Récit de la course : L'Escrapade de la source à Journans 2007, par Gibus

L'auteur : Gibus

La course : L'Escrapade de la source à Journans

Date : 22/4/2007

Lieu : Journans (Ain)

Affichage : 2645 vues

Distance : 10km

Objectif : Pas d'objectif

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Un coup de barre à Journans

Un coup de barre à Journans 

C'est cool, une course avec un départ à 10 heures, cela permet de faire la grasse mat un peu. Une demi heure de chez moi, c'est presque un derby. Je passe par les petites routes et j'arrive à Journans petit village planté au pied du Revermont. J'y retrouve les gars de CAP Bugey, mon nouveau club de Château Gaillard. Il y a Manu, Patrick, Alain, Fred, Christian. L'ambiance a l'air d'être bonne et des courses enfants débutent déjà. L'inscription se fait devant l'école dehors car la chaleur est là, on se croirait en vacances. Je discute le bout de gras avec Olivier, un coureur avec qui je me retrouve souvent à la lutte pendant les courses. Il y a des coureurs aussi de mon ancien club, Ambérieu Marathon, on se dit bonjour. Tout va bien donc, chacun à choisi son camp : rester à Ambérieu ou migrer à CAP Bugey en cours d'année. C'est vrai qu'il y a eu un choix pas facile à faire, quand des dirigeants se tirent le chignon, les coureurs en patissent un peu : pourquoi t'es parti ? Pourquoi t'es resté ? On laisse tous un jour, un peu de notre amour (pour la course à pied). Bref j'ai laissé des potes et j'avoue que j'ai tergiversé depuis cette rupture forcée en janvier en cours d'année. Quand on se retrouve donc ça gaze. Echanges avec Pierrot le président d'AM, Nico le futur dauphin du vainqueur, Jean Marc, Sarah, Sandrine, Anne, Stéphane, Jean Philippe, Jean Louis, Djamel qui va exceptionnellement quitter son éternel collant long pour courir en short, il gardera quand même un 2° tee shirt à manches longues…
Un échauffement s'impose vu la longueur de l'épreuve. Dix bornes deux cents, c'est court mais il y a quand même 560 m de déniv +. Je trottine jusqu'à Tossiat, j'indique le chemin à des retardataires. Je continue mon petit tour de chauffe avec Manu et tranquillement on s'aligne vers le départ.

 

Ca tarde et ça tchatche de partout, c'est bon enfant. 3, 2, 1 c'est parti pour l'escrapade 3° du nom. Le peloton s'étire doucement dans le village vite quitté par un sentier serpentant entre les maisons. Je laisse Jean Louis. Manu me rattrape et reste avec moi. Patrick est derrière. Un concurrent nous double et nous montre le pré à monter, c'est là que ça commence, nous dit-il. A peine 2 bornes et c'est parti. Ca grimpe secos. Patrick a le feu aux fesses et part devant. J'accroche derrière Manu. Quelques pas en marchant s'imposent. C'est le retour sur la route. Je double Manu qui a mal aux cuisses, "j'ai les jambes lourdes !"  Je double aussi Jean Louis et le chemin remonte bien à l'abri dans les bois. Fabienne, sur le côté, réécrit Jean Louis et ne me reconnaît même pas. Je l'appelle mais trop tard pour la photo, j'suis trop p'tit. En haut c'est le ravito. Chef un p'tit verre on a soif. Un p'tit coup d'eau et hop ça repart. Il faut prendre à droite. Un bénévole me signale trop tard la barrière à éviter. Crack, j'me la prend en plein dans le caisson. Ca me projette de l'autre côté et paf, griffures sur les coups de soleil de l'épaule (nord). Souffle coupé. Quelques coureurs me dépassent dont Jean Louis et Manu qui me demande si j'suis ok. J'suis plutôt ko et je repars au combat moins fier qu'avant. La barrière a couinée me dira Manu, moi aussi. Eh les gars attendez moi aaaaccchhh, aaaacchhhh, c'est le poumon gauche. Bref j'raccroche à la patrouille. Nous sommes maintenant sur le mont de Rignat, des gens nous encouragent. La vue est splendide, pas pour longtemps car ça redescend de suite d'abord à travers champs par un sentier zigzagant. On coupe en taillant tout droit et il faut taper la mef aux chevilles. Nous sommes maintenant sur un chemin et le relief s'incline de plus en plus, un coup sur la droite, un coup sur la gauche du chemin pour éviter les cailloux. Avec Jean Louis, on te fait une descente d'enfer, Manu a taillé devant, il aime bien les descentes. De retour au village, un répit nous est proposé sur le bitume et un passage sur la ligne d'arrivée sous les applaudissements. Un petit ravitaillement, on boit, on récupère de ce tout schluss. Le plus dur nous attend alors que l'on a déjà effectuer les 2/3 du parcours. A la sortie de Journans, on bifurque à gauche et le chemin devient vite un mur. Jean Louis a décollé, moi je suis resté scotché et le souffle est court. Je me fait doublé par quelques intrépides qui vont très vite faire comme moi, c'est à dire marcher. Bernard de l'EAB me lance un "allez grand". A chaque coup d'œil vers le haut on espère la fin du calvaire, mais le chemin nous nargue en serpentant, il remue la queue, il est content, il a réussi son coup. Chaque petit méandre nous laisse espérer la fin de la montée. Celle ci arrive enfin. Demi tour à gauche et une descente douce et agréable dans la forêt de St Valérien nous réconcilie avec le trail facile. J'ai des caillasses dans les godasses, mais je ne m'arrête pas pour dégainer les pompes, erreur. La descente se fait de nouveau de plus en plus abrupte, ma vue se trouble, on se retient comme on peut pour ne pas être emporté par ce pourcentage négatif important. Il y a de gros cailloux et le chemin est entamé par de anciens écoulements d'eau. Un coureur me rattrape et me double, il n'a pas peur celui là. J'ai de plus en plus mal sous les pieds. Les gravillons m'ont ouvert les ampoules et ça commence à me chauffer, cette descente aussi. Purée, pourquoi je n'ai pas mis mes trails. Ca y est, on revient sur le bitume. Devant je reconnais Olivier. Je repasse mon descendeur intrépide. Et au taquet, je passe Olivier, le sprint est long et bon. Virage à droite puis à gauche et c'est l'arrivée. Pierre me tire le portrait. 51 minutes et qques, j'me suis traîné ou quoi. Et non c'est ça le trail, pas de temps intermédiaires, un départ, une arrivée. Je m'assied sur un muret. J'enlève mes chaussures et regarde avec dédain tomber ces cailloux assassins de mes groles. J'ai les pieds défoncés. Un petit coup à boire sous la tente enfumée par le barbeuc fraîchement allumé. Anne a gagné, Thierry LIPPI l'emporte chez les hommes en moins de 40', il a terminé 2° des templiers 2004. On taille la bavette en se disant que c'est plus dur que le Bramafans , la course de Lagnieu organisée par l'ami Christian qui terminera en 1h08. Chacun est content, d'autres ont encore la rancune envers l'ancien club en ne se laissant pas photographier par Pierrot ou se sont motiver en essayant à tous prix de gratter les coureurs portant le maillot maudit d'AM. Bref des gamineries pour moi, j'suis pas Suisse mais neutre. D'ailleurs, les clins d'œils et les sourires de satisfaction d'en avoir fini avec ce trail dur, me confirmeront que la camaraderie est restée. Djamel est venu discuté longtemps avec moi. On a parlé que de course à pied. Alain n'a que 410 mètres de déniv à sa montre alti, mais ça suffit. Je marche péniblement (sur des œufs) jusqu'à ma caisse, j'ai mal partout. J'sais pas où j'ai pas mal. La récup va être longue, d'ailleurs à l'heure ou j'écris ceci mes cuisses me sont toujours douloureuses surtout en descendant les escaliers. C'est la première fois que ça me fait ça sur un 10 bornes. La balafre de 5 centimètres sous le téton droit mettra plus longtemps à partir, ça me fera un souvenir de guerre.

4 commentaires

Commentaire de gdraid posté le 27-04-2007 à 15:01:00

Bravo pour ton récit Gibus.
Et oui, il faut souffrir pour réussir !
JC

Commentaire de NoNo l'esc@rgot posté le 28-04-2007 à 11:17:00

Bravo Gilbert ! Encore une course bien menée, peu importe sous quel drapeau...
Merci pour ce CR enlevé, plein de rythme et tellement imagé,
que même sans photo, j'ai tout bien vu ! Et comme le Revermont a l'air
de t'avoir emballé, je t'encourage à venir faire la Roc et Gravillons,
à Ceyzériat au mois de septembre. On se croisera enfin !

NoNo_l'escargot_du_Revermont

Commentaire de franciss posté le 28-04-2007 à 20:00:00

Va falloir faire un bus pour Ceyzériat en septembre (surtout pour rentrer !)... Tafdac pour la diffculté de la course. Moi qui comptais taper, en gros 10 à 12 minutes au-dessus du plat : résultat, c'est du + 16 à 17...
Mais bon... j'me suis pas vautré, moi !(j'avoue que j'étais pas ben loin...).
Dommage d'avoir loupé la rencontre, c'est partie remise !

Commentaire de titifb posté le 29-04-2007 à 06:05:00

Salut Gibus !
Super ton récit...j'ai eu mal pour toi : le coup de la barrière (ouille) et les cailloux dans les chaussures (terrible supplice ! Du latin scrupulum = gravier.
Ces petits cailloux, qui se glissaient parfois entre les sandales et les pieds, gênaient la marche.
D'où ces scrupules qui vous empêchent de bien avancer... mentalement !)
Bonne récupération et à bientôt de te lire.

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