Récit de la course : La Traversée du Vercors - Ski de fond 2004, par Mathias
Le récit
Un petit CR de la Grande Traversée du Vecors 2004 en ski de fond.
Après avoir fait la GTV en ski de fond il y a 2 ou 3 ans, en 4h40, puis la GTV à pied de Die à Grenoble (à peu près), en novembre dernier, je commence à connaître un peu...
Et, malgré une nuit courte (4h de sommeil) je suis très content, ce dimanche 8 février, de me retrouver au Col de Rousset pour le départ de la GTV ! 50 kms du Col de Rousset à Corrençon (Bois Barbu pour être précis).
Les conditions climatiques sont idéales : beau et froid. La neige est gelée, ça va speeder...
Dès le départ, le contraste avec la Foulée Blanche, 3 semaines plus tôt, est frappant : ravitos, beau temps, piste large, et on n'attend pas 1h30 dans le froid avant de prendre le départ !
Original : cette course se fait par équipe de 2. Je cours avec Julien, qui prévoit de partir à 80%, et d'accélérer plus tard. Mais... on attaque directement par un mur de 200m de D+, sans repos, à froid, sur une piste de ski de 10m de large. Pas de bouchon. Tout le monde au taquet. Mais ils sont fous !!!
Et on fait comme tout le monde, si bien qu'on est déjà bien séchés au bout de 2 kms !!
Et c'est pas le moment de relâcher la concentration : la descente qui vient s'annonce difficile... il s'agit en fait d'une grande plaque de glace, sur laquelle le chasse neige permet parfois de ralentir, et ne suffit souvent qu'à calmer l'accélération...
C'est le moment des grosses gamelles... miraculeusement, je parviens à rester sur mes skis, ce qui vu ma technique est un petit exploit !
Le 1er ravito est en bas de cette grande descente... 53 minutes, et on speede toujours. Julien ne s'arrête pas (il a un bidon), et je choppe un verre de thé et un verre d'eau au passage. On est en configuration "100% à donf".
C'est bien le ski de fond... on gambade dans la neige, tranquille... on aperçoit le Grand Veymont plus à l'Est, et ça me rappelle des bons souvenirs de la GTV à pied. On n'emprunte pas tout à fait les mêmes chemins, mais y'a un bout de parcours commun.
Il fait beau, on est bien, en forme, la neige est bonne, les gens sont sympas... le rêve !
Au 2ème ravito, au bout d'1h18 de course, on est toujours en bonne forme. On ne voit pas le temps passer.
Un ptit verre d'eau et c'est reparti. J'ai choisi de ne presque pas m'alimenter, ça devrait pas être trop long. Allez va, 2 abricots secs et ça ira bien.
Je me prends une petite gamelle dans un virage un peu tendu. Un ski qui part, ça arrive... mais je me couche juste sur le côté, pas de bobo, j'allais pas vite. Par contre, je me paye de belles frayeurs dans des virages rapides. J'essaie de ne pas trop freiner, et de passer sur les carres. Sauf que, quand on passe sur une plaque de glace, ça fait zip, et c'est pas toujours facile à récupérer !
Dans une descente, très courte mais craignoss' car très étroite et impossible de s'arrêter une fois parti, je me fait doubler de manière assez cavalière par un acrobate. Je suis pas très content, bon s'il est pressé il peut déchausser non, au lieu de risquer la chute ? Et puis je suis pas à l'arrêt non plus...
Comme il se vautre lamentablement en bas de la descente, j'en profite, après avoir vérifié que la chute était sans gravité, pour lui envoyer une ptite pique au passage : "ah ben c'était vachement utile de doubler sur mes skis".
"ben si vous croyez que j'ai fait exprès" me répond le quidam dépité ;-)))
je me disais aussi, il est fou de doubler ici cuilà ;-)))
Vers le 35ème km, notre allure se réduit un peu. Mon équipier commence à tirer la tronche... avec son entraînement de ces derniers temps plus axé sur "trimballer des moellons" que sur "VMA-seuil", c'est pas étonnant ;-)
Ca tombe bien, la fin de la course est majoritairement en descente. On garde quand même un bon rythme, on ne se fait presque pas doubler, tout va bien.
Les 3h semblaient un objectif utopique (17kms/h de moyenne !), mais quand on arrive dans la grande prairie d'arrivée, je m'aperçois qu'on s'est quand même très bien débrouillés. Je motive Julien pour sprinter sur la fin, il reste 100m, on donne tout ce qu'on a... oui mais non, c'était une blague, en fait il faut repartir faire un petit tour dans la prairie ;-)
On en termine en 3h13, CONTENTS !
On va chercher nos sacs, j'ai une petite pensée pour la saintélyon (il fallait chercher soi-même son sac parmi des centaines de sacs...) : là, on n'a même pas le temps d'arriver au camion que le bénévole nous a déjà repéré et nous tend nos sacs !
On se change au soleil, raaaaah c'est bon, on est bien en tee shirt, j'adore ces moments là...
Le repas qu'on nous sert n'est pas très copieux, mais ça fait du bien. On mange tranquille en attendant les copains...
C'est sûr on reviendra. Certes, l'organisation de la foulée blanche a été compliquée par la météo et ils ont déjà du mérite à avoir maintenu la course. Mais j'ai quand même l'impression qu'à la GTV, c'est un cran au dessus.
Je recommande cette course, sans réserve !
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