Récit de la course : La Trifouillette - 26 km 2023, par Shoto

L'auteur : Shoto

La course : La Trifouillette - 26 km

Date : 10/9/2023

Lieu : Igny (Essonne)

Affichage : 500 vues

Distance : 26km

Objectif : Balade

2 commentaires

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La TRIFOUILLETTE 2023 ... un TRAIL CANICULAIRE !

LA TRIFOUILLETTE 2023 

Un trail compétition en période de canicule … un comble pour un traileur qui déteste la chaleur !

Sorti de l’été où je passe la plupart de mon temps du mois d’Août en Normandie à pratiquer du sport d’endurance en plein climat normand climatisé à 18°C, je m’inscris à un trail de rentrée proche de chez moi en pensant que les 26 km vont passer « comme une lettre à la Poste » compte tenu de mon volume d’entrainement estival et de ma VMA du moment. 

Ce joli trail porte le nom original de LA TRIFOUILLETTE 2023.

Il se court à IGNY dans l’Essonne (91) au sud de Paris pour environ 550 m de dénivelé positif. Ses 26 km sont principalement courus dans les Bois de la banlieue parisienne (Bois de verrières et Bois brûlé). 

 

J’arrive donc relativement bien affuté sur la ligne de départ ayant même perdu quelques 3 bons kg depuis le début de l’été. Le seul Hic réside dans cette foutue chaleur excessive et caniculaire due au réchauffement climatique …. 22°C à 9h15 au départ … pour finir dans un four thermique de 32°C en fin de course ! … ça pique !

Top départ 9H15 sous l’arche de départ plantée au milieu d’un champ accueillant le Festival d’Igny, un espace herbeux plein de tentes et de barnums disposant d’une scène musicale bien bruyante lors du retrait des dossards la veille. Je me place prudemment sur la dernière ligne des coureurs pour éviter ABSOLUMENT le départ trop rapide risquant INEVITABLEMENT de conduire ma vieille carcasse vers le COUP DE CHALEUR assuré ! 

La course est tronçonnée en 3 parties ; un ravito liquide au 9ème km suivi par un ravito toujours liquide au 18ème km avec une arrivée officielle au 26ème Km. Vous noterez que nous ne mangerons pas beaucoup aujourd’hui, on appelle cela un trail frugal !  Moi qui suis un morfale … … ça change des saucissons et tartines de fromages des trails des templiers et de la célèbre ferme du Cade !  … les connaisseurs apprécieront le clin d’œil ! 

 

Nous trottons allègrement le long d’un cours d’eau rafraichissant avant de monter dans « mon » Bois de Verrières qui me sert régulièrement de parcours d’entrainement VTT et CAP … je cours à domicile ! Quel bonheur ! Les 8 premiers km déroulent assez vite car le dénivelé n’est pas très important. Les chemins sont larges et on peut doubler et se faire doubler sans gêne … Facile quoi !

Je freine les chevaux quand je vois que je passe sous les 5mn30 du Kilo … rythme rapide pour un traileur bien lent comme moi. 

L’orga nous a demandé de partir avec 2 litres d’eau compte tenu de la chaleur du jour. Bon élève je me suis exécuté. Mon camel bag contient une poche pleine de 2 litres. Les autres coureurs ne semblent pas avoir écouté la consigne quand j’observe leurs légères gourdettes … mais à chacun son choix et libre arbitre !  2 litres à porter c’est lourd ! Je serai en fait bien content plus loin d’avoir 2 litres dans la poche mais pas pour la raison que l’on croit !

 

Nous nous retrouvons vite sur les coteaux sud du Bois de Verrières là où le terrain est bosselé et les cailloux bien instables. Un beau volume de poussière est soulevé par les dizaines papattes de traileurs et traileuses à la queue leu leu. Ça pulse bien dans les côtes et les descentes. J’ai finalement trouvé assez vite mon wagon de coureurs dont l’allure me correspond. Un vrai plaisir d’évoluer en ce début de course car nous ne ressentons pas encore pleinement la chaleur et le bois nous offre une couverture ombragée bien opportune.   Le kiff trailique quoi ! J’adore et je profite d’autant plus de ce moment que mes 12 derniers mois m’avaient coupé de mes trails compétition à cause d’une vilaine blessure à la hanche … vous savez le type de blessure où un mini ligament de 2 mm a décidé d’enquiquiner le reste de votre corps d’athlète passionné de course à pied nature ! Aujourd’hui, à part les restes d’une petite tendinite de talon d’achille à gauche, les blessures me fouteront une paix royale aujourd’hui ! Le Kiff !!! Merci !

 

VIVE LE VENT RELATIF !  … je suis toujours impressionné par le léger vent généré par votre vitesse de course, ce déplacement d’air qui vous rafraichit naturellement. Lorsque vous vous arrêtez, ce vent relatif cesse et une sérieuse poigne de chaleur vous saisit à la gorge. Il est encore bien plus impressionnant évidemment en vélo ! Plus vous courrez ou roulez vite et plus ce vent relatif est important et vous refroidit !

Aujourd’hui, je bénis encore plus ce vent relatif !

 

57mn de course : 

Nous arrivons assez vite au ravito du 9ème Kilo où un jeune bénévole esseulé tente de servir rapidement une eau claire en bouteilles à des excités qui se jettent sur sa table … quelques minutes perdues pour remplir ma gourdette ventrale  de 250 ml vite remplie … mmmmhhh ! L’eau est bien fraiche ! Pas la peine d’espérer remplir son camel bag ici vu les rapaces mais le mien est encore quasi plein. Ouf !

 

Ca droppe maintenant vers Igny que nous traversons pour remonter dans le Bois surplombant la petite ville. Nous allons en fait rejoindre ceux du 17 km et du 10 km … en rattrapant la queue de peloton sur des monotraces bien étroits.  Aie aie, ce n’est pas très agréable de doubler ces traileuses et traileurs même si ma technique verbale est plutôt efficace. « Gauche » « Gauche »  … les coureurs se rangent pour la plupart gentiment à droite à part un gentil Toto confondant la gauche et la droite.

 

Je cours maintenant mano à mano avec une traileuse blonde portant le dossard 129. Son allure me correspond bien mais Bing … je me casse la figure juste derrière elle. Roulé boulé dans les fougères, la main dans les cailloux. La dame ne daigne même pas se retourner !  Ma main est en sang. Le traileur de derrière me ramasse gentiment. … Cela m’apprendra à coller trop la coureuse de devant !  Il faut toujours laisser de la distance pour LIRE le terrain !

 

La seconde partie est donc un peu pénible à cause de la densification de la course avec ceux du 17ème Km et le 10ème. 

2H03mn de course :

Arrive le ravito du 18ème Km en plein cagnard et toujours liquide. Plein de monde ! beurk ! Je ne remplis que très rapidement ma gourdette ventrale en me faufillant en bout de table, mon camel bag de 2 litres n’est pas encore vide … et je double ainsi une bonne vingtaine de coureurs à cours de flotte qui font la queue pour remplir leurs vasques ! Bien en a pris de remplir ma poche à eau à bloc avant le départ de la course !  Arrêt minute au stand … ça c’est de la bonne gestion de course !

 

Voilà maintenant la dernière partie qui commence par une longue ligne droite plate le long d’un petit canal ou ruisseau. Des coureurs bien en avance sur moi courent de l’autre côté du canal en sens inverse. Le parcours nous permet en effet de nous croiser. Ils ont plusieurs Km d’avance les formules 1 ! Moi l’escargot, il me reste officiellement 8 Km à courir et je crois à ce moment de la chevauchée que cela va se courir facilement car je me sens encore vraiment bien. Pas de douleur, un cardio encore tonique, un esprit presque lucide … mais la chaleur est montée d’un bon cran sur cette partie peu ombragée. J’essaie de rattraper 2 traileurs au loin qui n’ont pas l’air de vouloir se laisser rattraper. Je ne veux pas allonger trop la foulée pour garder du jus. 

Je me sens soudain un peu faiblir sur ces 2 km de plat et je croque pour me faire plaisir et me refaire la cerise une pastille effervescente à la fraise que j’adore particulièrement … miam miam. L’effet boost attendu n’est pas vraiment là … ma vitesse moyenne diminue encore. Snif ! mais je me suis vraiment régalé !!!  

 

En fait je rentre dans le dur car il fait sacrément chaud maintenant. Des traileurs me doublent sans vergogne. Nous quittons le plat pour descendre puis remonter dans des bosses en lisière de bois le long de petites maisonnettes proprettes de bourgeois banlieusards … j’entends le glou glou derrière les haies,  de fontaines et de quelques piscines qui me donnent sacrément envie de sauter par-dessus la barrière privative ! 

Vivement la fin ! Les dernières montées sont ardues sous la chaleur … il n’y a plus de vent relatif, j’ai l’impression d’être de nouveau dans des ascensions longues et laborieuses de trails typés Montagne en plein milieu de journée sous un soleil de plomb … moi qui aime d’habitude le dénivelé, je souffre désormais dans ces ridicules bosselettes parisiennes qui feraient bien rire les montagnards aguerris de mon Trail du petit St Bernard 2019. 

Aie aie, la fin va être dure. 

Heureusement, le GPS me donne précisément le nombre de Km restant. Les 2 ravitos annoncés étaient exactement au Kilométrage prévu. Je compte donc la distance restante. Je sue à grosse gouttes et mon bandana de tête devenu une éponge pleine ruissèle dans mes yeux !

La grande famille des traileurs du jour profite de la sueur odorante de chaque participant. Autant vous dire que les odeurs corporelles sont exacerbées aujourd’hui avec la chaleur et la quantité de sueur que nous perdons hardiment ! 

Nous sortons du bois à 3 km de l’arrivée en rejoignant des zones pavillonnaires d’Igny écrasées par la chaleur. Le béton rayonne thermiquement ici.  La réverbération est insupportable à plus de 30°C. il est désormais près de midi. Je marche dans les petites côtes citadines écrasées par le soleil alors que de valeureux traileurs accélèrent et me doublent en courant profitant de la proximité de l’arrivée … ça sent l’écurie ! 

Je reconnais maintenant le parking où j’ai garé ma voiture près de l’Ecole St Nicolas. L’arche d’arrivée est à 500 m à vol d’oiseau mais mon GPS m’indique qu’il devrait rester 2 bons km, je gère donc comme je peux ma souffrance pour cette distance restant à parcourir… mais il ne restera finalement en fait qu’1 seul km car curieusement le Trail annoncé à 26 km par l’Orga ne fait que 25 km … bizarre …. 

J’explose littéralement à 1 km de l’arrivée sentant le coup de chaud venir malgré mon hydratation régulière (il me reste encore un peu d’eau) … je marche encore à plusieurs reprises alors que nous sommes sur du plat ou de la descente … quel gâchis et quelle honte sur une distance aussi courte de marcher ainsi alors que mes 2 premières heures de course se sont si bien passées ! Honte à moi ! Il n’est pas beau et laborieux ce Finish !  Je pensais que nous allions encore faire un détour de 1 km avant l’arche d’arrivée mais je découvre sur le virage final que nous sommes presque arrivés … regrettant de ne pas avoir vraiment couru sur la fin. Les derniers valeureux accélèrent comme des malades pour se doubler et me doubler sur la ligne finale … pas grave, manque de combativité aujourd’hui ! Maudite canicule !

Je finis en 2H57. 

Le tableau chrono final du site internet indiquera 2H48 ! Je demande à l’Orga de rectifier mon temps … ce qui ne sera pas fait (!!!). Je suis donc officiellement mieux classé que la réalité et ça me gêne pour les autres coureurs et pour ma côte BETRAIL qui sera faussée. 

 

Je suis heureux d’être venu courir aujourd’hui malgré les conditions difficiles du jour. Comme disait NIETZCHE, tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort … et je ne suis pas mort !

 

Le 1er , Nicolas finit en 1h55mn (13,5 Km/h de moyenne)

Le dernier arrivé ; Cyrille finit 241ème en 4H11mn.

 

En Bref : 

-        Bonnes sensations pendant 2H30,

-        La chaleur finale m’a tué. Elle me confirme que c’est mon point faible sur des trails compétitions (voir mes récits de l’INFERNAL TRAIL DES VOSGES). Mais je suis agréablement surpris par la relative fraicheur de la course en sous-bois grâce au vent relatif et à l’ombre des arbres, çà le faisait bien pendant 2H30 …

-        Pas de douleurs et mes blessures m’ont foutu une paix royale, bonnes sensations générales, 

-        Chrono et classement décevants mais ce n’est pas grave pour ce petit trail de rentrée et de reprise succédant un 14 km compet sur le sable à marée basse en août en Normandie, 

-        Ravitos décevants sur cette course … même celui d’arrivée est bien peu achalandé. Même si les bénévoles sont toujours sympas,

-        Le parcours est aussi sympa. Dommage que nous courions avec le 17km et le 10 Km en partie sur des monotraces serrés.

 

Vivement le prochain TRAIL ! …. Je viens de m’inscrire au TVTC (Tu viens-tu cours) la Villersoise 2023 du 7 octobre prochain, course semi nocturne de 20 km que j’avais vraiment adorée l’année dernière ! je vais encore pouvoir me régaler ... s'il ne fait pas trop chaud.

VIVE LE TRAIL !!!

2 commentaires

Commentaire de kiki91 posté le 14-09-2023 à 11:48:23

Merci shoto pour ce CR qui ma fait vivre ce 26 km. Pour ma part, j'ai fait le 17km et je te rejoins sur le fait que les ravitos laissaient vraiment à désirer, même celui de l'arrivée où j'ai attendu un bon quart d'heure la livraison de coca qui était en rupture..et qui n'est pas arrivée... du coup, je l'ai bu chez moi. Pour le parcours, j'ai bien aimé, de bonnes grimpettes, signaleurs au top. La chaleur ne m'a pas trop gênée, perso. J'accompagnais un pote et j'étais plutôt en roue libre. A montre, j'ai 16,94 km pour les 17 annoncés, waouhh ! A l'arrivée, j'ai laissé passé mon pote devant et sur le classement officiel, j'arrive avant lui...mais on n'a pas porté réclamation🤣

Commentaire de Shoto posté le 14-09-2023 à 22:36:32

Merci Kiki pour ton commentaire qui confirme mes impressions :-) Cela devait être sympa de courir avec ton pote sur ce trail pas mal mais dont l'Orga pourrait être améliorée sur certains points. A+

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