Après un petit week-end de test « Hoka » je vais pouvoir vous donner mes sentiments sur ces drôles de chaussures. Je précise que je cours habituellement avec des Ascis Trabuco (13 GTX et Fuji) et que je ne suis pas mandaté par Hoka pour leur faire de la publicité ; je suis juste un trailer parmi tant d’autres qui recherche du plaisir en courant tout en préservant sa santé pour courir le plus longtemps possible.
Vous allez me demander pourquoi Hoka, alors que la tendance actuelle est le minimaliste ?
Principalement par curiosité, et me méfiant des discours marketing, je voulais me faire ma propre opinion. Personnellement je ne suis pas certain que le minimaliste en trail soit adapté à tout le monde, en effet tout le monde n’a pas les caractéristiques physiques d’Anton Krupicka et je me suis toujours posé la question de ce que deviendraient ses articulations (genoux et hanches) dans 20 ans. De plus pourquoi une petite boite française s’obstinerait-elle à faire le contraire de ce « qu’il faut faire » ?
J’ai donc pris possession d’une paire de Mafat 2 Waterproof pour faire un essai. La paire que l’on ma prêtée était un poil trop grand pour mes pieds – ce qui explique en partie le petit échauffement sous un pied, au bout de 15 Kms de montagne, mais j’ai quand même pu mener mes essais à bien.
En parlant de pointure, les Hoka taillent petit, il faut donc choisir ½ pointure US en plus. Je prends habituellement du 9 US pour les Trabuco ce qui donnera du 9,5 US pour les Hoka.
La première fois que l’on enfile les Hoka cela fait un choc, surtout comparé à des minimalistes ou même à des chaussures traditionnelles. La première sensation est la hauteur, je ne suis pas grand, ni lourd (1,60m/53 Kg) et prendre 2,5 cm d’un coup est surprenant. Quant à la deuxième sensation, c’est le confort, on sent bien le coussin de mousse qui va nous protéger du relief, avec juste en tête une appréhension sur la stabilité et le dynamisme.
Samedi on commence tranquillement par une petite séance, menée en binôme avec mon frère sur un parcours plat (6 kms chacun), pour appréhender l’équilibre et les sensations de ces nouvelles chaussures. Tout ce passe bien sur ce parcours peu exigeant avec comme conclusion une facilité de déroulé et un confort « pullman ».
Dimanche matin j’attaque un autre registre et je profite de la reconnaissance de mon prochain trail pour tester les Hoka, un peu plus sérieusement. J’ai quand même une petite appréhension sur la stabilité et j’ai un peu peur de me tordre les chevilles sur ces « échasses ». Je ne vais pas vous mentir, les Mafats ne sont pas les meilleures chaussures de trail sur un terrain en devers (la pointure trop grande n’arrange rien), mais en prenant quelques précautions et en ralentissant le rythme, dans les passages délicats tout se passe bien.
Arrivent les premières montées raides que je monte en marchant, et oui tout le monde n’a pas le niveau de Kilian Jornet. Je constate que l’on peut monter soit pied à plat soit sur le devant du pied, à la force des mollets. Bien que les chaussures présentent un profil courbé, je regrette juste un manque de souplesse sur l’avant de la chaussure, pour améliorer la fluidité du mouvement. Après vérification je remarque qu’il est impossible de plier la semelle des Mafat !
Le parcours se poursuit et commence le terrain de prédilection de ces chaussures : les descentes. J’attaque la première descente prudemment et au fur et à mesure que je prends confiance j’accélère le rythme. Les suivantes sont une partie de plaisir, à vrai dire, je n’ai jamais descendu aussi vite sur un trail. À titre de comparaison, j’ai gagné presque 3 km/h sur le même tronçon comparé à mes trabuco. À croire que le slogan « Time To Fly » n’est pas usurpé. La stabilité est très correcte et l’accroche d’un bon niveau (terrain sec).
Autre bienfait de ces chaussures, la relance. Généralement j’ai toujours un petit coup de mou pour reprendre le rythme, après mettre « lâché » dans ces portions rapides. Mais là, la douceur de la semelle permet de repartir en douceur à son rythme.
Le reste du parcours se passe « confortablement » et je me surprends à envoyer sur le plat où j’atteins des vitesses inhabituelles. Cela devient gratifiant et je redécouvre le plaisir de courir.
Arrivée à la fin du parcours je remarque que mon état de fraicheur est d’un bon niveau. Peut-être l’effet placebo de la nouveauté.
Après 2 jours d’essais, je retiendrai principalement le plaisir que ces chaussures m’ont apporté. Jamais une chaussure ne m’avait permis de courir dans ces conditions de confort et me procurer autant de sensations, je sais c’est un non-sens de parler de sensations alors que l’on à 2 cms de mousse isolante sous le pied, mais je pense qu’il existe plusieurs degrés de sensations et que toutes ne se situent pas sous la voute plantaire.
Alors est-ce que ces Hoka sont parfaites ? Je répondrai que non, même si le modèle Stinson essayé en magasin à corrigé la plupart des défauts de la Mafat. Quoi qu’il en soit je suis conquis par ces chaussures et je crois que je vais bientôt faire parti du club de ceux qui « Think Different »