Récit de la course : Trail des Citadelles - 40 km 2009, par laulau

L'auteur : laulau

La course : Trail des Citadelles - 40 km

Date : 12/4/2009

Lieu : Lavelanet (Ariège)

Affichage : 4318 vues

Distance : 40km

Objectif : Objectif majeur

6 commentaires

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trail des Citadelles 12 avril 2009

Je pars du Barétous, petite vallée béarnaise, alors qu'il pleut fort et que je vois la limite pluie-neige autour des 700m. d'altitude pour mon 2ème rendez-vous avec le Trail des Citadelles après une édition 2008 mémorable. Je sens qu'il va falloir être encore costaud dans ses jambes et dans sa tête. Je suis venu aussi présenter le trail que l'on organise à Arette fin août en espérant attirer un peu plus de monde. Je suis entouré par de sympathiques et très conviviaux Portugais venus présenter leur trail et par des Ariégeois de Quillan qui essaient d'attirer un peu de monde chez eux. J'ai amené du fromage de brebis du Barétous. Je crois qu'il a été très apprécié. L'après-midi passe vite entre échange avec les coureurs venus chercher leur dossard et mes voisins organisateurs comme moi.

On enchaîne avec une pasta-party tranquille et sympa entre kikous.

J'avais prévu de monter la tente mais avec cette pluie qui tombe sans arrêt, je n'ai pas envie de batailler et je dors dans la voiture. Ce n'est pas une grande nuit de sommeil mais avant une grosse course, c'est souvent le cas...même dans mon lit.

On déjeune un peu tard au chaud dans la salle des fêtes alors que ceux du 73km  sont partis il y a quelques temps.

Voilà les derniers préparatifs et le départ est donné. Mon copain haut-pyrénéen Yves part devant, je le suis avec les autres. Le départ est tranquille jusqu'au premier chemin boueux.

Le rythme s'accélère un peu mais je n' arrive pas à suivre, j'ai comme la respiration bloquée. Dès que je veux accélérer un peu, j'ai presque des nausées...Je crois que j'ai déjeuné un peu tard et ça pèse sur l'estomac. Toute la montée m'est pénible, je n'arrive pas à attraper un rythme sur cette patinoire, ceux de devant s'éloignent et quelques coureurs me doublent sans que j'arrive à rester avec eux. En montant les escaliers vers Montségur, je croise les premiers qui descendent déjà. Puis Yves arrive avec au moins 2 minutes d'avance...je n'ai pas grand moral. Le seul point positif est que je commence à  respirer sans gêne. Je salue les courageux bénévoles à l'entrée de la Citadelle . La visite a été courte, faudra revenir ! Je dois être à peu près entre la 15ème et la 20ème place. Je récupère assez vite 2 gars devant qui descendent prudemment. La suite de la descente vers Montferrier se fait à un bon rythme. Vite un petit coca au ravito, je laisse mon vieux coupe-vent qui me gêne à un bénévole et je repars. Je vois plusieurs coureurs pas très loin devant, ça me regonfle bien. J'en reprends peu à peu quelques-uns dans les enchaînements de petites montées et descentes en veillant à ne pas me mettre dans le rouge. Arrive la grande descente vers Silence assez raide, boueuse, très glissante. La concentration est importante, les appuis rapides et très rapprochés. Il faut être assez relâché pour ne pas bouffer trop d'énergie. Dans la montée suivante avant la route vers Roquefixade, je rejoins et lâche Yves et son copain bigourdan puis sur la route je double un autre gars. Je ne sais pas trop combien je suis mais je me dis que je dois me rapprocher des 10 premiers. Le nouveau tronçon vers Roquefixade est bien beau avec toujours des passages raides et glissants où il faut regarder où mettre les pieds pour ne pas reculer. Je rattrappe un gars au ralenti. Le sentier devient étroit et même très étroit dans les buis. A un croisement, je vois la flèche vers la droite au dernier moment. Peut-être certains se sont trompés de chemin à cet endroit ! J'arrive au point haut de Roquefixade. La pluie tombe, il y a du vent, un peu de brouillard...et  2 courageux signaleurs qui me disent que je suis 9ème . Je n'ai plus d'eau depuis un moment mais le moral est là et la forme est correcte. Peu après, je vois le château de Roquefixade en contrebas. Le sentier du GR marqué en jaune que l'on suit depuis un moment redescend pleine crête vers le château.

 photo tirée du récit de steve11590 (lieu où je pense qu'un certain nombre de coureurs se sont plantés en allant vers le château.)

Je commence à suivre le balisage puis freine d'un coup. Il y a un hic !! Je ne vois plus de rubalise ou de peinture rose. Je m'arrête, balaie du regard les environs et aperçoit une rubalise qui pendouille sur un génévrier 80m à droite en contrehaut. Je rejoins ce point mais je ne vois pas la suite. Je descends doucement dans le prolongement du sommet et de ce point, j'aperçois à nouveau flèche et rubalise, c'est bon ! En continuant mon chemin, il me prend un petit délire. J'imagine que les gars devant moi se sont tous paumés. Je chante à tue-tête «  jeeee suis le premier, jeeee suis le premier, jeee suis , jeee suis, je suis le premier ! » Je me marre bien de mon « mauvais » esprit sportif !  je rejoins le début de la grande descente vers les cascades...hélas dans la boue, je vois pas mal de traces de pas ! Caramba ! encore râté pour la victoire ! Cette descente est vraiment glissante comme l'an dernier avec une ravine pleine d'eau en plein milieu et du dévers de chaque côté. Je prends l'option un pied au milieu et l'autre dans le dévers puis après l'option hors chemin dans les arbustes. Les trous de sabots de vaches dans le pré avant les cascades sont gorgés d'eau. Enfin, arrive le site enchanteur des cascades puis le ravitaillement très sympathique de Roquefort peu après. On me dit que je suis 6ème  alors que je n'ai doublé personne . C'est bien ça, il y en a qui ont dû se paumer ! Au moment où j'arrive au ravito, je vois le 5ème qui en part. Je prends le temps de manger...arrrgh ! il n'y a pas de bananes ! Je prends des biscuits salés, du chocolat, je bois deux verres de coca, je remplis le bidon. Quand je m'en vais, un gars arrive. Il ne s'arrête pas trop longtemps au ravito et n'est pas très loin derrière moi. Je double le gars devant et me voilà 5ème ...mais j'ai les pattes qui commencent à tirer ! La longue portion vers Péreille est toujours aussi usante, pleine d'eau et de boue. Celui qui me suivait me rattrappe peu à peu. Je vais m'embourber dans un chemin alors que le passage est dans le pré à gauche et maintenant on se suit et on s'égare un petit peu tous les deux avant de reprendre la bonne piste.

photo prise sur le CR de steve11590

Dans une énième montée très glissante, nous avons les deux les mêmes débuts de crampes aux adducteurs. Il me prend une cinquantaine de mètres avant Péreille  et on continuera comme ça  jusqu'en haut de la crête de Raissac. Il disparaît sur la crête vers la droite à bonne allure ...et je craque dans la tête...Je me dis que 6ème, c'est quand même pas mal. Cette crête est toujours aussi longue et je cours relativement pépère, je prends une barre de céréales, je m'arrête pour remettre le papier dans la poche...Et d'un coup, j'entends du bruit derrière, le gars que j'avais doublé est là à une trentaine de mètres, merde, merde et merde !

Je réaccélère, je n'ose pas regarder derrière pour voir où il est de peur de m'en prendre une sur ce sentier plutôt technique. Arrive l'espèce de réservoir où on me confirme ma 6ème place, j'entame la descente très raide avec un peu de marge. Peu après, je butte contre un caillou. Cela me déclenche une grosse crampe au mollet. J'essaie de continuer mais impossible !

Je suis obligé de m'arrêter pour étirer le mollet...et je me fais doubler !

Je me traite de tout, je râle comme un putois. Si j'avais été moins fainéant là-haut ! Je finis la  toute dernière pente au ralenti, très vexé. Mais en passant la ligne d'arrivée, j'ai remis les choses à leurs vraies valeurs, je suis surtout heureux d'avoir vécu encore une belle aventure, un trail qui restera dans mes pensées jusqu'à ce qu'Alzheimer s'empare de moi.

Au repas d'après-course, je me disais que je ne reviendrais peut-être pas car je me sentais un peu lassé de cette boue omniprésente et de cette météo si difficile ...mais finalement après avoir fait le 40km sans Montségur, le 40km avec Montségur, je crois qu'il me faut boucler la boucle en faisant le 73km....A voir !

Et puis, c'est un haut lieu de rendez-vous kikou, alors c'est bien sympa de s'y rencontrer.

 

 

6 commentaires

Commentaire de Yvan11 posté le 15-04-2009 à 01:57:00

Bravo pour ta course et enchanté d'avoir fait ta connaissance..
Et encore merci pour le fromage !!
Yvan

Commentaire de Miche posté le 15-04-2009 à 02:10:00

Je ne peux que te conseiller de tenter le long, c'est effectivement une autre course... Chapeau en tout cas pour ta perf : rentrer dans les 10 premiers aux Citadelles, ce n'est pas donné !!
Au plaisir de te revoir, peut-être aux 3 Pics en Juin ??

Michel

Commentaire de Francis31 posté le 15-04-2009 à 11:28:00

Bravo pour ta course se traduisant par une belle perf compte tenu des conditions démentielles..Fallait pas rechigner à la tâche.

Commentaire de Berty09 posté le 17-04-2009 à 13:08:00

Bon, alors c'est pas si terrible le 40 si tu penses au 73? Ça me motive pour l'an prochain. En tous cas, bravo pour ta super course.

Commentaire de Eric Kikour Roux posté le 22-04-2009 à 08:45:00

L'an dernier, l'Ultra de l'Aubrac s'est déroulé dans les mêmes conditions de "pied", à savoir que très tôt, tu te trempes dans la boue et tu gardes les pieds mouillés et boueux jusqu'au bout, même si le soleil te brule la tête!
Après cette épreuve des Citadelles que tu termines dans les meilleures places, tu sembles rompu aux techniques du surf sur boue, et donc prêt à affronter la bouillasse plus liquide des estives de l'Aubrac.
Félicitations pour ta course
@ +

Eric

Commentaire de Ben64 posté le 12-05-2009 à 23:10:00

Salut laulau!

Superbe récit, je m'y voyais dedans. Belle perf en tout cas, 7eme c'est pas donné à tout le monde! Et surtout ça me donne envie de faire ce trail dont j'ai si souvent entendu parler...

@ bientôt sur un trail pyrénéen
Ben

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