Communauté des sports d'endurance

A vrai dire ma fin de saison devait se terminer 15 jours plus tôt avec un TALC Lyonnais, malheureusement le Covid est passé par là. Malgré cela j'avais envie d'un dernier dossard. Pas envie d'aller très loin donc le GTL me paraissait idéal. 30mn de la maison, un dossard envoyé par la poste évitant de faire un AR et une course sur le papier abordable bien qu'atypique. 

Au lieu du traditionnel KV récurrent à bon nombre de course de ce format (75km, 3600D+) on démarre par un 10km route, pas forcèment ma qualité première. J'écoute les conseils à droite à gauche, me cale sur un RB de 9H59, plutôt ambitieux pour mon niveau et c'est parti. La forme du moment n'est pas exceptionnelle, j'ai encore des restes de fatigues covidesques. Mais j'avais fait de jolies blocs en préparation du TALC, donc le foncier ne devrait pas être trop mauvais. C'est censé être tout courable jusqu'au col du Chat, mais je prends quand même les bâtons, car je suis plus fort avec que sans et qu'avec les grosses pluies qui sont tombées j'ai peur que le terrain soit bien mouilleux.

Levé 3H, dans le premier SAS à 4H45, j'y croise Katman et Géraldine Prost avec qui j'avais sympathisé lors du MIUT. Elle part sur un chrono de 10H. Je me dis que je vais la suivre un moment. En fait 100m......Elle finira 3eme EN 9h17

Donc me voilà partie pour faire de la piste cyclable pendant une douzaine de km. Globalement je me fait doubler par toute la vague 1 ou presque malgré un rythme que je juge satisfaisant à 5'20. La course est longue, les jambes pas au top, je préfère en garder un peu. J'essaye de boire souvent et de m'alimenter toutes les heures. Une fois à BRISON (ou je pense qu'il manque un ravito) on monte direction la Chambotte. J'ai déjà perdu 5mn sur mon RB. Et j'ai bien fait de prendre les bâtons, il y a quelques raidards ou ils me sont bien utiles, surtout que les pierres mouillées sont bien glissantes et que mes Timp sont pas du tout à l'aise dessus, et moi non plus.

Je monte à un rythme correct et j'arrive au ravito en ayant encore perdu 5' sur le RB. Suivant les préceptes du Coach Marat, je traîne pas plus de 2'/3', 3 bout de banane et je remplis les flasques, chaque secondes perdues ne se rattrape pas. 

On fait quelques Zig Zag, le jour se lève, c'est très humides et brumeux, les vues du lac sont sympas, une dernière montée et on bascule sur une descente facile qui doit nous emmener vers Portout, deuxième ravito. Avant on doit se farcir quelques km de goudrons. Et c'est là, au niveau de Chindrieux que, sur un virage tout con en goudron, la cheville tourne violemment avec un gros clac. Merde, la dernière entorse datait de l'Euforia. Je sais que je peux continuer à courir car j'ai les chevilles Hyperlaxe, mais sur le coup et pendant 4/5mn j'ai vraiment mal. Et là il reste 3/4km avant le ravito. Entre le retard sur le RB et l'entorse, je prends un coup de moins bien, ce qui augmente la sensation de perte d'énergie. En fait je pense que j'ai pas assez bu en voulant être léger et que 2/3 verres au ravitos de la Chambottes n'auraient pas été du luxe. Bref triple merde et c'est le moment pourri. Je me traîne jusqu'au ravito ou je me fais doubler par tous ceux que j'avais doublé dans la montée et la descente, dont le mari de Géraldine, Olivier. Je suis une merde, j'arrête de courir, le trail et toutes ses conneries.

Au ravito, pour mon bonheur ou mon malheur il y a Numax, on discute, je lui dis que je sais pas quoi faire, je bois et mange pas mal, j'ai une grosse envie de bâcher et Manu a tendance à valider mon choix ce qui m'arrange bien. Je tergiverse, et j'ai surtout très froid. Il se renseigne sur les navettes. Et puis je pense à Casquette Verte que je suis de loin. Bon ok je suis gelée et j'ai la cheville qui tire, mais musculairement j'ai rien. Alors je repars, mais au bout de 500/600 mètres je reviens, je bâche. Numax se renseigne sur les navettes, il n'a pas d'heure et j'ai toujours aussi froid (Maillot et short trempée de transpiration). Il me dit qu'à Chanax il y aura sans doute une voiture pour me ramener. Alors je repars en ayant bien tergiversé 20/25 mn au total.

Les premiers km sont plats et je me traîne, alors que je pensais qu'on allait suivre le canal de Savière pour rejoindre Chanax, on monte dans les bois. Courir permet de me réchauffer, manger et boire m'ont fait du bien. Même si le morale n'est pas au beau fixe et le RB maintenant définitivement dans les choux, j'avance quand même. Au pointage de Chanax, je ne m'arrête même pas et file au ravito suivant d'Ontex. Un profil de Up and Down plutôt montant ou, sans être sur un rythme fou, je cours pratiquement tout le long en recommençant à doubler. ça va mieux, à Ontex, je prends soin de prendre une soupe et de manger pas mal, bien boire et me voilà parti en direction du Col du Chat.

J'entends le départ du 34 et me rends compte que je suis devant eux. Cela me motive bien, car au final, j'ai certes 1H de retard sur le RB mais je suis pas si à la rue que ça. Et à vrai dire, à part les 20 premiers, je suis le rythme des autres sur ses faux plats montant trottinant encore pas mal. Je reconnais même les chemins empruntés avec l'ami Mazbert. D'ailleurs dès que ça monte je double pas mal de 75......et de 34 ce qui est bien motivant. 

Un ravito rapide, mais complet au col, ou je cherche Mazbert sans le voir, et j'attaque la montée jusqu'au Mollard Noire, pareil, je reconnais les chemins déjà empruntés à Moult reprise. Normalement c'est "ma" partie, du bon gros D+, mais je me fait rapidement bouchonner par les 34 et quelque 75, je relance pourtant pas mal, mais difficile de garder un rythme régulier. Au cul d'un groupe j'attends la bonne opportunités, je double le groupe, rejoint le groupe suivant....Bref pas terrible au final. J'en profite pour redoubler Olivier avec qui j'échange quelques mots, il a un coup de moins bien. Allez zou, je trottine la crête jusqu'au signal, m'arrête pas longtemps en entame la dernière descente. Au départ avec un bon rythme, puis à 4/5km de l'arrivée le terrain devient un peu plus technique, je me crispe, j'ai plus envie de prendre des risques, je trouve que c'est long. Bref je finis comme une loche. Olivier en profite pour me rattraper et on fini ensemble.

Finalement, pas à la performance attendue, même si je regarde la Côte Betrail, c'est ma deuxième "perf" en dessous du grand Duc mais au-dessus du TGV. Alors oui avec des si, sans l'entorse et en ayant un plus bu au premier ravito j'aurais pu faire mieux, mais bon c'est comme ça. Je fini quand même la course propre avec juste 2 ampoules dans un temps honorable et dans le premier tiers, je me suis vu sans doute trop beau. Encore de gros progrès à faire en descente, mais ça je le sais.

Pour la course en elle même il faut aimer courir, relancer. Il manque un ravito à Brison, et oui de la boisson ISO ne serait pas un luxe. Bénévole vraiment top et au final pas mal d'encouragement au bord de la route. En point négatif, j'ai trouvé les coureurs/Coureuses très fermés. J'ai essayé de déconner, d'entamer des discussions sans retour.

Pour ma perf, au lieu d’un 10km plat, une montée à la croix du Nivolet aurait été sans doute bien mieux!

Les baskets sont rangées pour 15 jours avant de se projeter sur 2023 et je l'espère le TOR en objectif pour clôturer mes 4 grandes.