Je précise « lactate musculaire» car il peut arriver que cette production de lactate musculaire soit si faible qu’il n’est pas possible de voir d’augmentation du lactate sanguin au bout d’un doigt, l’endroit ou on prélève habituellement le sang pour mesurer la lactatémie.
Terminologie.
- 1) « Début d’un effort » : cela correspond au cas ou le sujet passe du repos (sur une certaine durée, c’est à dire que les métabolismes sont au repos, matérialisé par le fait que les FC’s sont à leur niveau de repos) à un effort, par exemple, un effort de course à pied de niveau endurance.
2) « Lactatémie » : ce terme signifie "le taux de lactate du sang". Des fois, il est précisé si c’est du sang artériel ou veineux.
Affirmation
Dès les premières secondes de l’effort, il se crée des lactates dans les muscles actifs, donc du lactate musculaire .
Les lactates sont produits par la voie ANAÉROBIE (la glycolyse) tout simplement parce que la VOIE AÉROBIE n’est pas encore EMBRAYÉE ou n’est pas encore assez EMBRAYÉE.
La voie AEROBIE a besoin d’oxygène.
L’oxygène est amené aux muscles par la circulation sanguine.
La circulation sanguine met un certain temps pour atteindre le niveau nécessaire pour fournir la quantité d’oxygène correspondant au niveau d’effort. Cela peut prendre plusieurs minutes. C’est lorsque la FC s’est stabilisée qu’on peut considérer que l’oxygène nécessaire est enfin fourni.
Donc, tant que la voie AÉROBIE n’a pas atteint son niveau NOMINAL (le niveau stable régulé), il se produit du lactate, du lactate musculaire .
Explications
Dans une cellule musculaire, l’énergie nécessaire à la contraction musculaire peut être produite par 2 voies énergétiques :
- La voie ANAÉROBIE ;
- La voie AÉROBIE.
La voie ANAÉROBIE est composée d’un seul métabolisme, la GLYCOLYSE.
La glycolyse casse en 2 la molécule de sucre (le glucose) pour la décomposer en 2 pyruvates et en 4 protons H+ (H+, c’est le noyau hydrogène, c’est le proton, c’est l’acidité, le Ph (potentiel Hydrogène).
Et elle produit 3 ATP’s (si le substrat initial est le glycogène, 2 si c'est du glucose sanguin).
La voie AÉROBIE est composée de 2 métabolismes :
- 1) Le cycle de Krebs qui absorbe les pyruvates produits par la glycolyse
2) La chaîne respiratoire qui absorbe tous les protons H+ issus de la dégradation du glucose ; ceux produits par la glycolyse, comme ceux produits par le cycle de KREBS.
Pour une molécule de glucose, la voie AÉROBIE produit 33 ATP’s.
Notez bien cela : 33 ATP’s à comparer avec les 3 ATP’s de la voie ANAÉROBIE .
Dans quel cas se produit-il alors du lactate ?
C’est dans le cas ou la totalité des pyruvates et des protons H+ n’est pas absorbée par la voie AÉROBIE.
Pourquoi la voie AÉROBIE n’est-elle pas parfois capable d’absorber la totalité des pyruvates et protons H+ ?
2 cas :
- - Soit il manque de l’oxygène
- Soit les muscles n’ont pas l’APTITUDE à consommer tous les pyruvates et protons.
Quand est-ce qu’il manque de l’oxygène ?
Deux cas.
- 1) Lorsque vous courez plus vite que votre VMA. La circulation sanguine (et sa pompe, le cœur) ont atteint leur puissance maximale. Elle ne peut transporter plus d’oxygène aux muscles actifs.
2) Au début de l’effort, lorsque la circulation sanguine ne transporte pas encore assez d’oxygène pour permettre à la voie AÉROBIE de prendre en charge les sous-produits de la glycolyse qu’elle est en capacité de transformer.
Pourquoi les muscles n’auraient-ils pas l’aptitude de consommer tous les sous-produits de la glycolyse, même avec suffisamment d’oxygène ?
Parce que contrairement à la glycolyse qui est une succession de réactions chimiques se déroulant à vitesse grand V, la voie AÉROBIE est UN VÉRITABLE PROCESSUS BIOLOGIQUE, un ensemble de métabolismes complexes, mélangeant réactions chimiques, catabolismes, apport de substrats, de carburant, de comburant, etc … .
Et comme TOUT METABOLISME BIOLOGIQUE, il PROGRESSE lorsqu’il EST SOLLICITÉ, et RÉGRESSE dans le CAS CONTRAIRE.
C'est-à-dire, si vous ne vous entraînez pas assez, vous n’allez pas atteindre votre maximum (en termes de capacité AÉROBIE) et de plus vous risquez de régresser (dans notre cas, toujours en termes de capacité AÉROBIE).