L'auteur : akunamatata
La course : Trail de Mimet
Date : 29/4/2007
Lieu : Mimet (Bouches-du-Rhône)
Affichage : 5530 vues
Distance : 42km
Objectif : Balade
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Première édition du trail de Mimet, trail prometteur car tracé sans concession par des traileurs tels que Nicolas Luxembourg et Patrice Marmet. J'ai fait les reconnaissances avec eux (1ère partie et 2nde partie en février et mars dernier). J'en avais vu assez pour décider de m'inscrire sur la totalité du parcours. D'ailleurs je retrouve ce matin de nombreux traileurs qui ont fait les reconnaissances (L'Dingo, Papatrail, Riri, Frank, Roland et bien d'autres encore), preuve que ces mises en bouches ont eu l'effet escompté.
La carte ci dessous montre le parcours à faire aujourd'hui dans le massif de l'étoile.
"Ce nom lui a été donné parce qu’elle se situe au nord de Marseille. De ce fait, l’étoile polaire apparaît précisément au-dessus des sommets appelés aujourd’hui « la grande et la petite étoile ». Les anciens marseillais y avaient installé des vigies au Col St Anne, au Pilon du Roi et l’Etoile pour surveiller les mouvements des barbares dans la vallée de l’Arc. "
J'imagine la tête de ces anciens marseillais en voyant les "barbares" actuels en collant serrés, suants et courant, sur ces mêmes vigies 2000 ans après.
Le centre du sympahique village de Mimet (le plus haut village du département des bouches du rhône, 512 m) est investi par les traileurs, beau temps et température clémente 12°C prévu à 25°C en pleine journée sont prévus.
Nous partons depuis la place en face de la mairie, aujourd'hui je voudrais tester mon nouveau matériel (en prévision du trail du Mercantour en Juin prochain), à savoir:
- sac salomon revo 20
- batons diosaz raid 700
- porte bidons bretelles raidlight
En effet, je suis un peu fatigué de l'utilisation du camelback que je trouve de moins en moins pratique sur des épreuves longues. Je rejoins donc les afficionados des portes bidons tels que Papet, Yoyo, Papatrail ou Mamatrail.
Résultat: je suis un peu plus chargé que d'habitude en eau et un peu interrogatif sur ma capacité à ne pas embrocher un traileur avec mes bâtons.
Mon compagnon de route sera Richard (alias Riri51 ci dessous), qui lui aussi partira prudemment sur ce parcours exigeant. L'Dingo a brièvement pris notre rythme avant de prendre irrémédiablement la poudre d'escampette (nous étions persuadés de le rattraper tôt ou tard).
La première partie se passe de façon agréable, Riri est disert, ça aide à passer le temps. Connaissant le parcours, cela permet d'anticiper les difficultés. Notamment le plat de résistance de la première partie, le vallon du pilon du Roy: 4 km de montée progressive qui se finit en un mur à 35%. Ci dessous nous grimpons vers la "dent".
Paysage aride, heureusement il n'est pas encore 11h mais il fait chaud tel un four.
Dans ce pierriers à fort pourcentage, mes bâtons font des merveilles. Mes appuis sont réguliers et fermes, je suis très satisfait de leur utilité dans ces conditions. Richard, à peine arrivé et encore essoufflé, a droit à son interview et une dédicace à tous les kikoureurs.
source : http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier418-7.php
"L’oxyde de fer est un colorant naturel rouge qui donne cette couleur à nos largages. Il a pour rôle de rendre visible la trace au sol de ces derniers, afin que nous ne laissions pas de « trous » où l’incendie ne manquerait pas de s’engouffrer."
Au km 29, le dernier ravitaillement voit les mines défaites de certains concurrents. On retrouve ici pas mal de têtes connues: Frank et sa femme qui font la course en couple, Roland, Samos. Quelques traileurs sentent que la fin du trail est ici. Richard n'a plus la pêche et se pose des questions. Je lui conseille de ne pas prendre de décision avant de s'être ravitaillé et reposé. Je continue avec Roland pour les 13 derniers km réputés très difficiles (et que je n'ai pas pu faire lors de la reconnaissance).
Nous descendons sur près de deux kilomètres sous le rocher du Bau de l'aigle. En mon for intérieur je me dis qu' il faudra bien remonter un jour! Pour le moment tout va bien, nous rattrapons quelques traileurs dans le vallon de la figuière. J'arrive à courir sur les faux plats montant, à mon grand plaisir le ciel se voile petit à petit faisant baisser notablement la température.
Dans l'ascension de la tête du grand Puech, je commence un peu à coincer. Roland me lâche peu à peu, je me sens fatigué, non, en vérité plus las qu'une réelle fatigue musculaire. A quelle moment peut on s'apercevoir que l'on devient moins lucide? Oui, il faudrait être lucide pour s'apercevoir qu'on manque de lucidité...
Toujours est il que si je pense à prendre des comprimés de sporténine en prévision de venue de crampes, je ne pense pas à manger mes barres, coté liquide j'ai opté au ravitaillement du km 29, pour un bidon de St Yorre et un bidon d'Isostar. Je trouve que les niveaux descendent bien plus vite que lors des premières portions. Mais déjà impossible d'analyser les raisons de cette baisse de régime, mon champ de vision se limite à peine plus loin que la pose des bâtons (bien utiles à ce moment pour soulager les cuisses).
Du vallon de Figuière, je comprends rapidement que nous allons longer la crête vers la tête du grand Puech, je suis seul depuis longtemps. Je vois derrière moi et devant moi les concurrents sur les différents monts. Difficile de voir aussi loin car je sais exactement le dénivellé à affronter, et si je n'ai pas de doute de terminer, je sens que le reste de la course va se passer en grande partie à marcher dans un état de faiblesse désagréable.
Surprise, je trouve Roland, allongé, aux mains d'un groupe de randonneuses. Il se fait masser et le plaisir semble partagé. Je lui demande si il est victime de crampes, point du tout, on lui a fait une offre de service gratuite et il a accepté. Sacré Roland! Il a mis le feu à nos seniors, probablement toutes contentes d'avoir sous la main un sympathique traileur fin et musclé...
Roland s'extrait des amazones toutes émoustillées, elles essayent de lire son numéro de compétiteur 8....9. Une crie un malicieux 869!
Après cet intermède inédit, Roland me laisse sur place. Le massage fut efficace donc! J'essaye de recoller son sillage en courant sur un faux plat montant, terrible erreur! 10 minutes plus tard une crampe au TFL droit (muscle sur le coté de la cuisse) m'envoie par terre au dernier sommet. Je reste là comme un c.., car il n'y a personne, en attendant que ça passe je prends des photos. Des traileurs me passent, ils ne vont pas bien vite, c'est dire la vitesse d'escargot qu'est la mienne. J'entame la descente en marchant, et je dois même faire des pauses fréquentes toutes les 10 minutes avec une grosse envie de m'allonger pour dormir. Je ne pense même pas à m'alimenter alors que j'ai tout ce qu'il faut dans mon sac...
Au niveau de l'oppidum km 38 et vestiges de l'ancien village de Mimet, Richard et Samos me rattrapent. Leur présence me fait un bien moral énorme, ils m'encouragent et décident de m'inclure dans le gruppetto. J'arrive, à ma grande surprise, à courir (ok à 8 km/h) en descente. Nous rallions ensemble l'arrivée sous les applaudissements prononcés des traileurs arrivés et spectateurs comme si chacun reconnaissait la dureté et technicité de l'épreuve (d'ailleurs tous les traileurs eurent droit à des applaudissements fournis, les tables étant le long de l'arrivée furent vraiment un plus pour l'ambiance). 7h32 de course alors que je tablais sur 6h- 6h30, je voulais tester le matériel, là du coup c'est la course qui a testé mes retranchements.
L'Dingo n'a pas faibli, il finit en 6h48 seulement à 13 secondes d'un Papatrail des grands jours. CIL, Devey, Kafta, Labib, Eric squattent les places d'honneur, tous entre 5h14 et 6h10. Si on compare au trail de la sainte victoire (même kilométrage et 2100 m contre 2400m de dénivellé), la plupart des gens ont mis plus de temps!
Seulement 40 minutes plus tard, une Jacqueline toute souriante débarque. Gros contraste avec mon arrivée en mode survie. Visiblement elle a mieux géré son affaire.
Le Papet et Françoise arrivent ensemble.
Un bon repas nous requinque, pour une première édition, c'est nickel au niveau remise de prix et repas. Grosse frayeur pendant ce repas où Riri fait un malaise (oppression dans la poitrine), allongé au sol et docteur + infirmier urgentiste avec le scope jettent un froid. Depuis 5 ans, la démocratisation de ces blos cardioscope, révolutionne la prise de diagnostic: electrocardiogramme, saturation, analyse de sang Riri a droit à la totale. Une dosette de trinitrile en sublinguale prescrit à Richard achève mon calme, mdr...c'est pour des soucis coronarien!
Cela fait son effet, Richard se remet, mais le doute s'installe car il doit faire des tests complémentaires la semaine qui arrive (Le temps d'écrire ce CR, Richard a passé les test et ouf! pas de soucis coronariens, il va falloir chercher au niveau des poumons ou autres allergies).
Papet et Françoise recoivent des mains de Nicolas leur prix ( de très belles poteries de Vallauris).
Au final, ce trail fut, pour une première, une réussite tant par son tracé original, que son organisation et une ambiance géniale. Les reconnaissances effectuées ne m'ont pas permis d'éviter le passage à vide des 6 derniers km, preuve qu'il ne faut pas sous estimer la difficulté. Coté test de matériel, je suis satisfait des bâtons dans des pentes fortes, un peu moins sur le plat ou faux plat. J'ai seulement piqué les fesses de Riri une seule fois. Coté bidons, je suis convaincu de l'utilité de voir le niveau d'eau consommé, mais j'ai quand même fait l'erreur de ne pas assez boire en début de trail. La gestions des bâtons et de l'appareil photo ont sans doute trop accaparé mon attention.
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Akuna
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11 commentaires
Commentaire de riri51 posté le 03-05-2007 à 11:05:00
Merci pour ce CR Akuna, mais surtout merci pour ces moments partagés lors de cette épreuve. Je pense être un kikoureur privilégié, car j'ai eu la chance de parcourir 29 km (bon poids!!!) en ta compagnie "Que du bonheur". A bientôt
Commentaire de Zeb posté le 03-05-2007 à 12:09:00
Joli reportage, comme d'hab' Akuna...
Commentaire de vboys74 posté le 03-05-2007 à 20:42:00
Oueh, ben t'as choppé un bon coup de zouzou on dirait!
Tu ne pourras qu'améliorer ta performance l'année suivante... ;-)
Belles images de roches rouges!
Encore une belle course...
seb
Commentaire de Kafta posté le 04-05-2007 à 00:24:00
encore un super CR Akuna! et je suis très heureux d'avoir fait la connaissance d'un super gars!! à très bientôt sur les sentiers...
Commentaire de gdraid posté le 04-05-2007 à 01:01:00
Chaque fois magnifiques tes reportages, akunamatata !
Des photos splendides, des décors à couper le souffle.
Encore merci pour ton talent.
JC
Commentaire de Aiaccinu posté le 04-05-2007 à 09:19:00
........que dire ! si ce n'est que je me suis jeté sur ton Cr , que je l'ai lu d'une traite et que j'ai vécu la course.
BRAAVO au coureur et au reporter
Commentaire de devey posté le 04-05-2007 à 11:45:00
un bien beau dimanche
merci akuna pour ton reportage jm
Commentaire de papet 13 posté le 04-05-2007 à 16:03:00
Bravo Akuna , toujours aussi efficace , même après un trail un peu émoussant ! Merci pour ce CR et les magniques photos que tu as pu faire malgré bâtons , bidons et coup de mou !
à bientôt
Papet 13
Commentaire de titifb posté le 04-05-2007 à 21:01:00
M A G N I F I Q U E S photos !!! Du grand art...Ce CR est un réel plaisir...
Et si tu pensais AUSSI à te ravitailler ? Ca fait avancer la machine le carburant, non ?
Encore Bravo !
Commentaire de golum posté le 05-05-2007 à 17:15:00
Merci pour ton superbe CR jean Marie, à une prochaine en course. Et bravo à Jacqueline.
A+.
Commentaire de Khanardô posté le 18-05-2007 à 09:45:00
Yoooo...
Quand je pense que j'ai étudié 2 ans à Aix et que JAMAIS je n'ai été dans ce coin ! Je n'avais que la Sainte et les Calanques en tête...
Akuna, j'aurais plaisir à cheminer avec toi, un off bientôt ? (j'ai l'impression qu'on est "décalés" sur les compètes !)
En tout cas, un beau récit comme d'hab', des belles photos comme d'hab', un coup de chaud... pas comme d'hab' !
A un de ces quatre j'espère !
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