Récit de la course : BikingMan Corsica 2020, par Bikoon

L'auteur : Bikoon

La course : BikingMan Corsica

Date : 26/10/2020

Lieu : Biguglia (Haute-Corse)

Affichage : 2728 vues

Distance : 850km

Objectif : Objectif majeur

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Pas d'autre récit pour cette course.

BikingMan Corsica 2020 – Magnifiquement exigeant

BikingMan, ultracyclisme, bike packing... autant de termes que je ne connaissais pas il y a 6 mois !

Cette idée saugrenue a été plantée dans mon esprit par mon copain Stephane (alias Sputnik sur Kikouroù) qui a découvert en mai dernier l’existence d’un « BikingMan Corsica » se tenant fin octobre.

Il a dû lui falloir 1 jour pour décider de s’inscrire, et moi probablement moins pour le suivre, ne sachant pas vraiment dans quoi je me lançais, à part ces quelques notions : autonomie totale, 850 km et 15000 mètres de dénivelé positif, montagne et littoral Corse, temps limite 120h.        

C’est d’ailleurs certainement la Corse qui m’a fait plonger aussi rapidement dans l’inconnu tellement je suis attaché à cette île :o) car si je m’étais attardé un peu plus longtemps sur le descriptif, je n’aurais peut-être pas cliqué aussi vite...

On commence donc à se renseigner un peu sur le matériel nécessaire à ce genre de périple, et je me rends compte très vite que mon vélo aéro de triathlon full carbone n’est pas tout à fait adapté à l’épreuve... tant pis je ne vais pas investir dans une nouvelle monture pour ce qui sera peut-être ma seule épreuve d’ultracyclisme ! Il me faut donc faire quelques ajustements et bricolages divers pour accessoiriser mon vélo (scotch large, élastique robuste, velcro supplémentaire...). Et la seule concession pour obtenir un peu plus de confort ce sont les pneus : j’ai mis du 28 mm contre 25 habituellement.

Sans vraiment savoir ce que peut représenter rouler 850 km dans un temps imparti le plus court possible, on imagine assez bien qu’il va falloir « borner » un max d’ici l’échéance ! Me voilà donc parti à augmenter petit à petit la distance de mes sorties le dimanche, tout en essayant de cumuler le plus de km par semaine notamment à l’aide du home-trainer.

[Je fais un léger aparté, car j’ai bien cru que ma participation à ce BikingMan allait être foutue très peu de temps après mon inscription : début juin je me fais un lumbago. Bon, soit, ça m’arrive de temps à autre. Sauf qu’il ne passe pas comme d’habitude et se transforme en sciatique. Je décide de consulter et le scanner révèle la présence d’une hernie discale en L3-L4 !!! La douche froide :o(. Mais après consultation d’un neuro-chirurgien (et prié pour ne pas avoir à subir une opération), il s’est avéré que ce modèle de hernie discale était compatible avec une vie normale et une poursuite de l’activité sportive. Yoopiiii :o)]

 

Je cumule ainsi quelques belles semaines à plus de 350 km, avec une moyenne à 260 entre juin et octobre et une plus grosse à 520 km avec un week-end dans le Jura avec mes 2 acolytes. Viennent assez rapidement des plans sur la comète, ou comment aborder une telle épreuve. Stéphane, Philippe (un autre copain qui est aussi tombé dans ce piège) et moi envisageons un mode découverte pour une première expérience d’ultra cyclisme avec 2 vraies dodos et donc 3 étapes d’un peu moins de 300 km chacune. Ça peut paraître très abordable pour qui est habitué à faire des heures de selle, mais ça nous semble quand même loin d’être simple...

Et puis les semaines passant et l’échéance approchant, la perspective de mettre un premier dossard depuis bien longtemps (juin 2019 pour ma part et le triathlon de Deauville), font que Stéphane et moi commençons à avoir envie de tenter le truc en 2 étapes avec une nuit à Propriano qui se trouve environ à 420 km du départ, et donc de l’arrivée :o)

Et puis patatra, le mercredi précédent le départ Axel Carion l’organisateur nous apprend l’annulation de la course :o(((( C’est incompréhensible, nous serons moins de 200 au départ, il n’y aura aucun spectateur, et les concurrents seront très espacés selon la progression de chacun. Quelle déception !! (On comprendra le lendemain avec l’annonce du couvre-feu dans toute la Corse la raison de cette annulation). On décide quand même de se rendre en Corse et de le faire en mode 4 jours. Axel annonce qu’il dépose un référé auprès du tribunal administratif de Bastia, mais je pense que personne ne croit au maintien de la course, d’ailleurs plein de monde annonce sur le FB de l’événement renoncer à venir en Corse.

Mais un petit miracle se produit car le vendredi soir, 60h avant le départ de la course, Axel nous annonce triomphalement l’annulation de l’annulation :o) et donc le maintien du BikingMan Corsica 2020, mais en tenant compte du couvre-feu...

Immense soulagement, et hyper excité de prendre le départ, mais cette composante de couvre-feu rend l’exercice plus compliqué encore d’un point de vue logistique.

C’est d’ailleurs ce qui nous est précisé lors du briefing le dimanche après-midi : Axel insiste sur la chance évidente que nous avons que cette course soit maintenue alors que c’est une véritable hécatombe pour beaucoup d’organisations depuis des mois ! MAIS il est impératif de vraiment jouer le jeu car la course sera scrutée à la loupe, et il n’y aura aucune tolérance pour quiconque sera encore sur son vélo après 21h, ce sera la mise hors course immédiate.


 

« Très fou ou très expérimenté » telle est la réponse d’Axel Carion à ceux qui envisagent (comme nous) de rejoindre Porto-Vecchio dès la 1ère étape... Il est probable que nous soyons un peu fou et un peu expérimentés, sera-ce suffisant ?...

 

Axel nous apprend aussi que d’un point de vue météo sur cette première étape « nous allons ramasser... » pluie et froid sont annoncés en altitude. Chouette ! (Ça m’inquiète quand même un peu, je n’ai pas vraiment prévu de vêtements chauds. On y reviendra...)

 

Le matin, nous étions venus faire contrôler le matériel obligatoire, faire poser nos plaques de cadre avec numéro de dossard et prendre quelques conseils bienvenus. Ma machine n’a plus grand chose à voir avec la configuration triathlon habituelle, elle pèse 14,5 kg et les bidons ne sont pas pleins... ça va bien changer dans les comportements.

 

Jour 1 

Lundi 26 octobre 6h16, nous nous élançons enfin dans ce tour de Corse tant attendu. Départ par vagues oblige, nous partons en queue de peloton, mais nous ne sommes qu’environ 140 au départ.

Après avoir quitté le petit bout de voie rapide qui mène à Bastia (le départ se faisant du camping de Bigublia au sud de la préfecture de Haute-Corse), la pente s’accentue immédiatement et nous longeons l’hôpital. C’est un sentiment très particulier et je savoure encore plus cette chance d’être sur mon vélo après avoir passé un an auparavant 2 semaines ici suite à ma fracture du bassin. Je ne suis pas revanchard, mais quelle revanche quand même :o)

Le [magnifique] parcours tracé par les organisateurs nous fait partir directement dans la montagne en traversant le Parc Naturel Régional. Autant dire qu’on va en prendre plein les yeux, mais que niveau ravitaillement, on ne va pas trouver un hypermarché tous les 5 km ;o) et comme le concept c’est « autonomie totale », il faut soit prévoir de quoi acheter sur le parcours, soit emporter de quoi s’alimenter suffisamment longtemps, et en l’occurrence, on ne s’attend pas à trouver une supérette avant plusieurs heures, on est donc partis avec le plein de barres (et des Läckerlis maison pour moi, merci ma petite maman :o)).

Question dénivelé, on est vite dans le bain ! les premières pentes à la sortie de Bastia frisent les 10/11% par moment sur 5/6 premiers km.

 

Ce n’est pas le moment de jouer les kakous et s’enflammer prématurément on n’est qu’au tout début de l’amuse-bouche :-), en revanche les paysages nous font très vite plonger dans cette Corse si belle et sauvage. Et ventée ! Je savais en venant avec mon vélo de triathlon équipé de ses jantes hautes de 63mm que j’allais être confronté à des turbulences à cause du vent. Et bien ça y est, ça ne traîne pas !! Dès la première descente sur une superbe route sinueuse et bien lisse, le vent du sud me donne de gros coups dans le guidon qui ne m’incite pas du tout à rester sur le prolongateur, mais à tenir fermement le bas du guidon ! Malgré ça, je savoure pleinement la chance qu’on a d’être ici à faire du vélo !

 

Les kilomètres défilent, les mètres de dénivelé défilent aussi, mais moins vite, même si les sensations sont très bonnes malgré le poids du vélo. La traversée de la Castagniccia, le grenier à châtaignes de la Corse avec les couleurs automnales est une pure merveille !

 

 

 

La vigilance est de mise car ces petites routes sont peuplées d’habitants à 4 pattes : vaches, chèvres, cochons et parfois chiens dans les villages ; ce sont d’ailleurs ces derniers les plus agressifs... La placidité des bovins ne doit pas faire oublier qu’ils peuvent changer de direction au dernier moment, et mettre un terme à cette belle balade. Ce qui est d’ailleurs arrivé l’an dernier au futur vainqueur de l’épreuve 2020, il n’a pu éviter le veau que sa mère cachait involontairement !

Les sensations sont excellentes et malgré le poids du vélo, je monte à bon rythme les [nombreuses] parties ascendantes, ce qui me donne l’occasion de m’alimenter et faire une petite pause en attendant mes 2 compagnons. La première vraie pause depuis le départ arrive seulement à Ghisoni après environ 174 km et plus de 8h de vélo. Et cette pause fait vraiment du bien car il commence à pleuvoir et la fatigue se fait sentir car il n’y a quasi aucun répit sur ce parcours, ça monte et ça descend tout le temps. Il y a d’autres concurrents dans ce petit café et j’ai l’impression de faire partie d’une colonie de sauterelles qui s’abat sur les denrées en vitrine :o) En ce qui me concerne c’est 2 feuilletés salés + 1 chausson au pomme et un coca. Je crains que les cyclistes qui sont arrivés après n’ont pas dû trouver grand-chose à se mettre sous la dent...

 

La prise de photos s’arrête ici.... car plus les kilomètres passent et plus ça mouille. J’ai fait le choix de n’emporter que ma veste de pluie très légère que j’utilise en trail, nous attaquons l’ascension du col de Verde, point culminant de la course à près de 1500 m d’altitude, alors pour l’instant ce choix ne me semble pas encore trop mauvais. L’ambiance est ici très particulière car nous ne sommes pourtant qu’au milieu de l’après-midi, mais la couverture nuageuse et le brouillard qui commence à arriver font que la luminosité est très faible, cela donne néanmoins de jolies vues sur les couleurs automnales environnantes. Nous arrivons au sommet en compagnie d’un cycliste originaire de Haute-Savoie avec qui nous avons fait toute la montée. Et là, changement d’ambiance !! Il pleut encore fort (ça, ça ne change pas), mais surtout avec l’altitude et le changement de versant, il fait vraiment froid et le vent souffle très fort malgré le brouillard... GENIAL.

Notre ami haut-savoyard enfile par-dessus sa veste de pluie une espèce de veste sans manche qui semble en plastique plutôt épais, qu’il appelle « l’arme absolue », et moi je ne mets que mon gilet jaune par-dessus ma fine North Face, elle-même par-dessus le maillot de vélo BikingMan et un t-shirt manches courtes avec manchettes, et mes gants chauds (mais non imperméables). J’ai heureusement des lunettes jaunes en plus de mes lunettes de soleil. Grosses pensées et admiration pour mon pote Stéphane qui est venu en Corse sans lunettes (oubliées sur le continent) et qui se farcira donc 850 km la rétine au vent ! Mes camarades ont également des couvre-chaussures alors que je n’ai que je gentillets « bouts de chaussures » utiles si la température passe de 15° à 12° ;o)

Sauf qu’ici il ne doit pas faire plus de quelques degrés et je suis trempé jusqu’aux os. La descente du col est périlleuse, car dois-je le rappeler, il drache, il y a du brouillard, il fait maintenant nuit et la route est gorgée de flotte et de bogues de châtaignes... Et comme si ces difficultés n’étaient pas suffisantes, n’étant pas assez couvert, je suis pris d’une hypothermie et grelotte tellement que ça en secoue mon guidon ! Dans ces conditions dantesques, je décide de stopper à mi pente pour tenter d’enfiler mes jambières qui je l’espère me protègeront un peu du froid. La recherche des dites jambières dans le sac sous la selle puis leur enfilage dans ces conditions et en tremblant comme une feuille est vrai délice. Pour tenter de me réchauffer un tant soit peu les mains je vais jusqu’à uriner dessus :o)) ça fait son effet, mais seulement quelques secondes hélas. Je repars, bien sûr, pas réchauffé du tout, et avec une (ou plutôt 3) idées en tête : ne pas crever car je sais que dans ces conditions je n’arriverais jamais à dépanner, ne pas tomber et, mais bon sang quand est-ce que cette foutue descente va prendre fin ???!!!

Nous nous retrouvons tous les 3 frigorifiés en bas du col, et les parties plutôt montantes qui arrivent vont nous permettre de nous réchauffer un peu en appuyant sur les pédales et ne plus être totalement passifs musculairement comme dans la descente. Ouf. Ça revient petit à petit, mais non d’un petit bonhomme, je n’ai pas le souvenir d’avoir eu aussi froid ! Qu’est-ce qu’on a ramassé en effet ! Axel disait vrai... Du coup, l’objectif de dormir à Porto-Vecchio s’est dissout dans le brouillard et la pluie de Verde, et nous ne pensons plus qu’à une chose : le plan B qui consiste à dormir à Zonza. Ces conditions bien pourries ont attaqué les organismes et on se sent bien bien entamés. Ça me vaut d’ailleurs une chute, quasi à l’arrêt en essayant de clipser ma pédale droite en repartant d’un court arrêt, pas de bobo, mais il est temps que cette première longue étape se termine.

Et Zonza arrive enfin !!!  Nous nous précipitons à l’abri, dans la merveilleusement chauffée « auberge du sanglier » qui a eu la divine idée de faire un feu de cheminée. Nous nous agglutinons près de l’âtre, tels des guêpes autour d’un pot de miel. Hélas ce n’est pas ici que nous passerons la nuit, mais dans un petit hôtel à proximité qui n’a pas dû chauffer ses chambres depuis un petit moment... autant dire que c’est froid et humide. Parfait en somme pour faire sécher nos vêtements ;o) On tente malgré tout avec le pauvre sèche-cheveux, mais bien sûr pas de miracles, il faudra repartir demain avec des vêtements mouillés !

On dîne rapido sur nos lits de plats de pâtes à emporter récupérées à l’auberge du sanglier, et puis dodo, le lendemain il s’agit d’être sur les vélos à 6h pétantes.

Bilan de la journée : 260 km – 5000m de dénivelé positif – 12h22 de vélo (20,7 km/h de moyenne) et 14h12 avec les pauses.



Jour 2

 

La nuit fut bonne malgré la fraîcheur et l’humidité, mais l’enfilage des vêtements mouillés n’est pas le meilleur moment de la journée, et dehors il doit faire 7 ou 8° maxi. Brrrrr..... Heureusement il ne pleut plus, mais le mouvement des branches alentour laisse présager une journée venteuse. Et en effet un peu avant le col de l’Ospédale je me retrouve en légère descente à un magnifique 17 km/h en appuyant fort sur les pédales avec des rafales monstrueuses plein le nez ! La descente sur Porto-Vecchio qui suit est heureusement un peu plus abritée, et à cette heure matinale il n’y a pas de circulation, c’est un vrai régal à descendre.

 

Avec cette belle descente, on arrive donc 1h22 après avoir quitté Zonza au 1er Check Point situé sur le port de Porto-Vecchio, ce qui nous fait penser que sans les conditions pourries rencontrées la veille, on aurait pû dormir ici dès le 1er soir. « Très fou ou très expérimenté » :o) Ils ne seront que 8 à rejoindre Porto-Vecchio le 1er jour. Le ventre vide ou presque, on se lance à la recherche de la 1ère boulangerie qui passe, et c’est à la sortie de la ville que nous trouvons la perle. Bon, sur ce coup, j’ai probablement pêché par excès de gourmandise. Deux belles parts de pizza, un pain au chocolat aux amandes et un coca qui auront du mal à passer. J’avais d’ailleurs acheté un 2ème pain au chocolat aux amandes que j’ai trouvé plus prudent de glisser dans la poche arrière de mon maillot pour le déguster un peu plus tard.

 

Nous passons par la boucle (qui nous semble très longue) de Palombaggia avec un certain regret, c’est de ne pas voir la plage du même nom, une des plus belles de l’île semble t’il. En revanche, on serpente au milieu de toutes les résidences situées à proximité.

 

Après 75 km, la 1ère grosse ascension de la journée est en vue avec le col de Bacinu, 12 km à 6% de moyenne. Encore une fois, les jambes et les sensations sont bonnes au pied, alors je fausse compagnie à mes 2 camarades et je remonte sur 2 cyclistes qui font le tour comme nous, dont un qui monte quasiment tout le temps en danseuse ! Je m’en émeus auprès du second (un triathlète avec qui je vais discuter une bonne partie de la montée) qui m’apprend que « l’accro de la danseuse » n’a en fait pas le choix car il a cassé son dérailleur arrière et ne possède plus donc que 2 vitesses en alternant petit et grand plateau... !!! Immense coup de chapeau à lui qui rejoindra l’arrivée dans cette configuration. Enorme.

 

Je décide de ne pas attendre mes copains au sommet car ça souffle très fort et j’ai peur de me refroidir, j’attaque donc la descente prudemment à cause du vent, et sans trop appuyer pour les voir revenir sur moi. Je stoppe malgré tout en bas de la descente, à l’occasion d’une trouée entre 2 nuages j’ingurgite mon 2ème pain au chocolat aux amandes (bien calorique). Je vois passer Stéphane et je m’attends à voir arriver Philippe peu de temps après, ne le voyant pas arriver, je décide de repartir car je me refroidis car en plus du vent, il recommence à pleuvoir. Ce que j’avais d’abord pris pour une averse s’avère être une belle pluie qui me contraint à m’arrêter un peu plus bas pour mettre ma veste. Et toujours pas de Philippe. Puis une nouvelle pause car j’ai froid, j’enfile donc mon bonnet, mon buff et ma 2ème paire de gants. Et toujours pas de Philippe. Je repars, et me voilà donc positionné entre mes 2 copains sans vraiment savoir où chacun se trouve, j’imagine rattraper Stéphane, mais il avance le bougre et les km passent sans le reprendre. Je m’arrête dans le 1er village traversé pour refaire le plein des bidons et m’effeuiller un peu, le vent n’est pas tombé mais il y a maintenant un beau soleil.

 

 

En essayant de rattraper Stéphane, direction plein ouest vers Propriano, je commence à apercevoir la mer après cette longue incursion dans les terres, et c’est seulement dans cette petite ville balnéaire en pause dans une station-service que je le retrouve. La pause sandwich / coca arrive à point nommé, et j’apprends que Philippe se trouve environ 30 mn derrière nous après avoir subi un gros coup de moins bien. On s’était mis d’accord tous les 3 qu’on essaierait de rester ensemble le plus longtemps possible, mais qu’il fallait néanmoins être autonome en cas d’explosion du petit groupe. Stéphane et moi repartons donc, en se disant que l’on reverrait peut-être Philippe un peu plus tard si jamais il arrivait à se refaire la cerise ! [pour la petite histoire, le pauvre Philippe a ensuite connu une succession de galères mécaniques, mais qui ne l’ont pas empêché de terminer en 3 jours et demi ; un grand bravo Phil pour ta détermination !]

 

Si côté mental tout va nickel, le physique commence à ressentir les km, notamment mon genou gauche qui montre des signes de fatigue, mais c’est au niveau du dos que j’ai le plus d’inquiétude : les lombaires sont très lourdes mais ce sont les cervicales qui me font vraiment souffrir. Je vais d’ailleurs débuter une sorte de rituel de contorsions et autres gesticulations tout en roulant pour essayer de me détendre, pratique qui m’accompagnera jusqu’à l’arrivée...


 

En revanche, Stéphane est visiblement dans une forme éblouissante, alors qu’hier il avait de mauvaises sensations, aujourd’hui il adopte l’attitude qui nous fait tellement mal quand on essaie de se mettre dans sa roue : bien posé sur le prolongateur, il envoie les watts et faut pas se laisser décrocher sinon on ne le revoit plus ! Je m’imagine par moment tel une feuille encore un peu accrochée à sa branche, mais qui vacillerait au rythme du vent automnal... J’essaie malgré tout de profiter du paysage, et je tourne la tête sur la gauche le plus possible pour admirer les points de vue magnifiques sur la mer sur ces parties parfois très roulantes plein vent de travers avant d’arriver à Ajaccio.



On décide d’ailleurs de s’arrêter un peu avant Ajaccio (à Porticcio) pour une pause gourmandise de boulangerie


 

L’arrivée sur Ajaccio après 8h30 de vélo et près de 200 bornes ne restera pas parmi les plus beaux souvenirs de cette épreuve : nous devons rouler sur la bande d’arrêt d’urgence de la nationale très chargée à cette heure-ci et en plus on se prend une énorme averse sur le coin du casque ! La sortie de la ville et son calme retrouvé fait donc du bien, même si on est surpris par les pourcentages par lesquels on doit passer.

 

Je n’ai pas encore évoqué la stratégie de ce 2ème jour : envoyer du lourd :o). Bon, sinon de manière un peu plus raisonnée, on s’est fixé de tenter de rejoindre le CP2 situé à Porto soit un peu moins de 290 km, c’est ambitieux, mais jouable si on ne perd pas trop de temps aux arrêts ravitaillement. La nuit commence à arriver peu de temps après avoir quitté Ajaccio, je suis toujours tel le morpion qui ne veut pas se laisser décrocher de Stéphane. On discute un peu de nos états de forme respectifs et on se dit que finalement, entre Piana et Porto il n’y a que de la descente et qu’on peut donc très bien s’arrêter dans ce premier village pour passer la nuit. L’arrivée à Cargese me paraît vraiment longue, nous sommes certes en bord de mer, mais il fait nuit noire alors on n’y voit goutte des paysages !


 

Pour l’anecdote, cette photo de Stéphane m’a coûté bien cher en terme d’énergie : mon téléphone étant situé dans la poche arrière de mon maillot, lui-même situé sous mon gilet jaune, j’ai mis plusieurs km à réussir à le remettre en place... Distance pendant laquelle je le prenais entre mes dents et je relançais en danseuse comme un dingue pour rattraper Stéphane. Alors j’espère que vous l’appréciez !

 

Après Cargese nous attaquons la montée vers Piana qui va incontestablement être un de mes meilleurs moments sur cette course. Nos rythmes sont un peu différents alors je me retrouve un peu devant (il n’y a pas de pression pour arriver avant 21h). A quelques différences près, je retrouve les sensations nocturnes que j’aime tant en ultra trail. Il fait nuit noire, mais la lueur de la lune donne un éclairage très particulier aux paysages, je suis seul, il n’y a aucun bruit, et (ça c’est nouveau) une délicate odeur de maquis humide monte des bas-côtés, c’est un délice :o). Stéphane avait réservé (sans le savoir) un appartement tout confort dans Piana qui sera bien luxueux pour seulement 2 personnes et 1 seule courte nuit. Nous avons tout de même juste le temps de filer dîner (entre 20h15 et 20h50) dans un charmant petit restaurant. De retour à l’appartement, on remet à charger les compteurs et autres lumières pour la nuit. D’ailleurs j’ai une lumière arrière qui a rendu l’âme, heureusement que j’en ai une deuxième de secours.

 

Bilan de la journée : 270 km – 4800m de dénivelé positif – 12h03 de vélo (22,4 km/h de moyenne) et 13h52 avec les pauses, demain il va falloir optimiser encore plus



Jour 3

 

C’est aujourd’hui que l’on veut terminer !! il va s’agir de ne pas perdre de temps, plus de 300 km à parcourir pour rejoindre le point de départ. Mais on sait que la météo va être favorable, soleil et vent bien orienté en principe, la motivation est au taquet, et nous allons traverser des paysages que je connais et que j’aime tant !! Banzaïïïïïï

 

Commencer par une descente, même de nuit est plutôt confortable, même si ce n’est pas le meilleur moyen de se chauffer, pas très grave, on arrive vite comme prévu au Check Point #2 de Porto où 2 gentilles bénévoles bipent nos dossards. Le jour pointe son nez, et la partie qui s’annonce promet d’être somptueuse. [C’est d’ailleurs un léger regret que l’on peut avoir, d’avoir traversé les splendides calanques de Piana de nuit].





 

Tant pis, on profitera d’autant plus de ce qui arrive. Et on a le temps d’en profiter, car le profil est plutôt ascendant sur cette partie et la route sauvage qui mène à Galéria puis en Balagne est coupée à la circulation pour cause d’éboulement, les vélos sont donc les seuls à l’emprunter, royal ! Nous attaquons une longue descente de plus de 10 km qui nous fait entrer en Balagne, alors que le soleil pointe le bout de son nez, mais ne chauffe pas encore les organismes. Nous sommes d’ailleurs surpris de trouver de la gelée blanche sur les bas-côtés alors qu’on est quasi au niveau de la mer à hauteur de Galéria. Le col qui arrive (Marsolino) devrait bien nous réchauffer ! Si j’avais imaginé en passant ici en juillet dernier par un terrible cagnard que je serais passé ici en ayant froid... La montée du col se passe sans problème, à petit rythme, sachant que les pourcentages les plus forts sont juste avant le sommet, forcément !

 

Nous rejoignons assez rapidement Calenzana, ville départ du GR20 où nous faisons une petite pause casse-croûte qui fait du bien, au menu : Coca bien sûr, 2 sandwichs, et un cake au fruits confits qu’on se partage. Cake que Stéphane aura bien du mal à digérer. Un concurrent anglais s’est aussi arrêté dans ce Vital pour se ravitailler, et on observe sa stratégie différente de la nôtre : il dispose son ravitaillement dans des petits sacs qui pendent de son guidon afin de pouvoir manger tout en roulant. Moins expérimentés, de notre côté on s’assoit sur un muret en attendant de repartir. On arrive assez vite à Zilia où bien sûr nous faisons le plein de nos bidons : Zilia étant une source d’eau mise en bouteille et vendue dans toute l’Île, c’eut été un crime de ne pas recharger ici !

 

Passé Montemagiorre, et la partie légèrement ascendante, nous arrivons sur incontestablement un des plus beaux balcons de cette partie de Balagne avec une vue sur la baie de Calvi à couper le souffle.


 

La redescente sur Cateri marque le début d’une succession de villages typiques de Balagne (Avapessa, Murato, Feliceto, Nessa, Ville di Paraso, Occhiatana, Belgodere) tous situés sur la courbe de niveau et qui plus est avec une route superbement bitumée : le terrain de jeu préféré de Stéphane ! Il va s’en donner à coeur joie, bien posé sur ses prolongateurs entre le km 100 et 125, avant d’attaquer la descente sur la sortie d’Île Rousse, à Lozari précisément, et sa belle plage.



 Mais ce n’est pas le moment de penser farniente ou bronzage, il nous reste un bon bout de chemin à parcourir, et notamment la traversée des Agriates jusqu’à St Florent, après ce sera la découverte pour moi. A l’approche des Agriates, nous rattrapons un concurrent triathlète avec qui je discuterai durant toute la petite ascension qui nous mène au point culminant de cette très belle route sinueuse au milieu du maquis désertique (d’où le nom de désert des Agriates ;o)) L’arrivée sur St Florent après 7h pile et 170 km se fait à bon rythme, et une vraie pause ici va faire du bien. Alors, même si nous ne sommes pas en mode pit stop de Formule 1 et qu’il nous reste 130km et 8h pour arriver avant 21h à Biguglia, il n’en demeure pas moins que nous essayons d’optimiser nos temps d’arrêt.


 

Et c’est ici un peu compliqué car la personne qui gère la « boulangerie, vente à emporter et dégustation sur place » où nous nous sommes arrêtés est occupée à servir à la fois en terrasse et en boutique ; et même si nous ne sommes pas en plein mois d’août, il y a quand même du monde, et le temps nous semble filer... Bref, on s’installe avec nos collations à la terrasse, et malgré le soleil qui chauffe assez bien en ce début d’après-midi, on se refroidit très vite, presque à greloter. Preuve s’il en fallait que les organismes sont fatigués !

 

Il est temps de repartir, le ventre plein, et sans même songer à un petit verre de vin, alors que nous traversons la région de Patrimonio, célèbres vignes Corses, il faudra attendre d’être arrivés pour cette récupération-là. Je découvre donc ce Cap Corse qu’on dit très sauvage, et quoi de mieux que le vélo pour découvrir une région ? On profite pleinement des paysages car il fait un temps superbe, et on n’a pas besoin de se coucher sur nos machines pour être plus aérodynamiques, car le vent a la bonne idée d’être orienté sud-ouest, donc plutôt favorable.



 

La route longe littéralement la côte par une succession de montagnes russes qui nous fait passer du niveau de la mer à 100/150m d’altitude. Et je dois dire que les parties montantes sont attendues avec empressement, car, et une fois n’est pas coutume, elles me permettent de soulager mes cervicales, en montant de très nombreuses minutes en danseuse, chose que je ne parviens jamais à faire en temps normal.



 

Nous faisons un petit stop remplissage bidons à Nonza et pouvons apprécier sa superbe plage de sable noir en contre-bas qui fait l’objet de multiples dessins réalisés à l’aide de cailloux blancs (en bas à gauche sur la 1ère photo ci-dessous).





 

Nous savions qu’Axel l’organisateur nous réservait une petite surprise en haut du Cap Corse, surprise sous forme de boucle avec une belle descente et une belle montée pour revenir au même endroit, une boucle quoi. On se faisait un peu de soucis en se demandant jusqu’où pouvait aller le niveau de sadisme d’Axel... à savoir, allait-il nous faire descendre près de l’eau une première fois avant de devoir remonter puis attaquer la boucle ?... Vérifications faites sur les altimètres, on est très soulagés de constater qu’il est sadique mais quand même pas trop ;o). Alors cette fameuse boucle, que certains ont loupé et ont donc été disqualifiés (c’est quand même ballot après 800 km...) n’est pas des plus agréables à la descente, car le revêtement vraiment pourri nous secoue dans tous les sens, et mon petit dos n’apprécie vraiment pas ! En revanche, une fois qu’on atteint le point le plus nord de l’île (pour faire plus, il faut rouler sur la plage) et que l’on attaque la remontée, la route est nettement meilleure, serpente au milieu du maquis et cette impression du bout du monde, tout seuls, est vraiment chouette.


 

La remontée au point de départ marque la tombée de la nuit, c’est donc le moment d’enfiler mon attirail nocturne : bonnet, gants, gilet jaune et loupiottes avant et arrière. Ce magnifique périple aurait très bien pu se terminer peu de temps après, car ici encore la route est lisse et le profil descendant vers la mer sur la côte est alors ça descend vite ; et à la sortie d’un virage à droite, un troupeau de moutons occupe toute la partie gauche de la route... ils auraient été à droite, on ne pouvait éviter le strike... !!

 

Les montagnes russes de ce côté de l’île sont vécues beaucoup moins bien par Stéphane et moi : déjà on ne voit plus les paysages car il fait nuit et puis la fatigue s’accumule et l’envie d’arriver est très forte. Je fais encore un peu le yoyo derrière Stéphane dans les quelques parties roulantes de la route côtière, et les 30 km qui nous séparent de l’arrivée dans Bastia semblent bien longs...

 

La circulation se fait de plus en plus dense, et même si ce n’est pas très agréable quand on est sur le vélo, cela marque l’arrivée à proximité de la préfecture de Haute-Corse, alors peu importe ! On traverse Bastia à bon rythme, et l’arrivée sur la 2 voies à la sortie de la ville n’est pas du tout vécue comme un problème ;o). Nous arrivons à Furiani, à proximité du stade, nous tournons à gauche, passons devant notre hôtel, il reste donc 4 petits km pour boucler ce périple. On se félicite mutuellement, on a vraiment eu du bol d’avoir pu rester ensemble si longtemps et d’avoir été épargnés par les incidents mécaniques ! J’ai d’ailleurs souvent remercié ma machine de m’emmener sans encombre ! (parler à un vélo... pffff, ça use quand même ce genre d’activité :o)) Quel dommage que Philippe ait connu des problèmes mécaniques, on l’accueillera à son arrivée le lendemain midi.

 

Et puis je suis rattrapé par l’émotion, les larmes me viennent aux yeux, l’immense satisfaction d’avoir fait ce tour alors que juste un an auparavant je devais me déplacer en fauteuil ; rattrapé par la joie d’avoir parcouru cette île et ces magnifiques routes, rattrapé par le plaisir d’avoir tenu ces 3 jours que nous nous étions fixés sans savoir ce que cela représentait.

 

Une fois la ligne franchie, je tombe dans les bras d’Axel, signe de remerciement d’avoir créé un tel événement et tracé un tel parcours ici. Vraiment MERCI.

 

Même si c’est très anecdotique, il s’agit quand même d’une compétition, nous sommes classés 11ème ex-aequo sur une centaine d’arrivés, en 61h45 (chrono complet entre le départ lundi matin et mercredi 19h50). Certains concurrents ont abandonné pour cause de froid, d’autres sur fractures ou mis hors course pour avoir loupé cette fameuse bouclette.



 

Bilan de cette dernière journée : 305 km – 3900m de dénivelé positif – 12h43 de vélo (23,6 km/h de moyenne) et 14h05 avec les pauses


 

Entre le cotyle et le Covid, je m’estime sacrément veinard d’avoir pu vivre pleinement ce BikingMan Corsica 2020 !

 

Du coup, il faudra que je recommence, pour voir ce qu’est vraiment une épreuve d’ultra cyclisme non stop... ;o) Mais à 50 ans, et si je veux préserver un peu mon dos, il va falloir que je m’équipe avec un matériel un peu plus adapté, vite, une commande pour Noël :o)





29 commentaires

Commentaire de Arclusaz posté le 19-11-2020 à 21:36:09

cruel dilemme ! je lis au fur et à mesure, par petits bouts de lonzo, où j'attends que tout soit écrit ? si ça se trouve tu n'as a fini de pédaler et tu y es encore (au moins dans la tête j'espère)....

Commentaire de Bikoon posté le 20-11-2020 à 15:06:00

20/11 à 15h05 : c'est bon Laurent tu peux y aller :o)

Commentaire de Cheville de Miel posté le 20-11-2020 à 15:48:20

C'est top comme aventure et ton récit va te paire!
Merci

Commentaire de Bikoon posté le 24-11-2020 à 10:01:52

Merci Rémy ! Oh oui c'est top, peut-être trop ?... c'est très addictif ;o)

Commentaire de DavidSMFC posté le 21-11-2020 à 09:52:12

Ah, qu'il fait plaisir à lire ce récit ! Un grand bravo Olivier, d'abord, pour t'être lancé dans cette aventure malgré tout et ensuite, pour cette très belle performance. Et que les images sont belles, j'imagine qu'elles le sont encore davantage dans ta tête :-)

Commentaire de Bikoon posté le 24-11-2020 à 10:03:19

Merci David :o) Ah oui ma tête est encore pleine d'images et de sensations... Envie de remettre ça !

Commentaire de Marathonnerre posté le 21-11-2020 à 14:45:14

Content de voir que tu as retrouvé la forme !

Commentaire de Bikoon posté le 24-11-2020 à 10:04:14

Merci Fred, oui sur un vélo ça va pas trop mal, la cap c'est plus long à revenir...

Commentaire de banditblue29 posté le 21-11-2020 à 18:29:14

Bravo :-)!

Commentaire de Bikoon posté le 24-11-2020 à 10:25:04

Merci ! :o))

Commentaire de ch'ti lillois d'vizille posté le 21-11-2020 à 19:16:50

Bienvenu dans l'ultracyclisme, un sacré bain pour un baptême mais que tu as quand même bien gérer et te permet de voir les points à améliorer sur ces distances.
Reste maintenant à pouvoir aussi vivre la course de nuit sur le vélo ou non selon la stratégie adoptée.
Bravo pour ta course, le temps mis qui n'est pas anodin, et ton récit de partage avec un autre concurrent.

Commentaire de Bikoon posté le 24-11-2020 à 10:28:31

Merci ! on a effectivement vécu une édition très particulière, et probablement plus facile en terme de gestion de l'effort même si c'était plus compliqué d'un point de vue logistique. La prochaine fois je veux absolument découvrir ce qu'est rouler toute une nuit ! Je regarde déjà le calendrier ;o)

Commentaire de robin posté le 21-11-2020 à 19:31:43

Bravo ! Sacrée aventure que avec beaucoup de plaisir.

Commentaire de Bikoon posté le 24-11-2020 à 10:29:01

Merci Robin !

Commentaire de philkikou posté le 22-11-2020 à 17:40:30

Bravo pour cette première ultra-aventure et merci pour ce récit bien détaillé ( j'avais l'impression d'y être et de guidonner avec toi dans la descente glaciale !!) Réussi à passer cette période difficile pour profiter de meilleurs moments par la suite avec votre duo (à défaut de trio ) de choc !!! Croisé, discuté avec Jacques Barge ? un Ultra cycliste connu et reconnu dans ces épreuves et qui habite dans ma région ? ( https://www.francebleu.fr/emissions/100-sports/drome-ardeche/100-sport-54?utm_medium=Social&utm_source=Facebook&fbclid=IwAR2zfJ6hPlvuFp1f3uHxAhxfFiXOo0rT3fjCKawycCwtT8bEU_DgQkc-5fg#Echobox=1605809106 ) Et pour finir une trace de votre parcours concocté par Axel Carion ? ( M'intéresse pour rando cyclo à venir ;-)

Commentaire de Bikoon posté le 24-11-2020 à 10:35:30

Merci Phil ! Bien sûr Jacques Barge, ça a l'air d'être une star de l'ultracyclisme !! :o) Hélas pas eu l'occasion de discuter avec lui, j'espère une prochaine fois.
La trace est ici : https://ridewithgps.com/routes/%2034096379

Commentaire de rvialles posté le 22-11-2020 à 20:54:35

Quelle aventure de dingue ! Bravo pour l'avoir menée à bout et de belle manière. Le récit est un régal.

Commentaire de Bikoon posté le 24-11-2020 à 10:38:58

Merci beaucoup Rodolphe, c'est très sympa :o)

Commentaire de miniping posté le 23-11-2020 à 09:33:12

Salut,
merci pour le CR, c'est assez inspirant car j'envisage de la balade longue à vélo (tous chemins/tout terrain pour moi) dans un futur assez proche donc ça permet de s'inspirer un peu des démarches des uns des autres :)

Commentaire de Bikoon posté le 24-11-2020 à 10:41:42

Merci Yannis, avec plaisir ; je ne peux qu'encourager une telle démarche ;o)

Commentaire de Arclusaz posté le 28-11-2020 à 19:24:53

J'ai attendu le moment favorable pour déguster ce récit que j'attendais tant. Etant probablement la dernière personne à avoir fait du sport avec toi avant ton accident (et en Corse), je mesure bien le goût particulier que ce défi avait pour toi. Et c'est sur que passer devant l'hôpital au départ, c'est un sacré symbole ! Bravo pour cet exploit, merci pour ce récit (j'ai retrouvé plein d'endroits, pleins d'odeurs, plein de lumière même si la météo aurait pu être plus favorable). Te voici lancé dans une nouvelle carrière, avec tes énormes moyens physiques et ton fort mental, tu vas forcément également y exceller. Rendez vous à Occi ou au Monte San'Angelo dès que possible !

Commentaire de Bikoon posté le 06-12-2020 à 15:30:32

Merci Laurent ! Déguster mon CR c'est trop d'honneur, j'espère qu'il fut plus digeste qu'une figatelle vendue hors saison en tout cas :o) Nouvelle carrière, je ne sais pas car je n'ai pas encore fait une croix sur les trails, mais c'est vrai que cette nouvelle expérience mérite d'être renouvelée !
J'espère bien qu'on pourra se voir à Occi et à Sant Angelo l'été prochain :o)

Commentaire de Tonton Traileur posté le 28-11-2020 à 19:32:14

top ! topissime ! comment ça fait envie ! ... mais pas avec CE vélo !!! (change au moins les roues) ... grrrrrhhhh, j'te jure, ces triathlètes ...
au plaisir d'aller faire une balade vélocipédique avec toi un des ces 4, j'ai plein de questions sur le BikingMan ;-)

Commentaire de Bikoon posté le 06-12-2020 à 15:32:49

Merci Jean-Luc :o) Promis je recommencerai plus un BikingMan avec ce vélo ! Mon choix pour ce genre de périple est quasiment arrêté, ce sera beaucoup plus adapté...
Avec grand plaisir pour en parler en tournant les jambes, fais-moi signe !

Commentaire de Tonton Traileur posté le 06-12-2020 à 19:42:45

avec plaisir, Olivier, le temps de tester et maîtriser mon prochain cadeau du Père Noël, de (re)faire tourner un peu les gambettes, et oui, hâte de te faire découvrir mes petites routes à moi que j'ai :-) Bon, vu ton niveau d'affutage, et vu mon niveau post-confit... tu risques de traîner un boulet ...

Commentaire de La Tortue posté le 02-12-2020 à 00:26:18

je l'avais mis de côté ce cr et j'attendais de trouver un moment pour le lire d'un seul coup.
alors, merci pour cette belle balade ! je voulais le faire, mais c'était complet. ton récit me donne encore plus l'envie d'y aller.
mais faire ça en vélo aéro, faut être "très fou ou très expérimenté " ! j'ai un Spécialized Roubaix, avec suspension de fourche avant et de tige de selle, rendement pas top, mais confort optimal. crois moi sur du l'ultra il faut privilégier le confort à la performance.
en tout cas, bravo et respect, ta moyenne est impressionnante. si tu remets ça un jour, essaie en mode sans arrêt, car rouler de nuit, seul, dans la montagne est un moment assez magique.
en espérant te croiser un de ces jours dans un parc à vélo ;-)

Commentaire de Bikoon posté le 06-12-2020 à 15:37:53

Merci Damien :o) Je suis maintenant on ne peut plus persuadé de l'importance du confort sur la performance !!! Je réserve mon aéro pour le tri (enfin, le tri roulant, pas ceux que tu enfiles comme des perles...;o)))
Au programme cette année j'ai l'IM de Nice en juin, et ... breaking news le BikingMan Euskadi début septembre où je compte bien rouler la nuit [il faudra bien de toute façon pour arriver au bout des 1000 km et 230000 + en moins de 120h !]
A bientôt

Commentaire de poucet posté le 04-12-2020 à 14:26:35

Miraculeux que cette épreuve ait pu passer entre les gouttes. M'enfin, façon de parler vu la météo qui a du bien vous pourrir la vie. Pour une première expérience tu as parfaitement géré, récit compris. Félicitations Bikoon. T'as probablement choppé virus, mais celui ci est bon pour la santé 😂😂😂. J'ai aussi dans un p'tit coin de la tête un Tour de Corse à vélo.

Commentaire de Bikoon posté le 06-12-2020 à 15:43:53

Merci Gilles ! Je pense en effet avoir choppé le virus :o) car j'ai quand même mis le réveil à 5h hier samedi pour être sûr de pouvoir m'inscrire au BM du Pays Basque en septembre prochain :o)) 1000 km et 23000 + une belle balade en perspective !
Je ne peux qu'approuver une envie de tour de Corse à bicyclette, le bonheur !

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