ça dort là-dedans, on se réveiiiille !
Je lis très peu en ce moment, car je lis beaucoup pour mon boulot, et mon cerveau n’arrive pas à suivre…ça va s’arranger dans quelques temps j’espère.
Mais je continue cette année la série «
Japhy habitait dans une grotte et réinvente le fils à couper l’eau tiède » grâce aux cours de français du gamin : après la découverte l’an dernier des «
Lettres Persanes » et surtout de la lettre de Roxanne qui m’a laissée sans voix, voilà qu’on nous met Koltes dans les mains.
Bernard-Marie Koltes est à la mode, et moi je ne l’ai encore jamais lu. Cela fait deux ans de suite qu’on leur parle de «
Roberto Zucco » en classe, et je voulais bien savoir pourquoi quand même, vu que c’était a priori un vrai tordu ce type !
Donc j’ai lu «
Roberto Zucco », et j’ai vraiment adoré.
C’est horrible, ça sent le goudron comme dirait Saez, c’est violent, ça secoue les tripes mais c’est aussi très beau. On ne sait pas trop dire pourquoi c’est bien, mais ça secoue.
On ne sait pas trop où on campe, entre Camus, Genet et Shakespeare, on se croît chez Duras quand la dame parle, ou dans le Rhinocéros de Ionesco avec les personnages secondaires. Il n’y a pas de jugement sur les crimes, qui de toutes façons sont inexplicables. Par contre Koltes ne se prive pas de juger les honnêtes gens, ou plutôt il les laisse parler et s’enterrer dans leur minablerie, et c’est pas triste.
Je ne parle même pas du style, pas loin de la perfection pour moi, simple, percutant, pas d’effet de style justement, pas de préciosités, pas de chichis, brut et droit. Parfois cocasse aussi, ce qui est quand même un tour de force vu le contexte.
Bref je vais tous les acheter les Koltes (surtout qu’ils sont tout petits et pas chers), encore un incontournable à côté de qui j’étais passée. Des fois je me dis que c’est à cause de ça que j’ai peur de mourir, tous ces trucs que je vais rater !
Sinon j’ai commencé «
La fabrication de la guerre civile », de Charles Robinson. C’est pas son vrai nom, j’ai pas encore compris s’il l’a choisi d’après Crusoë ou d’après le Robinson du Voyage au bout de la nuit. C’est bizarre comme livre, c’est troublant, c’est bien fort par moment, mais d’un autre côté je ne comprends pas toujours tout, et parfois les petites phrases minuscules m’agacent un petit peu. Mais ça a l’air bien quand même.