Récit de la course : Saintélyon 2008, par pismo974

L'auteur : pismo974

La course : Saintélyon

Date : 7/12/2008

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 5333 vues

Distance : 69km

Objectif : Terminer

7 commentaires

Partager :

573 autres récits :

Saintélyon 2008

 

 Petit retour sur cette course qui m'a tant fait rêvé et occupé une bonne partie des mes entrainements de fin d'année. Ceci est ma troisième participation à cette compétition. Que dire de mes deux précédentes tentatives. Abandon en 2006 à hauteur de St Genoux pour cause de grosse gastro après cinq «arrêts au stand», je suis vidé, épuisé !! En 2007 rebelotte, bonne préparation et sur de moi, je pars vite et tout va bien cependant des crampes terribles auront raison de moi vers Soucieu en Jarrest. Cette épreuve reste donc mon objectif majeur pour 2008.
  Cette année c'est avec un peu de stress et d'impatience que j'aborde cette 55° édition. Je me sens bien autant sur le plan de ma préparation physique que de mon expérience. Depuis fin aout j'enchaine des longues sorties en terrain montagneux, j'ai aussi participé à l'urban trail de Lyon. 
 Me voilà donc vers 21h00, au palais des sports de Saint Etienne. Retrait du dossard et on essaie de se trouver une place pour se relaxer. Il y a déjà foule, près de 9000 inscriptions ( 4780 en solo) cette année: un record !!! L'ambiance est bonne. Cette année, je suis bien organisé puisque je dispose d'un matelas de sol pour me reposer et me détendre avant le départ. Je me sens ici dans mon élément à travers cette foule d'anonymes. Je suis vraiment bien, certes un peu tendu mais l'attitude est positive. Bientôt 22H00, puis 23h00 la pression monte: derniers préparatifs, check-up du sac à dos tout est prêt. Les bagages dans le bus puis rendez vous sur la ligne de départ. Il y a énormément de monde !!! La température est clémente autour de 2°c et pas de vent. C'est idéal. Une minute de silence pour honorer la mémoire d'une trailleuse ( kikoureuse) décédée et enfin la musique , celle qui pince le cœur et remue les tripes .Le départ est imminent. Voilà c'est la libération, il est minuit pile. 
 J'aborde d'entrée de jeu un rythme volontairement lent car mon objectif cette année est avant tout de finir. J'ai l'impression de me faire doubler par tout le peloton, ce n'est pas grave, la route est longue et semée d'embuches. Je dois gérer pendant toute la course c'est mon obsession. Sympa de voir toute cette foule, comparer les tenus, croiser les regards perplexes, découvrir les nouvelles chaussures...
  Première partie sur route jusqu'à Sorbiers, tout va bien, je prends mon rythme, le machine se met progressivement en route, la chaudière chauffe juste ce qu'il faut! Surtout ne pas trop transpirer pour ne pas être trempé et par la suite avoir froid...Sortie de Sorbiers, première montée longue et parfois soutenue, je garde l'allure et je commence déjà à doubler quelques participants. Puis j'attaque une première section de chemin et là bonne surprise certes il y a de la boue, des flaques, mais peut être moins que durant ces deux dernières années. Il me faut rapidement prendre confiance sur ces appuis fuyants et accepter quelques glissades contrôlées. Il y a toujours beaucoup de monde, c'est difficile de doubler, de trouver la meilleure trajectoire. Cette année, j'ai une frontale vraiment puissante, c'est un plus indéniable. Succession de montée descente tout va bien. Dès que le terrain devient raide je marche sans me poser de question ou regarder le chronomètre. Je préserve mes cuisses le plus possible. Me voilà en vue de St Christo, l'air est très humide, la température fraîche... Je prends juste de quoi grignoter, j'ai ce qu'il faut pour boire. Temps de passage, classement
 Après le ravitaillement, il y a une bonne montée pour manger en même temps. Il faut relancer, rester vigilant et concentré. Montée progressive jusqu'au point culminant de la course. Pas de brouillard et donc une superbe vue sur la plaine lyonnaise encore loin ainsi que sur ce jeu de lumières qui me précède. Derrière c'est aussi une guirlande lumineuse. Le spectacle est magnifique. C'est le vrai visage de la Saintélyon. Je continue de doubler des participants , c'est motivant, bon pour le moral et bon signe. Je connais bien ce secteur un peu mythique ou se succède les terrains délicats. Attention aux flaques de boue, terrain glissant, rocaille. Après une descente dangereuse j'arrive à Ste Catherine. Le stade est presque inondé car c'est de la terre battue. Deux verres de thé quelques pâtes de fruit. Je me sens bien en tout cas il faut rester positif. Temps de passage, classement
  Juste après le ravitaillement c'est un longue montée technique vers Bullière puis le fameux bois d'arfeuille. C'est là que cette course prend toutes ces lettres de noblesses. Les kilomètres s'accumulent, le froid est omniprésent, l'humidité pesante. Deux concurrents me dépassent à vive allure ce sont déjà les relayeurs. Deux avions de chasse!!! C'est impressionnant!! Cependant je continue ma progression toujours motivé. Le ravitaillement de St Genoux se trouve cette année dans une grange avec une équipe de bénévoles super sympa et motivés. J'en profite pour me changer et repartir avec du sec. Ce changement stratégique d'équipement est vraiment positif car la suite du parcours est une longue descente progressive sur Soucieu. On retrouve des bonnes sections sur bitume, je me sens des ailes tout va bien c'est que du bonheur. 
 Les kilomètres s'égrainent progressivement. Je continue ma gestion de l'effort et surtout je bois très régulièrement pour éviter les crampes qui m'ont tant fait souffrir l'année précédente. Petite pause à St genoux, il reste 25 Km. Le chrono est bien meilleur que ce que je pouvais esperer. Hélas le fait de savoir son temps permet au cerveau de faire du calcul. Et donc j'envisage de viser la sainté d'argent. Temps de passage, classement
 Je sais qu'il reste encore trois difficultés !!! Je commence à voir les premières défaillances de coureurs. Quelques encouragements pour soutenir ces compétiteurs mais il faut aussi que je pense à ma course. J'ai quelques douleurs aux genoux, ainsi que des ampoules et des ongles fragilisés. Tout cela est mécanique alors je garde le moral. Maintenant ça se joue dans la tête, puisque le reste du corps fonctionne. Passage du Garon énormément humide puis montée dans le parc de Chaponost avec une rigole gavée de boue. C'est un peu long et monotone pour arrivé jusqu'à Beaunant. Je double toujours des concurrents, j'ai bien fait de partir tranquille et garder mon allure. Courte pause au ravitaillement car j'ai le temps de manger et de m'hydrater dans la montée suivante. 
 Cette ascension je la connais bien, j'y passe régulièrement à l'entrainement. C'est à 16% et parfois même 20% sur 1.5 km. Cette côte me permet de récupérer un peu et je relance pour la dernière partie de la course. Je sens Lyon tout proche et l'objectif commence à se réaliser. Le moral, le désir de réussir, des pensés positives de l'entrainement, tout est là dans ma tête pour me pousser vers l'arrivée. 
 Passage à proximité du tunnel sous Fourvière puis à côté de Perrache, il reste à peine cinq kilomètres. Je sens que c'est dans la poche. Long passage par les quais du Rhône. Cette ligne droite entre le pont Pasteur et celui de la Mulatière est très longue mais Gerland n'est pas loin. Alors aussi absurde que cela puisse paraître, j'accélère progressivement, me voilà enfin dans le parc.
 Je vois l'arrivée, j'en profite pour dépassé encore quelques finishers!!! C'est le sprint final et la libération. Ça y est je la tiens. Quelques larmes d'émotions, des pensés pour ma famille et les sacrifices de l'entrainement . Finalement 7h00 pile. J'en suis ravie et fier. Je prends mon tee shirt tant mérité puis c'est récupération des affaires, douche et repas. Que dire!!! Lorsqu'une épreuve se déroule aussi bien !!! C'est que du bonheur... L'important est de participer et de se faire plaisir!!!
 Je tiens à félicité l'organisation mais surtout tout les bénévoles nombreux, enthousiastes et qui encouragent tout le monde. Des conditions clémentes cette année, pas de pluie, peut être -3° au plus froid de la nuit.
 Une Saintélyon , cela se vit plus que cela ne se suit, cela se raconte à la première personne davantage qu'à la troisième. Rendez vous certainement l'année prochaine !!!
   

7 commentaires

Commentaire de intuitiv posté le 16-12-2008 à 19:31:00

Super , maitrise parfaite de la course, tu as du t'eclater !! bravo

Commentaire de binoclard posté le 16-12-2008 à 22:16:00

Merci pour ce récit si captivant. Je m'aurais cru à tes côtés tout au long du parcours.
Tu l'as tiens ta revanche. Super perf. par ta gestion de l'effort et de la course.

Commentaire de Pat'jambes posté le 16-12-2008 à 22:53:00

J'essaye de lire tous les CR sur la STL car plus ça va plus ça me tente

Merci pour ce CR détaillé et très instructif.
Et bravo pour ton 7h pile!

Une remarque: n'hésite pas à aérer un peu tes CR... Quelques retours et/ou sauts de ligne le rendrait plus lisible.

Commentaire de jean-chris05 posté le 17-12-2008 à 21:05:00

Un Haut-Alpin de plus sur Kikourou! Soit le bienvenu. Tu commences par un bon petit récit et une belle performance. Félicitations.

Commentaire de vial posté le 17-12-2008 à 21:46:00

superbe gestion de ta course
jamais deux sans trois
la trois fut la bonne
bravo
michel

Commentaire de sarajevo posté le 19-12-2008 à 21:01:00

bien joué ... belle course ...
vive les hautes alpes ....vive Orcieres
a+
pierre

Commentaire de kailasa posté le 22-12-2008 à 20:37:00

Bravo pour la gestion de course et vraiment un beau cr, qui permet de revivre la course et ses passages clé.

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.19 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !