J'ai osé en partie lancer le sujet... en me créant un second compte pour la discrétion, ce qui n'est pas conforme à la charte Kikouroù...
Mais cet espace de discussion qu'est Kikouroù me semble précieux au-delà de la stricte discussion sur la CàP. Enfin pour beaucoup d'entre nous, tout fini par être lié de près ou de loin avec notre sport d'endurance.
De mon expérience personnelle, je n'ai ressenti aucun effet notable des antidépresseurs sur la course.
Et parallèle, je recommanderais de suivre les préconisations d'un médecin qui aurait prescrit des antidépresseurs. Le mien devait chercher à trouver un dosage faible, me permettant d'aller un peu mieux, sans me doper. Du coup, c'est parfois difficile de juger de la part d'effet du produit et de la part d'effet du temps qui passe, du repos, de l'appui d'un ami ou tout autre chose.
Il me semble que l'entreprise où tu bosses en est à la première étape. Il faut faire autant (voire plus) avec moins (de temps, de moyens...) pour gagner en efficacité, soit parce que la rentabilité pose vraiment problème (risque de survie de la boite) soit parce qu'il faut dégager plus de bénéfices (pour les actionnaires...) Il me semble que la phase 2 est le pétage de plomb de certains employés, la phase 3 une opposition salariés-direction, la 4 une prise de conscience qu'on espère avant des cas graves, et enfin la phase 5 une nouvelle réorganisation où les bonnes conditions de travail sont tout d'un coup sensées être le gage au bon investissement du personnel et donc de l'efficience... Enfin, c'est parfois ce qu'on dit sans que forcément les moyens suivent...
Un jour, j'ai fini dans le bureau du syndicat et, en l’occurrence, je n'ai pas regretté. Mais ça sera forcément moins bien ou mieux ailleurs. J'ai pu leur parler de mes problèmes, ce qui m'a déjà fait du bien. Et ils m'ont confirmé avoir déjà mon directeur à l’œil, mais ils ont des pouvoirs faibles. Enfin, dans la fonction publique, un turn-over de 35%, c'était juste énorme!
Je n'ai pas d'expérience du CHSCT.
Syndicat et CHSCT ne sont pas forcément faciles à gérer. On peut vite être catalogué dans une "mauvaise" catégorie. J'avoue ne pas voir les choses de la même façon entre la période où des CDD d'un an se succédaient et maintenant que je suis fonctionnaire titulaire. Ce genre de chose joue aussi.
"le sport ne peut fonctionner que si l'on est pas trop épuisé. Et puis surtout, il peut, dans certains cas, avoir un effet néfaste si le problème majeur qu'on a est un problème d'épuisement face au jugement d'autrui (en l'occurrence le jugement de tes patrons)." J'étais dans ce cas-là même si mon problème majeur était mon jugement personnel sur moi-même. Pourtant le sport m'a bien soutenu. Je me demande même si je n'ai pas puisé une part de l'énergie qui m'a menée des mois d’entraînement à la ligne d'arrivée de la Diagonale, dans ce jugement. Vouloir leur montrer ce dont j'étais capable hors du travail. Mais bon, ça a marché une fois et ce n'est probablement pas une méthode à conseiller, juste une possibilité à évaluer.
"Je suis toujours sidérée (et attristée) quand je vois combien de coureurs, sur kikourou ou ailleurs, se mettent des pressions de dingue sur leur résultats [...] Ils le veulent bien finalement. On n'est jamais prisonnier de ce genre d'attitude mentale, on peut toujours décider, un jour, de devenir bienveillant envers soi-même." Je modérerais, on peut décider
d'essayer d'être bienveillant envers soi-même, de se donner les moyens pour aller vers ça. Pour moi c'était longtemps impossible, j'étais trop complexé et la CàP m'avait trop apporté. Ce sont sans doute des choses périphérique qui m'ont conduit à y renoncer, ma cardiopathie, une négligence de mon "chez-moi" (toujours pas résolue) et un premier (et unique) abandon (sur le GRP) qui m'a laissé méditer ce que signifiait pour moi cet abandon sur une bonne durée (pied du Pic du Midi à Hautacam)
Dans mon cas, un travail psychologique était indispensable, mais c'est parce que je traînais des problèmes perso depuis l'adolescence. De façon générale, ça me semblerait très utile en parallèle d'antidépresseurs. On n'est pas obligé d'en prendre pour 10 ans comme moi (quoique je ne sais pas du tout pour combien de temps j'en ai encore...)
Il y a parfois de très bon "touristes" sportifs
Et qui valent bien mieux que de piètres compétiteurs.
Si tu peux, si tu veux encore t’entraîner pour cette Ardéchoise, je ne vois pas ce que changerait une crise comme celle-ci, du moins avec ma petite expérience.
Courage! Et si tu as la possibilité d'en parler avec des collègues bienveillant...
"Une crise ne devient catastrophique que si nous y répondons par des idées toutes faites" Hannah Arendt