Récit de la course : La Transvésubienne 2004, par abo34
L'auteur : abo34
La course : La Transvésubienne
Date : 5/6/2004
Lieu : Valberg (Alpes-Maritimes)
Affichage : 1058 vues
Distance : 92km
Objectif : Pas d'objectif
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Pas d'autre récit pour cette course.
Le récit
Transvésubienne 2004
C'est mon objectif cette année, finir et avoir le sticker "finisher". L'année dernière, j'ai abandonné à la moitié du parcours en raison d'un coup de chaud principalement, et d'une mauvaise gestion de la course sûrement. De plus, je m'étais rendu compte que les portages étaient très difficiles pour mes pauvres petites jambes.
Alors cette année, mon entraînement est orienté longue distance mais aussi portages et descentes techniques. Je me suis aussi rendu compte que je ne mettais pas assez d'intensité dans mes entraînements. Mais ayant peu de temps pour m'entraîner, il me fallait aller à l'essentiel. J'ai donc fait beaucoup de course à pied cet hiver quand il est difficile de faire du vtt. Ne pas faire de km inutile en entraînement.
Une participation à la Caussenarde le week-end précédant, une bonne semaine de récupération et je me sens en pleine forme. Mais les inquiétudes sont la. Cette année, le parcours est plus long, plus dur, avec plus de dénivelé, et avec un prologue plus dur et plus long que l'année dernière. Ca va être dur et intense, il faudra très bien gérer l'effort tout le week-end.
Vendredi soir, mon assistante préférée et moi faisons la route avec jéjé et buzz jusqu'à Puget Théniers, lieu du retrait des plaques et de l'arrivée du prologue. On arrive vers 22h au camping. Montage de tente et dodo assez rapidement.
Samedi.
Levé à 08h00. La nuit a été bonne pour du camping. Il fait beau et la température est plutôt bonne : pas trop chaude !
Retrait des plaques, il y a de beaux vélo et des coureurs affûtés. Mais il y a aussi des gars qui ne savent pas où ils vont! Pythons et autres Comps light sont quelques fois montés sur des vtt semi-rigides.
On monte au départ, 1000m plus haut, la région est vraiment magnifique. Les gorges du Cyans sont superbes. On s'équipe, l'ambiance est bonne, ça discute, ça rigole. Profitons en, ça ne va pas durer!
Le programme pour aujourd'hui : liaison groupée d'une heure jusqu'au pied du dôme du Barro où sera donné le départ. La course débute par 20mm de portage, puis une descente technique dans les terres rouges (identique à celle du Salagou), puis une montée de 20-30 minutes pour enfin descendre à Puget. Le temps estimé pour les premiers est de 1h30, et une limite horaire est mise à +75%. Ceux qui arriveront après les 1h30 + 75% ne seront pas qualifiés pour le lendemain.
La montée groupée d'une heure normalement, sera faite en 40'! Les premiers ont roulé fort, peut être pour déjà fatiguer les troupes. L'organisateur est remonté en moto pour leur dire de se calmer. Le groupe c'est beaucoup étiré. La foule se place au départ, les têtes d'affiche s'échauffant en montant à pied sur les premiers mètres de la pente. Il faut d'ailleurs noter que lors de la liaison, ceux ci préféraient descendre du vélo et courir pour passer les raidards : pour s'échauffer? J'attends le départ en me ravitaillant, en pensant que j'aurais peu d'occasion de le faire par la suite. Je suis calme et serein, il faut terminer dans les temps et être qualifié, le gros morceau est pour le lendemain.
Le départ est donné, près de 400 vttistes s'élancent le vtt sur le dos à l'asseau du dôme de Barro. C'est difficile, très pentu, avec parfois un sol instable. Les premiers font tomber des cailloux qui dévalent la pente, c'est très dangereux. J'essaye de me calmer et de ne pas trop forcer. Le but est de finir dans les temps, pas de faire un chrono. Je prends un rythme, respire bien et le portage est fait en 18' plutôt dans la deuxième moitié du peleton. Un petit peu de sentier et on arrive sur les terres rouges. C'est freeride! On passe où on veut mais attention, ça ne passe pas partout! Il faut rester sur la trace sinon, on se fait peur. Je suis bien je roule propre, ne me prends pas trop la tête à prendre des risques pour doubler, j'attends un passage tranquille pour le faire. Globalement je double. Quelques minis portages, des passages chaud bouillant où il faut descendre à pied, c'est assez physique et c'est dur de garder les puls basses. C'est une descente technique, très belle mais aussi dangereuse. Je crois que tout le monde est tombé au moins une fois! On arrive sur un petit village, la dernière montée est la. Il fait très chaud, il n'y a pas d'ombre, ça monte dur! Je me mets sur le 22-34 et je mouline. Je m'arrête pour souffler, marcher un peu et je repars. Il fait très chaud et je su énormément. On arrive au sommet et on bascule sur le final. C'est une descente elle aussi très dure! C'est du calcaire, avec des grosses marches, des parties un peu libre ou il faut trouver le passage, des parties en lacets très serrés ou il est plus rapide de le faire à pied. D'ailleurs, c'est dans une descente "lapinning" d'un lacet que je me retrouve le cul par terre et le vtt sur moi. Un petit bobo mais rien de grave. Le final dans Puget emprunte des escaliers, c'est tjrs impressionnant. Je passe sous la ligne, 1h50', je suis dans les temps, c'est bien. Nico et Buzz sont la, 1h38 et 1h42 , ils ont bien tourné mais je suis content de moi car je ne suis pas loin tout en ayant "géré". J'ai géré mais pas assez, je suis un peu vidé, un peu déshydraté mais surtout je n'ai pas mangé pendant les 1h50 et ça commence à être long. Je ne me suis pas arrêté au ravito avant la côte et c'est une faute. Je ne suis pas à 2 minutes prés.
Bucheron arrive en 2h08, puis Bruno qui c'est pris une branche dans le front et a vu les étoiles. Le premier ayant fini en 1h14, c'est normalement 2h09 maxi pour être qualifié. Ils vont finalement donner +100% pour augmenter le nbre de qualifiés. C'est 2h30 maxi maintenant et Karlus arrive en 2h28. Ouf sauvé. Jéjé et Fabien arrivent trop tard, Allig s'est perdu!
Nico même en finissant bien est cassé. Suite à des problèmes de santé il souffre des poignés et du dos. Il commence à réfléchir pour demain.
C'est une superbe descente à refaire, mais au calme et en prenant son temps. C'est vraiment magnifique! Dur mais magnifique!
Retour camping, douche, mini repas, relaxation puis on roule vers St Dalmas au pied de la Colmiane.
On mange assez tôt, surtout Jéjé qui a faim et qui a des pâtes fraîches plus rapides à cuisiner que nos pâtes sèches!
La nuit semblait tranquille une fois un groupe de fêtard couché (ou parti) mais c'est la fête du village qui nous finalement dérangé. De la musique jusqu'à 3h30, de quoi préparer tranquillement une transvé! Cela ne ma pas trop gêné finalement.
Dimanche
Levé à 06h00, petit déj un peu dur à passer, je suis "tendu". La forme est bonne, pas de douleurs ou de jambes dures, le physique va bien. J'arrive quand même à avaler du pain avec du miel et un thé. Nico est tjrs couché, il ne viendra pas galérer avec nous, il souffre tjrs des poignés.
On va au départ, on retrouve l'équipe. Il fait beau mais un vent nous rafraîchi. On se déplace sur la ligne et on se range dans le parc. Edwards nous brieffe sur le parcours, et nous dis que l'itinéraire bis sera utilisé. Cela nous permet d'éviter un gros portage en montée et en descente. L'itinéraire bis serait plus roulant et plus tranquille. Le but pour moi est donc d'arriver au Col St Michel avec un peu d'avance sur la barrière et le plus dur sera fait. Partir cool jusqu'au col de la Porte puis après on verra.
Le départ est donné. Je suis avec Bucheron et Bruno83, Karlus est derrière, Buzz devant. Jéjé a pris le départ pour relier Lantosque et se faire récupérer par les assistants. Le départ est plus lent que l'année dernière, super! Je monte avec un œil sur le cardio, je me suis fixé maxi 170 et je suis plutôt à 160. On sort de la station de ski et je vois Bruno un peu derrière. J'essaye de le garder à vue car il sera plus facile de finir avec quelqu'un que tout seul. Un portage tranquille dans une forêt commence. La température est fraîche, le sol souple est la pente assez douce. Ensuite une portion en crête plutôt montante, assez belle et très "montagne" nous amène jusqu'à la descente sur Lantosque. Cela fait 1h30 que l'on est parti. Je me retourne, j'ai perdu Bruno. Tant pis, je roulerai seul! Cette descente est superbe, presque entièrement faisable sur le vélo. Je rattrape Karlus qui a du faire une super montée. Je le double, il essaye de me suivre, me parle mais je ne comprend pas, je trace. La descente continu, je suis seul et ça ne me rassure pas. Je fais gaffe au balisage et finalement c'est Bucheron qui revient sur moi. Je le laisse passer, arrive à le suivre puis finalement on fini par se perdre! Le sentier débouche sur un chemin ou aucune balise n'est visible! Un coup à droite, un coup à gauche, d'autres arrivent. Merde c'est ou? C'est rageant! Quelqu'un commence à dire qu'il faut remonter le sentier mais heureusement je trouve le sentier qui descend, sans aucune marque! Débalisage ou mauvais balisage? On continue jusqu'à Lantosque. Premier ravito, Fabien et Allig sont la pour voir la course et nous encourager. 2h20 de course. On est dans les 130 sur 250 je crois, mais je suis bien et je me suis économisé. Buzz a 10' d'avance. Je tarde pas trop et je repars.
Un portage de 10' nous attend, ou Laure, Nico et Agnès s'étaient posté pour nous prendre en photo. Je croise Krachy qui redescend, il a cassé son Décat N.E.U.F. La montée se fait bien, je suis bien et je gère tjrs bien. Je suis d'ailleurs étonné de ne pas être plus haut en puls que ça : entre 160 et 170, et en ayant le même rythme que les autre concurrents. La montée continue par 3km de route, j'en profite pour me ravitailler. Puis encore un portage de 15', une bien belle descente suit. Vraiment extra avec une roche lisse et tout en pilotage. J'essaye de descendre rapidement, je force pas trop et il y a du temps à gagner! Ce sera vallonné un petit moment, presque tout sur le vélo sauf des traversées de rivières et ruisseau. Ca fait du bien de rouler! Sur cette portion, je double un max, certains sont déjà fatigués. On rejoint la route, Laure est la, toute triste de ne plus avoir de pile pour l'APN! Un bisou, je repars, elle me dit que buzz a 15' d'avance. Je suis content, je ne perds pas trop sur lui, je suis bien dans le coup. Encore 2 km de route en cote pour arriver au 2ème ravito. 4h30 de course.
C'est le col de la Porte. Je suis bien, je mange un bout, bois du coca et repars juste derrière la première féminine. C'est un gros portage qui nous attend. Très long, mais pas très dur car la pente n'est pas sévère. Il passe bien, la féminine est devant, elle me donne le rythme. En haut c'est magnifique! Très très joli coin. De toute façon, c'est très joli comme endroit. Le paysage est aussi très beau. Une portion de technique et je double la fille. Puis une grosse portion de descente arrive, le col St Michel n'est pas loin! Très beau début de descente assez technique pour faire la différence sur les compagnons de route. On arrive sur un village abandonné exceptionnel ou un hermite vivrait. Il aurait aussi mis les cailloux sur le sentier! En tout cas, c'est infaisable à vtt! Trop de pente, trop de cailloux, trop de lacets! Descente à faire vtt sur le dos pendant 10'. Merci les shoes canondales qui me permettent de marcher vite et de sauter les marches sans soucis. Je reviens sur un local (maillot blanc). On passe le col st Michel, 5h30 de course, je suis content, on a fait le plus dur. Je discute avec lui, pour confirmer que c'est roulant pour la suite. Il me dit non, le dur arrive! Quoi? Edwards a dit que c'était roulant! Bein non, il doit pas connaître!!!!
Bon c'est pas grave, je suis bien, je roule. En effet la suite est très technique sur un petit sentier ou il est difficile de faire plus de 50m sur le vtt. C'est fatiguant : rouler, descendre du vtt, porter, pousser, remonter sur le vtt. C'est nul, inintéressant, pas joli. Ca ne sert à rien sauf à rendre la course plus dure. Mais bon, faut y passer on n'a pas le choix. On arrive au début d'un portage, encore un, de 25'. Je m'arrête, mange un bout, bois, respire et hop je charge et je commence. Mais non, pas sur le dos car c'est si étroit et si pentu qu'il faut pousser et tirer. C'est vraiment chiant, même en randonnée pédestre. Je commence à fatiguer alors je m'arrête encore. Je souffle un coup et je repars. Je ferai cela 10 autres fois au moins! J'ai un peu les mêmes symptômes que l'année dernière quand j'ai abandonné. Beaucoup de monde me double, la féminine m'encourage en me disant que c'est bientôt fini. La gerbe monte mais ne sors pas, cardio bas. Mais bon, la ou je suis, on ne peut pas faire autrement, il faut monter. Alors doucement, je monte. Chris Caprin de vtt mag est avec moi, on discute un peu, on se motive. Il est bien sympa lui. Il a aussi un joli vtt, l'Intense 5.5. On fini par sortir de cette merde, puis c'est un peu roulant. On arrive à un col mais il faut encore monter! Balisage de merde encore, pas évident heureusement que les locaux sont avec nous. Puis Bucheron revient, assez frais. Malheureusement, la descente est trop cassante pour que je puisse le suivre mais je m'accroche. Super descente rapide et technique, je m'éclate! Faut bien, ça permet au moral de récupérer avec l'instant de fou qu'on a eu.
J'arrive au 3ème ravito. 7h45 de course, Laure est la, Bucheron aussi. Je mange un peu, je bois beaucoup (du coca), je discute un poil avec Laure, Buzz aurait déjà fini et serait classé dans les 70-80. Il y a eu bcp de problèmes de balisages et des gens qui se sont perdu, une partie sur la fin a été supprimée. Bon, je repars, il reste un bout de route, la montée du mont Chauve et c'est fini. Avec Bucheron on roule bien, c'est très roulant, un peu de cote, du plat et de la descente, on met les gaz, ça fait du bien de rouler vite. Oh Jéjé, Allig et Fabien sont la, merde trop vite, on est passé à Mach 2, on s'est pas arrêté. Un petit bout de route en côte, Bucheron se cache derrière ma roue et on arrive au pied du mont Chauve. On se calle derrière un local (maillot blanc), et on attaque le portage d'un bon rythme. C'est d'ailleurs étonnant de pouvoir monter aussi vite après ce que l'on a fait. Ascension assez difficile qd m^m avec du cailloux instable, des marches et pas d'ombre, heureusement que le soleil était masqué par des nuages. La descente arrive, Bucheron passe devant et oh pas si vite, aarrggh ça tape, ça tape trop fort. Bon je me calme, je n'ai pas 130mm de débattement ni un New Python 2.3. Je rattrape des gars mais je n'arrive pas à les doubler. La descente termine par des escaliers bien costaud, ça boulègue fort. Sur la route, je fourni un dernier effort pour doubler les 2 gars devant moi et surtout pour rejoindre Bucheron. Mais le parcours, au lieu de se diriger vers le centre du village, descend puis s'arrête devant un escalier qui monte cette fois ci. Un dernier portage et c'est fini, promis. Mais le portage fait bien 100m de D+ avec des bonnes marches. Mon dernier effort m'a achevé, je n'arrive à tenir le rythme. Je monte au plus vite que je peux, c'est dur, je m'accroche, c'est la fin, je l'ai fini cette transvésubienne de merde, vite que cela finisse j'en ai marre de porter. Le village enfin, un virage, des petites marches, la banderole, c'est fini, ils sont où, ils sont la, ouf, ça y est, c'est terminé. 9h12. Je suis vidé je sais pas quoi dire, je dis rien, ou est la sortie il n'y a que des barrières. Je suis mal, j'ai le souffle court, je ne sais pas quoi faire pour me soulager. On discute un peu, je réclame mon sticker "finisher". On va manger notre assiette de paella gratuite, j'arrive à peine à manger 4 fourchettes, je bois 2 gorgées d'eau, je suis mal, je m'allonge. Puis ça va mieux, je me lave un peu, puis on trace vers la voiture pour rentrer chez nous. On croise Karlus qui va prendre un bus et qui me dit que quand je l'ai doublé, il a essayé de me suivre et est tombé. Merde si j'avais su! Mais pas de bobo heureusement. Un dernier au revoir, on croise Chris Caprin qui est vidé lui aussi. Toute la soirée j'aurais du mal à manger et à boire, même ce matin. Je suis même pas heureux tellement on en a bavé. C'est un truc de guerrier, et je sais maintenant qu'il me faut très gros un entraînement pour finir plus proprement. Je suis juste soulagé d'avoir fini et d'avoir pris ma revanche sur l'année dernière.
au total, 2h20 de portage, 11.7km/h de moyenne, 151 de FCmoyenne.
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