MAIS OU SONT PASSES LES FAVORIS DE L'UTMB ?

[sebcb1]

Après avoir parcouru le classement final, je me rends compte que 90 % des favoris ont terminé la course. ne reste que ceux au grand coeur (sherpa, julien etc).
Pour le reste, ils véhicules des sponsors, marques pour leur rendre quoi ? Ces partenaires devraient plutôt se pencher sur des garçons qui ne s'arrêtent pas lorsqu'ils voient le podium s'achapper !!
Enfin pour terminer, j'espère que ce sport restera propre, car même s'il n'y a rien à gagner directement sur la course, les contrats se signent après.

[Erwan Japon]

Difficile de dire ce qui leurs est arrive sans leur demander. A la vitesse ou ils courent, ils se mettent facilement dans le rouge. Et une chute dans unes des descentes a la vitesse a laquelles ils passent, ca peut faire pas mal de degats...
Par example, Olmo, c'est sur la descente entre Catogne et Vallorcine qu'il a perdu un temps monstre. Et il abandonne a Vallorcine. Est-ce que parce qu'il ne voyait plus le podium qu'il a abandonne ?
Ou est-ce qu'il s'est passe quelque chose justifiant son abandon dans cette descente ? (Vilaine chute par example).

[marco35]

quand on voit le petit killian avec son petit sac banane du futur battre des records on ne peux s'empecher de penser que dans 5 ans max on verra des ptits chinois de 18 ans faire 15 h

vous verrez

[jepipote]

je trouve aussi dommage que les grands noms du trail jette l'eponge aussi rapidement!! quand on voit sur les vidéos les anonymes qui arrivent complètement mort, quel mérite!! ils sont peut être trop fier pour arriver à chamonix en milieu de peloton... dommage....

[canadou]

je trouve aussi dommage que les grands noms du trail jette l'eponge aussi rapidement!! quand on voit sur les vidéos les anonymes qui arrivent complètement mort, quel mérite!! ils sont peut être trop fier pour arriver à chamonix en milieu de peloton... dommage....

c'est vrai que par exemple en tri a hawai les pro qualifié meme malade ou diminués vont au bout par respect pour la difficulté a avoir la qualif.
mais on peut comprendre aussi un type comme delebarre qui dès le debut se sent mal de jetter l'eponge pour pouvoir recourir et gagner dans le mois qui suit.

[jepipote]

sauf que je suis sur que tous n'étaient pas à la dérive!
je pense au gens qui n'ont pas eu de place pour cette belle épreuve.

[lechamois]

Je me permet de modérer, les favoris sont des coureurs qui ont aussi des coups de mou et sur des épreuve comme celles-ci il n'est pas sans danger de poursuivre (même doucement) quand on est pas bien. Certes on remarque les favoris qui abandonnent, mais à leurs niveaux respectifs de nombreux coureurs font ce choix et je le respecte.
Les épreuves longues mal gérées peuvent engendrer un temps important de récup (voire de convalescence) et les coureurs ont souvent des objectifs ou envies sur d'autres épreuves dans les semaines ou mois qui suivent donc pas de prise de risque inutile.

Il y a 5 ans une douleur derrière le talon m'a pris au 30ème km du marathon de lyon...j'ai voulu terminer "cool" résultat 5 mois de canapé !!!!

Donc mon avis : respectons le choix de chacun et l'envie du moment de chaque individu.

Le_chamois_qui_ne_se_permet_de_critiquer_un_coureur_ni_ses_choix_quelque_soit_son_niveau

PS : Par contre je partage totalement votre avis et envie pourvu que tout ça reste propre car le choix du doping je ne le respecte pas car c'est tricher

[Benoit LAVAL]

Bonjour,

1) sur "moi":
Pour ma part j'étais bien entrainé, j'avais corrigé pas mal de points au fil des années. Le froid ?: je mets ma veste dès la montée du bonhomme. (je suis étonné de voir les autres en t-shirt short à 4h du mat au milieu de la nuit, moi je ne peux pas... L'alimentation ?: plus de produits énergétique, que de l'eau à boire, que du solide à manger, sans charger "trop" les premières heures...
Et pourtant, je me suis mis à vomir après les Chapieux. Et un, et deux, et trois fois... Après, coup de froid, vitesse HS, j'ai été content de trouver la porte ouverte au refuge des Mottets pour me réchauffer une heure... Ensuite, mal de ventre persistant impossible d'avancer en courant, et impossible d'avaler quoi que ce soit. j'ai rejoint Courmayeur à mon petit rythme.
quel paramètrre changer ? Là je n'en sais plus rien, il n'y a que sur l'UTMB que je vomis, et franchement au bout de 50km fait largement en dedans, je ne vois plus...

2) Aurais-je pu finir :
(peut-être que je faisais partie des favoris...)
OUI, j'aurais pu. en marchant. Avec mal au ventre tout du long. Peut-être en mangeant quasi rien. Oui, j'aurais pu, mais je n'aurais eu aucun plaisir, surtout à cause du mal de ventre. Je cours pour le plaisir, comme tout le monde j'espère, et quand il n'est plus là, et bien j'arrète. Comme beaucoup, quel que soit le niveau.

3) les favoris:
Il y a eu du déchet comme tous les ans comme sur tous les ultras de cette difficulté. Parce qu'on avance au mode "ça passe ou ça casse". Nous y mettons bien plus d'intensité (même en étant "cool"), et aucun temps de repos. En cas de problème, ça doit se remédier en quelques minutes ou sinon il faut que ça passe sur le chemin... Ceci n'est pas une "leçon" par rapport aux autres coureurs, c'est simplement comme ça qu'on y prends "notre plaisir". Ceux qui partent pour 40h ne verraient pas l'intérêt de le faire en course en 4 jours... Chacun ses objectifs. Mais ne croyez pas que l'on s'arrète pour un rien. Nous investissons aussi beaucoup de temps et de motivation, et abandonner fait aussi mal que pour un coureur du milieu de peloton... Nous prenons simplement un peu plus de risques je pense...

4) sponsoring:
bien vu sebcb1, c'est pour ça que chez Raidlight on fait un Team avec des coureurs de tous niveaux...

5) bravo à ce Killian pour sa performance.
Dommage pour lui que la fête ait été gachée par ces suspicions sur le matériel, d'autant plus relayées par l'organisation... qui l'avait controlé 4 fois et qui donc savait pertinemment qu'il a eu tout le matériel obligatoire sur la course...

A+ !

[jepipote]

merci benoit pour tes précisions. p'tite question, quand tu vois au bout de quelques kilomètres que c'est un jour ou tu ne feras pas de perf, pourquoi tu ne passe pas en mode tranquille ton tempérament de compétiteur
est il envisageable pour toi de finir une telle course en mode rando course si tu sens que tu sera pas performant, ou vraiment tu "t'emmerde" de trop si c'est pas à bloc?
finir tranquille ne serait il pas une bonne opportunité pour essayer de mieux comprendre ce qui cloche et de permettre d'améliorer tes points faible??
j'suis curieux, mais c'est tellement rare de pouvoir échanger avec des gens de ton niveau...
merci en tout cas pour ta présence ici, et j'espère que la bière offerte par raidligt était fraiche

[Benoit LAVAL]

Ce genre de question, j'ai eu le temps de me la poser dans le col de Seigne...

- en ski de fond, où j'en fait 3 fois dans l'année, j'ai pris du plaisir à finir 1.500ème à la Transjurassienne. J'étais "à mon niveau", et je skiais avec plaisir même si je devais être collé par rapport à d'autres.
- je pense que si j'avais fini 100ème ou 1.000ème de l'UTMB, en le faisant "à mon niveau", et avec du "plaisir", ça ne me poserait pas de problème.
La définition du """plaisir""" inclut difficulté, gestion de soi, des coups de barre, éventuellement quelques gamelles... des coups de moins bien, la course comme on l'aime tous quoi... (pas forcément un long fleuve tranquille...).
- je pense que c'est pas une question de performance, c'est plus une question de le faire ""à son niveau"". Ceux qui veulent le faire en mois de 46h, c'est leur challenge. si tu leur dit de le finir en 5 jours, ça ne les interessera pas forcément non plus.
- de toute façon, ce gende de course, c'est dur, et on se fait mal. Pour se faire mal, il faut une motivation, un but à soi, un objectif. On se "programme" pour ça. Finir pour finir, en marchant, j'aurais pu le faire, mais oui ça aurait aussi été dur et difficile. C'est difficile de répondre clairement à cette question, "pourquoi on s'arrète". Pour en avoir discuté avec des coureurs de tous niveaux aujourd'hui, je crois vraiment qu'il s'agit d'objectifs qu'on se fixe et qu'on n'atteint pas, quelque soit le niveau, et aussi de ne pas se blesser ou mettre des mois à récupérer juste pour avoir "fini".
(- je ne pense pas que j'aurais appris plus sur ce qui n'a pas été en finissant en marchant.)

C'est pas forcément clair, mais je te rassure, dans nos têtes non plus, surtout quand on est au fond du trou (ou au pied du col...)

A+

[jepipote]

merci pour les précision benoit.

[gdraid]

Bonjour,

1) sur "moi":
Pour ma part j'étais bien entrainé, j'avais corrigé pas mal de points au fil des années. Le froid ?: je mets ma veste dès la montée du bonhomme. (je suis étonné de voir les autres en t-shirt short à 4h du mat au milieu de la nuit, moi je ne peux pas... L'alimentation ?: plus de produits énergétique, que de l'eau à boire, que du solide à manger, sans charger "trop" les premières heures...
Et pourtant, je me suis mis à vomir après les Chapieux. Et un, et deux, et trois fois... Après, coup de froid, vitesse HS, j'ai été content de trouver la porte ouverte au refuge des Mottets pour me réchauffer une heure... Ensuite, mal de ventre persistant impossible d'avancer en courant, et impossible d'avaler quoi que ce soit. j'ai rejoint Courmayeur à mon petit rythme.
quel paramètrre changer ? Là je n'en sais plus rien, il n'y a que sur l'UTMB que je vomis, et franchement au bout de 50km fait largement en dedans, je ne vois plus...

2) Aurais-je pu finir :
(peut-être que je faisais partie des favoris...)
OUI, j'aurais pu. en marchant. Avec mal au ventre tout du long. Peut-être en mangeant quasi rien. Oui, j'aurais pu, mais je n'aurais eu aucun plaisir, surtout à cause du mal de ventre. Je cours pour le plaisir, comme tout le monde j'espère, et quand il n'est plus là, et bien j'arrète. Comme beaucoup, quel que soit le niveau.

3) les favoris:
Il y a eu du déchet comme tous les ans comme sur tous les ultras de cette difficulté. Parce qu'on avance au mode "ça passe ou ça casse". Nous y mettons bien plus d'intensité (même en étant "cool"), et aucun temps de repos. En cas de problème, ça doit se remédier en quelques minutes ou sinon il faut que ça passe sur le chemin... Ceci n'est pas une "leçon" par rapport aux autres coureurs, c'est simplement comme ça qu'on y prends "notre plaisir". Ceux qui partent pour 40h ne verraient pas l'intérêt de le faire en course en 4 jours... Chacun ses objectifs. Mais ne croyez pas que l'on s'arrète pour un rien. Nous investissons aussi beaucoup de temps et de motivation, et abandonner fait aussi mal que pour un coureur du milieu de peloton... Nous prenons simplement un peu plus de risques je pense...

4) sponsoring:
bien vu sebcb1, c'est pour ça que chez Raidlight on fait un Team avec des coureurs de tous niveaux...

5) bravo à ce Killian pour sa performance.
Dommage pour lui que la fête ait été gachée par ces suspicions sur le matériel, d'autant plus relayées par l'organisation... qui l'avait controlé 4 fois et qui donc savait pertinemment qu'il a eu tout le matériel obligatoire sur la course...

A+ !

Merci Benoit de répondre sincèrement et à chaud, à ce genre de questions, que nous sommes nombreux à nous poser, sur les motivations des grands champions, et sur leurs décisions, souvent mal comprises de leur abandon .

Les motivations, et les passions de chacun s'expliquent difficilement.
Nous connaitrons nous, nous même, vraiment bien un jour ?
Je suis d'accord avec "lechamois", le seul intrus dans le sport, et partout ailleurs, c'est le tricheur.

Bonne récupération Benoit, et au plaisir de te rencontrer aux 25 bosses ou ailleurs.


JC

[lechamois]

merci benoit pour tes précisions. p'tite question, quand tu vois au bout de quelques kilomètres que c'est un jour ou tu ne feras pas de perf, pourquoi tu ne passe pas en mode tranquille ton tempérament de compétiteur
est il envisageable pour toi de finir une telle course en mode rando course si tu sens que tu sera pas performant, ou vraiment tu "t'emmerde" de trop si c'est pas à bloc?
finir tranquille ne serait il pas une bonne opportunité pour essayer de mieux comprendre ce qui cloche et de permettre d'améliorer tes points faible??
j'suis curieux, mais c'est tellement rare de pouvoir échanger avec des gens de ton niveau...
merci en tout cas pour ta présence ici, et j'espère que la bière offerte par raidligt était fraiche

Je me souvient du TGV de l'an dernier (Vanoise) où j'ai doublé à quelques kms de l'arrivée Benoit en compagnie de Michel C. ==> Bien entendu ils n'étaient pas à leurs place car c'est des gars que je ne vois en général qu'au départ des courses et sur le podium ensuite (quand j'arrive à temps !!!).
Benoit dans un jour sans était resté avec Michel qui ce jour là était encore moins bien, ils ont donc terminé en footing.
Je pense que cela est faisable sur un "petit" ultra de revenir au point de départ par ses propres moyens car il ne te reste que 20 ou 30 bornes pour rentrer...mais quand il en reste 60 à 90 mettre le clignotant me semble être plus raisonnable.

En tous cas bravo Benoit de répondre aux questions et puis de toute façon tu vas vite nous en reclaquer une belle un de ces quatre matins car visiblement la motivation est là pour l'entrainement et continuer à être un compétiteur

A+

Le_chamois_qui_hier_à_fait_un_10 bornes

[serge]

Je me souvient du TGV de l'an dernier (Vanoise) où j'ai doublé à quelques kms de l'arrivée Benoit en compagnie de Michel C. ==> Bien entendu ils n'étaient pas à leurs place car c'est des gars que je ne vois en général qu'au départ des courses et sur le podium ensuite (quand j'arrive à temps !!!).
Benoit dans un jour sans était resté avec Michel qui ce jour là était encore moins bien, ils ont donc terminé en footing.
Je pense que cela est faisable sur un "petit" ultra de revenir au point de départ par ses propres moyens car il ne te reste que 20 ou 30 bornes pour rentrer...mais quand il en reste 60 à 90 mettre le clignotant me semble être plus raisonnable.

au TGV, c'est un peu spécial. Quand on est à Orgère, c'est aussi long de finir la course tranquillement en footing que de rentrer en voiture car la route est très longue.