Communauté des sports d'endurance

Pour qui a la réf... sinon Omar pourra vous aider ;-)

5e participation à une backyard officielle, après Dijon 2 fois et Monteux 2 fois (sur 2022 et 2023).

Ici, le terrain plat semble propice à une performance, tout comme Monteux. Et c'est ce que je viens chercher ici, en me disant pouvoir sécuriser ma place en Equipe de France -> pourquoi ne pas battre mon record perso à 53 boucles en allant chercher 60 (record fait l'an dernier), voir 61 même. Bref, c'est avec plein de motivation que je débarque avec une partie de la famille pour une semaine de vacances dans le Sud des Landes, parce que oui, il y aura aussi du tourisme prévu après la course.

Côté physique, l'entrainement aura été conséquent, en enchainant 3 marathons off 2 mois avant, puis 113 km en off le mois dernier, et enfin encore 1 marathon en 2 boucles, histoire de peaufiner le mental.
Côté mental, ben, je l'ai écrit plus haut.

Arrivé l'avant veille, petite reco la veille en promenade autour du lac d'Hossegor (c'est le tracé de la boucle).
Là, je m'aperçois que le terrain est très varié, et surtout avec beaucoup plus de portion de sable que je n'imaginais. Ca ne va pas être simple cette affaire ! En plus des escaliers sympathiques nous attendent en fin de parcours !
Par contre, le cadre est magnifique et cà devrait aider.

On n'oublie pas non plus le rituel de veille d'ultra :

La base de vie se trouve au Jaï Alaï, le plus vieux "gymnase" de pelote basque de France.

Les participants sont dans les gradins, autant dire que c'est moins facile que dans un gymnase plat.
Et moi, pas de bol, je suis tout en haut ! Mais je peux mettre mes caisses derrière et plus tard mon transat sera aussi apporté par mon assistance pour être posé dans le couloir juste derrière. Par contre, l'accès à la ligne de départ et arrivée n'est pas des plus aisé. On fera avec, en espérant être mieux placé au fur et à mesure des abandons.

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C'est parti pour les 230 concurrents !
Tout niveau est représenté, il y a même quelques favoris (dont je fais partie... Oups ! Moi qui venait incognito).

Bon tenir longtemps OK, mais on fait quoi les 24 premières heures ? On s'échauffe ? Dur dur de se dire çà. 24h, ce n'est pas rien...
J'essaie surtout de me mettre dans de bonnes conditions mentales et physiques avec gestion du tube digestif qui parfois me fait défaut.
Mon assistance (mon épouse et 2 de mes gones) est au top en prenant des relais pour aussi tenir sur la durée, c'est important pour eux aussi !

Je fais évidemment quelques connaissances et retrouvailles, Christophe, Maxime, Jérome, Philippe chez les favoris mentionnés.
Mais aussi Hugues, mon voisin de gradin Damien (1ere Backyard, il fera 24h en tournant bien), Christelle qui tiendra 34h et 1ere féminine.

Il y a même un Rémi qui court (marche) en échasse. Il fera quand même 8 boucles. Joli !

Arrive le tour déguisé (8e boucle), je choisis de remettre les sandales (même si pour moi, ce n'est pas un déguisement) mais reviendrai aux shoes juste après, trop d'échauffement sous les pieds avec ce terrain.

 

La journée, sous les encouragements d'un public nombreux, se déroule bien. Finalement on n'est pas trop les uns sur les autres (sauf dans les gradins). Arrive la soirée.


La première nuit se passe bien, je n'ai pas ce gros coup de mou comme j'avais pu avoir à Monteux (m'étais je préparé ?).
Les parties de sable sont bien évidentes à gérer de nuit, chercher les parties planes semble plus compliqué quand on n'a pas la vision d'ensemble. Bon, en même temps, on a le temps de reconnaitre chaque grain au fur et à mesure des boucles.

Le jour revient, tout comme l'ambiance qui était bien présente la veille.

On se fait encore encourager régulièrement, le public donne l'impression de vibrer avec nous, c'est chouette !

 

Bon, à chaque tour, au bout du lac, je passe devant ces stands de dégustation d'huitres (où là aussi nous sommes bien encouragés), mais le mental a ses limites ! Qu'est ce que je ne ferai pas pour un arrêt au stand, face au lac, avec une douzaine d'huitres et son verre de vin blanc !!

Les 24h sont passés. Nous sommes maintenant une petite trentaine. Evidemment ça tire dans les jambes ! Le sable provoque des défauts d'appui qui se ressentent dans les hanches. Mais le moral est bon, mon assistance reste bien motivée. Et surtout, ils arrivent à bien occuper mes temps de course, balade, resto, et le logement n'étant pas loin.

L'approche des 30h commence à faire basculer l'envie du côté obscur. La lassitude de ce tour de lac commence à se faire sentir. J'essaie bien de découper mentalement les portions, surtout le retour où il faut quasiment courir. Mais rien n'y fait. Et pourtant je ne perd quasiment rien en temps à chaque boucle. L'objectif des 60 semble inatteignable car je n'en suis qu'à la moitié. Des pensées négatives surgissent, que fais-je là ? Imposteur ?....
Allez, on se remotive pour la 2e nuit ! Nous ne sommes alors plus qu'une douzaine. Et c'est dur pour tout le monde, sauf 2 ou 3 devant qui partent très vite à chaque fois, dont Christophe. Bravo !

Tiens, on a droit à un peut de glace au ravito, que mon assistance décore de chantilly (récupérée à notre logement). Que du bonheur !

Objectif : 36h ! Mentalement, je suis prêt mais ça grince un peu du côté des hanches. J'ai tendance à pencher à gauche, comme j'avais fait à la backyard de Dijon. Le sable ne m'aide pas, alors je l'utilise pour me "reposer" en marchant à l'aller dans ces portions instables, sachant qu'il faut courir quasi tout le retour.
La nuit tombe et rapidement les temps de boucle sont allongés, malgré un pourcentage de course par rapport à la marche de plus en plus important... Pas glop !
Je songe à m'arrêter, nous ne sommes plus que 10. C'est bien un top 10 non ? Sur 230... En proportion, c'est finalement aussi bien que mes 4 précédentes participations (3, 4, 5 sur une centaine de participants).

Hugues a du mal à suivre et valide de quelques secondes son 37e tour, il ne repartira pas.
Au 38e, 3 arrêtent, nous repartons à 5 pour la 39e boucle. Non sans avoir pris une part de cette excellente pizza. Et là me voilà revigoré.
L'arrière du genou commence à couiner, probablement en compensation à ce problème de hanche accentué par les appuis sur le sable.

J'arrive encore à touner en 55' mais je suis obligé de courir de plus en plus, ne soulageant en rien cet arrière du genou.

Début du 40e, je pars le dernier comme au précédent tour, mes 4 compagnons sont déjà loin devant. Et là ça tergiverse... En route vers 45 ? Mais quid du genou ? Les temps de repos se raccourcissent... La saison est encore longue...
Ce sera le temps de cette boucle qui me permettra de trancher, ça tire un peu derrière alors je marche à nouveau, me faisant arriver en 58'40''. Pas envie de repartir pour ne pas terminer. Je stoppe donc là, et laissent repartir mes 4 compères : Christophe, Philippe, Benjamin, Max.

Ce ne sera pas comme à Monteux où j'ai stoppé volontairement après avoir couru comme un dératé , et par là même me faire plaisir.

Le sable aura eu raison de mon physique, pas forcément de mon mental.

Je profite d'une dernière part de pizza, en remerciant encore mon assistance qui aura été exceptionnellle. Merci ! Merci !

 

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En chiffres : 
230 participants
1 seul vainqueur en 54 boucles, bravo Christophe !
Pour ma part, 40 boucles/40h, 270km. Un top 5 (comme à Dijon les 2 fois, moins bien qu'à Monteux avec 4e puis 3e).
5 BY, au pire un top 5. Même si je ne vais pas au bout, j'arrive néanmoins à être régulier.

Merci pour les encouragements.

Pour l'instant, je reste qualifié en Equipe de France.
Donc toujours en route pour les championnats du monde par équipe en Octobre, à Chatonnay.

Banzaï !