CAPCAP a écrit:giloubee a écrit:...Le retour sensitif du sol oblige à perpétuellement corriger sa posture, ses appuis, sa poussée... Même les chaussures minimalistes n’apportent pas cette finesse...
Une idée, entre la chaussure minimaliste et le pied-nu, serait-il possible de s'entraîner en chaussettes?
Pour moi, ça pourrait être une façon de finir toutes mes vieilles DK plus blanches et aux élastiques parfois distendus ![Mr. Green :mrgreen:](./images/smilies/icon_mrgreen.gif)
Essaye, tu nous enverras des photos des chaussettes après course
Je relate mon expérience. L’envie de courir pieds nus est née de la curiosité de comprendre comment cela était possible alors que les « experts » causaient tous chaussures et technologie, et que le courant minimaliste débarquait tout juste en Europe après la traduction en français de Born to Run. Je l’avais lu, je ne courais alors pas ou très peu, et je m’emerveillais à l’image d’un Cabalo Blanco, personnage réel du livre courant pieds nus dans la pampa mexicaine.
De l’eau a coulé. De la CAP j’en ai fait une pratique régulière. Du minimalisme chaussé depuis le début. J’avais peut-être 36 ou 37 ans. J’en ai 44 maintenant.
A plusieurs reprises j’ai tenté de courir pieds nus. Mais jamais suffisamment régulièrement, trop vite d’un coup avec des ampoules, avec à la clé pas vraiment des échecs, plutôt des reports à plus tard.
Cela fait maintenant 1 et demi que c’est devenu une pratique à part entière et presque en marge de la CAP habituelle. Pour comprendre, je dois vous préciser la mort de mes parents à un intervalle très rapproché à l’automne 2018. Alors que depuis peu je m’efforçais de courir pieds nus une fois par semaine je dirais, suite à ces événements, j’ai éprouvé une nécessité de me sentir « vivant » plus que jamais. Et pour me vider la tête j’ai continué la CAP mais avec cette envie impérieuse de courir pieds nus pour ressentir la terre et décupler les sensations. Peu importe la durée, la vitesse, la performance, le but était juste de ressentir, de mettre le corps en éveil, d’avoir chaud, froid, mal, éprouver du plaisir, de la fatigue, me reconnecter avec je ne sais quoi. Un truc qu’on connait tous à notre façon, qui fait que l’on s’acharne toujours et encore alors que le prix à payer est parfois élevé.
Bref ce déclic m’a ouvert la voie vers une pratique autre. Je ne l’aurais pas poursuivie si j’avais abordé la course pieds nus comme juste un moyen de progresser ou d'améliorer ma foulée. Non, les vrais raisons étaient : pourquoi pas moi, alors que d’autres le font ?, et l’enrichissement d’une activité par le ressenti augmenté.
A ceux que cela interloque, je réponds qu’aucun grimpeur n’envisage l’escalade avec des gants. Certes pour la tenue des prises, mais ceux qui grimpent savent le plaisir de sentir une prise entre ses doigts: sa forme, sa taille, ses aspérités, le grain du rocher, sa température, le cisaillement d’une arquée, l’adhérence d’une prise à plat, etc.
« Pieds nus » relève de tout cela...
Aujourd’hui je m’approche de mon graal ! 2 sorties sur 3 sont pieds nus jusqu’à 10 à 15 km, sur quasiment tous les terrains. Et seulement depuis peu ma pratique du pied nu se rapproche de celle chaussée au niveau des performances. Sur bon terrain aucune différence et mes performances ont été accrues par les bénéfices du pied nu. Par contre sur terrain accidenté je ralentis encore beaucoup le pas à cause des aspérités douloureuses ou par crainte. Mais peu importe, vous l’aurez compris, je ne recherche pas les mêmes choses !
Gilles