L'auteur : germaine
La course : Le Castor Fou - 23 km
Date : 13/6/2009
Lieu : Vauhallan (Essonne)
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Distance : 23km
Objectif : Pas d'objectif
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22 autres récits :
Le Castour Fou se dispute avec Les Carrières le titre de course verte la plus difficile
du coin. Je décide d’aller affronter la bête, sans prépa spécifique du tout, sortant direct
des courses sur route.
J’ai déjà couru le 12 kms, et je me suis fait pièger en restant arrêtée pendant plusieurs
minutes dans un bouchon provoqué à l’entonnoir avant les marches qui conduisent au
bois. Aussi cette année, sachant pertinemment que le parcours sera long et difficile, je
décide de partir tout de même plus vite pour arriver pas trop mal placée à cet endroit
et ne pas y rester bloquée.
Le départ est donné, et on entame déjà une première côte, je fonce comme j’avais
prévu, premier kms en 4mn35 avec la côte ! Oulà, c’est du suicide, c’est plus rapide
que mon allure 10 kms de la semaine dernière, mais bon je continue
sur la même lancée pensant trouver l’entonnoir immédiatement …. et non, il est bien
plus loin, au 3 è km je crois, et j’ai eu l’audace de continuer sur le même rythme, sous
un soleil de plomb, une chaleur écrasante et sur le bitume, car les premiers kms sont
une boucle dans le pâté de maisons …… vient enfin l’endroit stratégique et effectivement
le passage est fluide et je ne suis pas arrêtée dans le bouchon ….. mais je suis
littéralement cramée …… je me dis que ce n’est pas grave, que je maintenant je
vais récupérer et que ça va le faire ……. mais je n’arrive pas à réduire l’allure.
Au 7è km je suis complètement HS et vois très mal la suite des évènements ….
et je me souviens avoir lu quelque part la moquerie des traileurs sur les routards,
à savoir qu’on court comme des dératés, obnubilés par notre chrono, notre temps
de passage oubliant de regarder le fléchage du parcours et se paumant régulièrement
…… et j’ai couru comme une routarde dans toute sa splendeur.
Comme les coureurs du 12 sont pour l’instant avec les coureurs du 23 et que
la séparation se fera après le 10è je songe sérieusement à mettre le clignotant
à ce moment là et rentrer, tant pis je ne serai pas classée mais je ne vois vraiment
pas comment je pourrais finir le 23. Alors je pense à ce que je réponds parfois
lorsqu’on me dit qu’une course était très dure et qu’elle avait provoqué beaucoup
de souffrance, je réponds « tu n’as qu’à ralentir et tu verras que ce sera plus facile »
Alors je me suis appliqué mon conseil, j’ai réduit l’allure, je me suis mise dans
une allure confortable, footing, et là des wagons entiers de coureurs m’ont doublée.
Le « Allez Lisses » du nom de la ville de mon club au dos de mon maillot je l’ai
entendu plusieurs fois. Un monsieur que j’ai déjà vu mais je ne sais plus d’où
(c’est abominable à quel point je ne suis pas physionomiste) se retourne et
m’encourage par mon prénom ….. je me demande d’ailleurs s’il n’est pas
membre de Kikourou ……j’étais alors en pleine phase récup mais malgré tout
en 6 mn au km ….. voilà que je recommence à faire ma routarde …….
arrivé au moment de la séparation des deux courses j’ai fait le choix de continuer
sur le 23, pour la curiosité de voir les fameuses difficultés qu’on m’avait
décrites ….. un peu maso peut être aussi ….. et je n’ai pas été déçue car c’est
là que les réjouissances commencent vraiment …….les côtes, notamment la
côte du chêne avec une pente à 20 % je n’en parle même pas, impossible de
courir de toute manière. Je marche d’un pas énergique, les mains à la taille,
et le cœur monte très haut malgré tout…..généralement je me rattrape dans
les descentes, car je n’ai pas peur et descends bien, mais là, impossible,
les descentes sont dangereuses car très glissantes en raison des fortes
pluies que nous avons eu dans la semaine ……. puis viennent les passages
d’abord dans les flaques d’eau, on contourne facilement les premières,
puis il devient de plus en plus difficile de les contourner, elles deviennent
de plus en plus nombreuses et boueuses. J’ai peur de tomber, alors je ralentis,
puis je trouve que je suis trop prudente et décide de prendre plus de riques et
c’est là que pensant mettre un pied sur une touffe d’herbe sur le bas côté,
je le mets sur la terre bien glissante, effectuant une glissade qui n’a eu rien
d’artistique et me retrouvant les deux pieds et les fesses enfoncés dans la boue
mais le coude dans la terre provoquant une douleur fulgurante à une épaule
qui a déjà quelques soucis. La douleur est si forte à l’épaule que je suis incapable
de bouger. Plusieurs messieurs s’arrêtent, m’aident à me remettre sur pied, je
bouge le bras, l’épaule, rien de cassé …. on me demande si ça va aller, la douleur
s’atténue je réponds en rigolant « c’est le bras, pas la jambe, ça ne va pas
m’empêcher de courir » Et je repars, prudemment, attentive à toute douleur
suspecte, mais ça va et je relance …. je redouble mes sauveurs, merci messieurs,
qui s’inquiètent pour mon épaule, je les rassure …..Du coup je décide de ne
plus prendre aucun risque et d’assurer chacun de mes pas. Le franchissement
des troncs d’arbre je l’ai fait à califourchon, les passages de boues je les
ai fait désormais en marchant, en me tenant aux branchages lorsque c’était
possible, c’était par moments de vraies prouesses acrobatiques.
Je croyais avoir vu toutes les difficultés possibles et imaginables lorsqu’on
aborde un tronçon très gras et étroit, bien labouré par les coureurs passés avant,
dans lequel le pied s’enfonçait tout entier et impossible à éviter car bordé
de ronces et d’orties, rien où s’accrocher, pas moyen de l’éviter … alors il
a fallu y aller direct, en mettant les pieds au milieu de la boue qui est passée
par-dessus la chaussure en jouant des bras pour garder l’équilibre …..
un photographe était posté à la sortie de ce tronçon et s’est bien amusé
à nous photographier. J’ai senti la boue glisser à l’intérieur de ma chaussure
à l’arrière mais elles s’est vite désagrégée et ne pas gênée ……
Il y a encore eu des montées et descentes glissantes pendant lesquelles il
fallait rester vigilant, mais il y a eu aussi des parties plus roulantes, et là,
la vitesse que j’ai des courses sur route m’a bien aidée. J’ai commencé
d’abord à recoller au groupe avec lequel j’ai fait une bonne partie du parcours,
puis à les dépasser. A un ravitaillement un monsieur ( bien plus jeune que
moi) me dit « vous courez vachement bien, j’ai du mal à vous suivre »
C’est marrant cette idée qu’on certains messieurs que parce qu’ils sont
« hommes » ils doivent obligatoirement courir plus vite qu’une femme
(surtout plus vieille) Je le rassure « c’est normal, j’ai de l’entraînement,
je cours en club, j’ai déjà fait un marathon cette année »
Je lui propose de finir la course ensemble, je sens son souffle derrière moi,
par moments, il souffle comme un cheval (je vous assure que c’est vrai)
ça m’a bien amusée. J’ai été tentée de l’attendre, de l’encourager, puis
j’ai vu deux filles qui me talonnaient, et je me dis que malgré tout,
si cette course chaotique me permettait malgré tout d’avoir un podium
ce serait dommage de le laisse filer bêtement. Alors je file, qu’il s’accroche
s’il peut ……Je continue à bien dérouler et les kms se mettent
miraculeusement à défiler plus vite : j’ai mis 11 mn pour du 15 au 16
( voilà que ça me reprend !) Voilà le panneau du 21, le parcours est
plus propice à mon entraînement route, je rattrape une fille, puis voilà
encore une montée ….. BOUHHHH ça ne s’arrêtera donc jamais …..
je remarche ….. puis nouvelle descente, la dernière, je vois le dernier
petit pont en bois, et je sais que l’arrivée et immédiatement après,
je vois encore une féminine, je décide d’essayer de la rattraper, mais nul
doute qu’elle va accélérer lorsqu’elle va me voir arriver ….. eh ben non,
elle me laisse filer, elle ne se bagarre même pas ….. je pique un dernier
petit sprint pour le plaisir après le petit pont et franchis heureuse et fière
d’y être arrivée malgré un départ de course aussi idiot ….
Finalement le chrono est assez nul par rapport à ce que j’aurais du faire
sur cette distance, il faut bien compter en plus une 20è de mns, je n’envisage
même pas de faire un podium dans ma catégorie sur une course de cette difficulté
avec un si grand nombre de participants et comptant pour le challenge, mais
je vais jeter tout même un œil au classement et OH SUPRISE je suis
arrivée 2è V2, et la 3è est la dernière fille que j’ai doublée.
Je suis rentrée finalement heureuse et fière de moi et ……. très très sale !
Finalement ce n’était pas une course verte, c’était un maxi cross.
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2 commentaires
Commentaire de CROCS-MAN posté le 15-06-2009 à 15:49:00
Bravo pour ton podium et surtout pour ton courage.
routard / trail, je sais ce que c'est.
Merci pour ton récit.
Commentaire de philcrux posté le 16-06-2009 à 09:41:00
Salut Germaine,
Comme toi j'étais sur le 23km et comme toi j'ai réfléchis à bacher à l'approche de la bifurcation entre le 12 et le 23km!!! Mais je ne regrette rien car j'ai adoré la deuxième partie du parcours bcp plus intéressante au niveau du parcours et des côtes que la partie sur bitume et sous la chaleur...1h49 à l'arrivée en arrivant à gérer la fatigue pour finir pas trop exténué. Bravo pour ton récit
Phil
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