Récit de la course : Marathon Vert de Rennes 2021, par augustin

L'auteur : augustin

La course : Marathon Vert de Rennes

Date : 24/10/2021

Lieu : Melesse (Ille-et-Vilaine)

Affichage : 664 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Objectif majeur

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Marathon vert de Rennes, 10ème édition : quel pied quand les planètes sont alignées !!!

Dimanche 24 octobre 2021

Marathon vert de Rennes, 10ème édition : quel pied quand les planètes sont alignées !!!

 

Rennes est cette année le support des championnats de France de marathon, et j’ai eu la chance d’acquérir ma place grâce à mon chrono de La Rochelle en 2019.

C’est l’un de mes deux objectifs majeurs de cette année 2021, l’autre ayant été l’Ultra Marin (version 100 km) couru début juillet dernier. Ce marathon d’automne doit me permettre de finir cette année 2021 (je l’espère) en beauté !

Inscription dès le mois de mai, pour la modique somme de 34€, cool, ça change des courses qui viennent tondre les runners !

 

Mine de rien ce sera ma 26ème expérience sur la distance (15ème marathon « sec » + 11 ultras), à 42 ans c’est honnête 😉

Objectif majeur donc, avec pour ambition de battre mon record (2h56’44, à la Rochelle en novembre 2019). J’avais couru il y a 2 ans au rythme de 14,3 km/h de moyenne (4’10/km) et manifestement pas à 100%.

Aujourd’hui je vise carrément 4’00 / km (sur un malentendu ?) et cela donnerait (on est toujours au conditionnel là !) 2h48’47.  Cela revient à courir tout du long au chiffre rond de 15 km/h….surréaliste d’imaginer cela il y a encore quelques années auparavant !

Et puis comme mon entourage me demande mon pronostic je me retrouve à avoir la pression, car je sens que si je passe à côté je vais me faire charrier comme il faut…ce qui ne serait que justice finalement.

Je me rends bien compte que la marche est haute, cela fait quand même un peu plus de 8 minutes à aller gratter, et si cela fonctionne ce serait un sacré palier de franchi. Ça fait rêver en tout cas…

Pour atteindre cette ambition, je récupère un plan sur 8 semaines, avec 4 entrainements hebdomadaires, donné pour 2h45 (oups !) avec des séances « classiques » : une de fractionné court, une en endurance fondamentale, une de fractionné long et enfin une sortie longue.

Je remplacerai la séance d’endurance fondamentale par du vélotaf (80 km de VTT A/R mine de rien) et rajouterai quelques séances de natation (en lac) et de vélo (route & VTT) car je reste adepte des entrainements croisés (triathlète un jour, triathlète toujours !) et n’aimant pas avoir de cases blanches dans mon calendrier d’entrainements, tout en surveillant de près la charge induite pour qu’elle reste supportable.

Je débute ce plan dès les premiers jours d’août, et il y aura 2 compètes intermédiaires en phase : les 20 km de l’OxyTrail (course nature) le 26 septembre et le trail du soldat de la Marne, format 30 km, quinze jours après donc le 10 octobre. Tout le plan s’est déroulé sans bobo, impeccable.

 

 

 

 

   

REALS

 
 

SEM. PLAN

CAP (km)

NAT (km)

 V (km)

HT (h)

h

30/08 AU 05/10

1

53

2

199

 

13h13

06/09 AU 12/09

2

58

4

132

 

10h45

13/09 AU 19/09

3

53

2

128

 

9h27

20/09 AU 26/09

4

53

4

126

 

10h48

27/09 AU 03/10

5

49

3

98

1

9h54

04/10 AU 10/10

6

69

 

101

 

9h48

11/10 AU 17/10

7

51

 

79

2

9h18

18/10 AU 24/10

8

74

 

 

1

6h00

             

TOTAL

 

460

15

863

4

79,3

 

Beaucoup plus de vélo que le plan pour La Rochelle il y a 2 ans. Quasi autant de run, de natation et de home-trainer. Une quinzaine d’heures supplémentaire en tout, mais un volume course à pied qui reste néanmoins faible dans l’absolu (58 km hebdos en moyenne).

 

La dernière semaine je lève le pied pour « faire du jus » du coup, avec le traditionnel gavage de Malto les jeudi, vendredi et samedi bien entendu. Un passage par chez l’ostéo en début de semaine pour remettre en place toutes les petites choses en place, histoire de ne rien laisser au hasard.

Au niveau logistique, finalement ai tout chamboulé : j’avais initialement prévu de faire l’aller/retour en TGV tout seul et finalement on partira tous ensemble en famille, dormirons à Rennes chez des amis avant de commencer les vacances scolaires en Bretagne, cool !

Pas besoin d’aller chercher le dossard, je l’ai reçu par la Poste un peu avant, mesure sanitaire oblige. Du coup on nous prévient que pas de village marathon, pas d’épongeage, pas de ravito solide (autre que barres & pom potes), pas de douches, masque au départ et à l’arrivée…vivement le retour des conditions de course « comme avant » !

 

En ce samedi de veille de course je prépare mes affaires pour le lendemain, me re-re penche sur le parcours (pas de boucle, et 166m de D+). A priori le deuxième semi (partie 28-32ème km) est plus casse-pattes que le premier, avec quelques bosses qu’il faudra gérer.

L’avantage de cette allure cible de 4’/km c’est que les temps de passage sont hyper faciles à mémoriser !!! (sous réserve que l’on retrouve le kilométrage à la montre aussi…)

Comme cette course fait partie du championnat de France on a donc 2 dossards à accrocher : outre le traditionnel numéro à afficher devant il faut afficher derrière un plus petit dossard avec sa catégorie d’âge. Le tout sur le maillot du club évidemment.

Le parcours est réputé roulant et rapide normalement, les organisateurs communiquent sur 10% de runners en sub 3h notamment. Réputé aussi pour son professionnalisme avec l’efficacité de son organisation et des bénévoles. De bonne augure tout ça, hâte d’en découdre !!!

Le d-day, réveil matinal, on ingurgite en partie le traditionnel demi-gatosport puis préparation classique pré-marathon : pansements, Nok, ongles, nous sommes parés.

Ma gentille petite femme va m’emmener sur le lieu du départ (Cap Malo / Mélesse) à peine à 15 minutes de chez nos potes, royal. Au niveau météo, pas de pluie heureusement, mais il fait frais (3°). On fait la queue pour faire valider nos pass sanitaires et obtenir le bracelet d’accès à la zone coureurs & accompagnateurs.

Un petit échauffement symbolique, un dernier tour au petit coin, un cachet de Sportenine vite avalé, un bisou pour madame et vite se précipiter pour aller dans le SAS, à 5 minutes du départ à peine, ça devient une habitude pour moi de jouer avec le feu !

Au programme du jour : de la sueur, du sang et des larmes ! j’y vais avec le couteau entre les dents, mais toujours avec humilité : je reste sportif amateur, ce n’est que du sport, donc il faut relativiser et replacer les choses dans leur contexte.

 

Je retrouverai trois acolytes de club (Bussy Running) pour cette épreuve : Eric puis Myriam qui feront les guides et Patrick notre star non-voyante. Eric et Patrick s’élancent d’ailleurs quelques minutes avant nous, je ne les vois que de dos.

Nous sommes 1 850 au départ, dont 600 pour les championnats de France ?

A 9h les fauves sont lâchés, je ne suis pas trop mal placé et passe la ligne après 6 secondes. Cela part vite devant, moi je me cale sur mon allure cible et passerai le 1er km en 3’59.

J’espère pouvoir accrocher un pack de coureurs partageant la même ambition chronométrique, d’habitude c’est l’inverse les gens se planquent derrière moi car ma taille (1,95m) les rassure…..pourtant mon poids (70 kg) devrait leur dire que ce n’est pas le bon cheval à suivre, car pas assez large !!! 😉 Les km suivants s’enchainent comme un métronome, à l’allure, la densité des coureurs est ok on peut galoper proprement, parfait.

1er ravito un peu avant le 5ème km vers la Chapelle des Fougeretz, j’avale un gel juste avant (les panneaux ravito à 200m sont bien appréciés) et attrape un verre d’eau à la volée. Ce sera le seul petit bémol pour moi, j’aurai préféré des petites bouteilles à attraper plutôt que les verres, moins pratiques. Etrange aussi de voir que les km sonnent à la montre avant les repères chronométriques « officiels » de l’orga, pas cool.

Depuis quasiment le début les deux premières athlètes féminines sont dans notre groupe d’une dizaine de coureurs, de fait nous aurons en permanence autour de nous 2 motos : l’une avec un juge FFA et l’autre avec la caméra pour la retransmission en direct pour la TV de Bretagne. Il s’agit de se tenir à carreau du coup !!!

8ème km en 33’12 selon l’orga, bizarre chaque km était pourtant en sub 4’ (ma montre m’annonçait 31’38)

2ème ravito au 10ème km au niveau de Pacé, j’avale un gel et un peu d’eau pour faire passer ça, tout roule. Le paysage de la campagne Rennaise déroule, le public nous encourage (enfin surtout les féminines !) ou en tout cas nous profitons de ces applaudissements collectifs.

14ème km en 56’40. A partir de là je ne ferai que progresser dans le classement, car je double !

3ème ravito au 15ème km, j’avale un gel et « gobe » l’eau du gobelet, un peu moins d’une heure de course à ma montre, mais déjà des écarts avec le kilométrage « officiel ». Cependant l’avantage c’est que les km défilent vite mine de rien ! La ceinture porte-gels s’allège et c’est nickel.

4ème ravito un peu après le 20ème km, toujours bien indiqués, et hop un gel. Juste après, on aperçoit l’arche du semi qui se profile, et les relayeurs du marathon duo qui sont sur le côté. Je vois (et j’entends) les encouragements de mes collègues de club car c’est là qu’Eric passera le flambeau à Myriam pour courir avec Patrick, notre star non-voyante.

Passage au semi près de la porte de St Malo, en 1h24’31, on est dans le tempo imparti, ça tombe bien la course n’a pas encore commencé ! On déroule toujours, le groupe rétrécit doucement mine de rien puis passage au 24ème en 1h36.

5ème ravito un peu avant le 25ème km, un gel et rebelote de l’eau. J’envie quand même un peu les costauds qui ont leur ravito perso sur la petite table avant le gros du ravito, j’aurai bien aimé pouvoir y disposer une petite bouteille pour mon usage perso !!!

Au 28ème km la douleur récente de ma cuisse gauche se rappelle à mon bon souvenir, argh ! Lors d’une montée le rythme de notre petit groupe ralentit (on passe à >4’/km) alors je double et pars en chasse des petits groupes de coureurs devant.

Par la même occasion cela me permet de ne plus avoir les motos qui encadraient la 1ère féminine depuis le début ! vivement les motos électriques car les pots d’échappement à 1 ou 2m des coureurs c’est bof. Je continue mon bonhomme de chemin, remercie de la main le public qui encourage sur les côtés, c’est toujours apprécié !

Passage au 30ème en 2h00’12 (à ma montre je passais le 30ème en 1h58’45 !) ici on a environ 300m de décalage avec le marquage ! Les gars dans le peloton râlent car nos montres bipent toutes en avance et personne ne retrouve le km de l’orga à sa montre. Forcément en notre défaveur, de fait il faut courir un peu plus vite pour compenser la dérive du timing.

6ème ravito un peu avant le 31ème km, on rentre dans Rennes, hop un gel et un gobelet d’eau en tentative pour ne pas s’en mettre partout. On serre les dents, c’est ici que la course se joue, il s’agit de ne pas flancher. Je repense à toute cette préparation, à ces espoirs, aux encouragements des proches qu’il convient de ne pas décevoir. Je suis super heureux de constater que les temps de passage par kilomètre ne dérapent pas (sauf lors de difficultés isolées concernant le dénivelé du parcours).

34ème km en 2h14’56, jusqu’ici tout va bien !!! Pourvu que ça dure, en tout cas je suis un peu dans le dur, normal, mais la tête doit prendre le relais pour ne pas craquer.

7ème ravito au niveau du 35ème km, au niveau de Cesson-Sévigné, un avant-dernier gel, on longe la Vilaine en étant sur la route, longue ligne droite, j’arrive à la hauteur d’un coureur de la SG puis le double en l’encourageant à s’accrocher à moi mais il est dans le dur. Le compte à rebours des km finaux est enclenché, le cerveau est débranché, je me concentre sur ma respiration (ai eu quelques alertes de point de côté avant) et tâche de ne surtout pas m’enflammer.

Kilomètre après kilomètre je me rapproche de l’objectif, et à priori cela serait atteignable, cela me booste et me permet de remonter toujours d’autres coureurs plus à la peine.

Au 40ème, en ville, j’entends les encouragements de mes enfants et je sais que je retrouverai ma femme du coup directement au niveau de l’arrivée. C’est bon pour le moral !

8ème ravito un peu après le 40ème km, sommes dans l’hyper-centre de Rennes, et le dernier gel est avalé avec un dernier verre d’eau. Ça sent l’écurie ici, bien que ne connaissant pas le parcours j’ai en mémoire la vidéo de l’édition 2017 qui détaille un peu le finish.

Montée vers le Parlement (finalement moins raide que je ne craignais) puis descente sur les pavés (là ce n’est pas top, et encore heureusement que c’est sec !), derniers virages, entre les 41ème et 42ème j’aurai couru à 3’49 puis arrivée en plein centre-ville, esplanade Charles de Gaulle, en état de transe ou presque 😉

Finish en 2h48’37, je suis fou de joie, contrat rempli !!! 114ème au scratch (classement Open + France mélangé) et 29ème de ma catégorie (M1). Garmin m’annonce une allure moyenne de 3’58 avec un cardio moyen à 159 bpm (j’aurai imaginé plus) et 15,1 km/h de moyenne. Le rêve !!!

Récupération de la médaille des 10 ans du marathon, du sac de ravito d’après-course avec quelques victuailles dans la foulée je file direct retrouver ma chérie puis les enfants avant de retourner chez nos amis. Du coup pas de massage ni kiné ni podologue ni ostéo ni cryothérapie, pas le temps !

 

En conclusion, un rêve réalisé, quel bonheur quand les planètes sont alignées ! Je ne réalise pas encore complètement, j’ai pourtant battu mon record sur la distance de plus de 8 minutes ! Je rejoins de fait le club des « Sub 2h50 » dans lequel quelques amis figurent, coooool !!!

Désormais je reste un peu sur mon petit nuage et je vais faire analyser par les potes plus costauds quelles sont les pistes d’amélioration à creuser (je pense déjà au km hebdo qui est beaucoup trop faible et au cardio qui pourrait être plus haut perché…) à suivre !  

 

 

 

 

 

 

 

 

2 commentaires

Commentaire de marathon-Yann posté le 25-10-2021 à 16:34:35

Félicitations augustin ! Quel temps canon ! Ce n'est pas si fréquent de battre son record après tant de marathons, ton exploit n'en est que plus beau!
Ca fait plaisir aussi de lire des nouvelles du marathon de Rennes, que j'ai couru il y a quelques années (le parcours a été modifié je crois ?)

Commentaire de augustin posté le 25-10-2021 à 17:21:26

merci Yann! je ne connais pas l'ancien parcours par contre ai lu (plusieurs fois) ton récit histoire de m'imprégner en avance de ce marathon ;-) continue de rédiger des récits, on est preneurs!

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