Communauté des sports d'endurance

Le Pic St Loup 2005

Trois semaines pile après la Sauta Roc, me voilà dans un autre joyau de l'Hérault pour les coureurs. On est à 30km au N de montpellier, et le Pic St Loup s'impose comme le nez au milieu de la figure. Tout le coin n'est que garrigue et vignoble.

Le départ a lieu à St martin de Londres, il fait gris mais doux, on ne mourra pas d'insolation ce matin. Le briefing de course mets l'accent sur les risques inhérents aux rochers mouillés à la descente (pluie fine vers 6h du mat'). Il y'a enormement de sécurité annoncée (secours en montagne, 50 signaleurs, 4*4 et quads sur le parcours). Il y'a 403 partants.

Départ à 9h35, course sur goudron sur 2k, puis sentier montant/descendant doucement sur 5k jusqu'à l'arrivée à Cazevieille sous les encouragements discrets. Je partais ce matin seul dans la course, et pour le moral c'est pas top, j'ai été laché par mes potes. Je pars tranquille, car le profil de course semble bien roulant avec seulement D+800. A la sortie de Cazevieille, on débute l'ascension du Pic, D+350 d'un coup. Le chemin est très technique car de gros cailloux calcaire empèchent la fluidité du pas. J'ai quand même un regard furtif vers le sud, qui me confirme qu'on est bien en bord de mer. En fait on ne va pas jusqu'à la croix du sommet. En moins d'1h, j'avale la 1ère difficulté, puis une longue descente très soutenue permet de passer en face N. le sentier est monotrace depuis presque le début. Le paysage est superbe avec une vue imprenable sur la falaise de l'Hortus.

Bien sur à ce stade, selon son rythme on passe d'un petit groupe de coureurs à un autre avec de longues plages de solitude, histoire de penser à sa déclaration d'impôts...
Vers 1h20, j'etais sur une courbe de niveau, à bonne allure, et mon pied droit butte sur une pierre, et sur 4m je tente à pleine vitesse de me rétablir, Oh peuchère j'étais à l'horizontale, j'aurais eu des ailes, je décollais; ouf je me rétablis et redouble ensuite de vigilance. Sur cette partie, on longe une barrière en fil barbelés sur 300m, et ça donne pas envie de dévier de sa trajectoire. A mi-course il y'a un ravitaillement succin en eau et chocolat, puisque le trail se veut en semi autonomie, je ne m'arrète pas.

J'enquille un groupe de 5, que je lache progressivement dans la 3ème petite montée de D+200. On traverse des prairies, puis des lapiaz très scultés et tranchants, la chute est interdite, je prefère marcher. A ce stade on est à 5k de la fin, et je gére l'effort sans trop accélerer. Moi, qui avait beaucoup de doutes sur ma forme au matin de cette course, je suis enfin rassuré car je suis bien, confiant, mais pas euphorique comme à la Sauta roc, peut être le manque de ciel bleu qui agit sur mon hypophyse, va savoir avec les hormones.

Je commence enfin à voir des maisons, la fin est proche, on rejoint les 2k faits au départ sur bitume, j'en double encore 1, puis 2, et j'aperçois un groupe de 10 à 100m, mais il sera trop tard pour les rattrapper, je m'en veux un peu, car je me rend compte que j'en ai gardé un peu sous le pied, mais c'est pas trop grave non plus.
Je franchis la ligne en 2h13, je suis 69ème.
Ravitaillement dans la halle des sports, chouette y'a du perrier, j'aime bien les bulles, et puis faute de Champagne, je me rabats sur l'eau gazeuse locale. Y'a un repas tous ensemble de prévu dans le package (en plus d'une casquette et t-shirt asics), mais moi je dois partir vite, on m'attends...
Globalement l'organisation était tiptop, avec un balisage hors pair, seul hic: les barbelés à mi course; j'en ai informé le directeur de course et il en était conscient, on verra l'année prochaîne.
Voilà c'est fini, c'était un dimanche d'avril, où je suis sorti de ma bergerie pour rencontrer le Pic st Loup, que vous connaissez maintenant pour son trail, mais sachez que son vin est pas mal du tout.

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