L'auteur : tounik
La course : Trail des Citadelles - 71 km
Date : 12/4/2009
Lieu : Lavelanet (Ariège)
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Distance : 71km
Objectif : Pas d'objectif
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Les Pyrénées, magnifique région que je connais peu. Pourtant de très bons souvenirs. Quelques semaines, en vacance d'été dans ma jeunesse. Mon premier trail en 2005, le championnat du Canigou et l'année suivante mon premier podium (en fait le seul) : le championnat du Canigou avec charge de 8kg. Mais depuis, plus de visites dans cette belle région.
Mais voilà, le principal objectif de l'année est le GRP, alors il me paraît important de faire au moins un trail de préparation sur ce terrain exigeant. Ce sera le trail des Citadelles, la perspective d'un week-end à rallonge dans le sud et de se balader sur ces sentiers sous le soleil mérite bien les 5 heures de route.
La consultation des prévisions météo durant la semaine précédant la course n'est pas faite pour nous rassurer : on annonce le froid, la pluie et même de la neige, sur le forum certains parlent de boue de glissade et de froid. Encore un coup des locaux pour essayer de nous décourager. Et la météo peut se tromper, il lui arrive même d'annoncer du soleil à Angers. De toute façon l'inscription est faite et j'ai plutôt de bons souvenirs de L'Origole, un autre trail sous la pluie et dans la boue.
L'hôtel est réservé à Mirepoix, petit village médiéval que nous aurons l'occasion de visiter. Départ vendredi pour couper le voyage d'aller ; un arrêt est prévu chez mon ami Arnaud. Samedi 5H, un violent orage me réveil, il tombe des cordes, certainement les dernier nuages qui se vident pour laisser place à un magnifique soleil. Le temps est maussade toute la matinée, entre pluie et nuages, nous ne sommes plus pressés de rejoindre Lavelanet pour une petite balade.
Finalement nous partons pour Lavelanet dans l'après midi, nous passons par Mirepoix pour déposer nos affaires à l'hôtel et direction la remise des dossards. Tout se passe dans une ambiance sympathique, malgré les mauvaises conditions météo, tout le monde est souriant et semble appréhender la chose avec bonhomie. Discussion avec les kikous en attendant la pasta partie, Benos et ses amis, Ampoule31, Auvermarc07, Fleur et Joe One et d'autres mais comme à chaque fois, difficile de retenir tous les noms.
On discute de tout, du temps et de la course, bâtons ou pas, Ampoule31 qui connait la course nous explique qu'il ne faut pas chercher à éviter l'eau en marchant sur le bord du chemin qui est très glissant. Il vaut mieux marcher dans la rigole qui est raviné, la boue est partie et on trouve un peu d'adhérence sur les cailloux. Je note cette information qui me sera très utile.
Nous retournons à l'hôtel de bonne heure pour finir de préparer le sac et bien se reposer en prévision de la journée du lendemain. Dimanche 4H, le réveil sonne, je suis plutôt en forme, préparation rapide et nous partons pour Lavelanet. Le portail de l'hôtel est fermé !!! nous (enfin JE!!) avons oublié de préciser que nous partions aussi tôt le matin. Petit échauffement, nous enjambons tour à tour le portail rendu glissant par la pluie.
Tous les kikous sont là, bien au chaud dans la salle en attendant le départ. Pas de miracle pour la météo ce sera pluie toute la journée. Comme d'habitude, une petite pause technique s'impose et comme d'habitude il faut attendre son tour. C'est un peu long et j'ai juste le temps de rejoindre la ligne avant le départ. Le début de course est roulant, ce qui permet d'étirer un peu le peloton. Je pars relativement vite pour éviter de me retrouver coincé dans un bouchon qui ne manquera pas d'arriver dès la première côte rendu très glissante par la pluie des derniers jours.
En fait, le premier ralentissement provient d'une petite flaque que chacun essaye d'éviter en se faufilant sur le coté. Après coup et quand on sait ce qui nous attend, c'est plutôt drôle. Pas de problème particulier jusqu'au premier ravito, on se réchauffe vite, surtout que le rythme est élevé, je suis en avance sur mes prévisions mais il me semble que je ne suis pas en surchauffe, je ne force pas, alors je fais confiance à mes sensations. Langevine ne me rejoindra qu'a partir du deuxième ravito donc pas d'arrêt prolongé à Belesta.
Je garde un bon rythme sur la deuxième portion. Je ne ressent pas de fatigue et la météo ne pousse pas à la flânerie. Dans une côte, j'aperçois une féminine devant moi, je l'utilise comme point de mire et je presse le pas pour revenir sur elle. Impossible, je double Karine Herry ….. j'avais l'impression de bien tourner mais là je suis sûrement trop vite, ça va se payer... En attendant, je profite de ma forme du moment pour avancer. Je suis toujours en avance sur mon programme, j'appelle Langevine pour l'avertir afin qu'elle me rejoigne à Fougax. Depuis un moment j'ai de drôles de sensations dans les mains, en fait elles ont doublé de volume, je pense que mes manchons me serrent trop mais il fait trop froid pour les enlever.
Finalement j'arrive trop vite à Fougax, Langevine n'est pas là, je profite du ravito. Karine Herry passe en coup de vent, je lui emboite le pas. Sur le plat tout va bien, mais dès la première côte elle garde un bon rythme et me distance. Cela restera l'un des bons souvenirs de ce trail. Nous faisons un bon bout de chemin avec Joe One, avant qu'il ne prenne les devants, je cale un peu sur la fin de cette portion et il reste la montée à Montségur, très dure avec un mur pour commencer. Heureusement il y a foule pour cette ascension et les encouragements aident à ne pas flancher.
Enfin le sommet, je ne profite pas vraiment de l'instant, j'ai froid et il pleut toujours. Il faudra revenir pour admirer le paysage. Je bascule dans la descente et retrouve mon accompagnatrice préférée qui est montée à ma rencontre. Juste quelques mots d'encouragement qui font du bien et je profite de la descente vers Montferrier pour récupérer. Au ravito, Karine me donne un tee-shirt sec, ça fait un bien fou. Mes mains sont énormes, mais ça ne provoque aucune douleur. Je suis dans le dur, mais le changement de vêtement me permet de repartir avec le moral gonflé à bloc.
La première petite bosse passe bien et je retrouve mon informatrice de charme avant la montée vers Roquefixade. Elle me prévient d'être attentif au balisage car plusieurs coureurs se sont trompés de chemin. Le renseignement s'avère très utile, à l'amorce d'une descente j'ai juste le temps de voir les balises à droite sur le chemin qui remonte. Un grand bonjour au pointeurs du sommet, sous la pluie, dans le vent et le froid, on n'a vraiment pas envie de camper ici.
La descente est dantesque, un toboggan de boue, il faut rester lucide pour ne pas chuter à chaque pas. Je croise deux coureurs qui remontent, ils se sont trompé de chemin et retournent se faire pointer au sommet. Je n'ose imaginer leur calvaire pour faire en sens inverse ce chemin qui est déjà un calvaire en descente. J'arrive très entamé à Roquefort, même si la cascade est magnifique, ça devient très dur, mais on approche de la fin.
Après un bon ravito, je repars en mode automatique, je ne me sens pas très bien, je claque des dents sans avoir froid, ce n'est pas bon signe mais il faut avancer, en s'accrochant parfois au concurrents du 40 Km. C'est un peu long mais ça passe, les derniers encouragements de ma chérie avant d'attaquer le dernier mur, plus rien ne peut arriver aussi proche de l'arrivée et même si chaque pas compte, et c'est avec un petit regain de forme que j'arrive au sommet. Le passage en crête doit être superbe par beau temps, je profite de l'instant.
J'entends les bruits de l'arrivée et découvre la glissade finale. Plusieurs concurrents sont bloqués au milieu de la descente, j'attends un peu et profite d'une fenêtre pour me lancer , on comptera les morceaux en bas. Miracle ça se passe bien, ma pom-pom girl me prend la main et nous passons la ligne d'arrivée enemble.
Magnifique n'est peut-être pas le mot, mythique peut-être, ce légendaire mauvais temps du trail des Citadelles. Le souvenir est magnifique, on veut revenir, l'année prochaine certainement, mais peut-être aussi cette été pour profiter des paysages. Fantastiques bénévoles, pointeurs dans des lieux improbables exposés pendant des heures aux intempéries, toujours souriants aux ravitos alors que vous dégoulinez sur le buffet qu'ils tentent de maintenir présentable, vous encouragent pour vous pousser plus loin dans vos limites. Inoubliable ...
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8 commentaires
Commentaire de akunamatata posté le 06-05-2009 à 10:07:00
boueux ce trail, mais bravo de l'avoir pris du cote "woodstock".
Commentaire de agnès78 posté le 06-05-2009 à 19:30:00
vraiment très sympa ce récit! et bravo pour ta course!
au plaisir de se croiser
agnès
Commentaire de Berty09 posté le 06-05-2009 à 23:17:00
Bravo, tous ces km avalés, il fallait être fort pour tenir jusqu'au bout. Je confirme que par beau temps, les paysages sont superbes. Il faudra revenir pour le voir.
Commentaire de rapace74 posté le 07-05-2009 à 07:10:00
j'espere que karine n'aura pas de tte shirt sec a la montagn'hard pour te regonfler le moral a bloc!!!
je vois que tu as vraiment la forme en ce debut d'année!!! a bientôt
manu
Commentaire de langevine posté le 07-05-2009 à 12:09:00
6 mai: journée noire sur kikourou mais qui m'amène à réfléchir un peu et à me dire que des moments comme celui des Citadelles, j'en veux encore tout plein d'autres avec toi... Et je veux surtout PROFITER !!! Bravo à toi mon champion
Bisous
Commentaire de laulau posté le 07-05-2009 à 14:10:00
Sûrement à l'année prochaine sur le 73km.
Laurent (qui était à côté d'Ampoule31 à la pasta-party)
Commentaire de LtBlueb posté le 07-05-2009 à 23:24:00
Karine Herry qui te donne un tee shirt sec , ben si je comprends bien tu lui faisais porter ton sac, c'est plus facile pour la suivre ainsi :-)))))
chapeau Didier, d'après ce que j'ai compris , c'était une édition de warrior, et tu es allé au bout !!
Commentaire de ivanov posté le 12-05-2009 à 23:01:00
Sympa le recit, ca m a rappelé un peu ma Bretagne natale !
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