Récit de la course : Grand Duc de Chartreuse 2017, par richard192

L'auteur : richard192

La course : Grand Duc de Chartreuse

Date : 25/6/2017

Lieu : Le Sappey En Chartreuse (Isère)

Affichage : 1341 vues

Distance : 76km

Objectif : Terminer

9 commentaires

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Guide de Haute Chartreuse

Voilà quelques mois que Mathieu, une bonne connaissance professionnelle, m’envoie une demande : je souhaite participer au Grand Duc, j’ai du temps pour m’entrainer, 8 mois en Bolivie à 3500m d’altitude, mais j’ai peur d’y aller seul, avec mon seul marathon au compteur.

Et forcément devant tant de volonté pour découvrir les championnats du monde de Chartreuse comme l’appelle le kéké, je n’ai pu refuser.

Quelques messages échangés quelques temps avant le départ pour le briefer et nous voilà à 5H au col de Porte. J’ai préparé un roadbook finalement un peu ambitieux par rapport à l’objectif de la journée qui est tout simplement d’arriver au bout mais très différent de mes habitudes. Tous les bons esprits sont présents kéké, bipbip et Albacor, j’en oublie forcément. Un seul regret, toujours pas de Dude dans les parages !

 

Le départ est calme, Mathieu a choisi de partir sans frontale (par soucis d’allègement ?), sauf que nous avons 30 min en sous-bois en direction du Charmant Son, et moi j’ai les pieds qui crépitent dès le départ, habitué à partir vite sur les 1ers km pour ne pas être bloqué par les pelotons. J’en profite pour saluer François Xavier qui,parti très prudemment, va s’amuser à remonter cette longue colonne de coureurs (il finira 25ème !).

Arrivés à l’Oratoire, nous notons le 1er abandon sur blessure, et une longue échappée sur des chemins nouveaux pour moi vers le col de Charmette. Ça bouchonne de temps en temps mais le rythme est régulier, agréable aussi. 1er pointage, je nous estime dans la 1ère moitié.

 

Nous repartons vers la Sure et là je pourrais faire le guide touristique. Je suis convaincu que c’est la plus belle partie du parcours même si nous sommes toujours sous les nuages. 7 ans que le Grand Duc n’y était pas passé. C’est pour dire !

Quoi dire sur la suite vers Quaix, si ce n’est que le tracé a été parfait. Arrivés à Quaix, l’ambiance est toujours celle du Grand Duc : du monde à nous encourager même les moins bien classés, des bénévoles qui se démènent même s’ils sont harcelés et le Bouk qui fait l’animation un peu comme Jean Paul Olivier sur le tour de France.

 

Nous nous dirigeons vers la 1ère difficulté la montée vers le St Eynard+1000m en passant par le col de vence, heureux de voir ce passage embrumé et donc protégé de la chaleur. L’occasion de retrouver le kéké et de faire une vraie connaissance avec Loiseau qui l’accompagne pour cette montée. Il est dans le dur. J’ai choisi de faire la montée à mon rythme et d’attendre au sommet Mathieu. Il se débrouille mieux que j’aurais pu l’imaginer tout en papotant avec les coureurs(es) qui l’entourent.

La descente vers le Sappey se passe plutôt bien, même si je sens qu’il rencontre les signes habituels des 1ers ultras avec la répétition des descentes difficiles avec des douleurs aux genoux. Nous passons le Sappeyà 12H soit 7H de course et donc une très grosse moitié en km et D+. Je pense que les 13H sont jouables mais tout dépend de notre capacité à encaisser les murs qui nous attendent aussi bien en montée qu’en descente.

 

La 2ndedifficulté s’annonce avec la montée vers Chamechaude par un sentier nouveau pour moi : Difficile de courir, excepté quelques portions de piste dont j’explique à Mathieu l’intérêt de courir avec l’aide des bâtons (PS : il a eu la bonne idée de prendre des bâtons de ski, ce qui m’a permis de l’entendre sans le voir) et nous voilà dans le dur. Le franchissement à proximité de la paroi abrupte est assez impressionnant à la vue des tas d’éboulis qui l’entoure. Un ravito est positionné 1 km après le sommet et une traverse assez vertigineuse mais exceptionnelle nous y mène. Vraiment, ils nous ont gâté ! Mathieu est toujours dedans, je le vois arriver quelques minutes derrière moi le sourire à la bouche, pour moi c’est gagné il ira au bout.

La descente vers St Hugues est forcément du même type : 6 km est autant de D-, c’est dur le temps passe et la fatigue est désormais présente. Voilà nous y sommes : dernier relai 16 km 1000 de D+ finalement rien à l’échelle de ce que nous avons fait mais le plus difficile à supporter.

 

Nous repartons rapidement sur la route puis directement dans une pente bien raide et continue. Le rythme est bon après plus de 10H de course. Une piste forestière relativement plate nous amène jusqu’au col du coq. Je n’ai cessé de répéter à Mathieu qu’il fallait profiter de ces parties « roulantes » pour courir malgré la fatigue. Il respecte les consignes même si le rythme est de plus en plus lent. Je l’attends au ravito du col, son fils aussi. Une belle surprise pour le moral alors qu’il ne reste plus que 7 km. Nous repartons vers le bec Charvet où l’accès est tortueux et bien raide. Je profite de mon avance dans la montée pour admirer le paysage toujours grandiose avec un panorama à 360° et une vue splendide sur la dent de Crolles. J’ai gardé en mémoire lors de ma 1ère participation au Grand Duc que la descente vers l’Eymeindras est terrible. Mathieu m’indique de passer devant car il ne peut plus courir dans ces fortes pentes. La descente jusqu’à piste forestière menant au Sappey sera composée de petites courses et de marche. Nous perdons quelques places anecdotiques.

Ça y est, les premiers chalets du Sappey sont en vue, le pari est gagné pour Mathieu : 1ère participation et 1ère chouette attrapée. Nous finissons sous les applaudissements aux 87 et 88ème places après 13H24 de course.

 

Quoi dire de plus :

-          nous avons bénéficié d’un temps idéal contrairement aux jours précédents où la chaleur était accablante,

-          ça fait longtemps que nous n’avions pas eu un tracé aussi parfait même si un peu plus court que ce que j’ai connu jusqu’à présent. Personne ne s’en plaindra,

-          une ambiance toujours aussi chaleureuse qui fait la réputation de cette course,

-          un sentiment particulier dans cette position de guide au départ un peu frustrante je l'avoue mais au final très valorisante devant la volonté de mon padawan de s'accrocher dans les moments difficiles et de profiter ce paysage merveilleux.

 

En conclusion, à l'année prochaine le Grand Duc et merci pour ce moment.

9 commentaires

Commentaire de Albacor38 posté le 30-06-2017 à 22:12:41

Déjà j'adore: "les championnats du monde de Chartreuse"... Sacré Kéké il est fort aussi pour la formule !

Sur ce GD j'ai découvert "ta" Sure que je ne connaissais pas (honte à moi) : Qu'est ce que c'était beau ! Au petit matin, mi brume, mi soleil c'était tout simplement magique.

Bravo à Mathieu et à ton coaching efficace. Du coup en étant un peu "en dedans" tu as peut être profité différemment et plus intensément qu'en mode compet'

Commentaire de richard192 posté le 02-07-2017 à 19:31:21

Merci Christian. Effectivement, en étant dans cette position on n'est pas obséder par l'écoute de corps (respiration, fréquence des pas, alimentation, hydratation... un truc de malade quoi!) et on profite plus du paysage, des encouragements, des ravitos et donc on bouffe moins de gels et conneries comme ça. C'était bien de connaître cette expérience surtout quand l'objectif est atteint.

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 30-06-2017 à 22:46:55

En 2011 y'avait un Dude qui faisait un pseudo relais
En 2015 y'avait un Cyss qui arrivait là, comme ça, et qui bouffait la chouette
En 2017 ce sera donc Mathieu le Padawan qui écrira sa légende, assisté d'un coach de choix : le beau Richard... Le sherpa du Grand Duc, le type qui vient faire sa sortie longue quoi... Mirobolant !!!

Bravo à tous deux et merci pour ce relais de pfffff 75 kilomètres quoi !!!

Commentaire de richard192 posté le 02-07-2017 à 19:32:04

eh ouai! Il s'était bien entraîné donc il a vaincu!

Commentaire de loiseau posté le 02-07-2017 à 16:40:05

Merci Richard pour le récit ! Un peu surpris de te voir avec le kéké dans le Mont St Eynard, je n'avais pas compris que tu étais en mode 'accompagnateur'. En tout cas, c'était sympa de te voir dans une course, et pas seulement t’apercevoir de loin dans un départ :-).
Très jolie la photo sous Hurtières, elle était prise pendant la course ??

Commentaire de richard192 posté le 02-07-2017 à 19:33:42

Merci loiseau.
Non, la photo je l'ai trouvé sur le net. C'est con car j'aurais pu (du) en prendre des photos et ne n'y ai même pas pensé. Quel con!!!

Commentaire de Arclusaz posté le 03-07-2017 à 22:09:59

Il a de la chance ton copain d'avoir un tel guide !!! bravo d'avoir oublié (momentanément) la perf popur privilégier l'amitiée.

Commentaire de le_kéké posté le 04-07-2017 à 17:23:53

Grand duc en mode promenade pour Richard, bravo au duo, j'aurais bien aimé vous suivre plus longtemps mais j'étais pas dans un grand jour alors tant pis pour moi. J'espère être plus en forme pour l'UTV (ça sera pas dur) pour te mener la vie dure (on peut toujours rêver), en entendant on va soigner une entorse et une tendinite au bord de la mer et gaffe au retour du kéké pour le championnat du monde du vercors !!!!

Commentaire de richard192 posté le 04-07-2017 à 18:49:27

Effectivement, je t'ai vu en difficulté assez tôt ce qui m'a un peu inquiété mais finalement pour rien. La preuve que ça arrive aux trailers les plus confirmés donc à tous. Mais le résultat est là depuis ton changement de régime, aucune chouette ne te résiste et donc aucun UTV non plus. Bonne récupe en bord de mer, j'y filerai un peu plus tard et rdv au le 9 septembre un peu avant 5H.

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