Récit de la course : SaintéLyon 2022, par poucet

L'auteur : poucet

La course : SaintéLyon

Date : 3/12/2022

Lieu : St étienne (Loire)

Affichage : 995 vues

Distance : 78km

Objectif : Se défoncer

8 commentaires

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Le récit


 

 

 Saintélyon, ma dixième

 

Le plus compliqué n’est pas vraiment de la courir à dix reprises mais bien de la raconter, une fois encore. Je voudrais donc remercier la SNCF qui, à défaut de rendre service au public , demeure une source d’inspiration inépuisable. En ce premier week-end de décembre, la grève surprise des chefs de bord s’est révélée aussi lumineuse que la célèbre course nocturne. Ainsi, plutôt que de passer une grande partie de la journée un wagon blindé pour rejoindre Lyon, j’ai eu le privilège d’un voyage grand confort sur la banquette arrière de l’Audi Quattro conduit par Didier, délicieusement calé entre Virginie et Nathalie, pendant que Yannick assurait le copilotage.  

Depuis ma première participation en 2006 la STL a connu quelques liftings, tant au niveau du parcours que de l’organisation. Avec succès puisque l'événement attire près de 17000 coureurs à chacune des éditions, répartis sur les différents formats proposés. Conquérir la Doyenne nécessite d’en accepter le cérémonial. Aujourd’hui le périple débute par un passage obligé à la belle Halle Tony Garnier. La cohue est à son comble le Samedi après-midi, il faut se frayer un passage dans les allées bondées du salon pour aller récupérer son dossard. Avec une carte de retrait mentionnant un départ à 23h30 je m'imaginais pouvoir partir en première vague, tranquillement. Désillusion en me voyant refuser le bracelet magique, puisque tout le monde avait en fait reçu ce même horaire …

 

 Yannick, Didier et moi avons suivi le mouvement pour rejoindre St Etienne par les navettes mises à disposition par l’organisation.Hormis le bouchon initial pour acheter le sésame, le système est parfaitement fluide. Inscrites sur la Saintexpress, Virginie et Nathalie auront connu plus de difficultés avec les navettes pour Sainte Catherine. Le Flore ayant mis la clé sous la porte, il n’y avait pas de RV Kikourou cette année et j’ai donc retrouvé l’ambiance si particulière du Parc des Expos, capharnaüm bon enfant où chacun essaie tant bien que mal de se poser  en attendant l’heure du départ.

J’ai pour habitude de partir léger sur la STL, avec simplement une ceinture permettant de glisser quelques barres, le matériel obligatoire et un bidon. La pluie ayant finalement cessé je n’ai enfilé que deux couches et j’ai mis la veste de pluie dans la poche arrière. Avec les Adidas Terrex GTX aux pieds et la bonne vieille Ferei visée sur la tête  A 22h30 nous avons tenté de rejoindre le sas afin de ne pas être coincé trop derrière … Mais il n’était pas possible de sortir, tout le monde était agglutiné devant les portes bloquées. Au chaud certes, mais j’ai trouvé ce dispositif un peu étonnant en période de reprise du fameux virus. Il devait être 23h lorsque nous avons enfin été autorisés à sortir. Yannick, Didier et moi étions très loin de la première ligne. Il était 0h05 lorsque nous sommes passés sous l’arche, au milieu de la 3ème vague. Le bitume stéphanois dans une ambiance surchauffée est arrivé comme une délivrance !!!

Quelques voies secondaires ont judicieusement remplacé les grands boulevards d’antan,ou les premières bosses assurent l’écrémage.  Mais cela ne suffit pas à éviter l'énorme bouchon lorsqu’il il faut rentrer sur le sentier au niveau de Sorbiers. La descente n’est pourtant pas bien méchante et il n’y a rien de compliqué. Les kilomètres qui suivent sont laborieux, il faut slalomer, on y marche plus que de raison. St Christo n’était plus très loin quand j’ai enfin pu dérouler une foulée fluide et apprécier la magie de la langue de feu illuminant la nuit. C’est alors que la pluie s’est invitée à la fête, rapidement j'ai dû me rendre à l'évidence qu’il fallait enfiler la veste de pluie avant d’être complètement trempé. Puis c'est un épais brouillard qui nous est tombé dessus, rendant la progression très aléatoire dans les descentes. C’était un peu moins pire en enlevant les lunettes, mais bon, quand on est myope jusqu’au coup … 

Le premier ravitaillement est situé à St Christo, après 17km. Je ne m’y arrête jamais. Je découvre cette nouvelle organisation en extérieur, les tables sont bondées mais la traversée est fluide. Mais à la sortie il y a à nouveau un gros bouchon provoqué par un escalier … La traversée du village est toujours animée, c’est sympa. Toute la liaison vers Ste Catherine se fait dans un brouillard épais, il y a systématiquement des ralentissements dans les passages un peu scabreux. Je me suis fait une raison et je me contente de rester debout et d’assurer. De toute façon je sens bien que les jambes n’ont plus vingt ans … 

A Ste Catherine je m’accorde une soupe, je picore sur les tables, je remplis le bidon … Les guitounes sont installées sur des sortes d’estrades et je me vautre comme un sac en redescendant sur l’herbe centrale !!! L’ambiance dans les villages et les braseros installés au milieu de nulle part font partie de la magie qui entoure la Doyenne. Malgré les sensations très moyennes je savoure ces instants. C’est le mythique Bois d'Arfeuille qui se présente alors et nécessite une concentration extrême pour ne pas se retrouver les fesses. L'enchaînement avec le raidar du Rampeau est radical, tout le monde marche pour rejoindre St André d'où l'on peut profiter d’une vue extraordinaire face aux lacets de feu.

 

 

A partir de là, le profil s’oriente à la descente. Je m’autorise un bref picorage à St Genoux et je gère au mieux le retour vers Soucieu. Nous sommes au kilomètre 55 lorsque nous rentrons dans le gymnase. C’est le premier ravito vraiment au chaud, cette fois je me pause un moment sur une chaise en profitant de la soupe. Les jambes sont bien lourdes lorsqu’il faut repartir, le jour s’est levé et il parait que c’est là que la course commence …

J’ai bien aimé ce retour à l’ancienne par la passerelle sur le Garon. Je crois que je n'étais pas passé par là depuis 2017 et l’unique et mémorable 180 pur jus que j’ai eu le privilège de pouvoir vivre . Mon mental n’est plus ce qu’il était à cette époque et un retour tranquille en touriste m'aurait bien convenu. Je rêvassais à cette hypothèse lorsque j’ai senti une petite tape dans le dos. C’était mon Didier tout sourire, qui allongeait une belle foulée. C’est qu’il m’a vraiment bluffé le copain en dévorant la pente, facile. Du coup ça m’a motivé à me faire violence pour relancer la vieille machine. Il m’aura fallu quelques kilomètres pour recoller aux basques du costaud.  Alors nous avons fait cause commune pour gérer au mieux les 15 derniers kilomètres. J’aime bien cette fin de parcours joueuse, bien plus agréable que le retour par les quais à mes premières participations. Sans être transcendants nous avons remonté tout au long du final et c’était vraiment sympa de terminer ensemble ces 78 km en 10h47. 

C’est mon moins bon temps (hormis l’année de la 180), il n’y a donc pas de quoi fanfaronner. Mais je suis heureux d’être venu à bout de mon petit challenge personnel en terminant enfin ma 10ème STL. Je pense avoir fait le tour de la question, la Doyenne continuera à entretenir la légende et je suivrai ça avec plaisir bien au chaud dans mon canapé !!!

    

                                    

 

 

 

               

 

8 commentaires

Commentaire de philtraverses posté le 17-12-2022 à 08:01:18

Bravo pour ce récit très bien écrit. Toujours performant malgré les années. Je suis toujours envieux.

Commentaire de poucet posté le 17-12-2022 à 08:17:32

Merci philtraverses

Commentaire de philkikou posté le 17-12-2022 à 10:47:54

"la Doyenne continuera à entretenir la légende et je suivrai ça avec plaisir bien au chaud dans mon canapé !!!" => où en participant à Le Puy / Firminy, autre course nocturne qui a gardé son cachet artisanal ;-) Bravo pour cette "décima" SaintéLyon !

Commentaire de poucet posté le 18-12-2022 à 09:39:48

Merci Philippe. Le Puy Firminy, oui, pourquoi pas ... En fait j'ai bien envie d'essayer l'Hivernale des Templiers. A cogiter.

Commentaire de Arclusaz posté le 17-12-2022 à 18:10:15

bravo Gilles, agile de la plume et des jambes. A bientôt.

Commentaire de poucet posté le 18-12-2022 à 09:41:51

Merci Laurent.

Commentaire de Mathias posté le 18-12-2022 à 11:53:12

Bien joué ! Et merci pour le récit (et le dossard !)

Commentaire de poucet posté le 20-12-2022 à 07:20:51

Merci Mathias.

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