Ce matin 9 Février après un départ matinal de Vichy et deux heures de route, nous voici (kiki la marmotte et moi) arrivés dans ce beau département du Cantal à Chalvignac. Petit village d'une centaine dhabitants je pense ; surplombant les gorges de la Dordogne; situé à 15 kilomètres de Mauriac .Village organisé autour de son église et d'une halle bien jolie d'où sera donné le départ et l'arrivée!!

On retrouve d'autres membres du club certains venus pour faire une place d'autres plus en touristes avec des envies épicuriennes post-course (il en faut pour tous les gouts pour profiter de tous les plaisirs de la région).

Il fait frisquet avec une belle gelée matinale mais qui va disparaître peu à peu sous l'effet d'un soleil généreux qui va nous accompagner tout au long de cette journée et réchauffer nos (vieux) os. Nous prenons le dossard sous un chapiteau dressé pour l'occasion  où se passera le repas d'après-course.

Vers 11 heures nous nous retrouvons à 192 coureurs pour faire un parcours qui sera plus proche des 39 kilomètres que des 36 annoncés; le circuit consiste en deux boucles repassant au centre du village dans le sens inverse du parcours de l'an dernier. Deux ravitaillements en eau, uniquement, sont prévus et deux ravitaillements un peu plus complets ce qui nécessitera une bonne autonomie.

L'organisateur nous annonce un trail "costaud" "bien valonné" et "conforme à l'esprit de la région": on peut dire qu'il ne s'est pas trompé, on a pas été déçus!!! Le parcours n'est fait que de côtes et de descentes le plus souvent sur des monotraces parfois glissants le plus souvent en sous-bois. Mais, et c'est là qu'une grosse surprise nous a attendu, c'est que le dénivelé positif n'était pas de 900 mètres comme annoncé mais s'est avéré d'après les différents altimètres de 1700 mètres positifs environ.

Ca a bien pimenté la course mais nous n'avions pas prévu autant dans les entrainements: la fin fut douloureuse.c'est un excellent terrain pour enchainer marche et course .

Donc, départ vers 11 heures, on commence après un rapide tour dans le village par une descente dans un champ et on plonge dans la gorge où on a le droit à une bonne alternance de monotraces en sous-bois montants et descendants assez glissants au dessus des gorges du barrage; il vaut mieux faire attention, je laisse donc passer un certain nombre de coureurs(es) bien plus habiles que moi. Un peu plus loin, on a le droit à un passage sur un tronc d'arbre au dessus d'un ruisseau puis d'une remontée bien saignante; ça calme rapidement les ardeurs si jamais j'en avais! On arrive ainsi à la Thebaide lieu où devait résider une communauté religieuse si j'en juge par les bâtiments, on a le droit à un petit ravitaillement en eau et à des musiciens et là de nouveau un bon mur. Puis malgré un balisage efficace après un pont, je me perds et me retrouve sur une route sans personne. Donc erreur, je perds un bon moment et retrouve le fil de la course. En effet, c'est une course où on passe pas mal de moments seul donc il faut faire assez attention. On poursuit à travers chemins et à travers  prés jusqu'à un château en ruine (superbe!) et on atteint le deuxième ravitaillement avec un peu de solide: ça fait du bien de voir du monde car entre temps c'est un trail "nature-nature".

Au bout de deux heures cinquante, j'en ai fini de la première boucle bien fatigué mais je pense avoir effectué le plus dur car j'ai déjà fait plus de 900 mètres de dénivelé et la deuxième boucle était plus roulante. Enfin, c'est ce que je croyais avoir entendu! Mais, vu le relief du pays, cela me paraissait de moins en moins plausible.

Bref, je repars, lentement, à travers les champs puis j' aborde une grosse descente sur chemin puis à travers bois où je me fais là encore dépasser par des gens bien plus habiles. Mais les cuisses me rappellent un certain manque d'entrainement et j' arrive enfin au fond de la gorge où on a la joie de traverser la Dordogne sur une gabarre: petit bâteau plat servant à transporter les marchandises sur la Dordogne dans le temps, et désormais les touristes. Puis, j'aborde ce qui me paraissait la dernière difficulté mais là encore quel mur! En plus de la pente et quelle pente, ça glisse et les réserves ont depuis longtemps été consommées. Bref, j'en bave mais finalement pas plus que mes collègues, après le mur une grosse pente (!!!) jusqu'à la crête entre quelques rochers mais là encore surprise nous avons été gâtés que dis-je? Choyés par l'organisateur qui nous fait alterner quasiment jusqu'au bout des petites montées et descentes juste sous la crête sur des monotraces en sous-bois avec vue imprenable sur le barrage (je n'ai qu'une peur c'est qu'il ait eu la bonne idée de nous y faire descendre mais ce n'est pas pour cette année il le réserve pour l'année prochaine semble-t-il car c'est un des gros avantages de ce trail, il innove et défriche des nouvelles difficultés chaque année.

Enfin, après un dernier trottinage (en côte bien sûr) dans un champ on tombe ô joie! sur le village après près de 4 heures 50 d'efforts pour moi et 5 heures et des poussières pour kiki la marmotte encore fraiche et dispo (j'en reviens pas!).le meilleur homme a mis3h20 je crois et la premiere féminine 4h30 environ il y a eu une trentaine d'abandons ou de hors délais.un prix est décerné au premier couple également.

Après une bonne soupe à l'oignon gratinée et une petite douche au stade de foot local on a le droit vers 19h30 à une sympathique remise des prix puis à un copieux buffet à base de charcuteries et de cantal ma foi excellents qui précède le repas avec potée, soupe aux châtaignes, RE-cantal, tarte avec en prime un orchestre qui met une ambiance du tonnerre et nous ferait presque oublier les crampes et douleurs habituelles.

Au total, un super trail nature mais qui fait dans le costaud et le rustique et qui semble vraiment représentatif du pays; une bonne organisation avec un excellent balisage.