Abandonner n'est jamais facile et après l'abandon, sauf cas de force majeur avéré (blessure grave par exemple), il est normal de gamberger et de comprendre pourquoi ?
Tu trouveras certainement les réponses à tes questions mais ça n'évitera certainement pas un nouvel abandon à l'avenir car chaque course, ou plutôt chaque situation, est particulière à un moment T.
Ce que j'ai retenu de mes abandons (UTMB, Mercantour, Endurance Trail, Maxi Race), outre les raisons objectives qui ont rendu ces abandons possibles, c'est surtout qu'à notre niveau, un objectif essentiel doit primer : le plaisir. Je ne cours pour personne d'autre que moi et rien ne m'oblige à me taper 50 km et 4000 m de D+ comme ce week-end au TAR. La seule raison qui me motive, c'est le plaisir que je vais en retirer.
Dans ces conditions, il n'est pas, ou plutôt plus, question de galérer juste pour me dire que je l'ai fait. Attention, je ne parle pas de la baisse de motivation ou de moral passagère, la petite douleur, le petit coup de fringale ou de moins bien mais de ce manque d'envie permanent qui s'installe. Pour ma part, j'accepte une petite part de galère, normale sur grosse distance et D+, mais la part de plaisir doit rester majeure.
Dans ton cas, il n'y a pas photo, j'aurais fait la même chose même si près du but. A quoi bon se taper 6 km avec 2 poteaux à la place des jambes ? A part toi qui va retenir "l'exploit" : personne ! Par contre, vu ton niveau, une maxi race c'est pas rien, il serait intéressant que même si tu n'avais pas abandonné d'analyser ce qui a pu se passer : préparation trop light par rapport à une course théoriquement plus facile, conditions avant course (repos, diététique, stress...), départ trop rapide (objectif de temps), ravitaillement (assez bu, trop bu, type de boisson,...), météo ? Autre raison évoquée par Saren
Søren a écrit:- ta femme prête à te chercher en voiture au milieu du parcours
Je me suis rendu compte que parfois, hors cas de force majeure d'abandon (et encore à préciser ce qui est majeur ou pas), le fait de savoir à l'avance qu'un rapatriement sera +/- facile peut, non pas inciter, mais ajouter une variable à la décision d'abandonner : si je sais qu'il me faudra poirauter 2 h dans une grange humide et me taper 3 h de navette, je peux préférer galérer quelques heures de plus pour rallier l'arrivée. Par contre, se dire qu'en quelques minutes, je peux me retrouver sous la douche puis sous la couette, peut changer la donne.
Donc le plaisir avant tout : ta famille t'en sera reconnaissante. Pour mémoire, j'ai toujours en tête ce finisher UTMB qui tout de suite après l'arrivée s'est retrouvé à l’hôpital les reins flingués. Je sais qu'un UTMB c'est beaucoup de travail avant mais est-ce ça valait la peine de se mettre en danger.
Bonne récup.