Je pense qu'au vu de la chaleur importante,
cela m'aurait été d'une très grande aide.
Je n'ai pas fait 50m que déjà je cafarde.
En effet, d'après le site du Mistral Triathlon, il n'y a plus de
ravitaillement jusqu'à l'arrivée. Il reste donc 5kms sous la chaleur
à se faire, avec uniquement un verre dans le ventre et aucun arrosage !
Je ne me vois pas refaire les 50m en arrière, je prie donc pour que
j'ai de la chance et de l'ombre sur mon parcours
Cela semble marcher car je galope bien de nouveau. Je rattrape mes lièvres
du début et me sent revivre comme après chaque ravitaillement bien pris.
Nous voilà le long de l'autoroute et cela me rappelle furtivement le Raid28
2005 ou les TGV nous passaient à 300kms/h
La il ne s'agit que de 130kms/h mais c'est la même sensation
agrémentée de la possibilité de s'évader dans chaque voiture.
Virage à droite, nous rentrons dans le bois.
Cela redevient dur, surtout que le ventre m'explique que je manque de liquide.
L'abattement est de retour car j'imagine qu'il reste encore 3kms
avant de pouvoir avaler un quelconque liquide.
J'ai une super surprise avant le 13èmekm...
J'avais signalé par mail, dans la semaine, que le manque de ravitaillement
du 10 au 15ème kilomètre risquait de couter cher physiquement au coureur
et, en conséquence, au service de secours à l'arrivée.
La réactivité fut excellente avec la mise en place de ce ravitaillement
surprise. J'ai goulument avalé mon coca et
cela m'a boosté pour rentrer dans la ville.
J'ai eu un passage euphorisant contre coup de mon abattement grace à
cette excellente surprise. Voyant les kms défiler, je me voyais déjà
attaquant mon second tour, débarrassé de mes douleurs.
Vouiméééé, je voyais bien les kms défiler,
mais pas toujours pas de parc à vélo en vue.
Je vois un panneau 30kms sur le bord de la route... Mais... Mais...
30kms, ce n'était pas la distance initialement prévue ?
Gros coup de bambou qui va heureusement être vite annihiler par
quelques escaliers bienvenue.
En effet, ceux ci, honnit par les coureurs, me permettront de me détendre
et comme je marche vite, de perdre un minimum de temps en récupération.
Dingo et Nono la Robote
Me voilà de nouveau dans la colline d'Orange, je reconnais quelques coins
ou nous avions marché la veille, cela sent bon l'écurie, la descente
sur le parc s'effectue rapidement. Le public encore bien présent est
là, Nono la robote me signale qu'Hémérodrome est loiiiiiin devant.
C'est déjà une inquiétude de moins, bravo à lui d'avoir tenu son standing.
Un coucou du duo Akuna/Dingo, a tout à l'heure l'amphithéatre
et je suis reparti pour un tour !
Je bois mon verre de coca, mais j'ai une nausée...
Peut être me faudra t il passer à l'eau la fois prochaine ?
Me voilà de nouveau à l'attaque de la bosse de la colline.
A l'attaque ? Heu... Je marche et surtout je ne m'occupe pas des autres.
Tout du moins, je tente de ne pas m'en occuper.
J'arrive en haut moins vite, mais avec un estomac en meilleure situation.
J'entre dans le parc et... Rebelote... Les intestion pointent de nouveau
leur présence. Je suis à nousveau coupé en 2.
J'arrive au ravitaillement du parcours de santé, prend un verre et...
Décide de ne pas le boire. J'ai presque aussi mal qu'au premier tour,
alors ne voulant pas revivre la même descente, je jette le verre d'eau.
J'espère tenir jusqu'en bas.
Je repars, c'est mieux que tout à l'heure,
mais je ne suis vraiment pas frais dans mes baskets.
Je maintiens ma place, même si j'ai le plaisir de remonter quelques
concurrents. Je souffre et la douleur de la déshydratation prend le pas
sur la douleur intestinale.
Ou est ce fichu ravitaillement ?
La route est longue et pourtant en descente...
Il n'y a plus aucun public, que les 3 coureurs devant moi, dont l'un
s'éloigne irrémédiablement.
J'ai un nouveau coup de bambou de "panne sèche".
Mon corps réclame de l'eau !
Encore un petit effort et me voilà au carrefour du ravitaillement.
Pas question de le zapper cette fois ci, je bois goulument un verre
d'eau complet, mais préfère arreter là,
ma douleur intestinale étant encore présente.
A cet instant j'ai eu l'impression de ressentir physiquement le passage
d'une boisson à très faible osmolarité.
La sensation de fraicheur instantané à rapidement parcouru mon estomac
et mes intestion pour s'effacer aussi vite.
300m plus loin, l'envie de pisser me prenait. Vraiment très étonnant !
Me revoilà le long du stade de rugby/athlétisme ou le match bat son plein.
je ne m'attarde pas mais j'ai l'impression que l'équipe d'Orange souffre
beaucoup. Passage de l'autoroute, virage à droite, salutations
aux gentilles bénévoles et me voilà reparti.
Je suis depuis quelques kms avec un CAP dans son premier tour.
Nous papotons mais là, je lui conseille de continuer car le rythme est
trop élevé pour moi.
De plus l'envie de me soulager est de plus en plus forte, alors comme nous
attaquons une légère pente avec des arbres je le laisse partir et
m'occupe à me "déshydrater".
Comme cela prend du temps et que je n'ai pas que cela à faire, je marche
tout en opérant, encouragé par la solitude du moment.
1' à 2' plus tard, je peux repartir avec le sourire, et penser à boire
au prochain ravitaillement.
Je n'ai pas le temps de bien me remettre dans mon rythme qu'un flèche
niçoise me double en m'interpellant...
"Excellente idée ce que je viens de voir, à faire lors de mon prochain tri"
Passé l'instant de surprise, je ris de ma déconvenue, j'avais un spectateur !
Nous voilà au ravitaillement du 7ème et je bois mon verre de coca.
Celui ci, au contraire de l'eau, reste bloqué en haut de l'estomac.
Cela m'empèche de boire mon verre d'eau qui m'humidifiera le dos.
Quelques mêtres plus loin, même impression de fraicheur que précédemment
avec l'eau, mais beaucoup, beaucoup plus lentement.
Au lieu d'avoir envie de pisser, par la suite, c'est plutôt les intestins
qui se signalent à ma raison. Les petits coup de poignard reviennent, mais
pas suffisamment pour que je ralentisse et ne m'hydrate plus.
Nous sommes aux alentour du 9ème (pas loin du 25ème Km en fait)
et un avion marioune'style me passe.
Je la félicite et j'ai droit à un charmant sourire
qui me requinque un petit peu.
Virage à gauche, traversé du clavin,
nous allons bientôt entamer la remonté
vers le nord.
Le ravitaillement du 10èmekm est là, je m'arrète à la bassine après avoir
bu mon Coca, et me mouille une bonne partie du corps. Re-verre d'eau,
définitivement je vote pour la lutte contre la déshydratation en espérant
que le mal du bas ventre reste à son niveau actuel.
J'ai le plaisir de courir avec un Belge qui m'a fait un peu le point de
mire au premier puis au second tour. Il court bien plus vite que moi
s'arrète moins souvent, mais plus longtemps pour marcher.
Ses arrêts aux stands sont aussi de plus en plus long.
Il m'accompagnera le long de l'autoroute puis jusqu'au dernier
ravitaillement, le surprise du 13ème.
Là il s'arrètera trèèèès longtemps et ne le reverrais qu'à l'arrivée.
Je repars seul, après avoir bu mon coca, laissant 3 gaillards
à ce ravitaillement, l'écurie n'est pas loin.
La ligne droite longeant la colline d'Orange me parait beaucoup
plus longue qu'au premier tour. Je cherche la borne 30km qui m'avait
assomé, mais ne voit rien et me trompe de virage.
Je ne sais même pas à quelle place ou temps je peux me situer, mais
comme j'ai fait une CAP banale, je ne pense pas intégrer le top100
à moins que beaucoup de relais m'ait dépassé.
Enfin, la petite maison à droite est en vue, avec le panneau 30,
il me reste moins de 2kms à faire. l'escalier à prendre et
j'arrive dans l'amphithéatre.
Le voilà justement, je passe devant le parc à vélo, plus tristounet
qu'au premier tour, et me lance à l'assaut du monument de la cité
des Princes. Tourne à gauche et me voilà sur la scène.
Superbe arrivée ou l'inspiration me manque pour faire un peu
le clown. Dommage, il y avait le cadre, le public, et les
Akuna/Dingo après la ligne d'arrivée.
Signe à Kat dans les tribunes qui admire le décor.
Je fais bien quelques pas de danse après la ligne, mais c'est
trop tard. D'ailleurs mon estomac se rappelle à moi.
Embrassades, félicitations, c'est tip top, je suis bien heureux
de ce final. N'ayant pas vu de grosse montre je ne sais même pas
le temps que j'ai fait (pas de montre sur moi) il me faudra attendre
les résultats pour le savoir.
Hémérodrome vient me saluer, je suis définitivement rassuré car
il s'est fait plaisir. Il n'est pas douché, mais ce n'est pas le temps
qui a manqué, c'est les infrastructures. Il rentre dans le Top 20, bravo
à lui. S'il conserve ce type d'entrainement, nul doute que de grands
plaisirs l'attendent sauf sur marathon ou la prise de poids musculaire
l'handicapera.
***********************************************************************
5/ L'après course et fin de saison.
Je m'attarde quelque peu sur l'aire d'arrivée, vais au ravitaillement
et lorsque je veux manger, une nausée me prends.
Oh que je n'aime pas cela, c'est la nausée classique de la déshydratation.
On me fait remarquer que je suis blanc de sel, je commence sérieusement
à m'inquiéter car je ne veux pas refaire Altriman-finish-bis.
Je tente de boire mais rien ne passe, alors je file sous la tente de secours
mais n'aperçois pas de médecin.
Ils semblent un peu débordé, aussi bien coté massage que secours.
Nous ne sommes pas à Embrun, c'est une première organisation, alors
je vais tenter de me faire mes premiers secours.
Je reste assis de long moment, verre à la main, je bois par minuscules
gorgées, mais la tête tourne de plus en plus. Je n'arrive pas à me relever
et je m'interroge encore sur la possibilité d'une perfusion.
J'abandonne l'idée lorsque je vois passer un médecin avec un athlète
bien plus mal en point que moi.
Je m'arrache du siège et tel un zombie je retourne devant la table
de ravitaillement devant laquelle je m'astreins à boire plus d'un litre
de coca/eau (plus d'eau pétillante), par petite horgée, limite nausée.
Grace à cela, 45' après mon arrivée, je surnage de nouveau et peu aller
à la rencontre de mes Zamis dans les tribunes.
AMHA une petite réflexion s'imposera sur l'accueil des coureurs
déshydratés et sur les ravitaillements en CAP.
Je ne crierais pas haro sur l'organisation car pour une première, je l'ai
trouvé de bon niveau malgré une complexité des lieux importante à gérer.
Les couacs enregistrés furent plus du à une utilisation peu idoine
de certains lieux et à un apprentissage des grosses organisations
que de manque de sérieux ou d'envie.
D'ailleurs, AMHA, il fut bien que pour cette première édition nous
ayons été moins de 300. Cela a permis au club organisateur de faire
des erreurs de jeunesse sans conséquences importantes sur les athlètes.
Dingo et Akunamatata nous quittant, je vais accueillir mon pote Champenois.
Comment a t il passé sa journée, manquant cruellement d'entrainement ?
Son sourire en dir long, il est heureux d'avoir fait cette course,
emmagasinant encore de nouvelles images à raconter à ses petits enfants
quand sa barbe sera bien grise ! :-)
Vous êtes là ? Merci de m'avoir accompagné sur cette splendide épreuve.
J'en resterais là sur les conclusions (pourquoi "oufff" au fond de la salle ???)
car cette année fut vraiment pas ordinaire avec une accumulation
impressionnante de compétitions.
Ceci va réclamer une analyse plus approfondie qu'une simple conclusion
d'un triathlon, même si la contradiction mal estomac/mal intestin est
un nouveau paramètre à gérer dans ce genre de course.
Je devais faire le GTN, mais malgré mon euphorie, mon pote l'Koé
a su trouver les mots pour ne pas que nous outre-passions les limites
de nos corps. Même si le Pat' a réussi son meilleur triathlon
au Ventoux, il est arrivé en ayant drastiquement réduit son entrainement
à cause de terrassement à la pelle. Excellent pour la natation, peut être
moins pour le vélo ou la CAP.
Cela me donnera 4 semaines d'écart avant le marathon de Reims et je note
déjà que si cardiaquement je suis en super forme (jusqu'à 4'25"/km en
endurance, <140Bpm), en terme de vitesse marathon, je n'ai pas eu une
seule séance de VS, je risque d'être "short".
(Ou alors je suis complètement "in" dans la théorie du "pas de VMA longue
si l'on fait du Vélo a donf...")
Bye,bye...
Nous verrons bien ce 17 Octobre !
A dopu !
L'Papy_kiremercie_le_triathlon_pour_ses_bienfaits(pas_pour_le_porte_monnaie)
EDIT du jour de publication:
Le marathon s'est correctement passé, même si, par manque d'hydratation(ravito sans boisson énergétique, juste sucre et eau ) je perd quelques 8' au second semi. Depuis, fin de saison en boulet de canon avec de belles places en run&bike et un top 20 au Sparnatrail. La morale lapidaire de cette année sera, pour moi
"Faites de la natation votre corps vous remerciera !!!"
Bonne année à tous !!!
Un Grand Merci pour votre présence au Dingo et à toi même !!!
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5 commentaires
Commentaire de Mustang posté le 01-01-2011 à 16:43:00
récit passionnant comme d'habitude!!!!
Commentaire de La Tortue posté le 01-01-2011 à 18:12:00
belle saison au final ! chapeau l'ancêtre !
Commentaire de raspoutine 05 posté le 02-01-2011 à 16:28:00
Comme je l'écrivais en com' de ton récit d'Embrunman, je savais dès à présent que le dernier volet de ta trilogie était une grande réussite. Les trois volets en récit live sont à consommer sans modération pour ceux qui veulent comprendre comment fonctionne leur ventre pendant la course. Au risque de me répéter, j'aurai bien profité de ton expérience doublée d'une analyse de qualité.
Sinon, j'ai une bonne nouvelle, je viens de retrouver les deux photos que j'avais prises de toi lors de l'ascension et qui semblaient te faire défaut. En fait, il s'agit précisément des deux clichés qui encadrent ta prose concernant ces deux photos. Encore un bug sur Kikouroù !
Bravo ton année et à bientôt.
Mais quel panache ce PAPY !
Commentaire de akunamatata posté le 02-01-2011 à 19:46:00
Bravo L'Papy,
je me rendais plus compte comment un triathlon est fait de galeres et de joies, t'avais l'air plutot pas mal quand on s'est vu.
petit cachotier va !
A+ mon pote
Commentaire de akunamatata posté le 02-01-2011 à 19:48:00
ah oui j'oubliais, en natation il faut deux points fixes pour viser une direction (un au premier plan l'autre derrière au second plan)
avec un seul tu as une direction mais tu peux quand meme pas aller droit.
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