Récit de la course : Saintélyon - Relais à quatre 2007, par Marco47

L'auteur : Marco47

La course : Saintélyon - Relais à quatre

Date : 2/12/2007

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 5360 vues

Distance : 24km

Objectif : Pas d'objectif

6 commentaires

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Sainté en relais a 4

Ma Sainté 2007 a commencée bizarrement en mars 1994…

 

En effet, je courrais déjà depuis 7 ans sur de moyennes distances et, alors que j’habitais Macon, un pote me parle d’une course de nuit de 50 bornes à Pierreclos à 20 Km de la maison ; départ minuit « tu verra, les ravitos, c’est cool, c’est du pâté et du saucisson, y’a du café, c’est cool, tu verra ».

 

Bon ok ! On y va !

 

Ben il est pas venu le bougre !

 

J’ai fait ma course tout seul, sans lumière ! 

 

C’est long 9 heures !

 

Apres une course comme ça, on voit les 10 Km d’une autre façon : je sais que je ne gagnerai pas et puis, je suis pratiquement sur de finir ; ou est l’aventure ?

 

Sur le bipède, je tombe, début septembre, sur une course qui va de Saint-étienne à Lyon par les routes et les chemins, ça fait 64 Km, départ minuit, avec un peu de chance : « les ravitos, c’est cool, c’est du pâté et du saucisson, y’a du café ».

 

Je vais voir mon pote pour lui en parler, il me dit « ok » et il n’envoie pas son inscription ;

Me voilà donc parti pour 64 Km le samedi 10 décembre 1994 à minuit.

 

Pour être sur d’arriver en forme, j’ai pas coupé la dernière semaine, si j’avais pu, je serais allé courir dans l’après-midi pour ne rien perdre de mon entraînement.

               

C’est peut être là l’erreur ... mais bon, on est jeune qu’une fois dans sa vie...

 

Objectif : 6 h 30 pour 64 Km soit environ 10 Km/h (on est jeune qu’une fois...)

 

Tout c’est bien passé jusqu'à Soucieux à part une chute dans le bois d’Arfeuille...passage à Sainte Catherine en 3 h environ...

 

A cette époque, on descendait pile en face de la cote de Sainte-Foy, avec un petit ravito ridicule juste avant ; enfin c’est ainsi que je me le rappelle car j’était déjà complètement gazé a ce moment de la course...

...donc, la cote à quatre pâtes et la suite jusqu'à la patinoire en marchant...

 

Je ne suis arrivé à re-courir que pour les 400 derniers mètres ; résultat : 8h08 et des secondes...

 

Pas trop déçu car les endorphines vont agir pendant quelques années...

 

Puis, changement de travail, de ville (quelques fois), de femme (souvent...) ; moins de courses, plus de Kg (15), un crabe qui me bouffe une couille au détour d’une table d’opération, résultat je perds la Sainté de vue, même si tous les débuts décembre, j’ai une petite pensée pour les coureurs de « la course ou on n’a pas besoin de lunettes de soleil ».

 

Au mois de juin 2005, en surfant sur le net, je croise Kikourou et ses récits de courses, je n’en ai pas pour longtemps avant de lire tout ce qui parle de MA course ; je dis « ma course » comme je disais « ma femme » en parlant d’un amour parti sans laisser d’adresse...

 

Beaucoup de récits me font venir des moucherons dans les yeux comme dirait Nono et je me demande pourquoi je n’y suis pas et quand j’irais...

 

Début 2007, pas de programme de course à proprement parler, juste l’envie de continuer à me faire plaisir à l’entraînement et sur deux ou trois épreuves locales...  

 

En entendant parler de l’AAB de Saint-étienne avec tout ces Kikous, je cherche comment faire avaler à ma moitié l’idée de venir à Sainté pour une bouffe et une réunion.

 

Dans un moment de lucidité, je me dis que ma société étant à la limite du Rhône et de l’Isère, j’ai une petite chance de trouver des collègues prêts à  passer une nuit blanche à courir dans le froid.

 

En deux coups de fil et trois emails, l’affaire est entendue, je ferais le dernier relais et nous seront deux équipes de quatre,  je serais avec 7 filles ...et ma femme qui est quand même venue ...

 

Samedi 1er décembre, nous montons dans le train Bordeaux/Lyon à 10h 22 pour 8h25 de voyage, c’est long........arrivée vers 19h à la Part Dieu ; vite , direction le resto et la découverte de mes collègues, a part les deux premières relayeuses, je ne connais pas mes autres coéquipières.

 La Course : 

Nous arrivons au parc expo juste pour la photo des Kikous, je suis le crâne qui dépasse derrière Nono...nous laissons nos premières et troisièmes relayeuses et partons pour Saint Christo pour le premier passage de témoin ; les premiers solos sont déjà passés, on se caille et nous devrons attendre jusqu'à 2h40 pour récupérer nos premières reines de la nuit.

 

Direction Soucieux par les chemins de traverse, il fait 1°, il n’y a presque plus de température, on a sommeil et les pâtes du dernier repas  sont loin ...

 

Je doit me changer dehors, à la lumière de la frontale et dans le froid, un coup de téléphone nous apprend que Zohra et  Cécile ont pris leur relais à 4h35, leur arrivée est prévue pour 6h20 au mieux.

 

Nous avons le temps de piquer un petit roupillon jusqu'à 6h, ce qui est fait ...d’un œil...

 

Réveil en sursaut a 5h55, il est temps d’aller voir comment cela se passe là haut, nous faisons les 500 m qui nous séparent du ravito dans le froid et je décide de passer une couche de plus car vraiment je me les caille...

 

Dans le gymnase, je retrouve Nono, tout de rose vêtue, et beaucoup de zombies ; si notre escargot n’était pas là, je me croirais dans un clip de Mikaël Jackson ; brrr les gars vous faites peur à 6h au réveil dans cet état là !

 

Vers 6h30, avec Martine, ma coéquipière, nous prenons place dans le sas des relais et attendons nos miss ; j’ai toujours froid, certains crient autour de nous, ils font la fête, il y a de l’animation, je me pince mais c’est bon je suis bien dans la Saintélyon, c’est à moi de jouer dans quelques minutes.

 

6h38, je ne reconnais pas Zohra, elle arrive comme une balle, j’ai juste le temps de voir son numéro, le 4212, c’est cool, c’est le même que moi ! Aller Zohra,  c’est assez pour toi, j’veux jouer moi aussi ! Passe moi donc ta puce s’il te plait, j’attend depuis 13 ans !

 

Nous partons tranquillement dans la descente, on a le temps... 10 Km/h, nous rattrapons une concurrente avec des buffs de Kikourou, de loin, je me dit que c’est Nono puis en arrivant sur elle,   ben, c’est pas elle, c’est Bébé38 qui fille vers Lyon après avoir pris son relais Sainte Catherine, un salut, deux trois mots, nous la laissons dans sa bulle et nous continuons, nous sommes encore frais, profitons-en...

 

Nous courons  en descente et nous marchons dans les côtes même si Martine qui « a du gaz » me pousse au cul ..

 

Passage à Chaponost, nos suiveurs et équipières nous ont rejoint mais seul les accompagnateurs sont sortis de la voiture, Cécile et Zohra sont profondément dans le coltar.

 

Un petit coucou en passant et on fille, ça descend, c’est bon...

 

En fait, j’aime pas trop les descentes car y’a souvent une côte juste après et comme j’aime pas les côtes...

 

On double des pas mal de dossards noirs et peu de dossards rouges, par contre, on est doublés par pas mal de dossards rouges et peu de dossards noirs, la logique en somme...

 

Je commence à bien sentir que j’ai des cuisses, de grosses cuisses, de plus en plus grosses...

 

Arrivée au ravito de Beaunant, nous rencontrons Moicélolo et une bénévole qui me refuse un verre de coca par ce que je suis en relais !!! Attend, Madame, l’année prochaine...

 

Mais bon, pour l’instant,  je suis sec ! J’ai plus rien ! Les cannes dures, je me suis trop couvert et j’en chie maintenant, je transpire...et Martine qui a encore la pêche !!! elle ne veut pas marcher, si je l’écoutais, elle se ferait la côte de Sainte Foy en courant !!!

 

Finalement, j’arrive à la raisonner et nous grimpons cette putainn de côte, j’en profite pour vanter les mérites de Kikourou à quelques coureurs qui me disent « en avoir entendu parler »...

 

Enfin cette côte est passée, il ne reste plus que de la descente et les quais... j’aimmmme paaaas les desceeennnntes !!!!

 

Des marches, une longue descente avec des virages et des platanes, des pavés, la place Bellecourt nous rencontrons Tendon agile et Badgone, juste le temps de crier « aller Bordeaux » et « AUPA BO » pour le chambrer, une photo et nous repartons ...doucement...doucement, je n’avance plus, je suis cuit, Martine s’em...nuie a cette vitesse !! 8.9 Km/h, nous rattrapons toujours des solos qui titubent ou traînent leur peine sur les quais « eh, les gars c’est vous les héros aujourd’hui, ne vous laissez pas aller, n’abandonnez pas si prêt du but ».

 

 Ça y est, on quitte les quais, la minuscule montée est prétexte a marcher quelques mètres, j’ai vraiment mal aux cannes...

 

-c’est encore loin l’arrivée ???

 

-Tais-toi et cours !!!

 

C’est pas possible, on fait plusieurs tours de Lyon non ? On vas bientôt passer vers Angoulême ???

 

Ah, enfin on tourne a gauche, ce doit être l’arrivée, ben non mon canard, encore un virage à droite et je sais plus, c’est long, j’ai mal aux jambes et Martine qui fait rien qu’a toujours courir comme un lapin...

 

-mais, Martine, t’arrivera jamais au bout a cette vitesse là !!!

 

- ??!!

 

-Comment ça c’est l’arrivée ???

 

-juste là, a droite après la petite descente qui vas t’exploser les gigots une dernière fois...

 

- ah merci Martine bon alors c’est bon, on marche ?

 

- non, encore 200 m et c’est bon !!!

 

-bip bip 2h51’31’’

 

Ça y est c’est fait !

 

Tounik attend les Kikous juste après l’arrivée pour prendre les photos, merci.

 Je suis trempé de la tête aux pieds, j’étais vraiment trop couvert ! Je me change pendant que Tounik me trouve un peu enrobé avec une réflexion du genre « quel athlète !! », ben ouaih, je sais, j’y bosse régulièrement, je fais les trois-huit devant la plaque de chocolat ...

 

Un petit tour dans la tente de ravito, un coca (c’est autorisé pour les relais maintenant!!), un verre d’eau, un autre coca.

 

Une douche chez Cécile, un bon petit dej’ et c’est parti.

 

Dépêchons-nous, le train est à 12h42 pour 8h25 de voyage...

 Le retour 

Ça valait pas le coup de courir trop vite, le train avait 1 h de retard !!!

 Conclusion 

J’ai vraiment besoin de maigrir (il parait que 1 kg en trop c’est  4 ‘’ de perdues au Km).

 

Je me suis trop couvert, j’ai eu peur de me cailler.

 

Il faut que je fasse plus de sorties longues et de côtes pour supporter le parcours.

 

J’ai encore plus envie de refaire le raid solo.

 

Ça fait vachement plaisir de rencontrer des kikous en vrai !!!

 Marco, escargot à ses heures...

6 commentaires

Commentaire de Belet posté le 06-12-2007 à 16:08:00

Ficelles de saucisson pour cette reprise de contact avec TA course. Joli flirt, la prochaine fois tu conclues j'en suis sûr.

"J’aime pas trop les descentes car y’a souvent une côte juste après et comme j’aime pas les côtes..."

Celle là je la garde de côté, m'a fait exploser de rire au boulot.

Arnaud.

Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 06-12-2007 à 17:23:00

Bravo Marco ! Tu l'as finalement faite ta Sainté, après 13 ans...
Félicitations pour ton EXCELLENT chrono (ben oui, il est excellent,
c'est le même que le mien !) et ton mental à toutes épreuves.
L'an prochain, on va se la refaire, et on sera encore au bout !
Merci pour ce récit et bon vent Marco-l'escargot !

Bises - NoNo

Commentaire de Gibus posté le 08-12-2007 à 22:36:00

Bravo à toi
j'ai eu le meme pb l'année passée avec les habits
je m'étais trop couvert, j'ai eu peur aussi d'avoir froid. rdv en 2008 pour une nouvelle STL

Commentaire de Jerome_I posté le 23-12-2007 à 17:40:00

bravo marco pour ton récit et ton relais, j'ai vraiment rigolé en te lisant...

Jérome

Commentaire de millénium posté le 03-01-2008 à 13:28:00

bravo pour cette belle prestation et ce récit si...."vrai"

Commentaire de lepidop posté le 22-04-2008 à 09:04:00

Bravo Marco,
Cette année, si j'arrive à me libérer du boulot, promis on boira du coca...
Et puis sans jeu de mot un peu de Champagne aussi!

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