Récit de la course : Trail de Vulcain - 55 km 2008, par andre

L'auteur : andre

La course : Trail de Vulcain - 55 km

Date : 2/3/2008

Lieu : Volvic (Puy-de-Dôme)

Affichage : 6506 vues

Distance : 55km

Objectif : Se dépenser

4 commentaires

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Trail de Vulcain 2008

Vulcain, dieu du feu : je ne l'ai pas toujours pété... le feu.

Vulcain, dieu du fer : peut-être en manquais-je un peu !

Vulcain, dieu des forgerons : c'est en forgeant qu'on devient forgeron, c'est en courant des trails que je deviendrai traileur.

J'ai choisi de courir le trail de Vulcain pour deux raisons :

- l'Auvergne est une belle région, courir au milieu des volcans ne peut que laisser de bons souvenirs.

- je suis inscrit à l'UTMB, presque vierge de trail, et Vulcain constitue ainsi un état des lieux parfait.

La fête promettait d'être belle, elle l'a été. J'appréhendais une course difficile, elle l'a été. Je rêvais de paysages somptueux, je me suis régalé.

Pour un routard comme moi, qui plus est coureur des plaines, difficile de s'improviser coureur de montagne. Surtout quand mon terrain de jeu habituel n'est guère plus valloné qu'une table de billard.

Vulcain ne constituait pas un objectif dans mon programme de l'année, uniquement un test grandeur (presque) nature en vue de ma préparation à l'UTMB. Je n'ai pas allongé les séances d'entraînement, tout juste ai-je essayé d'inclure un peu de dénivellé dans mes sorties, et bon sang ça m'en a coûté des allers-retours pour remonter et redescendre inlassablement les quelques côtes que je me suis obstiné à mettre sur mon chemin !

Bref, c'est malgré tout avec un peu de stress que je me présente dimanche matin sur la ligne de départ, accompagné de Thierry, mon beau-frère, qui va lui aussi faire ses premières armes sur le trail long.

La météo est splendide, ciel parfaitement bleu, soleil généreux, même le vent du samedi soir a fait relâche.

Mon pote Patrice Bruneteau est là aussi, lui qui vient de faire second une semaine plus tôt du trail de St Jean de Monts, en pleine préparation des Championnats de France de 24 heures, accompagné de son coach, Bernard Gaudin himself.

Le feu vert est donné, sûrement un peu trop rapide pour mes capacités, mais bon sang que c'est bon de prendre le départ d'une compétition !

D'emblée on attaque par une montée de 6 kilomètres, relativement facile jusqu'au Puy de la Nugère. J'y retrouve Bernard qui vient d'encourager son poulain et partage quelques foulées avec moi. C'est plus qu'un plaisir, c'est un honneur !

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La montée du Bois de Mauzac suit. En deux côtes, je viens d'avaler autant de dénivellé qu'en une semaine d'entraînement !

Le soleil bienveillant va être le témoin de mes premières difficultés. L'ascension du Puy de Louchadière, au sommet duquel nous franchirons le premier contrôle au km 13, signe en effet l'arrivée des premières crampes, bien trop tôt à mon goût. Les quadris commencent à tétaniser et l'inquiétude à monter.

La descente qui s'ensuit est trop sévère pour être reposante, mais bon, ça descend.

Nous nous dirigeons maintenant vers Vulcania, et le poste de ravitaillement du km 19.

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C'est là que le choix est offert de poursuivre sur le circuit de 55 km ou de bifurquer pour rentrer sur Volvic avec 32 km au compteur. La question ne se pose même pas, et j'opte pour la droite et le 55 km.

Petit coup de cul entre le Puy des Goules et le Grand Sarcoui, puis direction le Géant auvergnat, le Puy de Dôme. Dans l'intervalle, le terrain devient roulant à proximité du Golf des Volcans.

Ça ne fait rien, j'ai toujours mal aux jambes, les crampes prêtes à se réveiller à la moindre bosse.

La moindre bosse, elle montre bientôt le bout de son nez :

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Thierry fait du tourisme et des photos, et consent encore à m'attendre pour l'ascension.

Celle-ci débute par un sentier pour se poursuivre par un escalier aux larges marches

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qui serpente sur les flancs.

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Au premier abord, la montée des marches est (un peu) plus aisée que je ne le craignais, mais au bout d'un moment, la nuit est tombée subitement : les étoiles se sont mises à illuminer mon horizon, pendant que mes jambes se dérobaient sous moi, et pas seulement sous le coup des crampes.
 
Je me suis toujours demandé comment un coureur pouvait affirmer "j'ai fait une hypo". Qu'est-ce qui pouvait lui permettre d'affirmer qu'il s'agissait d'une hypoglycémie et de rien d'autre ? Maintenant, je sais. Je sais que sur les pentes du Puy de Dôme j'ai fait une belle hypo. J'étais conscient que je manquais cruellement de carburant, qu'il me fallait ingérer du sucre rapidement. J'ai malgré tout renoncé à engloutir une des pâtes de fruit que j'aurais pû facilement attraper dans une pochette de mon sac à dos, choisissant de me botter le derrière pour attendre le sommet et le ravitaillement que je pensais y trouver. Je tire par contre goulûment sur ma pipette pour avaler de grandes lampées de boisson glucosée en même temps que je m'accroche à la main courante qui longe l'escalier comme un morpion à un attribut masculin en mal d'hygiène.

L'arrivée au sommet est un bonheur à plusieurs titres : c'est le point culminant du parcours, c'était la plus grosse difficulté, nous avons passé la mi-course.

La déception, c'est que le poste de ravitaillement n'est pas là (j'avais mal consulté le plan du parcours), mais 2 kilomètres plus loin, au bas de la descente. Qu'à cela ne tienne, nous nous contenterons de nos provisions pour recharger momentanément les batteries et décharger un peu celles des appareils photos.

Le panorama s'offre à nous, splendide, justifiant à lui seul tant de débauche d'énergie.

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Je parviens à persuader Thierry de ne pas m'attendre et de faire sa course à sa main.

Il s'élance alors dans la descente à un rythme que je ne saurais même pas suivre en possession de tous mes moyens. Je fais donc ma descente à mon rythme à moi, moins rapide, moins spectaculaire, mais néanmoins douloureux pour mes quadris.

Je le retrouverai plus bas, au ravito d'où il repartira pendant que je ferai une grosse recharge en liquides et en solides.

Un peu plus de 5 heures de course, 34 km, et je repars en direction des Suchet, le Grand et le Petit,

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puis direction le Puy de Côme que nous ne gravirons pas.

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Retour en direction de Vulcania, où nous retrouverons le ravitaillement du 19ème, qui se trouve maintenant au 42ème.

La fatigue est toujours présente, les crampes moins pesantes. Je profite de ce regain de "forme" pour essayer d'avancer au mieux et d'augmenter les portions de course.

Dernières montagnes russes, le Puy de Leyronne, le Puy Coquille et le Puy de Jumes vont se charger de bien finir de casser les fibres musculaires avant l'ultime difficulté, le Puy de la Nugère qui s'avèrera moins dur que je ne l'appréhendais.

La messe est dite, il ne reste plus que les six derniers kilomètres qui se déroulent en descente plus ou moins douce vers Volvic.

Cette dernière partie s'avèrera d'ailleurs moins agréable que tout le reste du parcours : le retour en ville, sur une route goudronnée, dans les rues après une journée passée au milieu et en communion avec une nature vierge laisse un petit arrière-goût.

Pas de déception toutefois, cette course est superbe, organisée de main de maître par une équipe compétente, épaulée par des bénévoles formidables de gentillesse et une logistique parfaite.

Mon objectif de départ était de rentrer dans le temps limite de 9 heures, je franchis la ligne en 8h36', ravi d'avoir rempli mon contrat, mais bien conscient des progrès et du travail qui me restent à faire si je veux affronter dans les meilleures conditions le Tour du Mont Blanc en août.

Bravo à Thierry, qui me met 39 minutes dans la vue, et à Patrice qui finit à nouveau 2ème, à une poignée de secondes du vainqueur.

Bravo à tous les participants, avec mention spéciale à Cédric et Eric, les kikous que j'ai rencontrés sur la ligne de départ.

4 commentaires

Commentaire de testudo42 posté le 09-03-2008 à 12:19:00

pour un baptême du feu sur trail long, le vulcain s'imposait.
Félicitations et bonne prépa pour l'UTMB.

Commentaire de marco35 posté le 09-03-2008 à 21:17:00

super cr et très belles photos

il faut poursuivre dans cette voie et accumuler du dénivelé avant l'utmb

Commentaire de JLW posté le 09-03-2008 à 21:35:00

Récit sympa andre, dommage que l'on se soit rate ds le sas de départ. Peut-être qu'on se verra à Cham ? Enfin perso je suis inscrit à la CCC, alors c'est pas gagne non plus. Bonne prépa.

Commentaire de eric41 posté le 10-03-2008 à 14:31:00

Bravo André,tu as fait une course au courage mais tu as fini et c'est là l'essentiel.
On est confronté au même problème.Trouver du dénivelé dans nos plates régions pour s'entraîner.
Je voyais pourtant la région de Niort un peu plus vallonnée que tu la décris.
C'est marrant on a fait à peu près les mêmes photos (voir mon CR).
A+
Eric

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