Récit de la course : Marathon Nature de la Drôme 2003, par Mathias

L'auteur : Mathias

La course : Marathon Nature de la Drôme

Date : 11/5/2003

Lieu : Crest (Drôme)

Affichage : 4854 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Pas d'objectif

Partager :

14 autres récits :

Le récit

J'ai participé ce matin à la 1ère édition du marathon de la Drôme.
J'ai longuement hésité entre le 10kms tout plat en ville (pour enfin passer sous cette satané barre des 40 min) et le marathon dans la nature (pour me faire plaisir !). J'avais un peu peur que le marathon soit du style "balcons de belledonne", certes dans la nature mais sur le bitume. Mes mollets n'y auraient pas survécu...

J'arrive à Crest à 7h30, à jeûn. Pour une fois, j'ai mangé des pâtes la veille de la course (sans pouvoir m'enpêcher de boire du Gigondas pour accompagner le gigot d'agneau, autrement meilleur que le chat soit dit en passant !). A 15 min du départ, je boulote le pain au chocolat qu'on me donne à l'inscription, histoire d'avoir quelque chose dans le ventre.

Le parcours semble rude (800m de D+, cf. http://www.marathon-drome.com), mais bon, ils appellent ça un marathon et non un trail. J'opte donc pour ma toute nouvelle paire de chaussures (NB830), rôdés sur 1 sortie, en espérant ne pas avoir trop de problème.

Je rôde à la recherche du mille-pattes, que j'ai déjà croisé (vite) à StNazaire en accompagnant L'Papy. Nulle trace...


Départ
======
Le départ est donné à 8h, sur un pont traversant la Drôme.
On attaque par 2 ou 3 kms de bitume. Je suis à 20m des kadors pendant presque 1km, avec entre autre Dominique Nugre. Je pars pas un peu vite ? 3'50 pour le 1er km, oula, faudrait peut être y aller mollo.

Ca monte très rapidement : sur du bitume au début, et très vite sur des sentiers. Chic ! J'essaie d'y aller mollo, mais j'ai du mal. Plein d'énergie. Je me fait doubler par Michelle Leservoisier vers le 5ème (2h38 au marathon). Je suis peut être un peu rapide là.

5è en 22'33, pour 100m de D+. Je me force à marcher au ravito, malgré tous les autres coureurs qui ne s'arrêtent pas. Je me rappelle alors que les coureurs du 42 et du 16 sont encore mélangés. 1 verre d'eau et 1 quartier d'orange, et zou. Je pète la forme.

On est très souvent sous les bois. Très sympa. Pour l'instant, rien ne justifie l'emploi de chaussures de trail. C'est roulant, même si les sentiers sont parfois très étroits (impossible de doubler).


Ca monte
========
Une petite descente, et zou on attaque les choses sérieuses. Ca monte raide. Les chaussures de trail auraient ici été utile, mais ça va. Après une montée bien raide de 250m de D+ entrecoupée de petites descentes (très varié), on arrive au (modeste) sommet de la course.

9è km en 45'01, pour 350m de D+. Je me prends alors à calculer : 5 min au kilo sur la partie la plus difficile, je peux faire 3h30 ! Non ! Si ! Euh... on ne t'as jamais dit de ne pas regarder ta montre en trail ? Pfff.

C'est là que je vis une expérience étrange : je me fais doubler par une fusée (18 km/h?) au crâne rasé. Benoît Z ? Non, Dominique Chauvelier. Que fait-il ici ? Ce n'est pas logique... J'apprendrai plus tard que, courant sur le 16, il a raté de la rubalise...

10è en 49'27, ça redescend. Encore un verre d'eau et un quartier d'orange au ravito. Je marche 20m. C'est toujours la forme.


Trop beau
=========
Entre le 9è et le 15è, ça va être magique... On est sur une crête : SPLENDIDE ! C'est à ce moment là que je décide que je suis en train de courir un trail : 1) je ne regarde plus ma montre, et 2) je m'arrête quelques poignées de secondes par-ci par-là pour regarder le paysage !

Dire que j'ai failli aller tenter de battre un malheureux record, dont tout le monde se fiche, en ville, sur du bitume !

Vers le 14-15, on entre dans le donjon qui surplombe Crest. Merveilleux. Vraiment, ça me fascine de traverser ces vieilles pierres...

15è en 1h10'40. Ce km est mal placé (2'40, je suis pas si rapide...). Ravito, boisson énergétique cette fois ci, abricot sec : ça change !


Crest
=====
On traverse Crest, et là je sais que le parcours va être moins enchanteur... Une longue ligne droite sur du bitume me donne l'occasion de faire le point. Muscles, pieds, articulations, moral : tout est bon. Les genoux comme les mollets sont ok. Depuis le 5è, je pressens un petit pépin au niveau de la cuisse droite, qui est légèrement ankylosée. Mais ça ne me gène pas. L'inquiétude va venir des 27kms de plats qui restent, qui, même s'ils empruntent très peu de route, risquent de m'user moralement et musculairement : ce n'est pas mon point fort, je le sais, et j'ai bien senti que j'étais parti trop vite !

Je décide d'en finir en 3h30 : 5min au kilo c'est jouable ! Je peux de nouveau parler de min/kilo, étant donné que la suite du parcours ressemble plus à un marathon classique, même s'il y a peu de bitume et qques collines au début.


Semi
====
Semi en 1h45. Pile-poil. On passe à Eurre, puis on arrive dans une charmante petite bourgade : Allex. Sympa. Les rues pavées...

25è en 2h03'23. Je n'ai plus trop de souvenirs du parcours. Pas trop de dénivelé, et beaucoup de chemins (sous-bois, principalement) avec qques passages sur bitume.

Ca va toujours. J'ai les cuisses un peu dur, mais tout va bien. Quelle différence avec mon 1er (et unique) marathon (Lyon), où j'avais commencé à galérer à partir du semi... Merci le trail, les chemins, le dénivelé !

J'ai un peu peur de rencontrer le mur trop tôt, étant donné mon départ rapide. Je me dis qu'il faut que j'arrive peinard au 33ème, quitte à terminer en serrant les dents.

Je rattrape Patrick Leservoisier. Ben ça! Il semble en difficulté. Je le reverrai...

On m'annonce 9è, ce qui me paraît un peu abusé quand même. En tout cas, ça me motive pour ratrapper qques coureurs, dont Denis Blanc (vainqueur de la 1ère édition du Canigou !).

30è en 2h30'11 : on dirait que j'essaie de tenir un tableau de marche en 5' au kilo ! Ca commence à devenir difficile. Pas de mur, mais les cuisses sont fatiguées.

33è, je commence à attendre impatiamment le km suivant. Mauvais signe. Patrick Leservoisier me rejoint. On papote. Il a essayé de suivre sa femme, et maintenant il est un peu au taquet
Je le distance à nouveau.

35è en 2h54 (de mémoire) : ça devient dur. Un étroit chemin serpente entre les arbres. Nous suivons la Drôme depuis qques km. C'est sympa, mais la lassitude s'est emparée de mes muscles...
J'essaie de tenir autour des 5' au kilo.


Aie
===
Peu après le 35è, je ressens une douleur aigue dans le bras, l'épaule et le dos (dans le prolongement). Je soupçonne une origine respiratoire. J'expire à fond, relaxe les bras, marche 10m. Rien à faire. Ca fait très mal. Gasp, je ne veux pas courir 7 kms comme ça...

Qques minutes après, Patrick me rejoint de nouveau. Il me dit que je l'ai bcp aidé en lui servant de point de mire. Il me propose de terminer tous les 2. Je suis d'acc' à fond, c'est sympa, et en plus lui aussi me donne un gros coup de main : après avoir papoté qques minutes, je me sens bcp mieux.

On s'encourage mutuellement. Vers le 38è, on est rattrapés par 2 coureurs, dont Denis Blanc. Patrick me propose d'y aller, mais même si je pouvais, je préfère rentrer tranquillement. Je pourrais accélérer (peut être pas les suivre), mais j'ai la flemme. J'en bave déjà assez, et je n'ai pas de chrono à battre sur un trail !!!

Je crois que, à peine 1km plus tard, mon compagnon des derniers kms décroche. Il me dit d'y aller. Comme il est assez irrégulier, je suis persuadé de le revoir d'ici la fin.

Ecurie
======
Ca sent l'écurie ! plus que 3 kms. Ca me remotive. J'ai toujours la forme, même si je me traîne un peu. Je réalise alors que je pourrais battre mon record marathon si je termine en moins de 5 min au kilo !!!
Ca ça serait rigolo. J'accélère donc un peu et me concentre là dessus.

41è en 3h20. Bon, ça va être dur, 1,2 kms en 5 min. J'ai un peu de mal à tout donner. Les spectateurs, vers l'arrivée, même peu nombreux, me font oublier mes cuisses. Je fonce. On arrive sur un stade d'athlé. 3h22'30. Ah ok, il faut faire un tour. A bloc. Je me prépare à lever les bras au ciel, quand je me rend compte qu'il faut faire 2 tours ! Ah les rats
C'est ça aussi, de rater le briefing de départ !



Arrivée
=======
C'est raté pour 3h25 : je termine donc en roue libre, avec un large sourire béat incrusté sur le visage... et j'en termine en 3h25'35
Je suis 10è. Le vainqueur, Dominique Nugre, met 2h53.

La joie que me procure ma perf' est un peu gâchée quand je me rend compte que Patrick est arrivé une poignée de secondes derrière moi, il a sans doute eu un coup de "mieux", comme je m'y attendais. Obnubilé par mes 3h25 à la mord-moi-le-noeud, je n'avais même pas fait gaffe aux annonces du speaker !
Je m'en veux de ne pas l'avoir attendu pour passer la ligne ensemble. Quel cou...on je fais !



Récup et bilan
==============
Je me sens bien. Je vais chercher ma voiture, à 20 min à pieds. Ouille, quand même, ça tire les cuisses. Douche, osthéo, et un repas sympa avec des ravioles (j'adore les ravioles) et du vin.
Ce soir, je suis en moins bon état qu'à la fin de la course. Peut être est ce dû aux manipulations de l'osthéo, mais des douleurs ont resurgit, en particulier sur la face externe des genoux.
Sinon, je termine en très bon état. Il y a longtemps que ça ne m'était pas arrivé !
Même si je suis arrivé à jeûn, je crois avoir correctement géré les ravitos : 1 verre d'eau, parfois 1 verre de boisson énergétique, et 1 morceau d'orange ou d'abricot à chaque fois, ça me suffit amplement.
Vive mes NB830 : nickel, pas une ampoule, pas un ongle abîmé, rien.

Je suis très content de mon temps. J'ai même du mal à me persuader que je ne rêve pas. J'ai couru pendant 2 mois, 2 fois par jour (ou presque), mais seulement 50 ou 60 kms par semaine. Et ma dernière sortie en tri ne m'avait pas convaincu de ma grande forme.
Et je me retrouve en train de courir avec des coureurs d'un niveau respectable, je me demande bien ce qu'il s'est passé. Moi qui ai l'habitude d'être le coureur lambda du troupeau, j'ai trouvé qu'on était regardés différemment quand on est 7è...

La course
=========
Bilan sur la course : le parcours était top, même si j'aurais préféré faire 3 fois la boucle de 15kms dans la montagne, plutôt que d'aller courir sur des sentiers plats (enfin presque
J'ai particulièrement apprécié les longues crêtes avec vue sur le vercors et la plaine drômoise, ainsi que les passages dans les villages et surtout le château !

L'organisation m'a semblé assurer, même s'il y a eu des problèmes de rubalise (qui ne m'ont pas gêné). Apparamment, de la rubalise a disparu à certains endroits, et plusieurs coureurs se sont perdu.
En tout cas, le bénévoles étaient vraiment sympas.

Un bémol toutefois : le relatif petit nombre d'inscrit (entre 120 et 200, selon les versions) a fait que j'ai souvent couru seul. C'est quand même plus rigolo de rattraper, de se faire rattraper, de papoter.
Les organisateurs auraient aussi sans doute gagné à préciser que c'était un trail et non un marathon ! Environ 10% de bitume. J'ai rencontré des marathoniens qui ont trouvé ça rude, quand même, les 15 premiers. Moi de mon côté, j'ai failli faire le 10 en pensant que ça allait être trop bitumeux pour moi !
Mais cela ne ternit pas l'image que je vais garder de ce trail. J'y renviendrai !!!

Content !

Aucun commentaire

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.07 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !