Récit de la course : Trail Nivolet Revard 2005, par serge
L'auteur : serge
La course : Trail Nivolet Revard
Date : 24/4/2005
Lieu : Voglans (Savoie)
Affichage : 4821 vues
Distance : 49km
Objectif : Pas d'objectif
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Le récit
Ce trail du Nivolet Revard est mon premier test de la saison, avec pour point d’orgue, la Grande Traversée des Alpes (GTA), fin août. J’ai déjà fait cette course il y a 2 ans. J’avais eu du mal à finir et avait subi plusieurs coups de moins bien. Je m’inquiète un peu pour la neige qui n’a pas du fondre sur le plateau. La course a quand même lieu alors je me lève dimanche matin à 6h50 pour un départ à 8h.
Je mets direct mes affaires de trail, prépare ma poche à eau de 3L avec du Maxim. Je vais courir avec mon sac à d’eau endurance, en configuration de longue autonomie (poche à eau de 3L + une bouteille d’eau de 75cl en réserve). Sur le court trajet de chez ma maman à Voglans, je mange un cookie d’avant effort avec de l’eau. Une fois sur place, je récupère mon dossard et file finir de me préparer : cuissard court, maillot technique manche courtes + un manche longue (j’ai une veste pour la pluie au cas où dans le sac), casquette, ascis trabucco + des guêtres que je teste pour la seconde fois, gps et cardio alti.
Un petit tour aux toilettes, quelques étirements et je me place sur la ligne de départ. Le tracé a été modifié. Nous tournons dans l’autre sens afin de monter par le chemin technique et descendre par la partie roulante. Des portions sur le plateau ont été supprimées, dont l’aller retour à la croix du Nivolet. La distance est annoncée à 45 km contre 49 initialement.
Je pars tranquille sur les routes de Voglans. Première montée, cela bouchonne au début alors je dois marcher mais dès que je peux, je recours. J’ai remarqué à l’entraînement que j’avais beaucoup plus de facilité à courir dans les pentes raides, ceci sans être en sur-régime. Descente en petit pas le long de l’autoroute. Sur le plat qui suit, je reviens sur un groupe où Philippe Delachenal, organisateur de la GTA est l’un des plus bavard. Je prends la tête de ce groupe dans une partie légèrement montante qui nous mène au début de la vraie montée sur Pragondran.
Dans cette montée, je cours dans les lignes droites et passe les épingles en marchant. Le sentier ne laisse passer qu’une personne à la fois au milieu de cette végétation dense. Mon pied gauche est engourdi. J’hésite à m’arrêter pour desserrer les lacets. Je décide d’attendre le passage de relais mais cette sensation désagréable aura disparu avant. Je suis bien dans la côte, heureusement avec plus de 50000m de dénivelé positive depuis le 1er janvier. Je surveille quand même mon cardio pour éviter de trop dépasser les 160 pulsations. Je reviens sur la seconde féminine mais me fait doubler puis lâcher par Werner Schweitzer qui lui court quasiment tout le temps.
J’arrive avec la féminine au ravito qui sert de passage de relais pour la course par équipes qui part une heure après nous. Je ne m’arrête pas et donc repasse devant Werner. Plus haut, je relance peu dans une portion roulante alors ceux qui se sont peu arrêtés au ravito me reprennent. Dès que cela devient plus raide, je repasse devant vu que je cours plus longtemps. Je suis toujours très bien dans cette seconde partie de montée. Je vois devant moi les 2 UFO Zebulon et Michel de Cham. Je reviens d’abord sur Zébulon qui a fait un 24h dernièrement puis sur MicheldeCham. Le chemin étroit est maintenant la plupart du temps recouvert de neige. On mets les pieds dans des marches creusées par nos prédécesseurs. Je ne peux pas doubler alors je reste sagement derrière 2 coureurs, en essayant de glisser le moins possible.
Je ne m’arrête pas au point d’eau du somment du passage du croc et fait une petite accélération pour revenir sur MicheldeCham. On fait les 2 kms de bitume descendant vers la Feclaz en discutant. Court passage dans la neige où je pars très vite 20m. Ravitaillement de la Feclaz, second passage de relais. Je prendrai bien un peu d’eau mais n’en trouve pas alors je repars. Fabien Hobléa, ancien vainqueur de l’épreuve, est présent pour encourager les coureurs.
La suite du parcours, je connais assez bien pour avoir fait 3 fois du ski de fond au Revard cette hiver. On emprunte donc les pistes de ski de fond, qui ont été damées. On s’enfonce quand même un peu à chaque pas alors la vitesse n’est pas élevée. Des coureurs me reprennent, je ne cherche pas à les suivre. C’est assez long et l’on a hâte que cela finisse. Court passage hors des pistes pour passer d’une piste à l’autre. C’est étroit et en descente, je glisse sans me faire mal. C’est pas évident de garder son équilibre car il faut éviter les trous causés par les coureurs s’étant enfoncé profondément. Depuis le début, le balisage est nickel, parfois même surabondant à mon goût.
On traverse la route du Revard pour remonter le long d’un téléski vers le sommet de l’ancien téléphérique. Ravitaillement, je bois 2 gorgées d’eau et repars vite. Je regarde à peine la vue dans une trouée de nuage, vu qu’il vaux mieux regarder où l’on mets les pieds dans la neige. Il fait frais, de la pluie par moment. Court arrêt pipi puis les organisateurs ont préférés nous faire descendre par la route. J’ai du mal à repartir après mon arrêt et ne cherche pas à accompagner un groupe, dont la 2ème féminine.
Je commence à avoir mal au ventre et sens qu’il faut que je m’arrête pour un autre besoin naturel. J’ai du papier dans mon sac mais profite de la neige pour m’essuyer. Je suis libéré en repartant pour la longue descente de l’ancien tram. Des signaleurs pensent que j’ai froid aux mains, effectivement, elles sont toutes rouges mais cela va. Et au cas où, j’ai des gants dans le sac.
J’aime bien le début de la descente car il reste beaucoup de neige, beaucoup moins ensuite quand il n’y en a plus. Passage dans un tunnel non éclairé. Bon exercice pour le travail des chevilles vu qu’il fait bien noir. Je remets mes lunettes de soleil à la sortie et continue lentement la descente sur cette large piste pleine de cailloux. Peu de coureurs me doublent.
On retrouve la foret pour une portion vallonnée qui nous mène au pied du téléphérique. J’apprécie fortement la première montée après cette longue descente. Peu de temps avant le ravito, je laisse passer 2 fusées, à 30 secondes d’intervalles, les 2 premiers du relais. Toujours pas d’arrêt au ravito, il ne fait pas chaud donc je ne pense pas avoir bu mes 3l de boisson énergétique. Je double un coureur individuel qui repars du ravito en marchant, je n’en reverrais pas jusqu’à l’arrivée. J’entame la longue portion en foret que j’ai repérée il y a deux semaines. Les jambes vont bien, sauf la douleur au mollet droit qui refait son apparition. Plus loin, je ressens aussi une gêne à la cheville gauche. Cela ne m’empêche pas de courir pratiquement tout le temps, sauf dans les passages trop glissants.
Je fais bien attention sur les hauteurs de Méry pour voir d’où on arrive. Dernier point d’eau où une nouvelle fois, je file. Un peu de bitume puis un chemin de campagne. Ma douleur au mollet semble se transformer en crampe. Je m’arrête quelques instants pour étirer le mollet. Je me souviens qu’il y a 2 ans, dans une portion similaire, j’avais marché sur du plat. Cette fois, je n’ai aucun mal à courir tout le temps. Peu avant la traversée de la nationale, enfin un coureur me rattrape, en fait plutôt une coureuse vu que c’est Nathalie Peillex, qui gagne pas mal de course en Haute-Savoie et que j’ai vue échouer une nouvelle fois contre la barre des 3h au marathon de Savoie à Chambéry. Elle me prends quelques mètres avant le plus fort de la pente. Je maintiens l’écart, puis le bouche. Cela monte fort mais je suis très bien. Mon mollet ne me gêne pas vu que la vitesse n’est pas élevée. Au plus fort de la pente, je la distance et continue jusqu’au sommet à un bon rythme. Cette fois, je n’ai pas regardé mon cardio alors j’obtiendrai mon maximum du jour soit 167. Au sommet de la bosse, je coupe mon effort et finis tranquille.
Je la vois au loin, qui hésite sur le chemin à prendre, je lui indique une direction qui s’avérera fausse, heureusement, je la verrai plus loin sur la bonne route, donc pas de conséquence fâcheuse. Je passe la ligne en 4h59’24, soit un peu plus de 9 km/h de moyenne s’il y a bien 45 km, 1950m de d+ à mon alti. 41.5 km d’après mon GPS mais il a décroché trop longtemps pour que la marge d’erreur soit correcte.
Les tables de ravito, peu garnies, ne me font pas envie alors je rejoint vite ma voiture pour aller prendre une douche. Beaucoup de monde et de l’eau tiède. Je prends le repas en attendant la remise des prix. J’ai mal aux jambes mais peu marcher normalement.
En ce lundi, pas de courbatures aux cuisses même si elles me tirent beaucoup quand je m’accroupis. Mon mollet ne me fait plus mal. Par contre, mes genoux n’ont pas appréciées la longue descente sur un terrain dur. Comparé à il y a 2 ans, mon état est meilleur et c’est de bonne augure pour la GTA.
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