Récit de la course : 100 km de Tahiti 2005, par Raimana
L'auteur : Raimana
La course : 100 km de Tahiti
Date : 21/5/2005
Lieu : Papeete (Polynésie française)
Affichage : 983 vues
Distance : 100km
Objectif : Terminer
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Pas d'autre récit pour cette course.
Le récit
Tahiti, le 21 Mai 2005,
1h 30 du matin, debout, c’est aujourd’hui la journée de toutes les folies : au programme, quasiment le tour de l’île de Tahiti avec des ravitaillements tous les 10 km.
Après un rapide petit déjeuner (eh non, je n’ai pas pris de pâtes !), je passe récupérer mon pote Christian puis son suiveur.
3h 15 : nous arrivons au point de départ et on commence à saluer les autres « fadas ». On retrouve en fait beaucoup de copains adeptes des longues distances et quelques autres pour qui, comme moi, ce sera une première. Nous serons trente sur la ligne de départ dont un tiers déjà centbornards. En attendant le coup de feu libérateur, chacun se prépare, agrafe son dossard, s’enduit de vaseline avec plus ou moins de délicatesse, fait des allers-retours aux toilettes, … bref, gère son stress.
4h : çà y est, c’est parti ! Cela démarre comme une balade entre copains, on discute dans la nuit et finalement on ne se rend même pas compte de la distance parcourue. Tout à coup, Christian me montre des petites lumières au loin, c’est la côte du Taharaa, première difficulté « théorique » du parcours. « Théorique » parce qu’en fait, nous serons plus gêné par les gaz d’échappement du véhicule de secouriste juste devant nous que par la pente elle-même.
Nous resterons 4 en tête pendant une vingtaine de km. Christian m’indique alors que nous sommes à 11 km/h. Ensuite, les 3 autres vont s’échapper, leur rythme est trop élevé pour moi et je préfère jouer la prudence.
On entame alors la partie sauvage de la côte nord de l’île, celle qui tourne le plus mais aussi la plus variée. Petit à petit le jour se lève et dévoile une nature dont j’avais presque oublié l’extraordinaire beauté. Rien que pour ce spectacle, je ne regrette pas d’être là.
6h : Mon propre suiveur est arrivé et sa rigueur va m’être particulièrement profitable. Alors qu’il ne devait m’assister que 3 heures, il restera jusqu’à l’arrivée et sera responsable pour une grande part de ma performance.
8h : Malgré l’utilisation de la crème NOK, ce que je redoutais le plus commence à se faire sentir : une ampoule au pied gauche. Je m’arrête et constate en fait que c’est un pli sous la plante du pied qui commence à « chauffer ». Je remets une bonne couche de crème et je repars. Cela va un peu mieux mais la gêne ne me quittera plus jusqu’à l’arrivée.
Nous passons Faaone et arrivons maintenant en vue de la presqu’île de Taravao. Là encore le spectacle est grandiose : la baie est immense avec le port de Faratea et les montagnes de la presqu’île au fond.
Je rejoint l’un des 3 hommes de tête : victime d’un problème au genou et surtout en prévision de sa participation dans un mois à la Bad Water, il préfère en rester là. Il faut dire en passant que le gars avait fait le week end précédent une course de 55 km et le marathon des îles Marquises le lendemain, excusez du peu !. Faitoito (Bon courage) Jean-Michel !
9h : Nous sommes maintenant à Taravao, les 50 km sont passés, nous attaquons maintenant le « retour à la maison » ! Petit à petit, je remonte sur le deuxième qui va arrêter au 60ième pour les mêmes raisons que Jean-Michel. Nous ne sommes donc plus que deux en tête et j’espère que Christian ne s’est pas grillé en suivant les deux autres lascars.
Pour moi, c’est alors le pot au noir. Mon pied me fait mal et j’aurais beau essayé de placer un compeed, rien à faire. Je n’ose pas changer de chaussures alors que c’est sans doute ce que j’aurais du faire. Je me contente seulement de changer de chaussettes et de remettre une couche de NOK.
Après la baie de Phaeton, nous arrivons sur Papeari et nous bénéficions alors d’un petit vent arrière bien agréable. Par contre, beaucoup moins agréable, le flot de voitures commence à se faire sentir.
Sur la ligne droite jouxtant le golf, je commence à vraiment souffrir des adducteurs de la jambe gauche (j’ai probablement compensé musculairement ma douleur au pied). Mon suiveur va alors développer de vrais talents de masseur. Il va réitérer l’intervention 3 ou 4 fois au cours des derniers km, me permettant ainsi de terminer sans marcher. Petit à petit, l’allure va se ralentir, les pauses ravitaillement s’allonger, les redémarrages seront de plus en plus laborieux. Deux autres copains se joignent à mon suiveur et essaie de m’encourager du mieux qu’ils peuvent.
Au 95ième km, coup de massue pour le moral, Vincent DOMINIQUE, me remonte avec un train de métronome. J’essaie de résister mais c’est inutile, il est d’une telle régularité et moi trop épuisé. Je suis sidéré de voir qu’il n’a pour seule assistance que son Camel Back. J’apprendrais plus tard que c’est son … 19ième 100 km ! Chapeau Monsieur DOMINIQUE !
Un peu déçu, je repars pour les derniers km mais maintenant je n’ai plus un suiveur mais six ! Alors c’est dopé par leur enthousiasme que je passe le dernier faux plat et que j’entre dans la zone industrielle. Là, tandis qu’il me reste 2,5 km, je suis accueilli par la nuée de gamins de tous les copains qui scandent des encouragements. Ces deux derniers km se feront sur un nuage, entourés de tous les copains jusqu’à l’entrée du stade, qui en courant, qui en vélo, qui en voiture. Après un dernier 400 m, c’est enfin la délivrance et le bonheur : j’ai réussi mon premier 100 km !
Résultats :
Premier : Christian ANDRES en 9h 38’ 16
Deuxième : Vincent DOMINIQUE en 9h 55’ 52
Troisième : Jean-François CHAUMEL en 10h 00’ 32
(alias Raimana)
Note :
- je n’ai consommé que des gels type Power Gel et Squeezy pendant toute la course. Aucun problème de déshydratation malgré la chaleur mais mon suiveur était draconien là-dessus et m’obligeait à boire toutes les 10’ dans la deuxième partie du parcours.
- j’ai tourné en 5’ 27 à 5’ 30 au kilo jusqu’au 65ème km puis baisse de régime régulière jusqu’au 98ième (7’ au km) et ré-accélération sur les deux derniers km. Comme quoi, j’ai encore du travail à faire question régularité, n’est-ce pas Monsieur Heubi ?
Remerciements :
- à tous les membres de ce forum qui m’ont prodigué conseils et encouragements,
- à tous les copains qui ont fait office de suiveur et particulièrement à Florent,
- à Christian ANDRES, mon compagnon d’entraînement,
- à ma compagne qui a supporté toute la préparation de ce 100 km.
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