Récit de la course : Troll Enez Morbihan 2024, par jujuhrc

L'auteur : jujuhrc

La course : Troll Enez Morbihan

Date : 29/9/2024

Lieu : Sene (Morbihan)

Affichage : 156 vues

Distance : 51km

Objectif : Pas d'objectif

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Pas d'autre récit pour cette course.

TROLL ENEZ Swimrun

C'est étrange de le dire après coup mais il me semble que l'échec refait naitre la motivation, la passion et l'envie.

Cette année j'avais comme objectif l'ultrariège et donc le Troll Enez, une épreuve de swimrun dans le magnifique golfe du Morbihan.

Alors oui j'ai baché l'ultrariège sans trop d'explication sinon un manque de préparation, d'envie et de motivation certainement, avec encore un mental qui m'aura lâché.

Mais derrière, il y a ce swimrun à Séné pour lequel j'avais réussi a embarqué mon compagnon d'infortune de mon dernier tour des cirques (voir mon récit GRP 2023).

On se retrouve donc ce matin du 29 Septembre à Port Anna au coeur du golfe du Morbihan. On est fébrile en se remémorant le briefing de la veille et ces prévisions météo annonçant les pires conditions de vent et certainement de vagues. Heureusement j'ai trouvé la solution a mes soucis de mal de mer qui nous avait contraint à l'abandon sur notre seule course de préparation à Mesquer. Je soigne le tout à grand coup de médicament contre le mal de mer à prendre avant et pendant la course.............

.......Mais au fait je les ai mis ou ces médocs? Putain! Putain! ils sont dans la voiture! On se précipite voir le speaker pour confirmer que le départ n'est pas retardé par le plus grand des hasards. Il est 7h40 et le départ est à 7h45. 

Pas de retard et donc départ dans la fébrilité la plus totale de mon côté. Mon compagnon tente de me rassurer alors que les fumigènes brule l'aurore et montre le chemin.

On commence par 5km de course sur un bon chemin. Les premiers sont déjà certainement loin alors que le ciel rouge annonce l'approche du coup de vent et de la dépression. On rejoint vite le chemin côtier et le parcours de la première natation se montre à nous. 

Île de Boëd

Il s'agit de rejoindre l'île de Boëd avec 1km de natation. Le temps de s'accrocher avec notre longe et nous voilà dans l'eau encore calme. Ça ne bouchonne pas trop, la progression et l'orientation sont facile ici et l'eau parait plus chaude que l'air ambiant. 

On reprend pied sur la première île qui est très sauvage. On profite ici de la nature et de la beauté du golfe sur 2km de course. La routine et la gestion du binôme et du matériel sont bien en place mais déjà au loin pointe la prochaine île à rejoindre. L'île d'Arz.

Première grosse natation avec 1500m beaucoup plus exposé que la précédente. Le départ est difficile au milieu des autres binôme, il faut régulièrement démêler l'enchevêtrement des longes. Puis on se retrouve plus au calme à luter contre le courant et la houle. Les autres nous ont tous doublé! On sort de l'eau dans les 5 derniers.

Île d'Arz

La course nous emmène vers le premier ravito ou je sais qu'il faudra bien manger pour éviter le mal de mer. L'île d'Arz va nous émerveiller! Le petit village authentique avec son église, dont le clocher nous aura servi de repère lors de la troisième natation, nous accueil accompagné de sa bruine typiquement locale. 

Mais le bord de mer revient vite avec au fond l'île aux Moines et pour la rejoindre une natation qui semble périlleuse. Mais mon binôme va se mettre sur un rythme sans flancher sur la direction à prendre. Notre natation est bien en place et se fait sans trop de mal alors que la houle est plus grosse et que le courant est fort. 

Île aux Moines

On reprend notre course mais le froid nous saisi ici. Nous sommes tous les deux en shorty alors que les randonneurs de l'île sont en parka bien chaude. Le paysage est magnifique et le ravitos du port est chaleureux avec au menu.......des patates à la bretonne (avec du beurre salé j'imagine). C'est chaud et ça tiens très bien au ventre. Ça va bien me caler et certainement éviter mon mal de mer habituel tout le long du parcours. On commence à se dire que la mi-parcours est proche et après une petite natation à l'abri de la tempête l'île d'Arz apparaît à nouveau.

Une infirmière est présente ici et nous annonce qu'il nous reste 3 minutes avant la BH! "Vous êtes sur de vouloir continuer? Il nous vous restera qu'une heure pour la BH suivante avec une grosse natation! et 6km de CAP" Elle n'a même pas fini sa phrase que nous avons déjà rabaissé nos lunettes et calé nos pullboys pour attaquer la suite. Cette natation sera l'une des plus dure. La houle s'écrase sur notre côté droit alors que le courant nous tire dans le sens contraire. Nous ne sommes pas de grands nageurs mais c'est solides et les entrainement réguliers en mer nous ont endurcis.

Île d'Arz

Reste que la prochaine BH semble difficile à atteindre d'autant que la fatigue et le brassage précédent obscurcisse notre jugement. Mais tant pis, quitte à mourir autant le faire avec panache et après un ravito patates on attaque les 6km de CAP. On s'embrouille sur le temps qu'il nous reste avant la BH mais le rythme est plutôt bon. Le deal est simple! A la prochaine natation on ne se pose aucune question et on se jette à l'eau! La veille au briefing on nous avait vendu ces 1300m de natation comme étant la plus engagé des portion de nage. "Ne vous arrêtez pas de nager ici"!

A notre grande surprise il n'y a personne ici pour nous parler de BH. Des patates et quelques conseils bizarre plus tard nous voilà peu rassuré. "Vous voyez les balises qu'il faut suivre? Et bien partez bien à l'opposé, le courant vous y ramènera!" Les vagues sont ici énorme et nous ballote de droite à gauche. Je vais boire la tasse une bonne dizaine de fois et la nausée commence à faire son apparition. Première balise, deuxième balise, des bateaux suiveurs qui nous demande régulièrement notre état de forme et puis la balise finale qui semble s'éloigner. On nage maintenant dans les algues et les rochers pour sortir de cet enfer.

Île de Boëdic

Mais ça n'est pas fini. On sort d'une eau à 15 après 45 minutes de bagarre avec les vagues. Rien ici pour nous protéger de la tempête et le terrain ne nous permet pas de courir. Notre cerveau ne fonctionne plus bien, mon compagnon ne dit plus rien et c'est mauvais signe. Encore une natation alors que nous sommes transis de froid.

TERRE

On sort de l'eau sans conviction. Un gel plus tard on sort du bord de mer dans des sentiers à l'abri du vent. On commence à comprendre! Les 4km de CAP restant, la petite nat de 300m avec un gros courant dans le dos! C'est là on y est. On réalise que l'irrationnel est a porté. Pourquoi, alors que ne nous sommes pas bons nageurs et que notre vitesse en CAP est médiocre, pourquoi et surtout comment? L'habitude des ultras? des heures passé sur les chemins? On a fait toute la course à l'arrière avec les BH au cul! Et pourquoi je n'ai pas eu de mal de mer sans médoc? Le format en binôme et le soutien permanent de l'autre et inversement? Le parcours grandiose? La chaleur des bénévoles? L'organisation a taille humaine et chaleureuse loin des UTMB, öö et autres IM? 

L'émotion est énorme sur la ligne d'arrivé. Il n'y a que 3 équipes derrière mais le truc est irréel pour nous.

Merci à mon binôme et l'orga

Longue vie au Troll Enez!!!!

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